21/01/2009

Les yeux d'Horus 1.3.

Après le départ de Kaminsky, Trompel se mit immédiatement au travail avec la liste d'assistants au congrès d'archéologie. Il avait des contacts à l'aéroport de Zaventem: il serait facile de savoir qui seraient passés par là et vers où ils se dirigeaient. Mais il serait pratiquement impossible de pister ceux qui voyageraient par terre: ils ne devaient déclarer leur destination nulle part et il n'y avait plus de contrôle aux frontières de sortie de la Belgique, la circulation étant libre dans l'Union Européenne. S'ils sortaient de l'UE, ils le feraient sûrement par air. Et s'ils étaient venus de l'extérieur par air et se dirigeaient vers une autre ville importante de l'UE, ils le feraient sans aucun doute aussi par air. Ainsi, la plupart des voyages significatifs seraient couverts par l'étude des listes de passagers d'aéroport. Il envoya donc la liste à son contact. Il ne devait pas attendre de réponse avant le jour suivant. Comme celui-çi était un samedi, il ne devait pas attendre le transfert bancaire de Kaminsky avant le lundi suivant. Il programma alors son voyage à Paris: il chercha la page web du Thalys, le TGV Bruxelles-Paris, et réserva un billet pour le mardi après-midi. Il chercha ensuite la page de son hôtel favori et réserva une chambre pour deux nuits.


9 décembre 

Le jour suivant, il resta chez lui, comme tous les samedis. Le matin, il lut le journal et, l'après-midi, il ouvrit son courrier électronique sur son ordinateur portatif avec connexion sans fil à Internet. Le message qu'il attendait était arrivé: son contact à l'aéroport avait démontré son habituelle efficacité et avait toruvé une douzaine d'assistants au congrès d'égyptologie qui étaient partis par là. Trompel analisa les destinations: beaucoup divergeaient, mais quatre personnes avaient pris ensemble un vol pour Prague. Personne n'allait vers l'Egypte. Les quatre étaient Wilhelm Van der Berg, de Rotterdam, John Connor, de Dublin, Piet Vermeer, de la ville du Cap et Muhamad Al Zahari, du Caire. L'égyptien allait à Prague! Sans aucun doute ces quatre là étaient impliqués dans le cas présenté par le professeur Kaminsky. Et quelle coïncidence qu'ils aillent à Prague! Mais que pouvait avoir à faire la République Tchèque avec un ancien culte égyptien? En tous cas, cela pouvait être une chance puisqu'ainsi Kaminsky pourrait peut-être suivre leur piste à Prague.

Ensuite, Trompel pensa qu'il lui serait utile de se renseigner sur les musées qu'il comptait visiter. Il avait déjà visité le Louvre, à Paris, et il chercha donc les musées de Turin, Milan et le Vatican sur la Toile.

Le "Museo delle Antichitá Egizie" de Turin apparaissait comme l'unique musée européen dédié exclusivement à l'Egypte et sa culture. Il s'était formé prinncipalement à partir d'excavations réalisées par des egyptologues italiens entre 1930 et 1935. Il possédait 6.500 objets en exposition et disait en avoir 26.000 dans sa réserve. Le site web en montrait quelques uns mais ne donnait pas beaucoup de détails. Le "Museo Egizio di Milano" se présentait comme le plus important d'Italie après celui de Turin. Sa section égyptienne se centrait principalement sur le culte funéraire et incluait une collection d'amulettes comme des scarabées, des noeuds d'Isis ... et l'Oeil d'Horus! Il avait aussi des statuettes qui représentaient les défunts et des vases canopes (utilisés pour conserver les viscères des morts). Il n'y avait pas de détails sur le bâtiment ou des échantillons de sa collection.

Il y avait un peu plus d'information sur le Musée du Vatican, mais sans illustrations. Le "Museo Vaticani" est en réalité un des plus grans complexes muséistiques du monde, composé par douze complexes et plus de 1.300 salles. Il comprend le Musée Egyptien, le Pio-Clementino, l'Octagonal Courtyard, le musée Chiaramonti, le Salon des Muses, le musée Grégorien Etrusque, le musée Historique, le musée du Transport, la gallerie du Candelabre, la gallerie des Tapis, la gallerie de l'Inscription y la gallerie d'art religieux moderne. Le musée égyptien a plusieurs salles. La Salle I est dédiée aux stèles et statues avec inscriptions hiéroglyphiques, exposées par ordre chronologique; au centre il y a une statue de Ramsès II assis sur son trône. La partie dédiée à l'Ancien Empire (2575-2134 a.C.) compte deux stèles funéraires avec fausse porte et un relief fragmentaire provenant d'une tombe. Trois stèles funéraires familiales de la XIIº Dynastie illustrent le Moyen Empire (2000-1550 a.C.), alors que du Nouvel Empire (1550-600 a.C.) sont exposées des tables d'offrandes et des stèles funéraires, votives et conmémoratives. Un scarabée historique d'Aménophis II et une cartouche d'Akhénaton représentent la période de el-Amarna (S.XIV a.C.), alors qu'un vase cultuel sculpté celle des ramésides (S. XIII-XII a.C.). Les périodes tardives sont illustrées par un groupe de statues de hauts fonctionnaires, et l'Egypte chrétienne par quelques inscriptions coptes.

Rien de tout cela ne l'aidait à planifier son voyage, sauf pour les adresses des musées et les horaires de visite. Mais il pouvait au moins se faire une idée de l'amplitude des collections et du temps qu'il lui faudrait pour les voir.