01/11/2011

Vacances - Fin

Epilogue 

La police conduisit Trompel à son hôtel et Mézière chez lui, à Cancun. A peine de retour dans sa chambre, le détective vit passer dans le ciel deux petits avions sans pilotes ("drones") et sentit de nouveau, à la distance, un abondant échange de coups de feu. En même temps, un bus déversait devant l'hôtel un groupe de touristes qui sembaleint assez effrayés. Il descendit leur demander ce qui se passait. Ils lui racontèrent que des militaires les avaient réunis rapidement dans les ruines et les avaient envoyé de retour avant de réaliser une attaque, parce que les narcotrafiquants occupaient des salles souterraines du site archéologique. L'accès en resterait fermé pour plusieurs jours, pour permettre une révision complète et assurer qu'il ne resterait plus aucun danger.

Deux des "fenêtres" supérieures du "château" en ruine, illuminées par le soleil couchant permettait aux navigateurs de trouver l'unique chenal existant dans la proche barrière de corrail et s'approcher ainsi sans danger de la côte. Les trafiquants se valaient de cette ancienne méthode -déjà utilisée par les mayas des siècles auparavent- pour amener et débarquer la drogue chargée dans leurs petits sous-marins. Et, semblait-ils, ils avaient trouver comment accéder à des salles souterraines que personne ne connaissait, où ils accumulaient et manipulaient leurs produits, profitant des allées et venues de "touristes" pour les acheminer vers d'autres régions.

Le gérent de l'hôtel raconta au belge que le New York Time avait révélé, quelque temps auparavent, une nouvelle stratégie des Etats-Unis -commencée timidement par G.W.Bush- d'"attaques au bistouri" contre les trafiquants, et que la DEA agissait ocasionnellement ensemble avec l'armée mexicaine pour réaliser des opérations en territoire mexicain. Il soupçonnait que même la CIA était impliquée, convertie en organisation para-militaire avec peu de contrôle de la part du Congrès américain. Selon le gérent, sans doute la CIA avait-elle découvert la présence des trafiquants dans les ruines de Tulum et avait coordonné l'attaque. Mais Trompel savait que l'origine était tout autre et que les tunnels de la -proche- villa de Gamboa pouvaient très bien être unis aux ruines.

Ecoeuré de ce qu'il avait vu, Trompel décida d'abandonner le pays au plus tôt. Il contacta les représentatnts de son agence de voyage à México et obtint le changement de sa réservation pour le retour. Il pourrait abandonner Tulum le jour suivant et la capitale un jour après. Quand il allait quitter son hôtel, un cadavre apparut dans la même rue. Il apprit rapidement qu'il s'agissait d'un des trafiquants qui avait réussi à échapper à la police. Dans le taxi qui l'emmenait vers Cancun, le chaufffeur lui commenta qu'une rumeur courrait au sujet de la formation de brigades paramilitaires qui combattaient les trafiquants qui échappaient à la police. Mais, dans le cas de l'homme assassiné à Tulum, d'autres croyaient que c'était le fait de la "Sainte-Mort", une espèce de super-héro craint des gens humildes et aussi le seul dont les trafiquants -généralement très supersticieux- avaient peur. Quelques-uns le décrivaient comme un dragon crachant du feu, mais la police locale -qui le craignait aussi- avait reçu des descriptions signalant un conducteur de moto avec un masque qui représentait, effectivement, une tête de mort.

Le "Paradis" que Trompel avait espéré trouver pour passer ses vacances s'était convertit plutôt en avant-salle de l'enfer. Il se réjouissait cependant de sortir sans dommage de cette aventure aussi imprévue qu'indésirable.
    L'industrie de la drogue est de l'ordre de 70.000 millions de dollars. De cela, seulement 5.000 millions restent en Amérique Latine. Qui manie le reste?
    Juin 2011: L'ex-secrétaire d'état George Shultz, l'ex-président de la Réserve Fédérale Paul Volcker, le secretaire général de l'OTAN Javier Solana, trois ex-présidents latinoaméricains provenant du Brésil, de la Colombie et du Mexique, ainsi que l'actuel premier ministre de Grèce (entr'autres) ont présenté un rapport conjoint -sous le nom de Commission Globale de Politiques sur le Drogue- qui considère que la guerre contre la drogue est perdue et demande contre elle un nouveau paradigme politique. Ils reconnaissent, comme le fit Rockefeller quand il fut mis fin à la prohibition de l'acohol aux Etats-Unis, que l'essai d'emploi de la force pour contrôler la consommation a été un désastre. Ils recommandent un regard alternatif pour contrôler les substances illégales et une emphase plus grande sur le traitement des adicts. (Journal "El Mercurio")
    "La supposition des Etats-Unis de ce que limiter l'offre peut d'une certaine façon faire de la sécurité pour nous et tolérer l'abus étendu des drogues a prouvé être en soi un narcotique formateur d'habitudes qui ont réduit notre sensibilité face à la pourriture morale" dit Angelo Codevilla, académicien de l'Institut Claremont et auteur d'un essais titulé "Our Borders, Ourselves" ("Nos frontières, nous-mêmes") publié il y a peu.
FIN
La semaine prochaines: LES CURES