15/11/2011

CURES 1.2


Le jour suivant, au bureau de la police communale d'Etterbeek, commune du délit, apparut une enveloppe avec une photo du prêtre. Au revers, il y avait un numéro 1. On l'envoyat à la PJ et Servais la reçut quelques heures plus tard, l'envoyant au laboratoire.

Dans l'après-midi, les résultats des diverses études s'accumulèrent sur son bureau. Quand il eut tout ce qu'il avait demandé, il appela Trompel pour échanger l'information.
- La police d'Etterbeek a reçu cette photo du curé -lii dit-il, lui passant la photo-. Le labo n'y a pas trouvé d'empreintes hors celle du policier qui a ouvert la lettre, et l'enveloppe avait seulement celles ce celui qui l'a reçue.
- Un envoi de l'assassin et un défi pour nous? Avec ce numéro, cela semble un avertissement de ce qu'il y en aura d'autres. Et comment a-t'il pu faire parvenir cette lettre sans passer par la poste?
- Il semble qu'il ait lancé l'enveloppe dans l'entrée du commissariat, mais personne ne l'a vu. Et j'ai bien peur que ce soit un avertissement. Quant aux empreintes de la cure, en dehors de celles du curé et sa servante, on a trouvé celles d'une autre personne. Elles étaient sur le bureau, sur quelques meubles et sur un autre bureau qui semble être celui d'un secrétaire. Si l'assassin est aussi attentif que l'indique la photo, ce ne doivent pas être les siennes sinon celles d'un autre collaborateur du curé. Nous devrons vérifier qui a pu lui rendre visite ou l'avoir aidé dans les derniers jours.
- Demandons à la servante.
- Tu t'en charges. Quant à l'autopsie, il y a quelque chose de bizarre. Le légiste a trouvé une bague avec un diamant dans son estomac. Il doit l'avoir avalée quand il a été attaqué. Le laboratoir l'a étudiée au microscope, car en cas d'avoir de la valeur, l'orfèbvre grave un numéro d'identification. Et il l'avait. Avec ce numéro, on peut savoir qui a taillé le diamant et celui-çi peut nous donner le nom du client.
- Si le curé l'a avalée, il aurait voulu couvrir quelqu'un ou nous donner une piste? Ou bien il aurait été forcé par l'assassin? Cela ne s'encadre pas bien avec une attaque par surprise. - Je suis d'accord. C'est très bizarre.

Avec le numéro, les policiers identifièrent le diamantaire, qui leur donna le nom de l'acheteur, un industriel du nom de André Lemie. Ce fut ainsi que le commissaire Servais arriva au domicile de ce dernier. Il lui montra la bague.

- Vous avez accheté cette bague, n'est-ce pas?
- Il me semble, en effet, que c'est celle que j'ai acheté et donné à ma femme pour nos noces d'argent, il y a deux ans. Comment l'avez vous eue?
- Nous l'avons trouvée à la cure de Sainte-Gertrude, où le curé a été assassiné hier. Votre femme était avec lui?
- Je trouve bizarre que vous l'ayez trouvée là, bien que ce ne soit pas impossible. Elle fait partie du conseil économique et aide le curé à faire les comptes. Mais je ne crois pas qu'elle ait été là hier. Elle est aprtie tôt à Liège, d'où on l'avait appelée pour arranger les comptes de l'évêché, ce qu'elle fait de temps en temps, parce que 'évêque est un de mieux vieux amis.
- Vous pourriez téléphoner à Liège et confirmer si elle est là?
- Tout de suite.

Après un échange de mots, apparemment avec le secrétaire et ensuite avec l'évêque, Lemie, très troublé, confirma les doutes de Servais:
- Elle n'est pas à Liège. Et ils me disent qu'ils ne l'on pas invitée récemment. C'est étrange!
- Quand vous a-t'elle dit qu'elle avait été appelée?
- Hier matin. Elle était sortie tôt pour aller à la messe, comme elle fait souvent, mais elle m'a téléphoné peu après avec son GSM pour me dire qu'elle devait aller d'urgence à Liège et qu'elle y resterait deux ou trois jours.
- Cela ne vous a pas surpris?
- Non, parce qu'elle le fait régulièrement. Bine que, si je le pense bien, c'est un peu bizarre qu'elle avertisse après être sortie et ne passe pas par la maison. Elle m'avertissait toujours d'avance.
- Pouvons nous chercher ici les empreintes de votre femme? Nous voudrions les comparer avec celles que nous avons trouvées à la cure. Ainsi, nous saurons si elle a été là ou pas. Il nous suffirait un objet qu'elle ait manipulé avant de sortir et qui n'ait été nettoyé ni utilisé par une autre personne.
- Sa brosse à cheveux et un petit miroir à augmentation qu'elle employe pour se maquiller vous serviraient?
- Ce serait parfait. Ne les touchez pas: montrez-moi où ils sont. Je les prendrai comme il se doit et les emporterai au laboratoire. Je vous informerai plus tard des résultats.

Les empreintes furent comparées et il s'avérat qu'elle coïncidaient. Il était évident que la femme avait été à la cure, mais il était impossible de savoir ce quilui était arrivé. Servais décida alors de la considérer provisoirement comme séquestrée. La police ne put trouver de nouvelles empreintes à la cure. L'assassin avait dû utiliser des gants et, sans doute, entrer sans lever de soupçons, car il n'y avait aucun indice d'effraction. Evidemment, dans une maison paroissiale, n'importe qui serait reçu avec beaucoup de facilité. Comme la disparition de la femme semblait liée au crime du prêtre, Servais ordonna l'écoute du téléphone du mari, au cas où une rançon serait demandée.

Les funérailles du curé de Sainte-Gertrude eurent lieu dans la cathédrale des Saints Michel et Gudule et furent présidées par le cardinal De Villers. Celui-çi, dans son sermon et panégyrique, soulignat que le prêtre avait été accusé injustement de pédophilie, une accusation dont l'enquête canonique avait démontré le manque de fondement. Mais, comme savait Trompel, l'enquête judiciaire était encore ouverte.