27/09/2011

Vacances - 2.1


Chapitre 2. Voyage à Tulum


Le jour suivant, Trompel aborda un vol d'Aéroméxico ver Cancun. L'avion était plein de touristes, en majorité nordaméricains, et il entendait parler presqu'exclusivement anglais à son alentour. Il se mit à lire quelques parragraphes de son guide archéologique au sujet de son but final.
    "La navigateurs mayas, pour arriver à Tulum, s'approchaient de la côte en suivant une barrière de corail. Quand ils pouvaient voir le "Château", qui faisait fonction de phare, ils savaient que le moment était venu de s'engager dans le chenal qui divisait la barrière, ce qui était possible lorsqu'ils pouvaient voir la lumière se filtrer par deux fenètres de cet édifice, illuminées soit par le soleil couchant soit par des antorches la nuit. Ainsi, ils évitaient de se jeter sur les dangereux récifs et de perdre les marchandises qu'ils transportaient."
Trompel avait décidé de rester à Cancun une nuit, pour connaître ce fameux centre touristique. Au bar de l'hôtel, il rencontra un citoyen français qui commença à lui lier conversation.
- Il m'a semblé vous reconnaître. Vous n'avez pas été lié au fameux cas d'un assassin en série qui a été résolu récemment?
- En effet. Ma femme était une des personnes assassinées.
- Toutes mes condoléances. Mais vous avez aussi été l'un des détectives qui ont pris par à l'enquête, n'est-ce-pas?
- Ceci n'est pas de connaissance publique. Comment le savez-vous?
- Il se fait que ma femme fut une des victimes de ce médecin français que vous avez arrêté. Nous avonc cherché toute l'information de ce cas quand nous avons appris son arrestation et mon beau-frère, qui vit encore en France, en obtint beaucoup par les amis qu'il a au sein de la police française. Nous vous sommes donc fort reconnaissants pour avoir aidé à attraper ce criminel. C'est un plaisir de vous connaître. Vous venez enquêter ici ou vous êtes en vacances?

Ainsi, la conversation tourna vers les intérêts archéologiques du belge, cependant que la français -qui s'appelait André Mézière- lui raconta qu'il était le propriétaire d'une petite discothèque de cette ville. Il s'y était installé après le problème de sa femme avec le médecin, pour refaire sa vie loin des commentaires désobligents et pour profiter du succès touristique de la zone à cette époque. Les deux parlaient espagnol et lui avait de l'expérience pour la gestion de ce genre d'établissement, ce qui leur facilita l'installation. Mais, comme il s'était passé à Acapulco, Cancun n'attirait plus comme avant les stars du cinéma et de la mode, et l'affaire n'était plus des meilleures.

Quand Mézière sut ce que pensait faire Trompel pendant son séjour, il lui dit qu'il avait un jour libre la semaine suivante et qu'il pouvait l'emmener visiter les ruines de Chicen Itza, ce qui lui donnerait plus de liberté qu'un tour organisé, chose qui enthousiasma l'archéologue amateur.

Avant de partir à Tulum, Trompel acheta un journal en y voyant un titre très attrayant: "Sang et feu dans une station balnéaire". Une fois assis dans le bus, il se mit à lire:
    "Six morts au cours d'une bagarre en plein centre d'Acapulco, entr'eux une fillette de 8 ans.
    Un véritable enfer se déchaîna hier dans une des principales avenues d'Acapulco lorsque des balles se sont entrecroisées et ont fait six morts, dont quatre civils apparemment attrapés dans des feux croisés entre policiers et narcotrafiquants. Entre les morts, il y a un agent de sécurité, un taxiste, un autre conducteur et -ce qui causa le plus grand impact- une femme avec sa fille de huit ans, selon un communiqué du Secrétariat de Sécurité Publique de l'Etat de Guerrero, indica l'agence Reuters.
    La Police Communale informa dans un rapport qu'entre les civils il y avait "une fillette de 8 ans qui mourut pendant son transfert en ambulance". Le SSP ne s'était référée qu'à "une mineure".
    L'affrontement causat aussi cinq autres blessés et des dommages à 15 automobiles. L'accès à la zone fut fermé par la police et des effectifs de la marine." (Publié dans "El Mercurio" de Santiago du Chili, le 15 avril 2010)
Acapulco n'était pas loin, et Trompel commença à se demander si venir en vacances aux Mexique avait été une bonne idée. Mais Tulum était plus au sud et on lui avait assuré que la région était tranquille. Il vit rapidement que les contrôles ne manquaient pas, car son bus fut arrêté par une barricade et des militaires fortement armés et le visage caché par des passe-montagnes firent descendre tous les passagers pendant qu'un chien reniflait tout l'intérieur, sans doute à la rercherche de drogue. Ils expliquèrent qu'il s'agissait effectivement d'un contrôle préventif et s'excusèrent pour le désagrément causé aux touristes. Quand la révision fut terminée, un voisin de Trompel, mexicain de la zone, lui expliqua aussi que cela était un exemple du durcissement des mesures de sécurité dans plusieurs villes du pays, des suites de la violence croissante liée au trafic de drogue, qui avait déjà fait plus de six mille morts en 2008.
    Les cartels de Sinaloa, dirigés par Joaquín "Chapo" Guzman -récemment inclu dans la liste Forbes comme un des hommes les plus riches du monde- et du Golf, avec son bras armé, les Zeta, se sont convertis en entreprises transnationales qui étendent leur marché en pas moins de 41 pays.

A l'arrrivée à Tulum vers midi, il découvrit que l'autocar le déposait au centre d'une petite ville, qui était assez loin de la côte où se trouvaient tant les ruines que la plupart des hôtels. Il dû donc prendre un taxi pour arriver à son hôtel, qui s'appelait "Paraíso Tulum" (Paradis Tulum), où il put finalement déposer ses bagages et dîner. Après, il se dirigea vers la plage pour une brève sieste, après quoi il réalisa une promenade par la côte. Ne sachant pas dans quelle direction étaient les ruines, il marcha près d'une heure mais ne les découvrit pas. Il s'était sûrement trompé de direction. Comme il apprit à son retour, l'hôtel est au sud des ruines, et il s'était dirigé par erreur vers le sud, se basant sur les photos des ruines qu'il connaissait et qui avaient été prises du côté nord.

20/09/2011

Vacances - 1.3


Après une bonne nuit de sommeil, Gordon Harris passa le chercher à son hôtel et, après avoir échappé d'une demi-heure d'arrêt dans un des typiques bouchons de la capitale, ils prennaient enfin la route de Teotihuacan, le plus grand site archéologique de la zone, à 45km de la ville. Pendant le trajet, l'archéologue surprit Trompel en lui expliquant que Teotihuacan n'était pas une ville aztèque mais qu'elle était antérieure, car la partie monumetale que tous peuvent voir date d'une période qui va des années 300 à 400 de l'ère chrétienne. Il y a des évidences archéologiques qui démontrent que cette cité fut un point de confluence multi-ethnique et incluait des peuplades de filiation zapotèque, mixtèque et maya, mais l'identité de ses premiers habitants est complètement inconnue. La ville fut un important noeud commercial et politique qui arriva à couvrir presque vingt-et-un kilomètres-carrés, avec une population de cent à deux cent mille habitants. Les toltèques et méxicas (aztèques) ont fait plus tard des excavations pour en extraire des objets précieux.

Il expliqua aussi que le terme "aztèque" n'est pas exact. Ce gentilice est une dérivation de Aztlan (¿Atlantide?), une île mythique de laquelle disaient venir les nahuas, peuple qui habitait les zones de Tenochtitlan et Tlatelolco quand arrivèrent les espagnols. Aujourd'hui encore, dans une grande partie du Mexique et des pays plus au sud, on parle nahuatl. Le terme nahuas se réfère a tous ceux qui ont parlé ou parlent encore cette langue. Pendant la conquête, les habitants du Grand Tenochtitlan étaient en majorité des nahuas et furent connus comme "mexicas" parce qu'ils s'appellaient eux-mêmes mexihcah. Les croniques espagnoles du XVI° Siècle modifièrent ce mot et les appellèrent "mexicains" (mexicanos), comme on le lit dans l'histoire coloniale. C'est seulement depuis le XIX° Siècle que la majorité des historiens, hors de Mexique, ont utilisé le nom et la dénomination d'aztèques pour désigner les mexicas.

Bien que le nom puisse évoquer l'Atlantide, les historiens croient qu'Aztlan correspond en réalité à une identification de l'îlot de Mexico-Tenochtitlan, où se consolidat le mythe de l'élection de l'endroit après la construction de la ville. Les mexicas s'installèrent là, dans les hauts plateaux du centre, entre les siècles XII et XIV, des suites d'une grande migration chichimèque. A cette époque, Teotihuacan -dont le nom en nahuatl signifie La Cité des Dieux ou Le Lieu où se font les Dieux- était déjà détruite et abandonnée, chose qui arriva aux environ de l'année 800.

A Teotihuacan, ce qui attire le plus l'attention ce sont les sculptures et les temples de Tláloc et Quetzalcoatl, les palais de Quetzalmariposa et des Jaguars. La Chaussée des Morts (photo) croise le centre de la zone archéologique, mesurant quatre kilomètres de long sur quarante mètres de large, et unit la Citadelle avec la Place de la Lune. A mi-chemin, on tyrouve l'ensemble de la Place de l'Ouest, et toute le chaussée est bordée d'ensembles d'habitation, probablement occupés par des prêtres à l'époque préhispanique.

Trompel et Harris se rendirent d'abord au Temple de Quetzalcoatl, qui se trouve à l'intérieur de la Citadelle. Il a une façade ornée de têtes de serpents accompagnées de motifs aquatiques comme des écailles et des escargots, des représentations de Tlaloc et du serpent emplumé (Quetzalcoatl). Ils s'en furent ensuite à la Pyramide du Soleil, au centre de la zone archéologique. Ce monument fut construit entre les années 1 et 250 de notre Ere sur une caverne naturelle. Ce bloc s'élève 63 mètres, avec une base quadrangulaire de 222 sur 225 mètres. Sa face principale regarde vers le couchant et là se trouvent les escaliers qui conduisent à sa cîme.

Après lui avoir donné ces informations, Harris laissa Trompel seul, devant se dédier à ses propres recherches. Il expliqua qu'il devait vérifier les petits canaux qui bordent la Chaussé des Morts car il semblait qu'ils formaient un ensemble dont la finalité ne paraissait pas être de simple irrigation.


Trompel ne s'anima pas a faire l'escalade de la pyramide du Soleil, qui lui sembla trop haute, et préféra, comme beaucoup, monter au sommet de celle de la Lune, plus basse, à l'autre extrême de la Chaussée. Construite  à la même époque que l'autre, sa base mesure 120 sur 150 mètres, et elle a 42 mètres de haut. De son sommet, on a une excelente vue de tout le panorama.

Finalement, il descendit et se dirigea vers le Palais des Jaguars, au sud-ouest de la Place de la Lune, où il avait rendez-vous avec Harris pour retourner à la capitale. Avant de partir, il put admirer là les restes de peintures murales avec des figures de jaguars sur les murs des pièces qui entourent le patio, d'où le nom du monument.

Pendant toute la visite au site archéologique, il prit de nombreuses photos numériques. De retour à son hôtel, il se mit à les regarder, découvrant avec surprise, que celles des pyramides du Soleil et de la Lune, à la différence des autres, semblaient sous-exposées. Y avait-il quelque chose, dans ces pyramides, qui abosrbait la lumière solaire au point d'obscurcir les photos? Harris était déjà parti et il ne put lui demander s'il savait quelque chose de cet étrange effet.
Dans sa chambre, on lui avait laissé un exemplaire du journal "La reforma". Il se mit à jetter un coup d'oeil rapide sur ses pages et trouva un article qui rendait compte de la nouvelle politique policière décidée par le président Calderon:
    "Le gouvernement propose l'élimination de toutes les forces communales et la création de 32 forces, une pour chaque Etat [Le Mexique est fédéral]. «Si nous obtenons qu'au Mexique il n'y ait pas qu'une police fédérale mais 32 polices des Etats très fortes, très confiables, très bien équipées, cela nous permettra de mettre fin à une partie substantielle de ce problème» dit Calderon.
    Dans le nord, dans les états frontaliers avec les Etats Unis, toutes la tâches de sécurité seront aux mains des militaires. Dans le reste du pays, la stratégie se centrera sur l'emploi des forces fédérales pour combatrre les cartels, incluant l'armée et la police fédérale. Les 240.000 policiers communaux sont considérés crrompus en majeure partie et peu confiables. Ils sont en réalité une armée des cartels qui sert de vigies, assassinent les rivaux et aident même ^les trafiquants] à lutter contre les forces fédérales.
    La campagne pour nettoyre la police locale a trouvé une résistance sanglante de la part des cartels. Le nouveau bourgmestre de Santiago, une ville coloniale près de Monterrey -dans le nord-, a été séquestré, torturé et exécuté par des membres de sa propre police au milieu de l'année après qu'il promit un nettoyage généralisé." [Information réelle]
[Photos prises sur place par l'auteur]

13/09/2011

Vacances - 1.2

A son arrivée, le récepcionniste lui recommenda de se méfier des jeunes filles qui se présenteraient dans les sites touristiques pour lui offrir divers services. Pour qu'il soit mieux prévenu, il lui remit une copie d'un article paru quelques jours auparavent dans le journal "La Reforma":
  • "Las Panteras", jeunes femmes terribles au service des narcos
    Le groupe criminel "Les Zetas", bras armé du Cartel du Golfe, a ouvert un nouveau composant délictif de son organisation, intégré uniquement par des femmes. C'est le groupe "Les Pantères", formé de jeunes femmes de 18 à 30 ans, chargées de contacter et suborner des policiers, militaires, gouverneurs, polititiens et toute autorité ou civil avec qui il serait possible d'arriver à un "accord" bénéficieux pour l'organisation. "Les Zetas" est la première organisation qui recrute des femmes pour ses activités criminelles, comme l'extorsion, le lavage de monnaie, les séquestres, la piraterie, le transport de drogue, la traite des blanches, le trafic de personnes, la pornographie et le payement de fournisseurs. Beaucoup, celles qui sont les plus belles et ont la meilleure éducation, ont pu s'infiltrer dans les classes économique et politique. D'autres se dédient à des activités "de terrain", comme les séquestres ou même l'assassinat. Un exemple clair est le cas de María del Pilar Narro López, la "Comandante Bombon", chef du groupe des "Pantères", syndiquée par la Procuradurie Générale de la République comme suspecte du crime du général Mauro Enrique Quiñones [arrêtée le 9 février 2009 à Cancun]. Il y a aussi le cas de Cantalicia Garza Azuara, "La Canti" o "La Reine du Golfe", arrêtée le 17 avril 2007. Cette femme opérait une cellule du cartel du Golfe dédiée au lavage d'argent et au trafic de drogue, d'armes et de personnes. Actuellement, elle est jugée dans un tribunal de Tamaulipas. [Toutes ces informations sont réelles]

Après s'être raffraîchi, il consulta quelques feuillets touristiques aussi reçus à la réception de l'hôtel et découvrit que la ville de Mexico n'avait pas, en réalité, été fondée sur l'ancienne capitale aztèque, Tenochtitlan, mais bien sur la ville jumelle et commerciale voisine de Tlatelolco, où était le marché le plus important de la région.

Étant l'heure de déjeûner ("dîner" en Belgique), il se dirigea vers le restaurant "Los Girasoles" (Les Tournesols), décidé à goûter la cuisine mexicaine. Lorsqu'il entra, il vit que la plupart des tables étaient vides mais, lorsqu'il voulut se diriger vers l'une d'elles, un serveur lui signalat qu'elles étaient toutes réservées. Il se souvint alors qu'on l'avait averti de ce qu'au Mexique il fallait donner un pourboire pour tout (appelé "la morsure") et il offrit deux dollars au serveur, qui lui signala une table en lui disant que celle-là était justement réservée pour lui.

D'entrée, on lui offrit un "taco" (photo), une espèce de crêpe dure pliée en deux et entr'ouverte, remplie d'un mélange de légumes et viande hachée. Il découvrit qu'il fallait être expert pour que l'intérieur ne tombe pas et que cette croûte ne cassa pas ailleurs qu'où on la mordait. Le suivit un beafsteack à la mexicaine où la viande était accompagnée de petites bananes frites et de tomates, oignons et "chile", un piment dont les mexicains ne peuvent se passer... mais que le détective préféra oublier pour toujours après la première bouchée. Il était si picant, qu'il but d'un seul coup son verre de bière et en demandat tout de suite un autre. Il sépara la viande et les morceaux de tomates identifiables ainsi que les bananes et les mangea en les arrosant copieusement de bière. Il se jura alors de ne plus toucher qu'à des menus "internationaux". Le dessert était heureusement plus agréable: une "tamale douce", faite de farine, amendes, corinthes et noix, le tout dans une feuille de bananier.

Il se rendit ensuite à la Place des Trois Cultures, une des plus significatives de la ville, où se reflètent trois importantes étapes de l'histoire du pays: la préhispanique, la coloniale et la contemporaine. Ces étapes sont représentées par les constructions qui compartissent cet espace, la zone archéologique de Tlatelolco, avec les restes de temples et palais qui rendent témoignage de l'importance de cet endroit avant le XVI° Siècle. Tlatelolco se trouvait à un des extrêmes de l'une des îles du Lac de Texcoco, proche de Tenochtitlan, la grande capitale aztèque. Le marché de Tlatelolco fut visité par Hernán Cortés avant la guerre de conquête. Là aussi eut lieu la dernière bataille conte les mexicas, le 13 août 1521, quand Cuauhtémoc, dérouté, fut obligé de capituler devant Cortés.

La première des "trois cultures" est celle de Tenochtitlan, antérieure à la conquête du Mexique par les espagnols, représentée par une série de pyramides et ruines préhispaniques du peuple mexicain appelé Tlatelolca. Ce sont celles qui étaient proches du fameux marché qui fournissait les habitants de la vallée de tout type de marchandises provenant de Mésoamérique.

La seconde est la culture de la période espagnole, depuis la conquête jusqu'à l'indépendance, représentée par un couvent et le temple catholique de Saint Jacques. Dans cette zone a aussi été fondé le Collège de la Sainte Croix de Tlatelolco. Les conquérants avaient la coutume de construire leurs temples chrétiens exactement sur les temples préhispaniques, profitant ainsi des mêmes pierres, ce qui conduisait à la perte de ces anciennes constructions "païennes".

La troisième est la culture du Mexique moderne, représentée par la Tour de Tlatelolco, siège jusqu'en 2005 du Secrétariat de Relations Extérieures (ministère des affaires extrangères) et actuellement siège du Centre Culturel Universitaire et Mémorial du 68 de l'Université Autonome. Il y a aussi des édifices résidentiels connus comme l'Ensemble Urbain Nonoalco Tlatelolco.

Dans la zone archéologique se trouvent des temples dédiés à divers dieux mexicas comme Quetzalcóatl, Ehécatl et Huitzilopochtli: le Temple Majeur, le Temple Calendrier, le Temple R ou Complexe du Vent, le Palais, l'Autel V et quelques autres édifices. Trompel s'intéressa spécialement au Temple des Peintures et à l'"Edifice L", où les façades étaient décorées de peintures murales et euelques hauts-reliefs. Il observa aussi les fameux "amants de Tlatelolco", un couple embrassé avec un homme de 55 ans et une femme de 35 ans. Ils appartiennent à un enterrement de 54 personnes avec des offrandes, une partie des victimes de la guerre de 1473 entre Tenochtitlan et Tlatelolco.

Le soir, il contacta par téléphone le professeur Gordon Harris, archéologue de l'Université Nationale Autonome de México et du Musée d'Archéologie, avec qui il eut contact lors de son enquête sur la disparition de l'archéologue belge Jean Pollion (voir "Colonisation"). Gordon lui offrit de l'accompagner le surlendemain aux pyramides de Teotihuacan, car il était libre ce samedi et voulait vérifier justement quelques détails qu'il y étudiait. Il lui suggéra de visiter le musée archéologique le lendemain et lui recommenda le titre d'un des livres qui se vendait à l'entrée, pour lui servir de guide.

(Vue satélitale du musée, de GoogleMaps)

Ainsi, il passa son deuxième jour au musée, fameux pour sa modernité lorsqu'il avait été inauguré. Il avait été un des premiers à changer complètement la façon d'exhiber les objets, dans un milieu beaucoup plus agréable pour les visiteurs, d'où sa renommée en matière muséologique. On pouvait le parcourrir suivant un ordre chronologique qui montrait la succession des différentes cultures du pays. Au centre de la salle principale, en droite ligne de l'entrée du musée mais de l'autre côté du patio, se trouvait la fameuse pierre avec le "calendrier aztèque".


Il en oublia l'heure, tant il était intéressé. La faim l'obligea finalement à regarder sa montre: il vit alors qu'il était déjà quatre heures de l'après-midi, et il était dans l'une des dernières salles latérales. Il suça un caramel pour tromper cette faim et finir sa visite, car il n'aurait plus le temps de revenir. Il prit ensuite un taxi et rentra à son hôtel.

06/09/2011

Vacances - 1.1

Les vacances de Trompel

En souvenir des nombreuses victimes de la violence au Mexique (40.000 depuis 2006)

Prologue

Journal "El Mercurio", Santiago du Chili, 20/02/2011
  • Avec 79 homicides apparement liés au crime organisé, le Mexique a souffert vendredi sa journée la plus violente depuis l'assomption du président Felipe Calderón, en décembre 2006. Selon un calcul du journal mexicain La Jornada, 31 personnes ont été exécutées toutes les 24 heures pendant les premier 18 jours de février, et les victimes sont 566. Si cette tendance continue, il y aura plus que les 852 assassinats enregistrés en février de l'année antérieure. Durant les quatre ans du gouvernement de Calderon, il y a déjà plus de 34.000 morts dus au crime organisé, et 15.000 rien qu'en 2010, selon DPA.
La Libre Belgique, 10/03/2009
  • Un entrepreneur belge enlevé fin janvier à Guadalajara, dans l'ouest du Mexique, a été libéré lundi soir et deux de ses ravisseurs ont été capturés, a annoncé le secrétariat (ministère) mexicain à la Sécurité publique. L'entrepreneur belge est propriétaire d'une discothèque dans la station balnéaire de Cancun.
Extraits d'une interview à l'ex-président mexicain, Vicente Fox, Journal "El Mercurio", Santiago du Chili, 4/9/2011
  • "Le problème est le thème du crime organisé, qui s'est converti en grave obstacle pour la marche du pays... Réellement, en ce moment, notre problème se circonscrit au thème de la violence, la drogue et le trafic de drogue. Et c'est un obstacle qu'il faut supprimer au plus tôt, parce qu'il érose la capacité de la nation de donner réponse à ce que tous les mexicains attendent.
  • Comment attaquer ce problème?
  • Pour le moment, on l'attaque avec une stratégie qu'a décidé le président Calderon et qui est de mettre toute la force de l'État en face de la force des traficants et du crime. Mon évaluation est que la violence ne se termine pas avec la violence et que, au contraire, cela nous a mené à un escalade du problème des deux côtés.
  • Quel type de mesure proposez-vous?
  • D'abord, retirer l'armée des rues. L'armée n'est pas l'instrument adéquat pour cela, elle ne comprend pas et ne sait rien des tâches policières et, de ce fait, viole souvent les droits humains. ENsuite il faut légaliser la drogue. Enfin, il faut une structure policière organique vraiment efficace, totalement dépolitisée grâce àe l'élection directe des chefs par les citoyens, sans l'intervention des partis politiques.
  • Pourquoi n'avez-vous pas fait cela pendant votre mandat?
  • C'est simple: parce que ce problème n'existait pas [comme maintenant]. Les choses étaient sous contrôle durant mon administration. Les indice d'homicides et de criminalité ne crûrent pas: ils se sont contenus et diminuèrent modestement. Quant au thème de la drogue et de sa consommation, il fut traité comme un thème de santé et non policier. Dans cet ordre de choses, nous fîmes des campagnes pour contenir la croissance de la consommation de drogue avec succès. Les donnés dures confirment que sous mon mandat on obtint une réduction modeste de la consommation de drogue. ...
  • Le marché nordamérician génère annuellement 50.000 millions de dollars de consommation. Cette quantité monstrueuse de ressources s'en va aux mains des criminels, parce que le gouvernement des Etats-Unis ne fait pratiquement rien pour réduire la consommation ou éviter la distribution et la vente de drogue. Cet argent aux mains des cartels leur permet de soborner des serviteurs publica, des policiers, la moitié du monde. Et leur permet de payer, de plus, les salaires de milliers de jeunes qui rejoignent leurs files. Il est monstrueux et criminel que cette quantité d'argent s'obtienne et se lave aux Etats-Unis pour revenir ensuite au Mexique y faire des pots de vin, promouvoir la corruption et acheter des armes que les criminels achètent sur le même marché noir américain.
  • Le Mexique est au milieu d'un probème qui ne lui correspond pas, qui n'est pas le sien. Ce n'est pas un producteur important de drogue, comme la Colombie, le Vénézuéla, l'Equateur ou la Bolivie. Et il n'est pas non plus un consommateur important, comme les Etats-Unis. Nous nous trouvons au milieu, entre ce gigantesque marché du Nord et ces producteurs du Sud."

La situation du Mexique, suite à la prolifération du trafic de drogues, surtout dans les états du nord (le Mexique est fédéral), proches des Etats-Unis, est vraiment critique. Mais, comme le signalent ces nouvelles, les états du sud ne sont pas exempts de problèmes. Et Jef Trompel allait y passer ses vacances... 

Chapitre 1. La capitale 

Après la mort de sa femme et l'enquête connue comme "Le cas des Six", Trompel décida de prendre des vacances. Il n'est pas fort au courant de ce qui se passe au Mexique et a été séduit par les offres de vacances que son agence de voyage lui propose dans ce pays. Et comme l'archéologie l'intéresse beacoup, il a décidé de visiter la zone maya, qui est dans le sud et qui, selon l'information qu'on lui donna, était "tranquille". 

Son agence lui avait recommandé la "Riviera Maya", une zone touristique située près de Cancun -un des buts touristiques les plus connus et où était le principal aéroport de la zone- dans le sud du pays, en bordure de la Mer des Caraïbes, et d'où on pouvait aller facilement visiter les principaux sites archéologiques mayas. Il optat pour la ville de Tulum, dans l'extrême sud de la Riviera, pour son importance archéologique. Comme l'indiquait l'agence,

  • "Tulum ou Tuluum fut une ville emmurée de la culture maya située dans l'État de Quintana Roo, au sud-est du Mexique, sur la Côte de la Mer des Caraïbes. C'est actuellement un grand attractif touristique de la Riviera Maya et près d'elle se trouve une urbanisation moerne du même nom. La ville maya se trouve dans le parc national Tulum. Bien qu'on y ait trouvé des inscriptions qui datent de 564, la plupart des édifices qu'on peut voir aujourd'hui furent construits pendant la période postclassique de la civilisation maya, entre les années 1200 et 1450." (Wikipedia)
La Riviera Maya fait partie de la Péninsule du Yucatan, et celle-çi est à son tour la partie nord de la Mésoamérique, qui s'étend sur le sud-est de l'Amérique du Nord et le nord de l'Amérique Centrale, un territoire d'environ 145.000 km2. En font partie les états mexicains de yacatan, Quintana Roo et Campeche, ainsi que Bélice et la région de Peten au Guatémala. Dans la péninsule de Yucatan, les villes mayas les plus importantes furent Chichén Itzá, Uxmal et Mayapán. Chichén Itzá se trouve près de Cancun et de Tulum, ce qui était une des raisons de Trompel pour choisir cet endroit.

Il avait réservé un billet de KLM Amsterdam-México et passerait d'abord quelques jours dans la capitale mexicaine pour y visiter le Musée d'Anthropologie et les pyramides de Teotihuacan. Il prendrait ensuite un vol d'Aéromexico pour Cancún. De Bruxelles à Amsterdam, il pouvait aller en avion ou bien en TGV. Considérant le temps de l'attente dans les aéroports, d'abord à Zaventhem pour aborder le premier vol puis le temps à passer à Schipol pour combiner avec le vol vers le Mexique, il conclut qu'il serait beaucoup plus rapide de prendre le TGV.

Ainsi, le 1r juillet il prenait le Thalys de 18h à la gare du Nord pour partir vers Amsterdam, où il arriva à 22h. Son avion partait à minuit, pour profiter du changement d'horaire. Ainsi, au petit matin et après une brève escale à l'aéroport J.F.Kennedy de New York, il débarquait à México. Un transfert le mena au centre, où l'agence lui avait réservé une chambre au petit hôtel Versalles, à la rue du même nom, près du Paseo de la Reforma, la principale avenue qui, d'un côté, conduisait vers le parc de Chapultepec et le Musée d'Anthropologie et, de l'autre, vers la Place des Trois Cultures, l'ancien centre de la ville aztèque.