27/01/2009

Les yeux d'Horus 1.4.


        11 décembre  

Le lundi, Trompel se rendit à son bureau à l'heure habituelle. En sortant de la station de métro de Brouckhère, il acheta comme toujours son journal et, une fois arrivé, il se mit à repasser rapidement les titres. Dans la section nationale, l'un d'eux attira son attention et il se mit à lire le texte:

  • "Egyptologue américain se noye aux étangs Mellaerts"
    "Samedi matin, un voisin qui promenait son chien au parc de Woluwé découvrit un cadavre flottant dans l'un des étangs. Il avertit aussitôt la police qui retira le corps peu après. Comme a pu savoir la rédaction, il s'agit du citoyen nord-américain Dick Robertson, professeur de l'Université de Californie à Los Angeles, qui avait assisté au Congrès d'Egyptologie qui vient d'avoir lieu au Palais des Congrès et s'est terminé jeudi passé. Robertson avait abandonné son hôtel vendredi midi et devait prendre un vol d'American Airlines à 18.30h. La police suspecte qu'il aurait été séquestré puis assassiné. Un suicide aux étangs Mellaerts est très improbable vu qu'ils n'ont pas plus d'un mètre d'eau."
Un égyptologue assassiné! Cela aurait-il une relation avec son cas? Est-ce une coïncidence qu'il vienne justement de Los Angeles, si près de San José, où il y a un autre musée d'égyptologie? Il serait bon d'avertir Kaminsky. De toutes façons, il fallait aussi le mettre au courant du voyage des quatre égyptologues qui s'étaient dirigés à Prague. Il ne l'avait pas fait le samedi et s'en repentait maintenant. Il alluma donc son ordinateur et ouvrit son courrier. Il y avait un message de Kaminsky:

- Je viens d'ordonner le transfert bancaire convenu. Il devrait vous arriver dans les prochaines heures. J'ai révisé hier les catalogues des musées de New York et Boston, et l'Oeil d'Horus est effectivement une des pièces qu'ils ont en commun. Je crois que cela confirme mes soupçons, au moins sur ce point. J'attend maintenant une réponse de mon ami anglais. Je profite de ce message pour vous adjoindre un résumé du mythe d'Horus -il y a un texte plus long, mais les détails qu'il ajoute n'apportent rien de spécial- et du rite extraordinaire du festival d'Osiris au temple d'Abydos. Celui-çi vous aidera à imaginer ce qui pourrait se passer: suite aux conditions astronomiques de cette année, la fête est très spéciale et j'ai bien peur quon tuera et écartèlera réellement quelqu'un qui jouera le rôle d'Osiris duant le rituel.
Avez-vous su quelque chose de la destination de mes collègues du congrès?

Trompel déchargea et archiva les documents adjoints. Il les lirait plus tard. Il prépara maintenant sa réponse avec les informations sur les voyageurs et copia l'article de presse sur la mort de Robertson. Tout serait plus rapide et il aurait une réponse immédiate si Kaimsnky était connecté en ce moment. Pour le vérifier, il ouvrit donc son Messenger et introduisit l'adresse du professeur. Il était en ligne et accepta à l'instant la communication.

- Je viens de lire votre mail -écrivit Trompel-. Merci pour le transfert et la documentation. J'ai des nouvelles pour vous. D'abord au sujet des voyageurs: à l'aéroport on en a détecté quatre qui allaient dans la même direction: Wilhelm Van der Berg, de Rotterdam, John Connor, de Dublin, Piet Vermeer, de la ville du Cap et Muhamad Al Zahari, du Caire. Les autres allaient vers des endroits différents mais n'étaient que huit. Il semble que beaucoup s'en furent par d'autres moyens de transport. Ce qui me semble étrange c'est la destination de ces quatre: Prague. Comme s'ils allaient vous rejoindre! Pourrez-vous suivre leur piste? Une autre chose est l'assassinat d'un de vos collègues américain ici, dans la nuit de vendredi ou samedi matin. Je vous transcris la note de presse.

Et il colla dans le message la copie de la note qu'il avait préparée. La réponse de Kaminsky fut immédiate:

- Ces deux nouvelles sont perturbantes. Il est fort possible que Robertson aie fait des recherches semblables aux miennes et qu'il aie été découvert. Je le croirai encore davantage si l'on me confirme qu'un Oeil d'Horus a disparu du musée de San José. Cela signifie aussi que je dois agir avec prudence, surtout pour essayer de retrouver ceux qui sont venus ici. Al Zahari est le sous-directeur du musée du Caire. Je ne doute pas qu'il soit l'un des prêtres d'Osiris. J'ai aussi une idée de la raison pour laquelle ils sont venus ici, mais je tiens à savoir s'ils sont seulement de passage et, dans ce cas, confirmer où ils vont. Avez-vous déjà planifié votre voyage?
- Je pars demain pour Paris. Je serai mercredi au Louvre. Je vous dirai ce que je trouverai. A mercredi ou jeudi!
- Au revoir. 

Trompel appela son ami Jean Servais, commissaire de la Police Judiciaire, et le questionna sur le cas de Robertson. Servais lui confirma ce que disait le journal et ajouta que le mort portait tous ses documents et son billet d'avion. On n'avait pas trouvé ses bagages et il n'y avait pas d'empreintes ni de pistes de ses agresseurs. La seule chose sûre était qu'il s'agissait bien d'un assassinat: le défunt avait une lésion à la base du crâne qui était la cause de la mort. L'haure de celle-çi avait été calculée vers onze heures du vendredi soir. Servais demanda à son ami pourquoi il s'intéressait à ce cas et trompel lui raconta brièvement la visite de Kaminsky et ses soupçons.

- Cela devrait orienter nos recherches vers les assistants au Congrès d'Egyptologie -en conclut Servais-. Je prendrai cela en compte, mais je ne sais pas si cela nous aidera à tirer l'affaire au clair. Maintenant, tous sont partis et nous ne pouvons les interroger. Mais je mettrai quelques hommes à chercher qui étaient encore ici vendredi soir et où ils sont partis. Peut-être pourrons nous demander à Interpol de les trouver et de leur demander leurs coartades.
- Je doute que cela aide -répondit Trompel-. Si Kaminsky a raison, les responsables seraient les quatre qui sont partis à Prague, mais ils seraient des auteurs intellectuels vu qu'ils sont partis avant l'heure du crime. Ils peuvemnt s'être réunis avec Robertson, mais ils auraient engagé quelqu'un d'autre pour s'en défaire.
- C'est probable. Nous essayons déjà d'obtenir des pistes dans le bas monde local et il est possible que ce soit le plus utile. Je t'informerai si nous découvrons quelque chose.
- Dans ce cas, avertis-moi par courrier électronique, car je pars demain pour Paris et j'irai ensuite en Italie. Kaminsky m'a chargé de chercher d'autres pistes là-bas.
- D'accord. Bon voyage!
- Adieu!

Trompel se mit alors à lire les documents reçus de Kaminsky.

21/01/2009

Les yeux d'Horus 1.3.

Après le départ de Kaminsky, Trompel se mit immédiatement au travail avec la liste d'assistants au congrès d'archéologie. Il avait des contacts à l'aéroport de Zaventem: il serait facile de savoir qui seraient passés par là et vers où ils se dirigeaient. Mais il serait pratiquement impossible de pister ceux qui voyageraient par terre: ils ne devaient déclarer leur destination nulle part et il n'y avait plus de contrôle aux frontières de sortie de la Belgique, la circulation étant libre dans l'Union Européenne. S'ils sortaient de l'UE, ils le feraient sûrement par air. Et s'ils étaient venus de l'extérieur par air et se dirigeaient vers une autre ville importante de l'UE, ils le feraient sans aucun doute aussi par air. Ainsi, la plupart des voyages significatifs seraient couverts par l'étude des listes de passagers d'aéroport. Il envoya donc la liste à son contact. Il ne devait pas attendre de réponse avant le jour suivant. Comme celui-çi était un samedi, il ne devait pas attendre le transfert bancaire de Kaminsky avant le lundi suivant. Il programma alors son voyage à Paris: il chercha la page web du Thalys, le TGV Bruxelles-Paris, et réserva un billet pour le mardi après-midi. Il chercha ensuite la page de son hôtel favori et réserva une chambre pour deux nuits.


9 décembre 

Le jour suivant, il resta chez lui, comme tous les samedis. Le matin, il lut le journal et, l'après-midi, il ouvrit son courrier électronique sur son ordinateur portatif avec connexion sans fil à Internet. Le message qu'il attendait était arrivé: son contact à l'aéroport avait démontré son habituelle efficacité et avait toruvé une douzaine d'assistants au congrès d'égyptologie qui étaient partis par là. Trompel analisa les destinations: beaucoup divergeaient, mais quatre personnes avaient pris ensemble un vol pour Prague. Personne n'allait vers l'Egypte. Les quatre étaient Wilhelm Van der Berg, de Rotterdam, John Connor, de Dublin, Piet Vermeer, de la ville du Cap et Muhamad Al Zahari, du Caire. L'égyptien allait à Prague! Sans aucun doute ces quatre là étaient impliqués dans le cas présenté par le professeur Kaminsky. Et quelle coïncidence qu'ils aillent à Prague! Mais que pouvait avoir à faire la République Tchèque avec un ancien culte égyptien? En tous cas, cela pouvait être une chance puisqu'ainsi Kaminsky pourrait peut-être suivre leur piste à Prague.

Ensuite, Trompel pensa qu'il lui serait utile de se renseigner sur les musées qu'il comptait visiter. Il avait déjà visité le Louvre, à Paris, et il chercha donc les musées de Turin, Milan et le Vatican sur la Toile.

Le "Museo delle Antichitá Egizie" de Turin apparaissait comme l'unique musée européen dédié exclusivement à l'Egypte et sa culture. Il s'était formé prinncipalement à partir d'excavations réalisées par des egyptologues italiens entre 1930 et 1935. Il possédait 6.500 objets en exposition et disait en avoir 26.000 dans sa réserve. Le site web en montrait quelques uns mais ne donnait pas beaucoup de détails. Le "Museo Egizio di Milano" se présentait comme le plus important d'Italie après celui de Turin. Sa section égyptienne se centrait principalement sur le culte funéraire et incluait une collection d'amulettes comme des scarabées, des noeuds d'Isis ... et l'Oeil d'Horus! Il avait aussi des statuettes qui représentaient les défunts et des vases canopes (utilisés pour conserver les viscères des morts). Il n'y avait pas de détails sur le bâtiment ou des échantillons de sa collection.

Il y avait un peu plus d'information sur le Musée du Vatican, mais sans illustrations. Le "Museo Vaticani" est en réalité un des plus grans complexes muséistiques du monde, composé par douze complexes et plus de 1.300 salles. Il comprend le Musée Egyptien, le Pio-Clementino, l'Octagonal Courtyard, le musée Chiaramonti, le Salon des Muses, le musée Grégorien Etrusque, le musée Historique, le musée du Transport, la gallerie du Candelabre, la gallerie des Tapis, la gallerie de l'Inscription y la gallerie d'art religieux moderne. Le musée égyptien a plusieurs salles. La Salle I est dédiée aux stèles et statues avec inscriptions hiéroglyphiques, exposées par ordre chronologique; au centre il y a une statue de Ramsès II assis sur son trône. La partie dédiée à l'Ancien Empire (2575-2134 a.C.) compte deux stèles funéraires avec fausse porte et un relief fragmentaire provenant d'une tombe. Trois stèles funéraires familiales de la XIIº Dynastie illustrent le Moyen Empire (2000-1550 a.C.), alors que du Nouvel Empire (1550-600 a.C.) sont exposées des tables d'offrandes et des stèles funéraires, votives et conmémoratives. Un scarabée historique d'Aménophis II et une cartouche d'Akhénaton représentent la période de el-Amarna (S.XIV a.C.), alors qu'un vase cultuel sculpté celle des ramésides (S. XIII-XII a.C.). Les périodes tardives sont illustrées par un groupe de statues de hauts fonctionnaires, et l'Egypte chrétienne par quelques inscriptions coptes.

Rien de tout cela ne l'aidait à planifier son voyage, sauf pour les adresses des musées et les horaires de visite. Mais il pouvait au moins se faire une idée de l'amplitude des collections et du temps qu'il lui faudrait pour les voir.

14/01/2009

Les yeux d'Horus 1.2.

(8 décembre 2010)
En sortant et pendant qu'ils se dirigeaient de nouveau vers le métro, Trompel, qui était resté silencieux depuis la découverte, fit enfin noter sa présence.

- Vous m'avez dit que c'était ce que vous espériez. Vous saviez réellement qu'on aurait volé l'Oeil d'Horus?
- Je ne savais pas que ce serait l'Oeil d'Horus, mais j'espérais bien qu'une ou plusieurs pièces auraient disparu. Que ce n'en fut qu'une, et en particulier celle là, m'éclaire beaucoup le panorama. Tant au Metropolitan de New York comme à Boston, le plus probable est qu'il y ait aussi eu un Oeil d'Horus entre les objets retirés. Je le confirmerai à peine il me soit possible de consulter les catalogues que j'ai à mon bureau de Prague.
- Alors, il se passe quelque chose et vous voulez que je vous aide dans votre recherche?
- Exactement. Il y a plusieurs musées qui ont des bijoux égyptiens, à part de ceux que je vous ai déjà signalés, en partant par le Musée d'Antiquités Egyptiennes du Caire évidemment. Il y a le Musée Egyptien Rosecroix de San José, en Californie, le Musée du Louvre, le British Museum et le Musée Pétrie d'Archéologie Egypcienne, à Londres, le Musée Egyptien de Turin et son équivalent à Milán. Le Vatican a aussi un musée égyptien assez riche.
- Et la même chose pourrait s'être passée dans tous ces musées?
- C'est ce que je suspecte, mais je ne sais pas si tous ont des Yeux d'Horus. Il faudra que je consulte les catalogues.
- L'Oeil d'Horus a une signification spéciale?
- Oh oui! Il signifie la connaissance et même la conscience. Mais ce qui nous intéresse, c'est que les prêtres égyptiens qui officiaient le culte d'Osiris portaient une tunique blanche de lin, attachée à l'épaule par un Oeil d'Horus. Si cet objet a disparu des musées, cela veut dire qu'il y a des gens qui se considèrent successeurs de ces prêtres y qui se préparent à réaliser le rituel. Le 21 décembre, solstice d'hiver, était le jour de l'an nouveau pour les égyptiens, la date où Sirius, l'étoile de la déesse Isis -soeur et épouse d'Osiris et mère d'Horus- réapparaissait à l'horizon à l'aube, après avoir disparu pendant soixante-dix jours. Ce jour là, on célébrait une fête en l'honneur d'Osiris, le dieu de la résurrection. Et tous les soixante-douze ans la fête était plus grande, d'accord avec l'astrologie. Il y avait alors un grand festival, avec une représentation théâtrale du mythe d'Osiris, après un pèlerinage des prêtres par les divers temples du dieu.
Cette année, de plus, se termine un cycle de 2.170 ans: le soleil entre dans une nouvelle constellation dans le firmament. Et, ce qui est encore plus étrange, ce phénomène coïncide avec le calendrier maya, qui prophétise pour cette année, exactement au solstice d'hiver, la fin de l'ère qu'ils appelèrent le «Cinquième Soleil» et le commencement d'un nouveai cycle cosmique, le «Sixième Soleil». Selon le calcul maya, il y aurait déjà eu cinq cycles de 5.125 ans, complétant une série de 25.625 ans, période muy proche de ce que nos astronomes appelent précession des équinocces, c'est-à-dire le tour complet du soleil par toutes les constellations. Cette période est aussi connue comme la «Grande Année Egyptienne» car elle avait déjà été calculée par eux.
La résurrection est un élément central dans la foi égyptienne, et pour cela le culte d'Osiris et ses fêtes étaient des plus importantes, liées en plus à la crue du Nil, qui commençait à cette même date et de laquelle dépendait la prospérité du pays. Masi ce qui est tout spécialement important pour nous, c'est qu'il y aurait un texte apocryphe, du IIº Siècle A.C., qui dit que dans certains festivals importants les prêtres faisaient ressusciter réellement le représentant d'Osiris. En général, les égyptologues croient que ce texte est une falsification, mais il pourrait ne pas l'être ou être une mauvaise interprétation du rite.
- Et la religion égyptienne existerait encore, même avec des prêtres? Après plus de deux mille ans?
- J'en suis convaincu. Et aussi de ce que certains eyptologues en sont prêtres, comme aussi certains de leurs mécènes. Probablement aussi le directeur du musée du Caire.
- Et ce festival pourrait avoir lieu dans deux semaines?
- Oui. Il reste peu de temps, et c'est pourquoi j'ai besoin de votre aide. Il m'est impossible de faire toutes les recherches nécessaires en si peu de temps, d'autant plus que je dois reprendre mes classes à Prague.
- Alors, qu'attendez-vous de moi? Pourquoi est-il si important de ces gens se réunissent?
- Le métro arrive. Discutons-en lorsque nous serons de retour à votre bureau.

Vingt minutes plus tard, ils étaient de retour chez Trompel, à la rue Fossé-aux-Loups.

- Si ce que je crois savoir du culte d'Osiris est vrai pour la date que je vous ai signalé, j'ai bien peur qu'il y aura un assassinat: ils tueront quelqu'un dans l'espoir de le faire ressusciter. Lametablement, je ne sais pas où aura lieu cette cérémonie ni qui pourrait y participer. D'autre part, nous devrions découvrir si les autres Yeux d'Horus ont effectivemt disparu, ce qui confirmerait mes soupçons. C'est pour découvrir tout cela et essayer d'éviter cet assassinat que je désire votre aide. Ceux qui agissent comme des prêtres d'Osiris doivent avoir formé il y des siècles une société secrète et doivent se réunir quelque part. Le lieu le mieux indiqué serait le temple d'Osiris à Abydos ou un autre endroit d'Egypte, mais ils ne peuvent sûrement pas se risquer à le faire dans un des anciens temples, car on pourrait les observer. Ils doivent disposer d'un lieu secret de réunion. Je dois rentrer à Prague demain pour reprendre mes classes. Je feari tout mon possible pour y continuer mes recherches, mais il y a une série de choses que je ne peux pas faire. L'une est de vérifier si quelques uns des égyptologues qui étaient ici au congrès se dirigent vers un même endroit, différent de leur résidence: ainsi nous pourrions découvrir quelques uns des prêtres et où ils vont. Voici la liste des assistants au congrès: je vous la laisse. Une autre chose est de savoir ce qui s'est passé dans les musées. J'ai un ami à Londres en qui je peux faire confiance et qui pourra découvrir s'il s'est passé quelque chose d'anormal au British Museum et au Pétrie. Il pourra aussi m'aider pour obtenir les mêmes renseignements sur le musée de San José, en Californie. Vous, vous pourriez aller à Paris pour visiter le Louvre et continuer ensuite à Turin, Milan et Rome. Quand j'arriverai à Prague, je vous ferai un transfert bancaire électronique pour vous payer le voyage et vos honoraires. Qu'en pensez-vous?
- Très intéressant. cela me change un peu des cas courants ici, et cela est stimulant. D'accord, je vous aiderai. Comment nous contactons-nous?
- J'ai le Messenger et un e-mail. Il me semble que c'est le plus facile. Voici mes coordonnées -et il remit à Trompel une carte de visite avec ses adresses-. A peine arrivé à Prague, je vous enverrai des détails sur le mythe d'Osiris et son culte. Et je vous enverrez des nouvelles, chaque fois que j'aurai du neuf. Faites de même.
- D'accord. Voici mon adresse de mail. Nous resterons donc en contact.
- Parfait. Au revoir!

Après le départ de Kaminsky, Trompel se mit immédiatement au travail avec la liste d'assistants au congrès d'archéologie. Il avait des contacts à l'aéroport de Zaventem: il serait facile de savoir qui seraient passé par là et vers où ils se dirigeaient. Mais il serait pratiquement impossible de pister ceux qui voyageraient par terre: ils ne devaient déclarer leur destination nulle part et il n'y avait plus de contrôle aux frontières de sortie de la Belgique, la circulation étant libre dans l'Union Européenne. S'ils sortaient de l'UE, ils le feraient sûrement par air. Et s'ils étaient venus de l'extérieur par air et se dirigeaient vers une autre ville importante de l'UE, ils le feraient sans aucun doute aussi par air. Ainsi, la plupart des voyages significatifs seraient couverts par l'étude des listes de passagers d'aéroport. Il envoya donc la liste à son contact. Il ne devait pas attendre de réponse avant le jour suivant. Comme celui-çi était un samedi, il ne devait pas attendre le transfert bancaire de Kaminsky avant le lundi suivant. Il programma alors son voyage à Paris: il chercha la page web du Thalys, le TGV Bruxelles-Paris, et réserva un billet pour le mardi après-midi. Il chercha ensuite la page de son hôtel favori et réserva une chambre pour deux nuits.

07/01/2009

Les yeux d'Horus 1.1.


Chapitre 1 (1)

Bruxelles, vendredi 8 décembre 2012

Joseph Trompel -Jef pour les amis- regardait la télévision à son bureau de la rue du Fossé-aux-Loups à Bruxelles. Quelques jours auparavent il avait terminé l'investigation d'un cas d'adultère. Ce genre de cas de lui plaisait pas mais c'était le pain de tous les jours pour les détectives privés comme lui, et il fallait bien vivre de quelque chose. Bien qu'il vivait aussi de son travail comme reporter free lance et avait terminé il y a peu une série de reportages sur el traffic de drogues en Amérique du Sud pour le journal Le Soir. Il ne lui restait rien à faire sinon attendre le cas suivant ou un nouveau thème de reportage.

Le cas attendu se présenta ce vendredi quand un inconnu entra dans son bureau.
- Bonjour monsieur Trompel. Je suis le professeur Kaminsky, archéologue de l'université Carolinum de Prague. Je viens d'assister à un congrès d'égiptologie qui a eu lieu ici même, à Bruxelles, et il a surgit quelque chose qui m'intrigue et au sujet de laquelle je voudrais vous demander votre aide.
- Et pourquoi moi? Je ne sais rien d'archéologie et encore moins d'égiptologie!
- Oh, vous ne devez pas vous souvenir de moi. Mais moi je vous connais. Nous avons logé au même hotel à La Paz il y a un an. J'étudiais les ruines de Tiahuanaco et vous vous êtes rendu fameux là-bas par votre enquête sur les drogues.
- Oui, je me souviens de ce reportage. J'en ai terminé la publication ici il y a peu. Elle a eu trop de publicité là-bas. Mais je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de connaître les autres passagers de l'hotel. Pourquoi avez-vous pensé à moi?
- Étant à Bruxelles, je me suis souvenu de vous et j'ai trouvé votre adresse dans le botin téléphonique. Le fait est que je ne connais pas d'autre détective privé et il m'a paru important de commencer au plus tôt les recherches dont j'ai besoin.
- De quoi s'agit-il?
- Et bien, lors d'un arrêt-café du congrès je me suis mis à parler avec des collègues des États-Unis. L'un d'eux, qui appartient à l'université de Notre-Dame, à New York, commenta que le Metropolitan Museum avait rénové la semaine antérieure le contenu d'une vitrine avec des bijoux de l'Ancienne Égypte. Un autre, qui vit à Boston, dit alors que la même chose était arrivée à la même date au Musée des Beaux Arts de sa ville. La coïncidence lui parut maintenant bizarre. Moi, j'ai des motifs pour suspecter, que je pourrai vous expliquer dans un moment. J'ai su, toujours au congrès, que le Musée d'Art et d'Histoire du parc du Cinquantenaire possède une salle égiptienne. Je ne la connais pas et j'aimerais que vous m'accompagniez pour la visiter. Peut-être pourrais-je vérifier là ce qui m'inquiète et, dans ce cas,vos services pourraient être de la plus grande importance. Si ce n'est pas le cas, je vous payerai les heures occupées aujourd'hui et nous oublierons tous deux cette affaire. Vous êtes d'accord?
- D'accord. Allons au musée. Il y a une ligne de métro qui nous mènera tout près en quelques minutes. Et la station est tout près d'ici.

Ils sortirent du bureau de Trompel, traversèrent le Centre Monnaie et descendirent à la station de métro Brouckère. Ils ne purent parler dans le métro à cause du bruit. Après un trajet d'une dizaine de minutes, il descendirent du train à la station de Merode, qui est à la sortie du parc du Cinquantenaire. Quelques minutes plus tard, ils entraient au musée. Le Musée d'Art et d'Histoire, au coeur du parc, offre à ses visiteurs une vision riche et variée de l'histoire. Les collections de l'Antiquité y évoquent les grandes civilisations de l'Égypte, la Mésopotamie, la Grèce et Rome.

Kaminsky acheta les tickets d'entrée ainsi que le catalogue. Ils se dirigèrent ensuite à la salle égyptienne. L'archéologue chercha une vitrine avec d'anciens bijoux et la compara avec les données du catalogue.

- Voilà ce que je soupçonnait! -dit-il.- Il manque une pièce. Voyez: le catalogue signale que la vitrine contient entr'autres un «oeil d'Horus», mais on ne le voit nulle part. Tâchons de savoir ce qui lui est arrivé.

Il retournèrent à l'entrée et Kaminsky demanda à la réceptionniste si elle savait pourquoi l'oeil d'Horus n'était pas dans la vitrine, lui montrant le catalogue et lui disant qu'ils n'avaient pu le voir.

- C'est étrange -dit-elle.- Cet objet devrait être à sa place. Je vais demander au conservateur.

Elle appela alors au téléphone interne, répétant l'information de Kaminsky. Ensuite elle se dirigea de nouveau au professeur:

- Le conservateur est aussi surpris. Il a aller voir la vitrine et vous prie de le rejoindre là-bas.
- Merci. Nous y allons.

Et ils retournèrent à la salle égyptienne. Le conservateur arrive auprès d'eux.
 - Je suis Jules Devraux, le conservateur du musée. Vous ètes ceux qui ont découvert que l'oeil d'Horus manque?
- C'est bien ainsi. Je suis le professeur Kaminsky, de l'université Carolinum de Prague. Et mon compagno est monsieur Trompel, journaliste. Nous venons de visiter la salle et, en comparant le catalogue avec le contenu de la vitrine je me suis rendu compte que cette pièce n'est pas à la vue.
- Vous avez raison, mais je ne l'ai pas fait retirer. Il me semble évident que quelqu'un a ouvert la vitrine, l'enleva et réaccomoda les autres objets pour qu'on ne voie pas le vide laissé. Mais les alarmes n'ont pas fonctionné, ce qui implique que c'est un de mes collaborateurs qui a dû le faire, ou bien un voleur professionnel très spécialisé. Mais, s'il s'agit d'un voleur, pourquoi n'aurait-il pris que cela? Les autres pièces valent autant ou même plus! De toutes façons, je vais devoir avertir la police et la compagnie d'assurances. Je vous remercie de nous avoir averti.
- Avez-vous une idée au sujet du moment où cela a pu se passer? -demanda Kaminsky.
- C'est difficile à dire. Nous ne faisons pas l'inventaire tous les jours. Le dernier a eu lieu à la fin du mois passé et il ne manquait rien.
- Et donc, le vol a dû avoir lieu cette dernière semaine.
- Sans aucun doute.
- Merci, monsieur Devraux. Nous regrettons ce qui s'est passé. Nous vous laissons pour que vous puissiez prendre inmédiatement les mesures qui s'imposent. Au revoir.
- Encore merci à vous. Et au revoir.
(à suivre)