27/12/2011

CURES 4.1


Chapitre 4.

Quelques jours plus tard, un autre curé apparut mort, avec le même modus operandi. Au blog pedojuges.blogspot.com, comme vit Trompel, on avait ajouté un autre spot de vidéo qui montrait le prêtre recevant une balle et tombant à terre. Il put aussi vérifier que ce blog devenait très populaire, recevant des milliers de visites, raison pour laquelle il demanda un ordre de restriction qui obligerait les fournisseurs locaux d'internet d'empêcher l'accès, au moins dans le pays, vu qu'il était impossible d'obtenir cela à l'extérieur.

Dans cette cure, il y avait une femme de ménage qui était accompagnée d'un fils affecté d'autisme. Alors qu'un détective interrogeait la femme, le garçon répétait sans cesse une série de chiffres et lettres. Le policier demanda à la femme ce que cela signifiait, mais elle répondit que son fils était passionné par les mathématiques et répétait constamment des choses de ce genre lorsqu'il entendait une question, mais qu'elle n'y comprenait rien. Ainsi, l'agent n'y prit pas garde. Mais il avait enregistré la conversation et, de ce fait, aussi les élucubrations du gamin.

En écoutant l'enregistrement et les explications de la bonne au sujet de la condition de son fils, Trompel pensa qu'il pouvait y avoir là un indice. Surtout en tenant compte que la femme était dans la maison lors de ce qu'elle avait décrit comme un cambriolage, qu'elle n'avait pas entendu parce qu'elle avait le sommeil pesant. Mais rien n'assurait que son fils dormait aussi, et il avait bien pu être témoin du crime. Il chercha donc des informations sur l'autisme et il découvrit qu'un autiste fixe son attention sur n'importe quel détail de son intérêt, sans prêter attention au contexte. Donc, dans ce cas, ce serait sur n'importe quelle combinaison de chiffres que le garçon aurait pu voir. Il les annota donc et finit par trouver qu'il s'agissait de deux séries qui n'auraient de sens, sûrement, que pour la police. La première série se terminait par SW40, ce qui indique un pistolet Smith & Wesson .40. Cela ne pouvait être que l'arme utilisée par le criminel, car la balle était effectivement de .40. La série suivante était sans aucun doute possible une plaque minéralogique: le garçon avait peut-être regardé la sortie de l'assassin par une fenêtre et vu la plaque du véhicule où il était monté.

Le détective chercha immédiatement ce numéro de plaque au registre des véhicules et trouva qu'il s'agissait d'une ambulance particulière, achetée en "deuxième main" au nom de Jacques Vandeput, le frère de madame Lemie. Ce dernier fut cité a la PJ pour expliquer la situation.

- Quand avez-vous acheté ce véhicule?
- Quelques mois avant de partir au Congo. Comme je n'ai pas d'appartement et que l'armée me change fréquemment de destination, cela m'a semblé plus pratique pour passer mes jours libres, avec la possibilité d'aller n'importe où. Et elle était beaucoup moins chère qu'une caravane.
- Et vous ne l'utilisez pas actuellement?
- Non. Quand je suis parti au Congo, je l'ai laissée à ma soeur. Je n'ai pas pensé la lui demander à mon retour. Je suis revenu sans y penser à mon habitude antérieure de loger dans l'apart-hôtel. C'est un des effets de la tension dans ce genre de conflits: on oublie certaines choses.
- Vous ne savez donc pas où elle est?
- Elle devrait être au garage. A moins que ma soeur n'aie décidé de voyager avec elle. Qu'en sais-je?

Il n'y avait pas de motif suffisant pour l'arrêter, et il fut donc libéré, après l'avoir averti de ne pas sortir de Bruxelles, chose, en réalité, difficile de contrôler.

20/12/2011

CURES 3.2


Trois jours passèrent et un nouvel assassinat eu lieu, cette fois dans le petit village d'Olne, près de Liège, à environ 88km de Temploux et 117 km de Bruxelles. Cela étendait chaque fois plus le rayon d'action du criminel, si c'était encore le même. Il y avait un doute, car la victime n'était pas le curé de l'endroit. C'était un pensionné, dont la femme était maîtresse d'école dans le village voisin de Nessonvaux, où le bureau de police reçut une photo avec le numéro 4, ce qui surprit les enquêteurs. Servais fut mis au courant, à cause de la photo. Sans elle, il n'aurait probablement pas été informé vu qu'on n'avait pas considéré le crime comme partie de la série et l'enquête correspondrait au bureau de la PJ de Liège. Pourquoi cette photo?

Trompel ouvrit la page web de pedojuges.blogspot.com pour voir les nouveaux envois. Il y avait cette fois un nouveau vidéo, plus long que l'antérieur. Le son n'avait pas été enregistré, mais on voyait que la victime faisait des gestes de négation avant de tomber touché par une balle. Le détective en avertit son chef qui l'envoyat interroger la veuve. Il arriva facilement à Olne par l'autoroute, évitant Liège. La femme lui confessa qu'elle s'était mariée il y a huit ans et que son mari avait été, auparavent, un prêtre et professeur de religion au collège Saint-François-Xavier de Liège. Elle ne savait rien d'accusations de pédophilie ou d'abus contre lui. Le détective s'en fut alors à ce collège, heureusement au centre de la ville, pour voir le directeur. Mais ce dernier lui dit qu'il n'était en charge que depuis cinq ans et ne savait rien de la période antérieure. Il lui donna le nom de son prédécesseur, maintenant pensionné, et résident dans la commune voisine de Jupille.

Trompel, qui savait le labyrinthe que constituait la banlieue de Liège, décida d'aller au bureau local de la PJ et y demander l'aide d'un inspecteur local, qui lui serve de chauffeur. Avec une jeune recrue au volant, il arriva ainsi sans difficulté au domicile de l'ex-directeur.
- Je regrette beaucoup que monsieur Suikerberg ait eu cette triste fin -lui dit celui-çi, après avoir été informé-. Il était très gentil avaec tout le monde et tous on regretté qu'il abandonne le sacerdoce.
- Il avait été accusé d'abus envers les enfants ou de pédophilie?
- EN effet, et je crois que ce fut une des raisons de sa réduction au laïcat, qui ne fut pas volontaire. Mais ce ne fut pas une punition. Les accusations n'avaient pas été formalisées, bien que je ne sais pas si elles furent intégrées dans l'actuelle campagne d'accusations.
- Le collège pourrait-il avoir des archives à ce sujet?
- Je ne crois pas. Comme je vous l'ai dit, il n'y a pas eu de formalisation. Je me souviens que le thème fut traité dans une ou deux réunions de parents mais, comme l'abbé s'est retiré de suite et les accusations étaient restreintes et difficiles de prouver, les parents renoncèrent à d'autres mesures.
- Vous vous rappelez les noms des accusateurs?
- Après tant de temps, non, je regrette. La seule façon de savoir quelque chose serait d'obtenir les listes de parents d'il y a huit ou neuf ans et de les interroger un par un.
- Merci. Nous en tiendrons compte. Mais il est en effet possible que les élèves abusés -si ce fut le cas- aient présenté maintenant leur plainte et que l'assassin l'ait su. Comme vous le savez sans doute par la presse, quelqu'un poursuit et tue les prêtres dénoncés, et celui-çi est le quatrième.

Comme il devait retourner à Liège, Trompel décida d'aller visiter l'évêque, pour lui demander des informations tant sur la dernière victime comme sur le rôle de madame Lemie, en particulier si elle pouvait avoir eu accès à la liste des prêtres accusés. L'évêque lui donna de très bonnes références de la femme et se surprit tant de sa disparition comme du fait qu'elle avait dit à son mari qu'elle avait été appelée à Liège, ce qui n'était pas du tout le cas. Il reconnut qu'il avait été très choqué par les assassinats tout comme par les conduites impropres dénoncées de nombreux prêtres. Interrogé spécialement au sujet de la liste des accusés, il reconnut qu'il était possible qu'elle ait été sur son bureau un jour oû Martine lemie était à l'évêché. Il n'était pas impossible qu'elle l'ait vue et même photocopiée en cachette pendant un moment d'absence de sa part, car il avait une imprimante multifonctionnelle dans son bureau. Ainsi se confirmait une possible source de fuite et la possible participation de la femme dans la série de crimes.

De retour à Bruxelles, il fit un nouveau bilan de la situation. Madame Lemie passait définitivement de possible victime de rapt à possible complice ou même d'assassine. Comme on n'avait toujours aucune trace de sa présence, seule ou accompagnée, dans aucun des hôtels proches des lieux des crimes, Servais pensa qu'elle pouvait utiliser une résidence mobile, comme une caravane ou un "mobilhome". Trompel fut envoyé consulter les quelques firmes qui louaient ce genre de véhicule à Bruxelles, portant une photo de la femme. Mais il n'eut pas de chance: personne ne l'avait vue et, ce qui était pire pour lui, aucun véhicule de ce type n'avait été loué dans les jours proches du premier crime.

13/12/2011

CURES 3.1


Chapitre 3.

Entre temps, Trompel s'était aussi mis à enquêter sur madame Lemie. Il eut d'abord une entrevue avec son mari, qui lui raconta comment ils s'étaient connus, quand ils s'étaient mariés et ses activités habituelles. Martine Lemie, de nom de jeune fille Vandeput, était comptable et prêtait ses services dans l'entreprise qui appartenait au père d'André Lemie. Ils s'y firent amis puis courtisèrent et finalement se marièrent. Elle avait toujours été très religieuse, assistant à la messe tous les dimanches et participant aux activités sociales de la paroisse. Elle avait abandonné son travail loresqu'elle avait eu son premier enfant.

Trompel demanda s'ils avaient commenté les accusations d'abus sexuels et de pédophilie contre les prêtres, ce qui avait éclaté comme scandale et occupé les média prendant plusieurs semaines. 
- Bien sûr. Nous étions très surpris et scandalisés. Elle m'a commenté plus d'une fois que cela la rebiffait beaucoup et se demandait si elle devait continuer à collaborer avec l'Eglise. Comme je suis très ami de l'évêque de Liège et qu'elle supervisait aussi ses comptes, je lui ai suggéré d'en parler avec lui, pour qu'elle sache comment l'Eglise faisait face à la situation et pour qu'il lui conseille son comportement.
- Et que vous a-t'elle dit après cette conversation?
- Elle n'est pas entrée dans les détails, mais m'a dit qu'ils prendraient des mesures correctives.
- Son comportement changea?
- Pas dans ses habitudes ou visites à la paroisse, mais je l'ai trouvée plus tendue. Généralement elle revenait heureuse de ses visites, mais après les deux dernières -qui eurent lieu après ce voyage à Liège- elle était revenue avec la mine sombre et peu d'envie de parler. Cela m'a surpris et elle n'a pas voulu me donner d'explication quand je lui ai demandé ce qui ce passait.
- Vous savez si elle a rencontré quelqu'un d'autre, en dehors de la paroisse?
- Pas que je sache. Evidemment, je ne suis pas à la maison toute la journée. Elle a pu recevoir quelqu'un ou être sortie, avoir vu des amies ou visité ses parents. Elle ne doit pas me rendre compte de cela.
- Mais si elle avait visité ses aprents, je suppose qu'elle vous l'aurait dit.
- Je le crois bien. Cela serait normal.
- Où vivent-ils?
- A Woluwé, avenue Vander Meersche, près de l'église Sainte-Alix.
- Merci. J'irai les visiter. Je voudrais en savoir plus d'elle. Et ils doivent sûrement aussi être très préoccupés par sa disparition. Je les assurerai que nous faisons tout notre possible pour la trouver.

Après avoir quitté Lemie, le détective se dirigea à l'adresse qu'on venait de lui donner. Les parents de Martine Lemie étaient déjà vieux et sa mère était au lit, gravement malade. En conséquence, il ne parla qu'avec son père. Ce dernier lui donna quelques détails de la personnalité de sa fille -très collaboratrice et pieuse, mais aussi très stricte- et de ses études. Il confirma qu'il n'avait vu sa fille qu'une seule fois après qu'avait éclaté le scandale des prêtres, bien qu'elle téléphonait souvent pour connaître l'état de sa mère. Elle s'était montrée très ennuyée et en faveur de sanctions drastiques tant de la part de l'Eglise comme de la justice ordinaire.

Trompel demanda si elle était fille unique. Vandeput lui répondit qu'ils avaient eu un fils quelques années plus tard et qu'il avait suivi la carrière des armes. Il avait été envoyé au Congo un peu plus d'un an dans le cadre d'une mission de l'OTAN, et était revenu il y a quelques semaines. Il leur avait rendu visite et il était probable qu'il ait rencontré sa soeur, mais pas chez elle, parce qu'il ne s'entendait pas bien avec son mari.

Le détective pensa à demander si ce fils avait la même ferveur religieuse que sa soeur. Vandeput reconnut que ses opinions étaient aussi très critiques et qu'il était aussi furieux du scandale. Pour lui-même et sa femme, le fait que leur fils n'ait pas voulu être prêtre avait été une grande déception et aussi le fait que, au cours de ses dernières années de collège, il avait montré du dégoût pour l'Eglise, sans jamais leur en donner une explication. Enfant, il avait été acolyte et, au collège, il allait fréquemment à la messe, malgré que ce n'était pas obligatoire. Mais cela avait changé totalement au cours de son avant-dernière année de moyenne. Il n'alla même plus à la messe dominicale, malgré les récriminations de ses parents.

Le policer déduisit ainsi qu'il était probable que cet adolescent ait été victime d'une conduite impropre et que le scandale pouvait avoir été un objet de conversation entre frère et soeur. Serait-il l'assassin, accompagné de sa soeur?

Quand il revint au commissariat et commenta ces informations avec Servais, ils décidèrent de tenter de trouver Jacques Vandeput, le frère de Martine Lemie. Au commandement de l'armée, on leur dit qu'il était en congé pour un mois et qu'il n'avait pas d'adresse personnelle enrgistrée, à part le domicile de ses parents comme référence. Ils ne savaient rien de lui depuis son retour du Congo. Servais décida alors de lancer un ordre de recherche, communiqué à tous les bureaux de la PJ et aux commissariats des polices communales. Il demanda aussi à l'armée de lui envoyer plus d'informations sur Vandeput.

Deux jours après, il y eut une bagarre à "La Bécasse", un fameux bar du centre de Bruxelles. Le propriétaire appela la police locale et Vandeput se comptait au nombre des détenus. On l'interrogea sur ses activités des derniers jours et sur sa soeur. Il dit de rien savoir d'elle depuis qu'il l'avait emmenée à la rue Sainte-Gertrude et l'avait laissée au parking de la gare du Midi. Il était ensuite allé une semaine à Ostende, oû il avait logé dans un hôtel, rentrant ensuite à l'apart-hôtel de Bruxelles oû il logeait habituellement quand il était en congé. La police confirma son séjour à Ostence et son registre à l'apart-hôtel, ce qui semblait lui donner un alibi sur base géographique. Il était écarté comme suspect, mais seulement de façon provisoire car le rapport de l'armée ne lui était pas favorable: son congé et retour du Congo étaient motivés par une enquête pour comportement excesivement agressif face à la population locale. La bagarre dans le bar était, évidemment, une autre démonstration de son caractère, qui lui valut dans ce cas une amende et un avertissement sévère.

06/12/2011

CURES 2.3


En retournant à son bureau, Trompel trouva sur son ordinateur un courriel d'un technicien de la section de délits informatiques. Il lui disait de regarder le site web pedojuges.blogspot.com, qu'ils avaient découvert au cours des procédés réguliers d'exploration de la Toile à la recherche de sites locaux soupçonneux.

Trompel écrivit l'adresse et lui apparut une page avec la photo du curé de Sainte-Gertrude barrée d'un X rouge et la mention "Eliminé". Puis apparaissait la photo du curé d'Overpelt, avec le mot "Sanctionné" et la même mention que sur la photo reçue par la police: "Tribunaux 1, Dexter 2". "Dexter" avait un hyperlien et Trompel le clicka. Il s'ouvrit alors une nouvelle page avec un bref vidéoclip: on voyait la face du second prêtre assassiné et comment il tombait en arrière quand la balle l'atteignait. Le détective pensa qu'il était difficile que l'assassin ait filmé pendant qu'il tirait. Il devait être accompagné. Et il devait ensuite se connecter à internet pour installer le vidéoclip.

Il appela par l'interne le technicien informatique.
- Vous savez déjà où a été créé ce compte et d'où a été envoyé le clip de vidéo?
- Le compte est clairement de quelqu'un qui utilise un pseudonyme: "anticlerpedo" et a été ouvert à Google Mail et Blogger, ce qui peut être fait de n'importe où dans le monde sans donner d'identité réelle. Il n'y a pas moyen d'arriver à son propriétaire. Quant au vidéoclip, nous savons avec quel type de caméra il a été pris -une très petite et facile à manier, qui a pu être achetée dans n'importe quel magasin de photo ou d'électronique- et il a été passé au blog dans une zone wifi publique du centre de Bruxelles, où il n'est pas possible d'identifier l'utilisateur.
- Ainsi, c'est quelqu'un qui sait comment se cacher.
- En effet.

Finie sa consultation, le détective informa aussi par téléphone le commissaire. Lamentablement, la nouvelle information n'apportait pas grand chose, à part confirmer la grande mobilité de l'assassin et qu'il avait très probablement un complice.

Trois jours après arrivait la nouvelle d'un autre assassinat. A la maison des religieux des Saints Sacrés Coeurs, à Temploux, près de Namur, à 40km de Wavre, un prêtre et le frère qui administrait la maison avaient été tués. Comme la police put savoir, le prêtre avait été curé d'une paroisse du diocèse après être revenu d'Asie et était pensionné. A l'évêché de Namur, on confirma qu'il avait été accusé de pédophilie, mais on n'avait pas trouvé de preuves définitives. La police de Namur reçut sa photo, laquelle portait au revers le numéro 3. Il semblait que le frère avait rencontré par accident l'assassin et que ce dernier l'avait tué pour ne pas laisser de témoin. Les deux avaient une balle dans le thorax et les douilles trouvées provenaient de la même arme que dans les cas antérieurs. Mais on ne trouva aucune empreinte et il n'en apparut pas de vidéo sur la Toile.

29/11/2011

CURES 2.2


Servais fit une recherche sur son ordinateur, connecté au réseau des tribunaux.
- Je ne vois aucune accusation ni dans les commissariats ni chez les procureurs. L'assassin ne peut donc avoir une source policière ou dans les tribunaux.
- Tu as vérifié la liste des dénoncés à l'archevêché? L'abbé Rik Devillé a enregistré environ trois cent réclamations pour abus de prêtres entre 1992 et 1998. Et il continue à en recevoir.
- Nous n'avons pas cet antécédent, il me semble. Je crois que cette liste n'est pas publique.
- Mais l'assassin pourrait l'avoir obtenue d'une façon ou d'une autre. Nous devrions tenter de l'avoir et faire la vérification. Il a été formée une commission à charge d'un psychiatre pour analyser ces accusations et il y a un courrier électronique pour se communiquer. Demandons-la.
- D'accord. Tu t'en occupes. Mais nous avons la confirmation de ce que notre criminel voyage. Tu avais raison, et il se déplace constamment. Il est allé maintenant de Tongre à Wavre, et ce sont 97km. En conséquence, il est douteux qu'il connaisse bien les endroits où il agit. Cela peut expliquer le temps qui passe entre un crime et le suivant: cela répond à la nécessité d'étudier l'endroit. Le plus probable est qu'il visite d'abord la paroisse et contacte le curé sous l'un ou l'autre prétexte, pour connaître sa résidence, avant d'y retourner pour le tuer et s'échapper vers son but suivant.
- Un assassin en série s'échappe normalement très vite du lieur de son crime. C'est sans doute la cas, mais le fait qu'il s'arrange pour qu'une photo arrive au bureau de police local est tout à fait atypique et indique une certaine audace.
- Mais ce type de personne a l'habitude d'emporter quelque chose comme trofée. Peut-être que les photos jouent ce rôle pour lui.
- C'est possible, mais leur envoi est un défi vraiment extraordinaire. Nous n'avons toujours pas pu déterminer comment il s'arrange pour les remettre sans laisser de piste, et cela prouve aussi qu'il se considère intelligent ou même supérieur. Encore plus s'il pense que nous pouvons bien avoir la même liste que lui de ses possibles victimes, bien que ce ne soit pas le cas en réalité.

Quelques heures plus tard, Trompel revenait avec l'information relative aux prêtres accusés: - L'abbé Devillé m'a dit que les seules copies qu'il a fait de la liste ont été remises seulement aux évêques, en session plénière. Il a l'originel sous clé et a fait personnellement les photocopies. Il n'a jamais utilisé un ordinateur pour cela et elle n'a donc pas pu être piratée. La seule source possible est quelqu'un qui a eu accès à la liste dans un échêché.
- Les techniciens qui surveillent le téléphone de Lemie viennent de me confirmer que sa femme lui a téléphoné d'un endroit près de Wavre. Elle employait un GSM non enregistré et non le sien, donc, peut-être, un appareil prêt-à-jeter acheté par son rapteur.
- Il ne te semble pas que c'est une coïncidence bizarre que madame Lemie ait travaillé parfoir à l'évêché de Liège, qu'elle a disparu quand le premier prêtre a été tué et qu'elle téléphone d'un endroit proche d'un assassinat?
- En effet. Je pensais de même. Il y a eu un appel près de Chièvre, et donc près de Tongre-Notre-Dame, et maintenant près de Wavre. Tout indique que l'assassin l'a séquestrée et l'emmène avec lui. Mais, comme tu dis, il est possible qu'elle soit aussi la source de son information. Et, de ce fait, que ce ne soit peut-être pas un séquestre sinon une complicité. Il faut obtenir plus d'information sur elle.

22/11/2011

CURES 2.1


Chapitre 2.

La semaine suivante, un autre prêtre apparut assassiné, à Tongre-Notre-Dame. Un jour après le crime, la police de Chièvre -la petite ville proche- reçut aussi sa photo, au revers de laquelle il y avait un numéro "2".

- Nous avons deux assassinats de prêtres, avec le même modus operandi: une balle à bout portant dans le coeur. La photo semble confirmer que nous sommes face à un assassin en série -commenta Servais à Trompel, quend il reçut l'information.
- Mais un assassin en série typique est un "chasseur" ou un "maraudeur", qui opère à une certaine distance de sa base et y revient toujours -répondit Trompel, qui avait lu quelques études de psychologie criminelle-. Généralement on peut établir un rayon géographique autour de cette base, près de laquelle il ne fera rien. Mais cela n'a pas l'air d'être le cas ici: le premier crime a été ici à Bruxelles et le second à Tongre-Notre-Dame. Il y a 67 km de distance. Il semble appartenir à la catégorie bien moins fréquente des "voyageurs".
- Mais il n'est pas très difficile de se déplacer ainsi. Peut-être est-ce son rayon d'action, bien que plus ample que la normale. Malheureusement, il nous faudra attendre qu'il tue de nouveau pour pouvoir préciser son profil.

Parallèlement, l'écoute du téléphone de l'époux de la femme disparue apporta une surprise. Elle lui téléphonait tous les deux ou trois jours et, chaque fois, elle ne disait qu'une seule phrase, qui n'apportait rien:
- Je vais bien, ne t'en fais pas.
- Je suis encore en voyage, tout va bien.

Elle ne répondait pas aux questions de son mari, ce qui maintenait l'hypothèse d'un séquestre. Cependant, il n'y avait aucune demande de rançon, ce qui était aussi étrange dans ce cas. Servais demanda alors aux techniciens de pister les appels. Ils étaient trop courts pour obtenir leur position exacte et ainsi arriver à elle, mais on pouvait établir un certain rayon en triangulant les tours de transmission de ces appels.

Quatre jours après, le 13, le Tribunal Correctionnel de Wavre condamna à huit ans de prison l'ex-curé d'Overpelt pour la violation d'une fillette de 9 ans. Le jour suivant, la police locale reçut sa photo, au revers de laquelle il y avait la mention"Tribunaux 1, Dexter 2".
Quand Servais reçut cette photo, il la montra à Trompel:
- Qu'est-ce que cela peut signifier? L'assassin s'appelle Dexter et donne son nom?
- Tu ne connais pas la série de télévision? Dexter est un médecin légiste qui prend la justice dans ses mains et tue d'autres assassins en série quand il les découvre grâce à l'information policière à laquelle il a accès.
- Alors, le nôtre croit pouvoir faire justice lui-même et se croit un héros?
- C'est ce qui semblerait. Les deux victimes n'ont pas été accusées aussi de délits sexuels? Et cet assassin aurait accès à une information interne?
- Nous n'avions pas considéré ce facteur. Vérifions s'il y a eu des accusations contre eux.

15/11/2011

CURES 1.2


Le jour suivant, au bureau de la police communale d'Etterbeek, commune du délit, apparut une enveloppe avec une photo du prêtre. Au revers, il y avait un numéro 1. On l'envoyat à la PJ et Servais la reçut quelques heures plus tard, l'envoyant au laboratoire.

Dans l'après-midi, les résultats des diverses études s'accumulèrent sur son bureau. Quand il eut tout ce qu'il avait demandé, il appela Trompel pour échanger l'information.
- La police d'Etterbeek a reçu cette photo du curé -lii dit-il, lui passant la photo-. Le labo n'y a pas trouvé d'empreintes hors celle du policier qui a ouvert la lettre, et l'enveloppe avait seulement celles ce celui qui l'a reçue.
- Un envoi de l'assassin et un défi pour nous? Avec ce numéro, cela semble un avertissement de ce qu'il y en aura d'autres. Et comment a-t'il pu faire parvenir cette lettre sans passer par la poste?
- Il semble qu'il ait lancé l'enveloppe dans l'entrée du commissariat, mais personne ne l'a vu. Et j'ai bien peur que ce soit un avertissement. Quant aux empreintes de la cure, en dehors de celles du curé et sa servante, on a trouvé celles d'une autre personne. Elles étaient sur le bureau, sur quelques meubles et sur un autre bureau qui semble être celui d'un secrétaire. Si l'assassin est aussi attentif que l'indique la photo, ce ne doivent pas être les siennes sinon celles d'un autre collaborateur du curé. Nous devrons vérifier qui a pu lui rendre visite ou l'avoir aidé dans les derniers jours.
- Demandons à la servante.
- Tu t'en charges. Quant à l'autopsie, il y a quelque chose de bizarre. Le légiste a trouvé une bague avec un diamant dans son estomac. Il doit l'avoir avalée quand il a été attaqué. Le laboratoir l'a étudiée au microscope, car en cas d'avoir de la valeur, l'orfèbvre grave un numéro d'identification. Et il l'avait. Avec ce numéro, on peut savoir qui a taillé le diamant et celui-çi peut nous donner le nom du client.
- Si le curé l'a avalée, il aurait voulu couvrir quelqu'un ou nous donner une piste? Ou bien il aurait été forcé par l'assassin? Cela ne s'encadre pas bien avec une attaque par surprise. - Je suis d'accord. C'est très bizarre.

Avec le numéro, les policiers identifièrent le diamantaire, qui leur donna le nom de l'acheteur, un industriel du nom de André Lemie. Ce fut ainsi que le commissaire Servais arriva au domicile de ce dernier. Il lui montra la bague.

- Vous avez accheté cette bague, n'est-ce pas?
- Il me semble, en effet, que c'est celle que j'ai acheté et donné à ma femme pour nos noces d'argent, il y a deux ans. Comment l'avez vous eue?
- Nous l'avons trouvée à la cure de Sainte-Gertrude, où le curé a été assassiné hier. Votre femme était avec lui?
- Je trouve bizarre que vous l'ayez trouvée là, bien que ce ne soit pas impossible. Elle fait partie du conseil économique et aide le curé à faire les comptes. Mais je ne crois pas qu'elle ait été là hier. Elle est aprtie tôt à Liège, d'où on l'avait appelée pour arranger les comptes de l'évêché, ce qu'elle fait de temps en temps, parce que 'évêque est un de mieux vieux amis.
- Vous pourriez téléphoner à Liège et confirmer si elle est là?
- Tout de suite.

Après un échange de mots, apparemment avec le secrétaire et ensuite avec l'évêque, Lemie, très troublé, confirma les doutes de Servais:
- Elle n'est pas à Liège. Et ils me disent qu'ils ne l'on pas invitée récemment. C'est étrange!
- Quand vous a-t'elle dit qu'elle avait été appelée?
- Hier matin. Elle était sortie tôt pour aller à la messe, comme elle fait souvent, mais elle m'a téléphoné peu après avec son GSM pour me dire qu'elle devait aller d'urgence à Liège et qu'elle y resterait deux ou trois jours.
- Cela ne vous a pas surpris?
- Non, parce qu'elle le fait régulièrement. Bine que, si je le pense bien, c'est un peu bizarre qu'elle avertisse après être sortie et ne passe pas par la maison. Elle m'avertissait toujours d'avance.
- Pouvons nous chercher ici les empreintes de votre femme? Nous voudrions les comparer avec celles que nous avons trouvées à la cure. Ainsi, nous saurons si elle a été là ou pas. Il nous suffirait un objet qu'elle ait manipulé avant de sortir et qui n'ait été nettoyé ni utilisé par une autre personne.
- Sa brosse à cheveux et un petit miroir à augmentation qu'elle employe pour se maquiller vous serviraient?
- Ce serait parfait. Ne les touchez pas: montrez-moi où ils sont. Je les prendrai comme il se doit et les emporterai au laboratoire. Je vous informerai plus tard des résultats.

Les empreintes furent comparées et il s'avérat qu'elle coïncidaient. Il était évident que la femme avait été à la cure, mais il était impossible de savoir ce quilui était arrivé. Servais décida alors de la considérer provisoirement comme séquestrée. La police ne put trouver de nouvelles empreintes à la cure. L'assassin avait dû utiliser des gants et, sans doute, entrer sans lever de soupçons, car il n'y avait aucun indice d'effraction. Evidemment, dans une maison paroissiale, n'importe qui serait reçu avec beaucoup de facilité. Comme la disparition de la femme semblait liée au crime du prêtre, Servais ordonna l'écoute du téléphone du mari, au cas où une rançon serait demandée.

Les funérailles du curé de Sainte-Gertrude eurent lieu dans la cathédrale des Saints Michel et Gudule et furent présidées par le cardinal De Villers. Celui-çi, dans son sermon et panégyrique, soulignat que le prêtre avait été accusé injustement de pédophilie, une accusation dont l'enquête canonique avait démontré le manque de fondement. Mais, comme savait Trompel, l'enquête judiciaire était encore ouverte.

08/11/2011

LES CURES - 1.1

     
    "Sur les desseins de l'impie il sera fait enquête; le bruit de ses paroles ira jusqu'au Seigneur, pour que soient châtiés ses méfaits." (Livre de la Sagesse, 1,3)

    Cure et curé, deux mots qu'en majuscules nous laissons sans accent pour maintenir l'ambiguité. La cure est la résidence d'un curé, mais c'est aussi le traitement d'une maladie. Les deux aspects sont importants ici, au moins pour commencer le roman. Quelle maladie? Comment est-elle "soignée"? Lisez!

Chapitre 1. 

Comme il faisait parfois quand il se levait tôt et rien ne l'attendait d'urgence à son bureau, Jef Trompel était allé à la messe à la paroisse Sainte-Gertrude qui était proche de chez lui. Depuis que l'église avait été démolie par mesure de sécurité après l'effondrement de son clocher, l'office se réalisait dans le salon paroissial, à un côté de la place. En arrivant, il vit que quelqu'un avait fait un grafiti sur le mur du local qui disait "Le diable a inventé Internet" et euelqu'un d'autre avait ajouté "Ni Dieu ni le diable existent".
Contrairement à l'habitude, les minutes passaient et le prêtre n'apparaissait pas. Finalement, le sacristain se présenta et annonça qu'il n'y aurait pas de messe, parce que le curé avait eu un accident. La façon dont il le dit convainquit Trompel de qu'il était arrivé quelque chose de particulièrement inusuel. Ainis, il se dirigea vers la sacristie et rejoingit le sacristain. Il montra son identification de la PJ et lui demanda ce qui s'était passé en réalité.
- On vient de trouver monsieur le curé à demi désangré à la maison paroissiale. L'ambulance est arrivée, mais les infirmiers ont dit que c'était trop tard. Il était mort. On a averti la police, mais je ne sais pas s'ils sont déjà arrivés. Vous pourriez y aller, vu que vous êtes inspecteur.

Trompel sortit alors pour aller à la cure, à la rue Sainte-Gertrude, qui était à quelques pas de là. Il y entrait quand son téléphone mobile sonnat. C'était son chef, le commissaire Jean Servais.

- On vient de m'avertir que le curé de Sainte-Gertrude a été assassiné. Comme tu vis par là, tu pourrais t'en charger. J'ai averti la morgue et ceux du laboratoire technique. Ils sont en route.
- J'entre en ce moment à la cure, chef. J'étais allé à la messe et le sacristain m'a averti. La vue n'est pas agréable ici. Il y du sang par tout le plancher. Quand les techniciens auront terminé, j'irai au bureau vous faire mon rapport.
Deux heures plus tard, il rendait compte à son chef de ce qu'il avait observé.
- Le prêtre a reçu une balle dans le thorax, à courte distance. Je crois qu'il devait connaître son agresseur et celui-çi doit avoir sorti son revolver par surprise. La porte n'a pas été forcée. Les techniciens ont pris toutes les empreintes possibles et vont les comparer avec celles du curé et de sa servante. C'est elle qui a découvert le corps quand elle arriva au travail, à première heure, et elle a averti le sacristain et le 112.
- Bon. Nous attendrons les résultats du laboratoire et l'autopsie.

Pendant ce temps, dans un véhicule qui sortait de la ville...

- J'arrive du Congo, parce qu'on ne nous payait plus -disait l'homme à la femme qui l'accompagnait-. Et je trouve toute cette cochonnerie des curés. ET toi, tu les sers et tu trompes même ton mari avec un évêque.
- Je ne suis que son ami...
- Bien sûr. Une amie avec avantages, spécialement nocturnes...
- Je reste chez lui quand c'est trop tard pour rentrer à Bruxelles, après avoir revu sa comptabilité. Comment as-tu su que je restais là-bas?
- J'ai un ami dont le frère est secrétaire de l'évêque. Ou est-ce que tu crois que vous êtes si intelligents que personne n'allait se rendre compte?
- Mais c'est une calomnie!
- Et l'évêque n'a pas été accusé et expulsé?
- Tu te trompes. C'est l'évêque de Bruges qui a été dénoncé et châtié. Moi, j'aide l'évêque de Liège, qui est un vieil ami de mon mari.
- Et maintenant je te trouves dans la maison du curé de Sainte-Gertrude. Tu t'es aussi couchée avec lui?
- Tu es fou. Tu sais bien que nous vivons tout près. C'est notre paroisse et je l'aide aussi avec les comptes des oeuvres sociales.
- Tu as peut-être raison. Il n'y a que trois types de curés: ceux qui se couchent avec des femmes, ceux qui le font avec des hommes et ceux qui le font avec des gosses. Je m'en fiche s'ils le font avec des adultes. Mais les pervetis doivent payer leurs crimes.
- Là, nous sommes d'accord.

01/11/2011

Vacances - Fin

Epilogue 

La police conduisit Trompel à son hôtel et Mézière chez lui, à Cancun. A peine de retour dans sa chambre, le détective vit passer dans le ciel deux petits avions sans pilotes ("drones") et sentit de nouveau, à la distance, un abondant échange de coups de feu. En même temps, un bus déversait devant l'hôtel un groupe de touristes qui sembaleint assez effrayés. Il descendit leur demander ce qui se passait. Ils lui racontèrent que des militaires les avaient réunis rapidement dans les ruines et les avaient envoyé de retour avant de réaliser une attaque, parce que les narcotrafiquants occupaient des salles souterraines du site archéologique. L'accès en resterait fermé pour plusieurs jours, pour permettre une révision complète et assurer qu'il ne resterait plus aucun danger.

Deux des "fenêtres" supérieures du "château" en ruine, illuminées par le soleil couchant permettait aux navigateurs de trouver l'unique chenal existant dans la proche barrière de corrail et s'approcher ainsi sans danger de la côte. Les trafiquants se valaient de cette ancienne méthode -déjà utilisée par les mayas des siècles auparavent- pour amener et débarquer la drogue chargée dans leurs petits sous-marins. Et, semblait-ils, ils avaient trouver comment accéder à des salles souterraines que personne ne connaissait, où ils accumulaient et manipulaient leurs produits, profitant des allées et venues de "touristes" pour les acheminer vers d'autres régions.

Le gérent de l'hôtel raconta au belge que le New York Time avait révélé, quelque temps auparavent, une nouvelle stratégie des Etats-Unis -commencée timidement par G.W.Bush- d'"attaques au bistouri" contre les trafiquants, et que la DEA agissait ocasionnellement ensemble avec l'armée mexicaine pour réaliser des opérations en territoire mexicain. Il soupçonnait que même la CIA était impliquée, convertie en organisation para-militaire avec peu de contrôle de la part du Congrès américain. Selon le gérent, sans doute la CIA avait-elle découvert la présence des trafiquants dans les ruines de Tulum et avait coordonné l'attaque. Mais Trompel savait que l'origine était tout autre et que les tunnels de la -proche- villa de Gamboa pouvaient très bien être unis aux ruines.

Ecoeuré de ce qu'il avait vu, Trompel décida d'abandonner le pays au plus tôt. Il contacta les représentatnts de son agence de voyage à México et obtint le changement de sa réservation pour le retour. Il pourrait abandonner Tulum le jour suivant et la capitale un jour après. Quand il allait quitter son hôtel, un cadavre apparut dans la même rue. Il apprit rapidement qu'il s'agissait d'un des trafiquants qui avait réussi à échapper à la police. Dans le taxi qui l'emmenait vers Cancun, le chaufffeur lui commenta qu'une rumeur courrait au sujet de la formation de brigades paramilitaires qui combattaient les trafiquants qui échappaient à la police. Mais, dans le cas de l'homme assassiné à Tulum, d'autres croyaient que c'était le fait de la "Sainte-Mort", une espèce de super-héro craint des gens humildes et aussi le seul dont les trafiquants -généralement très supersticieux- avaient peur. Quelques-uns le décrivaient comme un dragon crachant du feu, mais la police locale -qui le craignait aussi- avait reçu des descriptions signalant un conducteur de moto avec un masque qui représentait, effectivement, une tête de mort.

Le "Paradis" que Trompel avait espéré trouver pour passer ses vacances s'était convertit plutôt en avant-salle de l'enfer. Il se réjouissait cependant de sortir sans dommage de cette aventure aussi imprévue qu'indésirable.
    L'industrie de la drogue est de l'ordre de 70.000 millions de dollars. De cela, seulement 5.000 millions restent en Amérique Latine. Qui manie le reste?
    Juin 2011: L'ex-secrétaire d'état George Shultz, l'ex-président de la Réserve Fédérale Paul Volcker, le secretaire général de l'OTAN Javier Solana, trois ex-présidents latinoaméricains provenant du Brésil, de la Colombie et du Mexique, ainsi que l'actuel premier ministre de Grèce (entr'autres) ont présenté un rapport conjoint -sous le nom de Commission Globale de Politiques sur le Drogue- qui considère que la guerre contre la drogue est perdue et demande contre elle un nouveau paradigme politique. Ils reconnaissent, comme le fit Rockefeller quand il fut mis fin à la prohibition de l'acohol aux Etats-Unis, que l'essai d'emploi de la force pour contrôler la consommation a été un désastre. Ils recommandent un regard alternatif pour contrôler les substances illégales et une emphase plus grande sur le traitement des adicts. (Journal "El Mercurio")
    "La supposition des Etats-Unis de ce que limiter l'offre peut d'une certaine façon faire de la sécurité pour nous et tolérer l'abus étendu des drogues a prouvé être en soi un narcotique formateur d'habitudes qui ont réduit notre sensibilité face à la pourriture morale" dit Angelo Codevilla, académicien de l'Institut Claremont et auteur d'un essais titulé "Our Borders, Ourselves" ("Nos frontières, nous-mêmes") publié il y a peu.
FIN
La semaine prochaines: LES CURES

25/10/2011

Vacances - 3.3


Quand il assuma le poste de chef de police de la région, le général Villavicencia dut combatrre non seulement les `capos´ de la drogue, mais aussi sa propre force policière, qui avait été achetée par un puissant cartel. Presque toute la force commençt une grève pour exiger sa destitution, mais ils terminèrent expulsés y soumis à procès. Le gouvernement était décidé à se défaire des policiers locaux. Le général interdit l'emploi de téléphones mibiles, parce que les policiers les utilisaient pour alerter les Zeta au sujet des patrouillages de l'armée. Il exigea des habitants qu'ils dénoncent les délits à son propre téléphone, car le numéro d'urgences de la ville était aussi utilié par des policiers corrompus pour prendre des représailles.

Averti, il se chargea tout de suite personnellement de l'enquête sur le rapt, non seulement parce qu'il était sûrement le fait de trafiquants -jusqu'alors peu actifs au sud d'Acapulco- mais aussi parce que ce fait était très préjudiciel pour le tourisme, principale ressource économique de la région.

Comme le savaient les policiers fédéraux, les fêtes et les "corridos" (un type de chanson populaire au Mexique) étaient le talon d'Achille des chefs narcos. Ce fut ce qui perdit les séquestreurs et sauvat les captifs. Les musiiciens engagés par les trafiquants pour une fête mirent sur YouTube la chanson "Le capo du séquestre", qui relatait les aventures de "Vincent", un des principaux lieutenants de Teófilo López, alias "Le banquier", l'homme fort de lavage de monnaie des Zetas. Le vidéo montrait les musiciens, une partie de l'assistance -et entr'eux le sujet de l'hommage- et le fond permettait d'individualiser la maison où avait lieu la fête. Le texte faisait aussi allusion aux "touristes invités".
    Le journal "EL Mercurio", de Santiago, informa le 27 décembre 2009 que des musiciens avaient mis sur YouTibe la chanson "Le plus brave des braves", où ils racontaient les aventures de Raydel López, "Le Béquilles", un des principaux lieutenants de Teodoro García Simental, "Le Théo", ex-tête du cartel de Tijuana.
Comme le savaient les fédéraux, Vicente Gamboa avait appartenu à la police locale de Cancun et, après avaoir renoncé au service, s'était uni aux Zetas. Ils ne savaient pas qu'il était le responsable de ce dernier séquestre et, jusqu'alors, n'avaient pu le localiser. Maintenant, grâce à la chanson et aux photos satellitales de Google Earth, ils purent identifier plusieurs villas oû pouvait avoir eu lieu la fête. Les enquêteurs en prirent discrètement des photos de plus près, avec des caméras munies de télescopes, jusqu'à ce qu'ils purent préciser quelle était la maison, laquelle se trouvait entre la ville et les ruines de Tulum.

Entre temps, ils avaient donné l'instruction à la femme de Mézière de simuler le payement. Le coup de téléphone des capteurs pour lui donner des instructions fut enregistrée et on put y reconnaître la voix de Gamboa lui-même, ce qui le liait définitivement au délit et confirmait sa proche présence. Le général Villavicencia planifiat alors l'assault simultané à la villa identifiée et au lieu de payement de la rançon, au moment même où celui-çi devait se réaliser. Ses hommes prirent position avec beuacoip d'avance et le le plus grans secret, pour éviter d'être découverts. Quand un Hummer s'arrêta à côté de madame Mézière pour recevoir la sac suuposé contenir l'argent, les fédéraux abattirent le soldat narco qui était descendu et bloquèrent le véhicule, capturant le chauffeur et un autre acompagnant, qui ne purent utiliser leurs armes, tant ils furent pris par surprise. Simultanément, avertie par radio, la force qui encerclait la maison de Gamboa procédait à l'assault, se produisant une cruelle confrontation avec le contingent de gardes du corps du trafiquant. Celui-çi tentat de s'échapper par un tunnel, mais l'avancée des policiers avait pu entrer très rapidement et avait découvert sans difficulté le tunnel, suivant sa piste de près, car -dans sa précipitation et suivit de près- il n'avait pas pris le temps de bloquer et recamouffler l'entrée du tunnel. Quand les hommes l'attrapèrent, Vincent, de 32 ans, était vêtu d'un impeccable ensemble sportif de marque Abercrombie, à peine un peu souillé par la friction avec l'une ou l'autre paroi du tunnel, et de chères sandales de basquet qui faisaient jeu.

Dans leur cellule, les séquestrés entendirent subitement un échange de coups de feu. Peu après, la porte s'ouvrit et de puissantes torches les illuminairent. Les hommes qui entrèrent étaient vêtus de noir et portaient des passe-montagne, le tout rendant impossible de les identifier. Ce serainte les embres d'un autre cartel? Les attaques mutuelles étaient fréquentes (au point qu'on les appelle "des mexicaines" dans le milieu de la drogue de tout le continent). Mais ils  annoncèrent immédiatement aux prisonniers qu'ils étaient libres et ne devaient pas avoir peur de sortir, car la police fédérale avait désarmé ou abattu tous les délinquants.

Le jour suivant, divers journaux belges et français rendaient compte de la libération d'André Mézière, propriétaire d'une discothèque à la station balnéaire de Cancun, qui avait été kidnappé en compagnie du détective belge Joseph Trompel -en vacances au Mexique- et pour qui les ravisseurs avaient exigé une rançon d'un million de dollars, avaient été libérés par la police fédérale mexicaine.

    Note
    En 2009, un entrepreneur belge spécialisé dans la gestion de boîtes de nuit a effectivement été enlevé à Guadalajara, dans l'ouest du Mexique, et ensuite libéré, deux de ses ravisseurs ayant été capturés, selon La Libre Belgique, qui rendit compte d'une information du secrétariat (ministère) mexicain à la Sécurité Publique. Un des ravisseurs était un ex-policier qui appartenaient à une bande criminelle appelée "Les Chacals", connue pour ses méthodes violentes.
    On a enregistré officiellement un millier d'enlèvements au Mexique en 2008, mais les experts indépendants estiment qu'il y en a eu trois fois plus, compte tenu du nombre de cas non déclarés à la police, dans lesquels les familles traitent directement avec les ravisseurs.

18/10/2011

Vacances - 3.2


Peu avant d'arriver à l'hôtel, il y avait une barricade au milieu de la route et un group ee militaires armés de mitraillettes les fit descende de l'auto. Comme Trompel était passé par un contrôle semblable lors de son trajet de Cancun à Tulum, il ne s'inauéta pas, pas plus que son compagnon. Mais on les poussa vers un autre véhicule, une "van" avec vitres obscures, où on les obligea à monter, sans leur donner d'explication. A bord, alors que le véhicule se mettait rapidement en marche, on leur lia les mains et on leur colla sur la bouche du ruban adhésif. Il devenait clair qu'il ne s'agissait pas de vrais militaires et qu'ils venaient d'être séquestrés.

Ensuite, on leur banda les yeux et ils ne purent voir où on les conduidait. Après un long trajet par ce qui semblaient des routes normales, ils furent débarqués et on les obligea à marcher par un chemin pierreux puis un autre de terre, sans aucun doute un étroit sentier, car ils passaient entre des buissons dont les braches frappaient leurs bras. Ils entrèrent ensuite dans un couloir et descendirent un escalier de pierre. Finalement, on les fit s'asseoir à terre et on leur enleva les bandeaux et le ruban qui scellait leur bouche. L'obscurité était presque totale, car n'entrait qu'un débile rayon de lumière par le couloir d'entrée, coupé de plus, en partie, par les ravisseurs qui les abandonnaient, fermant la porte. L'obscurité, alors, devint totale.
- Voici sûrement la conséquence du message que tu as reçu -dit Mézière-. Même si nous ne l'avions pas déchiffré, ils soupçonneraient que nous l'avons fait et s'imaginent peut-être que nous appartenons à la police anti-drogue.

*

Comme le commerçant français n'était pas rentré chez lui comme prévu le jour de l'excursion, sa femme se surprit et, n'obtenant pas de réponse de son téléphone mobile, dénonça la chose à la police fédérale. Le jour suivant, elle reçut un appel téléphonique qui l'informa du séquestre de son mari et d'une exigence d'un million de dollars de rançon. Elle demanda une preuve de vie et on lui dit qu'elle recevrait un vidéo. Elle en avertit alors la police, le consulat français et sa propre famille en France. De cette façon, la nouvelle arriva aux médias européens.

Les journaux belges et français informèrent du séquestre, rappelant de plus que la proche station balnéaire d'Acapulco, glamour des années 50 qui inspira Elvis, avait déjà souffert des exécutions de "style nordique" (du nord du Mexique). Cette ville n'était plus si chic qu'auparavent et le 'jet set' l'avait fuit, préférant de nouveaux sites comme Cancun et la "Rivière Maya" ou les îles des Antilles. Que cette zone apparaisse maintenant dans les "croniques rouges" des médias était une surprise, surtout parce qu'elle apparaissait affectée para la "narcoviolence" qui affectait les villes du nord, comme Ciudad Juarez, Tijuana et Chihuahua. Le séquestre n'avait pas été le seul fait violent: en divers endroits d'Acapulco et Cancun étaient apparus neuf corps avec des impacts de balle, quatre d'entr'eux même décapités; six policiers communaux furent assassinés dans des villages voisins et, dans un hôtel de la Côte Bleue, les passagers furent criblés de coups de feu. Une touriste qui voyageait en taxi reçut une balle dans la tête. [Informé par le journal "EL Mercurio" en mars de 2010]

*

Le temps passa pour les détenus et le silence aurait été total s'il n'y avait pour une étrange rumeur.
- Tu entendes ce bruit? -demanda Trompel-. On dirait des vagues qui se brisent sur des rochers. Nous serions près de la mer?
- C'est possible. Comme tu sais, le site de Tulum est sur la côte. Ce n'est sûrement pas le seul endroit habité. Tu sais que je m'y connais déjà un peu en matière de constructions mayas -lui dit Mézière, qui avait palpé les murs-. Nos murs ne sont pas artificiels. Je crois que nous sommes dans le souterrain d'un temple, peut être un que les trafiquants connaissent, encore couvert de végétation, ou bien un temple connu mais dont eux seuls peuvent accéder au sous-sol. Il existe des dizaines de constructions encore couvertes par la jungle, qui font d'excelentes cachettes.
- Il nous manque de la lumière pour mieux examiner cet endroit!
- J'ai un briquet. Voyons où nous sommes!

Il l'alluma et parcourirent l'endroit avec les yeux. C'était effectivement une petite caverne dont les murs avaient été taillés dans le roc pour lui donner une forme rectangulaire. Une porte en bois, très primitive, en fermait l'accès et résista tous leurs efforts pour l'ouvrir. Il ne servait de rien de conserver ce peu de lumière et ils éteignirent donc le briquet, continuant à discuter.
- Que voudront-ils?
- Dans le nord du pays, les séquestres d'américains, d'industriels et de touristes sont fréquents, pour obtenir une rançon. Je ne crois pas qu'ils t'aient choisi pour cela, car il y a beaucoup de touristes par ici et il n'est pas facile de savoir qui pourrait offrir une bonne rançon. Si ce n'est pour le message que tu as trouvé, cela peut être pour moi. S'il en est ainsi, ils contacteront ma femme pour exiger l'argent. Tout dépend de la somme qu'ilks demanderont. Je n'ai pas beaucoup de fonds en réserve.

En effet, quelques heures plus tard, deux hommes masqués entrèrent et emmenèrent brutalement le français. Quand il revint, couvert d'ecchymoses, il raconta à Trompel qu'on l'avait obligé à enregistrer un vidéo destiné à sa femme et que ses capteurs demandaient un million de dollars.
- Je leur ait dit que je ne disposait pas de cette somme. Alors, il m'ont passé à tabac et me dirent que si on ne payait pas, ils se défouleraient avec ma femme, s'approprieraient de tous mes biens te me feraient disparaître.

11/10/2011

Vacances - 3.1


Chapitre 3. Chichen-Itza 

Le jour suivant, quand il se préparait pour son voyage à Chichen-Itza avec le français, il trouva une feuille de papier qui avait été glissée sous la porte de sa chambre. Il la dépliat et vit une série de signes qu'il identifia comme des hiéroglyphes mayas. Il mit la feuille dans sa poche, et sortit à la rencontre de Mézière, qui l'attendait à l'entrée de l'hôtel dans son véhicule tout-terrain. Après l'avoir salué, il sortit cette feuille de sa poche et la lui montra.

- Quelqu'un a passé cette feuille sous ma porte. Est-ce un simple exemple d'art local ou de la publicité? Ils pourraient être plus explicites!
- C'est en effet un message de hiéroglyphes mayas. J'ai un diccionaire maya dans le boîte à gants. Sort-le et essaye de traduire.
- Il est drôlement difficile de trouver la signification d'un glyphe! Comment, diable, sont-ils ordonnés?
- Les archéologues connaissent el syllabaire, et les lisent donc avec facilité. L'ordre est celui de la transcription en alphabet latin.
- Ça ne m'aide pas beaucoup!
- A moi non plus. Mais si tu regardes la table complète du syllabaire, tu peux identifier les signes et, ainsi, la transcription. Ensuite, cherche la signification de celle-çi dans le diccionaire maya-español.


- Voyons: nous avons "ti - chan - kin - usak - ch’e’n". Voyons maintenant le diccionaire. Cela serait "en/pour - quatre - soleil/jour - fleur blanche - grotte".
- Dans quatre jours, la fleur blanche sera dans la grotte". C'est un message de narcotrafiquants. On a dû se tromper de porte à ton hôtel et le message était destiné à quelqu'un d'autre. Pourve que cela ne nous cause pas de problème!

Le guide touristique de Trompel expliquait que Chichén Itzá avait été une ville ou un centre cérémoniel qui passa par diverses époques constructives et par l'influence de diverses peuiplades qui l'occupèrent et développèrent depuis sa fondation. Le nom signifie "la bouche du puits des mages de l'eau", ce qui évoque les zénotes de la région. Vers la fin de la période classique tardive (600-900 apr.J.C.), Chichén Itzá s'est convertie en un des centres politiques les plus importants du monde maya. Pendant la période post-classique (900 à 1500), la ville s'est consolidée comme le principal centre de pouvoir de la péninsule du Yucatan.


Arrivés à la grande esplanade, les deux amis se dirigèrent d'abord ver la pyramide de Kukulcan, qui domine le site. Appelé par beaucoup le "château", c'est un des édifices les plus notables de l'architecture maya, une pyramide à quatre côtés surmontée d'un temple rectangulaire de 24 mètres de haut, sur une plateforme de 55,5 mètres de large.

Ils montèrent jusqu'à la cîme par un des quatre escaliers -un sur chaque face-, comptant les 91 marches, plus une pour entrer dans le temple. Le guide faisait remarquewr que la somme des marches des quatre côtés, plus le temple, correspondait ainsi aux 365 jours de l'année. Du haut, ils pouvaient observer tout le site et spécialemente l'"Escargot" ("Caracol"), qui était l'observatoire, le terrain de balle-pelote et le "Temple des Guerriers et des 1.000 colonnes" (bien qu'en réalité, il n'y a que 200 colonnes).


Après être descendus, ils visitèrent ce temple puis allèrent au terrain de balle-pelote, un jeu très différent de ceux que nous connaissons aujourd'hui: on faisiat rebondir la balle avec les mains -gantées-, les coudes, les épaules, les hances ou les genoux. Il y avait deux équipes de sept joueurs, qui devaient faire passer la balle par un arc de pierre fixé à l'un des côtés. On dit que le capitaine gagnant -ou l'un des joeurs- était sacrifié aux dieux, mais cette hypothèse est discutée.

04/10/2011

Vacances - 2.2


Comme deux jours après il allait passer la journée avec son nouvel ami français pour aller visiter les ruines Coba et Chichén Itza, il décida de laisser pour plus tard sa visite aux ruines de Tulum, quand il en saurait plus sur les constructions mayas. Il irait donc le lendemain voir les zénotes et grottes voisines dont parlaient les feuillets de propagande de l'hôtel. Avec des photos spectaculaires, ils expliquaient que:
    "Les zénotes (du maya ts'onot) semblent être simplement une variété particulière de lac, petit, habituellement cylindrique et plus profond que large. La péninsule du Yacatan, au sens géologique, est une plaque de roches calcaires, formée par le dépot de carbonates maritimes qui l'ont recouverte en diverses occasions pendant les dernières dizaines de millions d'années (ère Cénozoique). Ces roches sont solubles dans l'eau, ce qui explique l'abondance de zénotes et de grottes. Dans les zénotes il peut y avoir des crocodiles, des iguanes, des tortues, des couleuvres, des grenouilles et des crapauds; dans leurs parois, il y a des nids d'hirondelles et autres oiseaux. La faune de poissons est particulièrement variée dans les zénotes côtiers. Les zénotes sont utilisés principalement comme comme source d'eau potable dans les zones rurales. Cependant, ils sont aussi de plus en plus, une attraction touristique. Dans le corridor cancun-Tulum, on les utilise pour la natation et la plongée sous-marine, ce qui en fait une destination habituelle des touristes." (De www.jornada.unam.mx)
La promenade fut spectaculaire. On lui offrit de nager dans l'un des lacs et même d'y plonger, mais il ne savait pas cela et -malgré qu'on l'avait assuré de ce qu'il n'y avait pas de crocodriles- il n'eut pas le courage de nager dans un puits qui pouvait avoir des centaines de mètres de profondeur et où pouvaient aussi nager des anguilles et d'autres êtres dont le contact ne lui semblait pas appétissant.

27/09/2011

Vacances - 2.1


Chapitre 2. Voyage à Tulum


Le jour suivant, Trompel aborda un vol d'Aéroméxico ver Cancun. L'avion était plein de touristes, en majorité nordaméricains, et il entendait parler presqu'exclusivement anglais à son alentour. Il se mit à lire quelques parragraphes de son guide archéologique au sujet de son but final.
    "La navigateurs mayas, pour arriver à Tulum, s'approchaient de la côte en suivant une barrière de corail. Quand ils pouvaient voir le "Château", qui faisait fonction de phare, ils savaient que le moment était venu de s'engager dans le chenal qui divisait la barrière, ce qui était possible lorsqu'ils pouvaient voir la lumière se filtrer par deux fenètres de cet édifice, illuminées soit par le soleil couchant soit par des antorches la nuit. Ainsi, ils évitaient de se jeter sur les dangereux récifs et de perdre les marchandises qu'ils transportaient."
Trompel avait décidé de rester à Cancun une nuit, pour connaître ce fameux centre touristique. Au bar de l'hôtel, il rencontra un citoyen français qui commença à lui lier conversation.
- Il m'a semblé vous reconnaître. Vous n'avez pas été lié au fameux cas d'un assassin en série qui a été résolu récemment?
- En effet. Ma femme était une des personnes assassinées.
- Toutes mes condoléances. Mais vous avez aussi été l'un des détectives qui ont pris par à l'enquête, n'est-ce-pas?
- Ceci n'est pas de connaissance publique. Comment le savez-vous?
- Il se fait que ma femme fut une des victimes de ce médecin français que vous avez arrêté. Nous avonc cherché toute l'information de ce cas quand nous avons appris son arrestation et mon beau-frère, qui vit encore en France, en obtint beaucoup par les amis qu'il a au sein de la police française. Nous vous sommes donc fort reconnaissants pour avoir aidé à attraper ce criminel. C'est un plaisir de vous connaître. Vous venez enquêter ici ou vous êtes en vacances?

Ainsi, la conversation tourna vers les intérêts archéologiques du belge, cependant que la français -qui s'appelait André Mézière- lui raconta qu'il était le propriétaire d'une petite discothèque de cette ville. Il s'y était installé après le problème de sa femme avec le médecin, pour refaire sa vie loin des commentaires désobligents et pour profiter du succès touristique de la zone à cette époque. Les deux parlaient espagnol et lui avait de l'expérience pour la gestion de ce genre d'établissement, ce qui leur facilita l'installation. Mais, comme il s'était passé à Acapulco, Cancun n'attirait plus comme avant les stars du cinéma et de la mode, et l'affaire n'était plus des meilleures.

Quand Mézière sut ce que pensait faire Trompel pendant son séjour, il lui dit qu'il avait un jour libre la semaine suivante et qu'il pouvait l'emmener visiter les ruines de Chicen Itza, ce qui lui donnerait plus de liberté qu'un tour organisé, chose qui enthousiasma l'archéologue amateur.

Avant de partir à Tulum, Trompel acheta un journal en y voyant un titre très attrayant: "Sang et feu dans une station balnéaire". Une fois assis dans le bus, il se mit à lire:
    "Six morts au cours d'une bagarre en plein centre d'Acapulco, entr'eux une fillette de 8 ans.
    Un véritable enfer se déchaîna hier dans une des principales avenues d'Acapulco lorsque des balles se sont entrecroisées et ont fait six morts, dont quatre civils apparemment attrapés dans des feux croisés entre policiers et narcotrafiquants. Entre les morts, il y a un agent de sécurité, un taxiste, un autre conducteur et -ce qui causa le plus grand impact- une femme avec sa fille de huit ans, selon un communiqué du Secrétariat de Sécurité Publique de l'Etat de Guerrero, indica l'agence Reuters.
    La Police Communale informa dans un rapport qu'entre les civils il y avait "une fillette de 8 ans qui mourut pendant son transfert en ambulance". Le SSP ne s'était référée qu'à "une mineure".
    L'affrontement causat aussi cinq autres blessés et des dommages à 15 automobiles. L'accès à la zone fut fermé par la police et des effectifs de la marine." (Publié dans "El Mercurio" de Santiago du Chili, le 15 avril 2010)
Acapulco n'était pas loin, et Trompel commença à se demander si venir en vacances aux Mexique avait été une bonne idée. Mais Tulum était plus au sud et on lui avait assuré que la région était tranquille. Il vit rapidement que les contrôles ne manquaient pas, car son bus fut arrêté par une barricade et des militaires fortement armés et le visage caché par des passe-montagnes firent descendre tous les passagers pendant qu'un chien reniflait tout l'intérieur, sans doute à la rercherche de drogue. Ils expliquèrent qu'il s'agissait effectivement d'un contrôle préventif et s'excusèrent pour le désagrément causé aux touristes. Quand la révision fut terminée, un voisin de Trompel, mexicain de la zone, lui expliqua aussi que cela était un exemple du durcissement des mesures de sécurité dans plusieurs villes du pays, des suites de la violence croissante liée au trafic de drogue, qui avait déjà fait plus de six mille morts en 2008.
    Les cartels de Sinaloa, dirigés par Joaquín "Chapo" Guzman -récemment inclu dans la liste Forbes comme un des hommes les plus riches du monde- et du Golf, avec son bras armé, les Zeta, se sont convertis en entreprises transnationales qui étendent leur marché en pas moins de 41 pays.

A l'arrrivée à Tulum vers midi, il découvrit que l'autocar le déposait au centre d'une petite ville, qui était assez loin de la côte où se trouvaient tant les ruines que la plupart des hôtels. Il dû donc prendre un taxi pour arriver à son hôtel, qui s'appelait "Paraíso Tulum" (Paradis Tulum), où il put finalement déposer ses bagages et dîner. Après, il se dirigea vers la plage pour une brève sieste, après quoi il réalisa une promenade par la côte. Ne sachant pas dans quelle direction étaient les ruines, il marcha près d'une heure mais ne les découvrit pas. Il s'était sûrement trompé de direction. Comme il apprit à son retour, l'hôtel est au sud des ruines, et il s'était dirigé par erreur vers le sud, se basant sur les photos des ruines qu'il connaissait et qui avaient été prises du côté nord.

20/09/2011

Vacances - 1.3


Après une bonne nuit de sommeil, Gordon Harris passa le chercher à son hôtel et, après avoir échappé d'une demi-heure d'arrêt dans un des typiques bouchons de la capitale, ils prennaient enfin la route de Teotihuacan, le plus grand site archéologique de la zone, à 45km de la ville. Pendant le trajet, l'archéologue surprit Trompel en lui expliquant que Teotihuacan n'était pas une ville aztèque mais qu'elle était antérieure, car la partie monumetale que tous peuvent voir date d'une période qui va des années 300 à 400 de l'ère chrétienne. Il y a des évidences archéologiques qui démontrent que cette cité fut un point de confluence multi-ethnique et incluait des peuplades de filiation zapotèque, mixtèque et maya, mais l'identité de ses premiers habitants est complètement inconnue. La ville fut un important noeud commercial et politique qui arriva à couvrir presque vingt-et-un kilomètres-carrés, avec une population de cent à deux cent mille habitants. Les toltèques et méxicas (aztèques) ont fait plus tard des excavations pour en extraire des objets précieux.

Il expliqua aussi que le terme "aztèque" n'est pas exact. Ce gentilice est une dérivation de Aztlan (¿Atlantide?), une île mythique de laquelle disaient venir les nahuas, peuple qui habitait les zones de Tenochtitlan et Tlatelolco quand arrivèrent les espagnols. Aujourd'hui encore, dans une grande partie du Mexique et des pays plus au sud, on parle nahuatl. Le terme nahuas se réfère a tous ceux qui ont parlé ou parlent encore cette langue. Pendant la conquête, les habitants du Grand Tenochtitlan étaient en majorité des nahuas et furent connus comme "mexicas" parce qu'ils s'appellaient eux-mêmes mexihcah. Les croniques espagnoles du XVI° Siècle modifièrent ce mot et les appellèrent "mexicains" (mexicanos), comme on le lit dans l'histoire coloniale. C'est seulement depuis le XIX° Siècle que la majorité des historiens, hors de Mexique, ont utilisé le nom et la dénomination d'aztèques pour désigner les mexicas.

Bien que le nom puisse évoquer l'Atlantide, les historiens croient qu'Aztlan correspond en réalité à une identification de l'îlot de Mexico-Tenochtitlan, où se consolidat le mythe de l'élection de l'endroit après la construction de la ville. Les mexicas s'installèrent là, dans les hauts plateaux du centre, entre les siècles XII et XIV, des suites d'une grande migration chichimèque. A cette époque, Teotihuacan -dont le nom en nahuatl signifie La Cité des Dieux ou Le Lieu où se font les Dieux- était déjà détruite et abandonnée, chose qui arriva aux environ de l'année 800.

A Teotihuacan, ce qui attire le plus l'attention ce sont les sculptures et les temples de Tláloc et Quetzalcoatl, les palais de Quetzalmariposa et des Jaguars. La Chaussée des Morts (photo) croise le centre de la zone archéologique, mesurant quatre kilomètres de long sur quarante mètres de large, et unit la Citadelle avec la Place de la Lune. A mi-chemin, on tyrouve l'ensemble de la Place de l'Ouest, et toute le chaussée est bordée d'ensembles d'habitation, probablement occupés par des prêtres à l'époque préhispanique.

Trompel et Harris se rendirent d'abord au Temple de Quetzalcoatl, qui se trouve à l'intérieur de la Citadelle. Il a une façade ornée de têtes de serpents accompagnées de motifs aquatiques comme des écailles et des escargots, des représentations de Tlaloc et du serpent emplumé (Quetzalcoatl). Ils s'en furent ensuite à la Pyramide du Soleil, au centre de la zone archéologique. Ce monument fut construit entre les années 1 et 250 de notre Ere sur une caverne naturelle. Ce bloc s'élève 63 mètres, avec une base quadrangulaire de 222 sur 225 mètres. Sa face principale regarde vers le couchant et là se trouvent les escaliers qui conduisent à sa cîme.

Après lui avoir donné ces informations, Harris laissa Trompel seul, devant se dédier à ses propres recherches. Il expliqua qu'il devait vérifier les petits canaux qui bordent la Chaussé des Morts car il semblait qu'ils formaient un ensemble dont la finalité ne paraissait pas être de simple irrigation.


Trompel ne s'anima pas a faire l'escalade de la pyramide du Soleil, qui lui sembla trop haute, et préféra, comme beaucoup, monter au sommet de celle de la Lune, plus basse, à l'autre extrême de la Chaussée. Construite  à la même époque que l'autre, sa base mesure 120 sur 150 mètres, et elle a 42 mètres de haut. De son sommet, on a une excelente vue de tout le panorama.

Finalement, il descendit et se dirigea vers le Palais des Jaguars, au sud-ouest de la Place de la Lune, où il avait rendez-vous avec Harris pour retourner à la capitale. Avant de partir, il put admirer là les restes de peintures murales avec des figures de jaguars sur les murs des pièces qui entourent le patio, d'où le nom du monument.

Pendant toute la visite au site archéologique, il prit de nombreuses photos numériques. De retour à son hôtel, il se mit à les regarder, découvrant avec surprise, que celles des pyramides du Soleil et de la Lune, à la différence des autres, semblaient sous-exposées. Y avait-il quelque chose, dans ces pyramides, qui abosrbait la lumière solaire au point d'obscurcir les photos? Harris était déjà parti et il ne put lui demander s'il savait quelque chose de cet étrange effet.
Dans sa chambre, on lui avait laissé un exemplaire du journal "La reforma". Il se mit à jetter un coup d'oeil rapide sur ses pages et trouva un article qui rendait compte de la nouvelle politique policière décidée par le président Calderon:
    "Le gouvernement propose l'élimination de toutes les forces communales et la création de 32 forces, une pour chaque Etat [Le Mexique est fédéral]. «Si nous obtenons qu'au Mexique il n'y ait pas qu'une police fédérale mais 32 polices des Etats très fortes, très confiables, très bien équipées, cela nous permettra de mettre fin à une partie substantielle de ce problème» dit Calderon.
    Dans le nord, dans les états frontaliers avec les Etats Unis, toutes la tâches de sécurité seront aux mains des militaires. Dans le reste du pays, la stratégie se centrera sur l'emploi des forces fédérales pour combatrre les cartels, incluant l'armée et la police fédérale. Les 240.000 policiers communaux sont considérés crrompus en majeure partie et peu confiables. Ils sont en réalité une armée des cartels qui sert de vigies, assassinent les rivaux et aident même ^les trafiquants] à lutter contre les forces fédérales.
    La campagne pour nettoyre la police locale a trouvé une résistance sanglante de la part des cartels. Le nouveau bourgmestre de Santiago, une ville coloniale près de Monterrey -dans le nord-, a été séquestré, torturé et exécuté par des membres de sa propre police au milieu de l'année après qu'il promit un nettoyage généralisé." [Information réelle]
[Photos prises sur place par l'auteur]

13/09/2011

Vacances - 1.2

A son arrivée, le récepcionniste lui recommenda de se méfier des jeunes filles qui se présenteraient dans les sites touristiques pour lui offrir divers services. Pour qu'il soit mieux prévenu, il lui remit une copie d'un article paru quelques jours auparavent dans le journal "La Reforma":
  • "Las Panteras", jeunes femmes terribles au service des narcos
    Le groupe criminel "Les Zetas", bras armé du Cartel du Golfe, a ouvert un nouveau composant délictif de son organisation, intégré uniquement par des femmes. C'est le groupe "Les Pantères", formé de jeunes femmes de 18 à 30 ans, chargées de contacter et suborner des policiers, militaires, gouverneurs, polititiens et toute autorité ou civil avec qui il serait possible d'arriver à un "accord" bénéficieux pour l'organisation. "Les Zetas" est la première organisation qui recrute des femmes pour ses activités criminelles, comme l'extorsion, le lavage de monnaie, les séquestres, la piraterie, le transport de drogue, la traite des blanches, le trafic de personnes, la pornographie et le payement de fournisseurs. Beaucoup, celles qui sont les plus belles et ont la meilleure éducation, ont pu s'infiltrer dans les classes économique et politique. D'autres se dédient à des activités "de terrain", comme les séquestres ou même l'assassinat. Un exemple clair est le cas de María del Pilar Narro López, la "Comandante Bombon", chef du groupe des "Pantères", syndiquée par la Procuradurie Générale de la République comme suspecte du crime du général Mauro Enrique Quiñones [arrêtée le 9 février 2009 à Cancun]. Il y a aussi le cas de Cantalicia Garza Azuara, "La Canti" o "La Reine du Golfe", arrêtée le 17 avril 2007. Cette femme opérait une cellule du cartel du Golfe dédiée au lavage d'argent et au trafic de drogue, d'armes et de personnes. Actuellement, elle est jugée dans un tribunal de Tamaulipas. [Toutes ces informations sont réelles]

Après s'être raffraîchi, il consulta quelques feuillets touristiques aussi reçus à la réception de l'hôtel et découvrit que la ville de Mexico n'avait pas, en réalité, été fondée sur l'ancienne capitale aztèque, Tenochtitlan, mais bien sur la ville jumelle et commerciale voisine de Tlatelolco, où était le marché le plus important de la région.

Étant l'heure de déjeûner ("dîner" en Belgique), il se dirigea vers le restaurant "Los Girasoles" (Les Tournesols), décidé à goûter la cuisine mexicaine. Lorsqu'il entra, il vit que la plupart des tables étaient vides mais, lorsqu'il voulut se diriger vers l'une d'elles, un serveur lui signalat qu'elles étaient toutes réservées. Il se souvint alors qu'on l'avait averti de ce qu'au Mexique il fallait donner un pourboire pour tout (appelé "la morsure") et il offrit deux dollars au serveur, qui lui signala une table en lui disant que celle-là était justement réservée pour lui.

D'entrée, on lui offrit un "taco" (photo), une espèce de crêpe dure pliée en deux et entr'ouverte, remplie d'un mélange de légumes et viande hachée. Il découvrit qu'il fallait être expert pour que l'intérieur ne tombe pas et que cette croûte ne cassa pas ailleurs qu'où on la mordait. Le suivit un beafsteack à la mexicaine où la viande était accompagnée de petites bananes frites et de tomates, oignons et "chile", un piment dont les mexicains ne peuvent se passer... mais que le détective préféra oublier pour toujours après la première bouchée. Il était si picant, qu'il but d'un seul coup son verre de bière et en demandat tout de suite un autre. Il sépara la viande et les morceaux de tomates identifiables ainsi que les bananes et les mangea en les arrosant copieusement de bière. Il se jura alors de ne plus toucher qu'à des menus "internationaux". Le dessert était heureusement plus agréable: une "tamale douce", faite de farine, amendes, corinthes et noix, le tout dans une feuille de bananier.

Il se rendit ensuite à la Place des Trois Cultures, une des plus significatives de la ville, où se reflètent trois importantes étapes de l'histoire du pays: la préhispanique, la coloniale et la contemporaine. Ces étapes sont représentées par les constructions qui compartissent cet espace, la zone archéologique de Tlatelolco, avec les restes de temples et palais qui rendent témoignage de l'importance de cet endroit avant le XVI° Siècle. Tlatelolco se trouvait à un des extrêmes de l'une des îles du Lac de Texcoco, proche de Tenochtitlan, la grande capitale aztèque. Le marché de Tlatelolco fut visité par Hernán Cortés avant la guerre de conquête. Là aussi eut lieu la dernière bataille conte les mexicas, le 13 août 1521, quand Cuauhtémoc, dérouté, fut obligé de capituler devant Cortés.

La première des "trois cultures" est celle de Tenochtitlan, antérieure à la conquête du Mexique par les espagnols, représentée par une série de pyramides et ruines préhispaniques du peuple mexicain appelé Tlatelolca. Ce sont celles qui étaient proches du fameux marché qui fournissait les habitants de la vallée de tout type de marchandises provenant de Mésoamérique.

La seconde est la culture de la période espagnole, depuis la conquête jusqu'à l'indépendance, représentée par un couvent et le temple catholique de Saint Jacques. Dans cette zone a aussi été fondé le Collège de la Sainte Croix de Tlatelolco. Les conquérants avaient la coutume de construire leurs temples chrétiens exactement sur les temples préhispaniques, profitant ainsi des mêmes pierres, ce qui conduisait à la perte de ces anciennes constructions "païennes".

La troisième est la culture du Mexique moderne, représentée par la Tour de Tlatelolco, siège jusqu'en 2005 du Secrétariat de Relations Extérieures (ministère des affaires extrangères) et actuellement siège du Centre Culturel Universitaire et Mémorial du 68 de l'Université Autonome. Il y a aussi des édifices résidentiels connus comme l'Ensemble Urbain Nonoalco Tlatelolco.

Dans la zone archéologique se trouvent des temples dédiés à divers dieux mexicas comme Quetzalcóatl, Ehécatl et Huitzilopochtli: le Temple Majeur, le Temple Calendrier, le Temple R ou Complexe du Vent, le Palais, l'Autel V et quelques autres édifices. Trompel s'intéressa spécialement au Temple des Peintures et à l'"Edifice L", où les façades étaient décorées de peintures murales et euelques hauts-reliefs. Il observa aussi les fameux "amants de Tlatelolco", un couple embrassé avec un homme de 55 ans et une femme de 35 ans. Ils appartiennent à un enterrement de 54 personnes avec des offrandes, une partie des victimes de la guerre de 1473 entre Tenochtitlan et Tlatelolco.

Le soir, il contacta par téléphone le professeur Gordon Harris, archéologue de l'Université Nationale Autonome de México et du Musée d'Archéologie, avec qui il eut contact lors de son enquête sur la disparition de l'archéologue belge Jean Pollion (voir "Colonisation"). Gordon lui offrit de l'accompagner le surlendemain aux pyramides de Teotihuacan, car il était libre ce samedi et voulait vérifier justement quelques détails qu'il y étudiait. Il lui suggéra de visiter le musée archéologique le lendemain et lui recommenda le titre d'un des livres qui se vendait à l'entrée, pour lui servir de guide.

(Vue satélitale du musée, de GoogleMaps)

Ainsi, il passa son deuxième jour au musée, fameux pour sa modernité lorsqu'il avait été inauguré. Il avait été un des premiers à changer complètement la façon d'exhiber les objets, dans un milieu beaucoup plus agréable pour les visiteurs, d'où sa renommée en matière muséologique. On pouvait le parcourrir suivant un ordre chronologique qui montrait la succession des différentes cultures du pays. Au centre de la salle principale, en droite ligne de l'entrée du musée mais de l'autre côté du patio, se trouvait la fameuse pierre avec le "calendrier aztèque".


Il en oublia l'heure, tant il était intéressé. La faim l'obligea finalement à regarder sa montre: il vit alors qu'il était déjà quatre heures de l'après-midi, et il était dans l'une des dernières salles latérales. Il suça un caramel pour tromper cette faim et finir sa visite, car il n'aurait plus le temps de revenir. Il prit ensuite un taxi et rentra à son hôtel.

06/09/2011

Vacances - 1.1

Les vacances de Trompel

En souvenir des nombreuses victimes de la violence au Mexique (40.000 depuis 2006)

Prologue

Journal "El Mercurio", Santiago du Chili, 20/02/2011
  • Avec 79 homicides apparement liés au crime organisé, le Mexique a souffert vendredi sa journée la plus violente depuis l'assomption du président Felipe Calderón, en décembre 2006. Selon un calcul du journal mexicain La Jornada, 31 personnes ont été exécutées toutes les 24 heures pendant les premier 18 jours de février, et les victimes sont 566. Si cette tendance continue, il y aura plus que les 852 assassinats enregistrés en février de l'année antérieure. Durant les quatre ans du gouvernement de Calderon, il y a déjà plus de 34.000 morts dus au crime organisé, et 15.000 rien qu'en 2010, selon DPA.
La Libre Belgique, 10/03/2009
  • Un entrepreneur belge enlevé fin janvier à Guadalajara, dans l'ouest du Mexique, a été libéré lundi soir et deux de ses ravisseurs ont été capturés, a annoncé le secrétariat (ministère) mexicain à la Sécurité publique. L'entrepreneur belge est propriétaire d'une discothèque dans la station balnéaire de Cancun.
Extraits d'une interview à l'ex-président mexicain, Vicente Fox, Journal "El Mercurio", Santiago du Chili, 4/9/2011
  • "Le problème est le thème du crime organisé, qui s'est converti en grave obstacle pour la marche du pays... Réellement, en ce moment, notre problème se circonscrit au thème de la violence, la drogue et le trafic de drogue. Et c'est un obstacle qu'il faut supprimer au plus tôt, parce qu'il érose la capacité de la nation de donner réponse à ce que tous les mexicains attendent.
  • Comment attaquer ce problème?
  • Pour le moment, on l'attaque avec une stratégie qu'a décidé le président Calderon et qui est de mettre toute la force de l'État en face de la force des traficants et du crime. Mon évaluation est que la violence ne se termine pas avec la violence et que, au contraire, cela nous a mené à un escalade du problème des deux côtés.
  • Quel type de mesure proposez-vous?
  • D'abord, retirer l'armée des rues. L'armée n'est pas l'instrument adéquat pour cela, elle ne comprend pas et ne sait rien des tâches policières et, de ce fait, viole souvent les droits humains. ENsuite il faut légaliser la drogue. Enfin, il faut une structure policière organique vraiment efficace, totalement dépolitisée grâce àe l'élection directe des chefs par les citoyens, sans l'intervention des partis politiques.
  • Pourquoi n'avez-vous pas fait cela pendant votre mandat?
  • C'est simple: parce que ce problème n'existait pas [comme maintenant]. Les choses étaient sous contrôle durant mon administration. Les indice d'homicides et de criminalité ne crûrent pas: ils se sont contenus et diminuèrent modestement. Quant au thème de la drogue et de sa consommation, il fut traité comme un thème de santé et non policier. Dans cet ordre de choses, nous fîmes des campagnes pour contenir la croissance de la consommation de drogue avec succès. Les donnés dures confirment que sous mon mandat on obtint une réduction modeste de la consommation de drogue. ...
  • Le marché nordamérician génère annuellement 50.000 millions de dollars de consommation. Cette quantité monstrueuse de ressources s'en va aux mains des criminels, parce que le gouvernement des Etats-Unis ne fait pratiquement rien pour réduire la consommation ou éviter la distribution et la vente de drogue. Cet argent aux mains des cartels leur permet de soborner des serviteurs publica, des policiers, la moitié du monde. Et leur permet de payer, de plus, les salaires de milliers de jeunes qui rejoignent leurs files. Il est monstrueux et criminel que cette quantité d'argent s'obtienne et se lave aux Etats-Unis pour revenir ensuite au Mexique y faire des pots de vin, promouvoir la corruption et acheter des armes que les criminels achètent sur le même marché noir américain.
  • Le Mexique est au milieu d'un probème qui ne lui correspond pas, qui n'est pas le sien. Ce n'est pas un producteur important de drogue, comme la Colombie, le Vénézuéla, l'Equateur ou la Bolivie. Et il n'est pas non plus un consommateur important, comme les Etats-Unis. Nous nous trouvons au milieu, entre ce gigantesque marché du Nord et ces producteurs du Sud."

La situation du Mexique, suite à la prolifération du trafic de drogues, surtout dans les états du nord (le Mexique est fédéral), proches des Etats-Unis, est vraiment critique. Mais, comme le signalent ces nouvelles, les états du sud ne sont pas exempts de problèmes. Et Jef Trompel allait y passer ses vacances... 

Chapitre 1. La capitale 

Après la mort de sa femme et l'enquête connue comme "Le cas des Six", Trompel décida de prendre des vacances. Il n'est pas fort au courant de ce qui se passe au Mexique et a été séduit par les offres de vacances que son agence de voyage lui propose dans ce pays. Et comme l'archéologie l'intéresse beacoup, il a décidé de visiter la zone maya, qui est dans le sud et qui, selon l'information qu'on lui donna, était "tranquille". 

Son agence lui avait recommandé la "Riviera Maya", une zone touristique située près de Cancun -un des buts touristiques les plus connus et où était le principal aéroport de la zone- dans le sud du pays, en bordure de la Mer des Caraïbes, et d'où on pouvait aller facilement visiter les principaux sites archéologiques mayas. Il optat pour la ville de Tulum, dans l'extrême sud de la Riviera, pour son importance archéologique. Comme l'indiquait l'agence,

  • "Tulum ou Tuluum fut une ville emmurée de la culture maya située dans l'État de Quintana Roo, au sud-est du Mexique, sur la Côte de la Mer des Caraïbes. C'est actuellement un grand attractif touristique de la Riviera Maya et près d'elle se trouve une urbanisation moerne du même nom. La ville maya se trouve dans le parc national Tulum. Bien qu'on y ait trouvé des inscriptions qui datent de 564, la plupart des édifices qu'on peut voir aujourd'hui furent construits pendant la période postclassique de la civilisation maya, entre les années 1200 et 1450." (Wikipedia)
La Riviera Maya fait partie de la Péninsule du Yucatan, et celle-çi est à son tour la partie nord de la Mésoamérique, qui s'étend sur le sud-est de l'Amérique du Nord et le nord de l'Amérique Centrale, un territoire d'environ 145.000 km2. En font partie les états mexicains de yacatan, Quintana Roo et Campeche, ainsi que Bélice et la région de Peten au Guatémala. Dans la péninsule de Yucatan, les villes mayas les plus importantes furent Chichén Itzá, Uxmal et Mayapán. Chichén Itzá se trouve près de Cancun et de Tulum, ce qui était une des raisons de Trompel pour choisir cet endroit.

Il avait réservé un billet de KLM Amsterdam-México et passerait d'abord quelques jours dans la capitale mexicaine pour y visiter le Musée d'Anthropologie et les pyramides de Teotihuacan. Il prendrait ensuite un vol d'Aéromexico pour Cancún. De Bruxelles à Amsterdam, il pouvait aller en avion ou bien en TGV. Considérant le temps de l'attente dans les aéroports, d'abord à Zaventhem pour aborder le premier vol puis le temps à passer à Schipol pour combiner avec le vol vers le Mexique, il conclut qu'il serait beaucoup plus rapide de prendre le TGV.

Ainsi, le 1r juillet il prenait le Thalys de 18h à la gare du Nord pour partir vers Amsterdam, où il arriva à 22h. Son avion partait à minuit, pour profiter du changement d'horaire. Ainsi, au petit matin et après une brève escale à l'aéroport J.F.Kennedy de New York, il débarquait à México. Un transfert le mena au centre, où l'agence lui avait réservé une chambre au petit hôtel Versalles, à la rue du même nom, près du Paseo de la Reforma, la principale avenue qui, d'un côté, conduisait vers le parc de Chapultepec et le Musée d'Anthropologie et, de l'autre, vers la Place des Trois Cultures, l'ancien centre de la ville aztèque.