06/03/2012

Parallèle 8

8.

Les vacances arrivées, n'ayant pas d'autre enquête entre les mains, Trompel retourna à Paris pour se réunir avec De La Rue et reprendre les recherches dans les souterrains. L'historien lui traduisit les principaux contenus du Livre du Sablier et le détective lui expliqua les théories à faveur et contre l'hypothèse des mondes parallèles.

- Qu'est, alors, ce monde des postlatins ou primusiens?
- Un monde évidemment parallèle. Mais qui n'a rien à voir avec l'hypothèse d'un multivers quantique. Il est possible qu'il y ait plusieurs univers et que celui-là se soit séparé du nôtre à un certain moment, apparamment à l'époque de l'empire romain, vu que sa langue se dérive du latin. Mais ce n'est sûrement pas des suites d'une décision d'une personne. Il a dû se produire un phénomène cosmique que nous ne connaissons pas.
- Je suis d'accord. Il nous faudra réunir des preuves irréfutables et, ensuite, que les cosmologues éllaborent les théories qui leur plaisent.
- Comment allons nous payer là-bas notre séjour?
- J'emporte des anneaux d'or et d'argent. C'est le plus facile à obtenir ici et ils auront sûrement de la valeur là-bas. Si nous ne pouvons les utiliser directement, nous pourrons sûrement obtenir de la mannaie locale au travers des autorités.

Quand ils passèrent le portique et entrèrent à nouveau dans la "salle du temple", ils découvrirent une réalité inattendue: elle était presque dans l'obscurité, avec la plupart des colonnes lumineuses détruites. Un peu inquiets, ils la traversèrent et virent que la porte de sortie était seulement à demi ouverte et apparemment bloquée.

- Quelque chose de grave s'est passée ici -dit Trompel-. Serait-ce un tremblement de terre?
- Poursuivons, et voyons si nous rencontrons un garde.

Ils continuèrent par le couloir connu et arrivèrent au corps de garde sans rencontrer personne. Plusieurs meubles étaient troués comme par des projectiles de lance-fusées, bien qu'on ne voyait pas de traces d'explosions.
- Ce ne fut pas un tremblement de terre. Cela a été une attaque en règle. Peut-être sont-ils en guerre ou même vaincus. Voyons s'il y a quelqu'un dans la salle où ils nous ont interrogés.

Mais il n'y avait personne.
- Allons à la place. Si quelqu'un survit, nous devrions le trouver dans la ville.

Ils prirent les corridors qui conduisaient vers l'extérieur. Mais, à un certain point, ils ne purent continuer à avancer: le passage était bloqué par un éboulement.
- Nous cherchons une autre sortie? -demanda De La Rue.
- Vérifions d'abord tout ce que nous connaissons. Nous pourrions nous perdre dans cet énorme bâtiment. Ainsi, si nous rencontrons quelqu'un, il nous conduira à la sortie.

Ainsi, ils descendirent au souterrain où ils avaient été emprisonnés. Arrivés aux cellules, ils se mirent à les ouvrir l'une après l'autre, utilisant les manivelles., Dans l'une d'elles, ils trouvèrent trois personnes. L'une d'elles était l'un des Maîtres qui les avaient interrogés.
- Mes amis! Nous vous attendions et vous n'arrivez que maintenant! Mais vous êtes venus nous libérer. Merci! Merci!
- Qu'est ce qui s'est passé ici en notre absence? Nous avons vu la destruction dans le palais et nous n'avons pas trouvé la sortie.
- Nous avons mis deux gardes en permanence dans la salle du temple pour vous attendre. Mais il y deux jours, le portique s'est ouvert et des armés sont entrés, abattant nos hommes et détruisant les colonnes. Ils ont encuiste parcouri la palais, tuant les gardes. Nous fûmes arrêtés et enfermés ici et ne savons pas ce qui s'est passé encuite.
- Nous n'avons pas vu les corps des victimes. Ils les auraient emportés?
- Ils ont des armes terribles: un rayon de lumière en sort et désintègre ce qu'il touche. Les hommes sont réduits en cendres.
- Vous ne savez donc pas ce qui s'est passé hors du palais.
- Pas du tout. Nous ne savions pas non plus qu'on ne pouvait plus sortir par l'entrée principale, comme vous dites.
- Il y a une autre sortie, pour arriver à la place et voir ce qui s'est passé? Nous pourrions sortir ensemble.
- En effet, il y a des portes dans les ailes latérales, que seuls nous et les gardes utilisons. Elles sont eput-être ouvertes.
- Allons donc vérifier!

Ils remontèrent donc l'escalier en colimaçon et les européens suivirent les primusiens vers l'une des sorties latérales. En chemin, celui qui avait parlé se présenta et fit de même pour ses compagnons.
- Je suis me maître Urim; celui-çi est le maître Ibrahim et lui est notre supérieur Mandelium.

Ce dernier se dirigea alors, aussi en bon latin, aux visiteurs:
- Je suis au courant de votre visite antérieure et je sais que nous avons mis des conditions pour votre retour. Vous nous apportez un message comme nous vous lavions demandé?
- Le message est le suivant -répondit De La Rue, toujours en latin classique:
"Devant la Sagesse, tout l'or du mond n'est qu'un peu de sable. Elle est un esprit puissant qui renouvelle toutes choses. Elle se répand au long des âges dans les âmes saintes. Elle est plus belle que le soleil, car elle brille aussi la nuit et déploie sa force d'un bout du monde à l'autre."
Je peux aussi vous rappeler les Sept Premiers Commandements, si vous le désirez.
- Vous avez cité un passage de notre Livre Sacré. Je vois que vous le connaissez. Et les Sept Commandements vinrent effectivement du Monde des Justes. Soyez les bienvenus et comptez sur notre collaboration bien que, dans les circonstances actuelles, nous pourrions ne pas pouvoir assurer votre sécurité.
- Nous le comprenons parfaitement. Et si nous pouvons vous aider, nous le fairons.

Ils sortirent enfin et virent que quelques maisons avaient été détruites, d'autres ayant des trous circulaires comme ceux qu'ils avaient vu dans le corps de garde. Ils tournèrent le coin du palais et arrivèrent sur la place. Ils purenta alors voir que ce qui bloquait l'entrée principale était la tour du palais, qui avait collapsé. Son grand sablier gisait de côté sur le sol et son sable en était sorti. Les trois primusiens lancèrent des cris de désespoir.
- Ils ont détruit l'horloge! C'est la Fin des Temps! Les Injustes sont arrivés!
- Qu'est-ce que cela signifie? -demanda La Rue.
- Notre livre sacré dit qu'"A la Fin des Temps viendront les Injustes et ils nous châtieront pour nos péchés". Ils ont détruit le grand Sablier et, donc, c'est la fin du Temps.
- Il n'y a pas moyen d'y porter remède?
- Une ancienne légende nous dit que le Temps ne pourra ressusciter que si l'on place un Sablier de Puissance à la tombe du Premier Maître. Et seulement ainsi nous pourrions nous défendre des Injustes. Mais nous ne savons pas où se trouve ce sépulcre. Et nous n'avons auncun Sablier de Puissance.
- Mais, maintenant, il y en a un ici -dit le maître Ibrahim-. Celui que vous portez.
- S'il vous est utile, vous pourrez l'utiliser, pour autant que cela ne nous emêche pas de rentrer dans notre Monde.
- Si nous pouvons restaurer les fonctions du Palais, cela ne devarit pas être un problème. Mais ce qui sera difficile, ce sera déterminer si nous pourrons restaurer le Temps.
- Vérifions d'abord si les Injustes sont encore ici et s'ils nous ont laissé notre peuple en vie.