20/03/2012

Parallele 10


10.
 
- Voici le livre le plus ancien que nous avons, mais personne ne sait le lire, parce que nous ne connaissons pas ces signes...
- C'est du grec. Bien que ma spécialité est le Moyen Age, j'ai dû apprendre un peu de grec. Son titre est "Les guerres des dieux".
- Cela me dit quelque chose -dit Trompel-. Il y a quelque temps, j'ai été à la recherche du professeur Jean Pollion, dont la spécialité était la Mésopotamie et j'ai beaucoup lu sur les dieux de l'époque.
- Voyons comment il commence... "Quand les dieux arrivèrent sur la Terre, ils s'installèrent dans une zone fertile entre deux fleuves..."
- La Mésopotamie! Comme je vous disais!
- "Le plus grand des dieux était Zeus et, à mesure que croissaient les colonies, les dieux chargés d'elles furente de plus en plus puissants et terminèrent par désafier Zeus, qui était resté dans le ciel..."
De la Rue traduisait en français, ce qui empêchait les primusiens de comprendre.
- Je vous ai entendu pronocer le nom de Dzeus -intervint maître Urim-. C'est étrange: le nom du Premier Maître était Dzeus Mentor.
- Les textes qu'utilisait Jean Pollion désignaient tous les chefs comme des dieux -dit Trompel, qui avait compris l'observation faite en latin-. Le plus important était le dyaus o zeus Piter, d'où vient Jupiter. Il y avait aussi les dyaus Enki, Enlil, Marduk et Seth. Seth enferma Marduk dans la grande pyramide d'Egypte et Ishtar fut envoyé le libérer. Il y a des tablettes cunéiformes qui racontent cette "Guerre de la Pyramide". Ishtar dut aussi lutter contre Zu, pour récupérer les "tables des destinations", qui servaient à guier les vaisseaux aériens.
- Il me faudrait du temps pour lire ce livre et voir s'il nous apporte quelque chose. Le traduir ne m'est pas facile. Laissons-le pour le cas où nous ne trouvions pas d'autre piste -décida De La Rue-. S'il est fort antérieur au Premier Maître, je doute qu'il soit utile.
- Si, d'ici, nous voyageons vers le sud, nous arrivons à la grande mer intérieure? -demanda Trompel, qui fut traduit par son compagnon.
- Bien sûr, la Mare Internum -répondit Urim-. Et au sud de celle-çi, il y a un grand continent couvert de forêts et habité par des sauvages à peau noire. Il nous a été impossible de traiter avec eux.
- Et à l'est?
- Il n'y a que des terres vierges et des édifices en ruines. Il semble que le cataclysme y a tout détruit.
- Atlantis?
- Ce nom apparait en effet dans l'un de nos plus anciens textes. Mais il s'agirait d'une légende encore plus ancienne.
- Dyaus Master pourrait être venu de là?
- Je ne le crois pas. La légende d'Atlantis est trop ancienne. Mais les textes disent qu'il est venu de l'est et qu'il a "traversé les marismes du temps". Nous n'avons pu découvrir ce que cela signifiait.
- Racontez-nous donc son histoire!
- Vous donc, qui venez du Monde des Justes, ne la connaissez pas? Comment est-ce possible?
- Comme je vous l'ai dit, nos livres et nos récits coïncident en bien des points mais ne sont pas identiques. C'est ainsi que nous avons l'histoire de Israal -ou Israel, pour nous- mais pas celle d'Ismar. Nous voulons savoir si ce que vous avez au sujet du Premier Maître correspond à ce que nous avons. En combinant les deux récits, nous pourrons peut-être trouver de nouvelles pistes qui conduisent vers son sépulcre.
- En bref, voilà l'histoire:
    "Dzeus Mentor traversa les marismes du temps et arriva avec quelques compagnons au centre de la pénincule, près de la rivière Tibère, à une ville appelée Roma.
    Il y proclama que l'ange Gabriel lui avait indiqué qu'il avait été choisi comme porte-parole de tous les dieux. En se basant sur les révélations de l'ange, il prêcha la parole de Chronos, el Dieu Suprême, prédisant qu'il y aurait un Jugement Universel à la Fin des Temps. Et qu'avant la Fin, il y aurait de grandes tribulations causées par les Injustes. Et pour être préparé, il faut respecter les Sept Commandements, rendre culte à Chronos et être toujours attentif aux événements historiques qui permettent de prévoir la Fin.
    Beaucoup de romains se convertirent et, ainsi, s'est développée la Chronophilie, religion du Temps Final. Dzeus Mentor continua ensuite son chemin, prêchant cette foi sur la route qui menait vers le nord, en suivant l'armée qui conquérait cette région.
    La légende ajoute qu'il est mort aux mains des barbares, quand ceux-çi attaquèrent un des camps qui avait été installé près d'ici. Ses restes furent récupérés par les survivants et mis en sécurité par une cohorte qui arriva les secourrir. Elle dit aussi qu'on lui construisit un sépulcre, mais on ne dit pas où.
- Le mot pour désigner l'ange Gabriel ou les compagnons de Dzeus Mentor était "néfilim" ou "anunnaki"? -fit demander Trompel.
- Vous connaissez ces mots? En effet, les compagnons étaient des "néfilims". Nous l'avons traduit par compagnons, car nous ne savions pas ce que cela signifiait. Et Gabriel était un "anunnaki", ce qui fut traduit par "ange". Vous en connaissez un autre sens?

De La Rue précisa la réponse et la question à Trompel, qui avait difficile à suivre le dialogue. Celui-çi lui donna l'information demandée:
- Les anunnakis étaient "ceux qui descendirent du Ciel à la terre", dieux "de base", chargés du travail sur la terre. Ils apparaissent avec des ailes dans certains reliefs sumériens, ce qui a porté à les appeler anges. Les néfilims sont "ceux qui furent jetés à terre", les travailleurs d'un grade inférieur aux anunnaki.

- Ainsi, nous devrions trouver le sépulcre du Premier Maître, mais nous n'avez pas plus de piste à ce sujet?
- Nous pourrions relire les textes d'histoire de son époque, mais je doute que nous puissions y trouver quelque chose, vu que nos historiens n'y ont pas réussi auparavent. La seule chose que nous pouvons déduire, c'est que, si les restes furent mis en lieu sûr, cela a dû être vers le sud. Le pire serait que le sépulcre soit dans la zone qui a été recouverte par la mer.
- Si c'était nécessaire, nous pourrions amener de notre monde un équipement pour explorer sous la mer, si vous n'en avez pas -se risqua à proposer De La Rue-. Et il n'y a pas d'anciens monuments, romains, qui puissent nous guider?
- A quatre lieues vers le sud, il y a un monument qui a plus de mille ans et rappelle, semble-t'il, l'endroit où il fut assassiné.
- Je crois que nous devrions le voir et l'étudier en détail.

La nuit était tombée, et Urim les conduisit à une auberge, face à la place, pour passer la nuit. De La Rue décida d'aborder alors le problème des achats et payements.
- Comment pourrons-nous payer notre séjour? Sans aucun doute, la monnaie de notre monde n'a pas cours ici. Nous avons apporté des anneaux d'or et d'argent. Nous pouvons payer avec eux, ou bien vous pouvez nous les changer dans votre propre monnaie?
- Vous ne devez pas vous préoccuper de votre logement. Vous êtes nos invités, plus encore si vous nous aidez à récupérer le Temps. Mais si vous désirez acheter quelque chose pour votre compte, je serai heureux de vous changer un peu de métal précieux pour notre monnaie demain.
- Merci, Maître!

Pendant que le maître les présentait à l'aubergiste et donnait des instructions pour qu'ils soient traités comme des invités importants, Trompel regardait les alentours. Cela semblait être une taverne typique de la fin du Moyen Age, comme l'on voyait sur les peintures de l'époque, avec de grandes tables et des bouteilles, cruches et tonneaux derrière le comptoir. L'illumination, à part la lumière naturelle qui entrait par les fenêtres, provenait de lampes à gas. Ce qui attira le plus son attention, ce fut, au dessus du comptoir, une grande horloge où les chiffres semblaient mis à l'envers: au lieu du 12 était le 6, le neuf au lieu du 3, etc. Il semblait ainsi qu'ici, on commençait donc à compter les heures à six heures du matin et non à minuit.

Une fois dans leur chambre, il le commenta à De La Rue:
- C'est l'ancien système latin -lui dit ce dernier-. Nos six heures du matin sont les "primes", neuf heures les "tierces" et midi les "sextes". Cela resta ainsi jusqu'à il y a peu dans le système des prières du clergé et des religieux, qu'ils appelaient "les heures".

13/03/2012

Parallèle 9

9.

Apparemment, le petit groupe avait été observé par quelques primusiens des maisons proches, lesquels s'animèrent à sortit et à s'approcher. L'un d'eux reconnut les maîtres et se dirigea à eux.
- Ma{itre Ibrahim, Maître Urim, qu'il est heureux de vous voir. Nous avions peur de ce que vous ayez été assassinés, comme tous les gardes.
- Singulier Rebec, je suis aussi heureux de vous voir et de trouver en vie d'autres compatriotes. Nous, nous n'avons pas su ce qui c'est passé dans la ville, car les Injustes nous avaient enfermé dans une cellule du Palais. Qu'ont-ils fait ici?
- Les étrangers tuèrent tous les gardes mais n'ont pas touché les civils. Je crois qu'ils les reconnaissasient de par leurs casques et ceux qui se le sont enlevé ont pu s'échaper. Leurs armes ne servaient à rien face aux intrus. Pendant que certains d'entr'eux faisaient tomber la tour du Palais, d'autres utilisaient une espèce d'appareil volant et s'en furent vers l'intérieur du pays. Ils revinrent hier soir puis tous partirent. Au moins, ici, dans la ville, il semble qu'aucun ne soit resté. Ils sont venus du Monde Injuste?
- C'est ce que nous avons pu conclure. Le pire est la destruction de la Grande Montre, car cela signifie la Fin des Temps à moins que, avec l'aide de ces amis qui viennent d'arriver du Monde Juste, nous n'arrivions à ressusciter le temps.

Une petite foule s'était réunie entre-temps autour des Maîtres et des européens. Tout à coup, une autre personne s'approcha d'eux et tous lui ouvrirent un passage avec révérence.
- L'Imperius est ici! -dit le Supérieur Mandelium, s'inclinant devant lui, tout comme les autres.- Quel bonheur de voir qu'on vous a respecté et soyez en bonne santé!
- J'étais heureusement chez moi quand ils arrivèrent et les Injustes ne m'ont pas trouvé.
- Alos vous croyez aussi que ce furent les Injustes.
- Je n'en doute pas. Et la destruction de l'Horloge fut faite en sachant qu'ainsi ils obtiendraient la destruction de notre monde. Ils attendent peut-être maintenant que nous mourrions pour l'occuper sans rencontrer de résistance. Notre seul salut serait de trouver la tombe du Premier Maître et de réactiver le Temps avec un Sablier de Puissance. Mais nous n'avons ni l'un ni l'autre.
- Nous avons un Sablier de Puissance. Les deux observateurs du Monde Juste sont revenus et ils en portent un. Le problème qui subsiste est celui de la tombe.
- Je suis heureux que vous soyez revenus et que vous apportez ce sablier. Soyez les bienvenus -dit l'Imperius aux deux visiteurs-. Nous devrons réunir tous nos svants et les mettre à étudier les textes les plus anciens pour chercher des pistes sur la tombe. Toute légende a un fond historique et, de ce fait, nous ne pouvons perdre l'espérance. Il y a d'anciens gardes ici? -ajouta-t'il, en s'adressant à la foule-.

Cinq primusiens vêtus de tunqiues grises s'approchèrent, montrant le casque qu'ils avaient caché.
- Avertissez tous les autres membres de votre corps! Qu'ils reprennent leurs fonctions normales! Que ceux de plus haut grade se présentent dans une heure au corps de garde du Palais. Avez-vous vu des gardes blancs?
- Tous ceux que nous avaons vu ont été vaporisés. Je doute qu'il en restent en vie.
- Les Injustes savaient donc très bien qui devait être éliminé. C'est un grand malheur. Nous verrons ce que nous pouvons faire. Allons au Palais -ajouta-t'il, cette fois à l'intention du petit groupe.

Rendus au Palais, le Supérieur ordonna aux servantes -qui avaiaent aussi repris leur poste- de préparer à manger puis envyoa un garde chercher les historiens. Et le groupe s'installa entre-temps dans la bibliothèque.

- S'il y a des savants qui connaissent le latin, et il est clair que leur langue en dérive, nous pourrions tenter de savoir quand leur histoire c'est séparée de la nôtre et aussi si, avant, elle est la même -dit Trompel à De La Rue.
- Je vais faire un essais -dit le français, qui se dirigea ensuite à l'historien qui venait d'arriver. - Avez-vous entendu parler ou y a-t'il dans vos textes une référence à Jésus-Christ?
- Ce nom m'est totalement inconnu. Il est important pour vous?
- Dans notre monde, il l'est en effet. Je voudrais tenter de préciser ce que nous avons en commun actuellement. Cela pourrait nous aider. Et qu'en est-il du nom d'Abraham?
- Non pas Abraham, mais Ibrahim. Vous connaissez déjà le Maître Ibrahim. C'est un nom très prestigieux, qui s'est transmis de génération en génération. Et si ancien que le premier Ibrahim de notre histoire vécut longtemps avant le Premier Maître.
- Ses fils étaient Isaac et Ismael?
- Les noms que nous connaissons sont Ismar e Israal.
- A celui que nous connaissons comme Isaac fut aussi donné le nom de Israel. Ismar es un derivado de Ismael. Ce sont donc sans doute les mêmes que nous connaissons. Vous descendez d'Ismar ou de Israal? - D'Ismar.
- Cela est une piste historique et expliquerait pourquoi vous ne connaissez sans doute pas l'histoire d'Israel.
- En effet. Nos textes antiques n'ont pas suivi ce qui est arrivé aux descendants de Israal.
- Comme vous connaissez le latin et votre langue se dérive aussi de ce dernier, vous devez connaître l'histoire de Rome. Vous connaisez l'histoire de la fondation de cette ville? Avec deux enfants, Romulus et Remus qui ont été élevés par une louve et receuillis plus tard par un berger et sa femme. Ces deux frères fondèrent la ville.
- Oui nous connaissons cette histoire. Les deux frères discutèrent à propos du nom de la ville et décidèrent que le nom swerait donné par celui qui compterait le plus grand nombre d'oiseaux les survolant. Romulus gagna et lui donna le nom de Roma. Mais Remus se fâcha et effaça le sillon marquant les limites de la future ville, ce qui décida Remulus a le tuer.
- Donc, nous partgeons cette histoire. Qu'en est-il de cette ville aujourd'hui?
- Il n'en reste que des ruines. L'est de notre continent, à partir du golfe de ligurias, a été dévasté par un cataclysme peu après la mort du Prmier Maître.
- Cela doit être ce que nous appelons la mer de Luguria, près de Monaco et de la frontère avec l'Italie. Vous en avez une carte géographique?

Le maître Urim prit un grand volume d'une des étagères.
- Ceci est une carte actuelle, bien que simplifiée. Et en voici une autre, comme était la région lors de l'arrivée du Premier Maître.
- Il est clair qu'il y a eu une catastrophe, comme un déluge: la Mer Mediterranée est beaucoup plus grande. Les détroits sont plus larges tant à l'est qu'à l'ouest. Le sud de l'Espagne, de l'Italie et de la Grèce, ainsi que beaucoup d'îles, ont disparu. Du sud de l'Italie, il ne reste qu'une petite île. cela pourrait être le Vésuve.
- C'est en effet Vésus, un volcan éteint -dit Urim-.
- Voyons quelque chose d'historiquement plus proche, pour bien situer votre premier Maître. Je tente de préciser l'origine de la séparation de nos Mondes, afin de bien connaître les différences et ressemblances, et de mieux vous aider. Que savez-vous de Jules César?
- Caio Julio? Celui qui fut assassiné aux ides de Mars par les sénateurs, et entr'eux Marco Junio Brutus, son fils adoptif, malgré que César était le Pontifez Maximus et qu'on ne pouvait porter d'armes au sénat?
- En effet. C'est ainsi que nous le connaissons.
- Ce fut celui qui conquit les Gaules, la région où nous vivons. Et le premier général romain qui pénétra les territoires inexplorés de Britania et de Germanie. Nous avons ici une copie de ses commentaires sur cette guerre: "De Bello Gallico" et nos étudiants en lisent une traduction en langue moderne. Jules César est celui qui a fondé notre ville, Lutetia, en ce que nous considérons l'an 1 de notre calendrier.
- Nous avons aussi dans nos bibliothèques des copies de ce texte de Jules César, et il en existe de nombreuses traductions, dans diverses langues. Et notre clendrier commence 52 ans plus tard que le vôtre. Si vous ne connaissez pas Jésus-Christ, cela signifie que nos mondes se sont séparés quelques décades plus tard, avant l'an 50 de notre calendrier ou 100 du vôtre, car ce fut peu après que Jésus-Christ fut annonçé aux romains, et environ 150 ans plus tard aux habitants de Lutetia. Il y a eu une catastrophe à cette époque?
- Nous avons le rapport écrit d'une série d'éruptions et tremblements de terre dans nos années 125 à 130. C'est alors que s'est effondré le sud d'Italos et de Hellas.
- Cela correspond en effet, pour nous, aux éruptions de plusieurs volcans, spécialement le Vésuve. La ville a été couverte de cendre mais, chez nous, il n'y a pas eu d'effondrement. Vous avez des textes qui parlent de cela?

06/03/2012

Parallèle 8

8.

Les vacances arrivées, n'ayant pas d'autre enquête entre les mains, Trompel retourna à Paris pour se réunir avec De La Rue et reprendre les recherches dans les souterrains. L'historien lui traduisit les principaux contenus du Livre du Sablier et le détective lui expliqua les théories à faveur et contre l'hypothèse des mondes parallèles.

- Qu'est, alors, ce monde des postlatins ou primusiens?
- Un monde évidemment parallèle. Mais qui n'a rien à voir avec l'hypothèse d'un multivers quantique. Il est possible qu'il y ait plusieurs univers et que celui-là se soit séparé du nôtre à un certain moment, apparamment à l'époque de l'empire romain, vu que sa langue se dérive du latin. Mais ce n'est sûrement pas des suites d'une décision d'une personne. Il a dû se produire un phénomène cosmique que nous ne connaissons pas.
- Je suis d'accord. Il nous faudra réunir des preuves irréfutables et, ensuite, que les cosmologues éllaborent les théories qui leur plaisent.
- Comment allons nous payer là-bas notre séjour?
- J'emporte des anneaux d'or et d'argent. C'est le plus facile à obtenir ici et ils auront sûrement de la valeur là-bas. Si nous ne pouvons les utiliser directement, nous pourrons sûrement obtenir de la mannaie locale au travers des autorités.

Quand ils passèrent le portique et entrèrent à nouveau dans la "salle du temple", ils découvrirent une réalité inattendue: elle était presque dans l'obscurité, avec la plupart des colonnes lumineuses détruites. Un peu inquiets, ils la traversèrent et virent que la porte de sortie était seulement à demi ouverte et apparemment bloquée.

- Quelque chose de grave s'est passée ici -dit Trompel-. Serait-ce un tremblement de terre?
- Poursuivons, et voyons si nous rencontrons un garde.

Ils continuèrent par le couloir connu et arrivèrent au corps de garde sans rencontrer personne. Plusieurs meubles étaient troués comme par des projectiles de lance-fusées, bien qu'on ne voyait pas de traces d'explosions.
- Ce ne fut pas un tremblement de terre. Cela a été une attaque en règle. Peut-être sont-ils en guerre ou même vaincus. Voyons s'il y a quelqu'un dans la salle où ils nous ont interrogés.

Mais il n'y avait personne.
- Allons à la place. Si quelqu'un survit, nous devrions le trouver dans la ville.

Ils prirent les corridors qui conduisaient vers l'extérieur. Mais, à un certain point, ils ne purent continuer à avancer: le passage était bloqué par un éboulement.
- Nous cherchons une autre sortie? -demanda De La Rue.
- Vérifions d'abord tout ce que nous connaissons. Nous pourrions nous perdre dans cet énorme bâtiment. Ainsi, si nous rencontrons quelqu'un, il nous conduira à la sortie.

Ainsi, ils descendirent au souterrain où ils avaient été emprisonnés. Arrivés aux cellules, ils se mirent à les ouvrir l'une après l'autre, utilisant les manivelles., Dans l'une d'elles, ils trouvèrent trois personnes. L'une d'elles était l'un des Maîtres qui les avaient interrogés.
- Mes amis! Nous vous attendions et vous n'arrivez que maintenant! Mais vous êtes venus nous libérer. Merci! Merci!
- Qu'est ce qui s'est passé ici en notre absence? Nous avons vu la destruction dans le palais et nous n'avons pas trouvé la sortie.
- Nous avons mis deux gardes en permanence dans la salle du temple pour vous attendre. Mais il y deux jours, le portique s'est ouvert et des armés sont entrés, abattant nos hommes et détruisant les colonnes. Ils ont encuiste parcouri la palais, tuant les gardes. Nous fûmes arrêtés et enfermés ici et ne savons pas ce qui s'est passé encuite.
- Nous n'avons pas vu les corps des victimes. Ils les auraient emportés?
- Ils ont des armes terribles: un rayon de lumière en sort et désintègre ce qu'il touche. Les hommes sont réduits en cendres.
- Vous ne savez donc pas ce qui s'est passé hors du palais.
- Pas du tout. Nous ne savions pas non plus qu'on ne pouvait plus sortir par l'entrée principale, comme vous dites.
- Il y a une autre sortie, pour arriver à la place et voir ce qui s'est passé? Nous pourrions sortir ensemble.
- En effet, il y a des portes dans les ailes latérales, que seuls nous et les gardes utilisons. Elles sont eput-être ouvertes.
- Allons donc vérifier!

Ils remontèrent donc l'escalier en colimaçon et les européens suivirent les primusiens vers l'une des sorties latérales. En chemin, celui qui avait parlé se présenta et fit de même pour ses compagnons.
- Je suis me maître Urim; celui-çi est le maître Ibrahim et lui est notre supérieur Mandelium.

Ce dernier se dirigea alors, aussi en bon latin, aux visiteurs:
- Je suis au courant de votre visite antérieure et je sais que nous avons mis des conditions pour votre retour. Vous nous apportez un message comme nous vous lavions demandé?
- Le message est le suivant -répondit De La Rue, toujours en latin classique:
"Devant la Sagesse, tout l'or du mond n'est qu'un peu de sable. Elle est un esprit puissant qui renouvelle toutes choses. Elle se répand au long des âges dans les âmes saintes. Elle est plus belle que le soleil, car elle brille aussi la nuit et déploie sa force d'un bout du monde à l'autre."
Je peux aussi vous rappeler les Sept Premiers Commandements, si vous le désirez.
- Vous avez cité un passage de notre Livre Sacré. Je vois que vous le connaissez. Et les Sept Commandements vinrent effectivement du Monde des Justes. Soyez les bienvenus et comptez sur notre collaboration bien que, dans les circonstances actuelles, nous pourrions ne pas pouvoir assurer votre sécurité.
- Nous le comprenons parfaitement. Et si nous pouvons vous aider, nous le fairons.

Ils sortirent enfin et virent que quelques maisons avaient été détruites, d'autres ayant des trous circulaires comme ceux qu'ils avaient vu dans le corps de garde. Ils tournèrent le coin du palais et arrivèrent sur la place. Ils purenta alors voir que ce qui bloquait l'entrée principale était la tour du palais, qui avait collapsé. Son grand sablier gisait de côté sur le sol et son sable en était sorti. Les trois primusiens lancèrent des cris de désespoir.
- Ils ont détruit l'horloge! C'est la Fin des Temps! Les Injustes sont arrivés!
- Qu'est-ce que cela signifie? -demanda La Rue.
- Notre livre sacré dit qu'"A la Fin des Temps viendront les Injustes et ils nous châtieront pour nos péchés". Ils ont détruit le grand Sablier et, donc, c'est la fin du Temps.
- Il n'y a pas moyen d'y porter remède?
- Une ancienne légende nous dit que le Temps ne pourra ressusciter que si l'on place un Sablier de Puissance à la tombe du Premier Maître. Et seulement ainsi nous pourrions nous défendre des Injustes. Mais nous ne savons pas où se trouve ce sépulcre. Et nous n'avons auncun Sablier de Puissance.
- Mais, maintenant, il y en a un ici -dit le maître Ibrahim-. Celui que vous portez.
- S'il vous est utile, vous pourrez l'utiliser, pour autant que cela ne nous emêche pas de rentrer dans notre Monde.
- Si nous pouvons restaurer les fonctions du Palais, cela ne devarit pas être un problème. Mais ce qui sera difficile, ce sera déterminer si nous pourrons restaurer le Temps.
- Vérifions d'abord si les Injustes sont encore ici et s'ils nous ont laissé notre peuple en vie.