27/09/2011

Vacances - 2.1


Chapitre 2. Voyage à Tulum


Le jour suivant, Trompel aborda un vol d'Aéroméxico ver Cancun. L'avion était plein de touristes, en majorité nordaméricains, et il entendait parler presqu'exclusivement anglais à son alentour. Il se mit à lire quelques parragraphes de son guide archéologique au sujet de son but final.
    "La navigateurs mayas, pour arriver à Tulum, s'approchaient de la côte en suivant une barrière de corail. Quand ils pouvaient voir le "Château", qui faisait fonction de phare, ils savaient que le moment était venu de s'engager dans le chenal qui divisait la barrière, ce qui était possible lorsqu'ils pouvaient voir la lumière se filtrer par deux fenètres de cet édifice, illuminées soit par le soleil couchant soit par des antorches la nuit. Ainsi, ils évitaient de se jeter sur les dangereux récifs et de perdre les marchandises qu'ils transportaient."
Trompel avait décidé de rester à Cancun une nuit, pour connaître ce fameux centre touristique. Au bar de l'hôtel, il rencontra un citoyen français qui commença à lui lier conversation.
- Il m'a semblé vous reconnaître. Vous n'avez pas été lié au fameux cas d'un assassin en série qui a été résolu récemment?
- En effet. Ma femme était une des personnes assassinées.
- Toutes mes condoléances. Mais vous avez aussi été l'un des détectives qui ont pris par à l'enquête, n'est-ce-pas?
- Ceci n'est pas de connaissance publique. Comment le savez-vous?
- Il se fait que ma femme fut une des victimes de ce médecin français que vous avez arrêté. Nous avonc cherché toute l'information de ce cas quand nous avons appris son arrestation et mon beau-frère, qui vit encore en France, en obtint beaucoup par les amis qu'il a au sein de la police française. Nous vous sommes donc fort reconnaissants pour avoir aidé à attraper ce criminel. C'est un plaisir de vous connaître. Vous venez enquêter ici ou vous êtes en vacances?

Ainsi, la conversation tourna vers les intérêts archéologiques du belge, cependant que la français -qui s'appelait André Mézière- lui raconta qu'il était le propriétaire d'une petite discothèque de cette ville. Il s'y était installé après le problème de sa femme avec le médecin, pour refaire sa vie loin des commentaires désobligents et pour profiter du succès touristique de la zone à cette époque. Les deux parlaient espagnol et lui avait de l'expérience pour la gestion de ce genre d'établissement, ce qui leur facilita l'installation. Mais, comme il s'était passé à Acapulco, Cancun n'attirait plus comme avant les stars du cinéma et de la mode, et l'affaire n'était plus des meilleures.

Quand Mézière sut ce que pensait faire Trompel pendant son séjour, il lui dit qu'il avait un jour libre la semaine suivante et qu'il pouvait l'emmener visiter les ruines de Chicen Itza, ce qui lui donnerait plus de liberté qu'un tour organisé, chose qui enthousiasma l'archéologue amateur.

Avant de partir à Tulum, Trompel acheta un journal en y voyant un titre très attrayant: "Sang et feu dans une station balnéaire". Une fois assis dans le bus, il se mit à lire:
    "Six morts au cours d'une bagarre en plein centre d'Acapulco, entr'eux une fillette de 8 ans.
    Un véritable enfer se déchaîna hier dans une des principales avenues d'Acapulco lorsque des balles se sont entrecroisées et ont fait six morts, dont quatre civils apparemment attrapés dans des feux croisés entre policiers et narcotrafiquants. Entre les morts, il y a un agent de sécurité, un taxiste, un autre conducteur et -ce qui causa le plus grand impact- une femme avec sa fille de huit ans, selon un communiqué du Secrétariat de Sécurité Publique de l'Etat de Guerrero, indica l'agence Reuters.
    La Police Communale informa dans un rapport qu'entre les civils il y avait "une fillette de 8 ans qui mourut pendant son transfert en ambulance". Le SSP ne s'était référée qu'à "une mineure".
    L'affrontement causat aussi cinq autres blessés et des dommages à 15 automobiles. L'accès à la zone fut fermé par la police et des effectifs de la marine." (Publié dans "El Mercurio" de Santiago du Chili, le 15 avril 2010)
Acapulco n'était pas loin, et Trompel commença à se demander si venir en vacances aux Mexique avait été une bonne idée. Mais Tulum était plus au sud et on lui avait assuré que la région était tranquille. Il vit rapidement que les contrôles ne manquaient pas, car son bus fut arrêté par une barricade et des militaires fortement armés et le visage caché par des passe-montagnes firent descendre tous les passagers pendant qu'un chien reniflait tout l'intérieur, sans doute à la rercherche de drogue. Ils expliquèrent qu'il s'agissait effectivement d'un contrôle préventif et s'excusèrent pour le désagrément causé aux touristes. Quand la révision fut terminée, un voisin de Trompel, mexicain de la zone, lui expliqua aussi que cela était un exemple du durcissement des mesures de sécurité dans plusieurs villes du pays, des suites de la violence croissante liée au trafic de drogue, qui avait déjà fait plus de six mille morts en 2008.
    Les cartels de Sinaloa, dirigés par Joaquín "Chapo" Guzman -récemment inclu dans la liste Forbes comme un des hommes les plus riches du monde- et du Golf, avec son bras armé, les Zeta, se sont convertis en entreprises transnationales qui étendent leur marché en pas moins de 41 pays.

A l'arrrivée à Tulum vers midi, il découvrit que l'autocar le déposait au centre d'une petite ville, qui était assez loin de la côte où se trouvaient tant les ruines que la plupart des hôtels. Il dû donc prendre un taxi pour arriver à son hôtel, qui s'appelait "Paraíso Tulum" (Paradis Tulum), où il put finalement déposer ses bagages et dîner. Après, il se dirigea vers la plage pour une brève sieste, après quoi il réalisa une promenade par la côte. Ne sachant pas dans quelle direction étaient les ruines, il marcha près d'une heure mais ne les découvrit pas. Il s'était sûrement trompé de direction. Comme il apprit à son retour, l'hôtel est au sud des ruines, et il s'était dirigé par erreur vers le sud, se basant sur les photos des ruines qu'il connaissait et qui avaient été prises du côté nord.