A la fin de la messe de funérailles, plusieurs personnes rendirent hommage à l'abbé Lefranc: l'abbé Bochout lui-même raconta comment il était arrivé au Chili et dans quelles paroisses il avait oeuvré. Il expliqua aussi comment le détective belge l'avait retrouvé y avait été lui-même arrêté en Bolivie. Un membre du conseil paroissial de San Gregorio rendit compte des succès de son ancien curé et rappela que, lamentablement, le prêtre avait décidé de partir suite à une fausse accusation que les tribunaux avaient descartée, rétablissant sa bonne réputation.
A la fin du service, un des assistants s'approcha de Trompel.
- Je m'appelle Gaspar Bagá et je suis journaliste de La Tercera. J'ai été un grand ami du Padre Guido. Vous devez être le détective qui a trouvé son corps, n'est-ce pas?
- En effet.
- J'en étais sûr, car vous avez une tête de "gringo", comme on dit ici. cela vous ennuierait-il de me raconter un peu ce qui s'est passé à La Paz? Moi-même, je pourrais vous donner quelques détails méconnus sur ce qui s'est passé ici et a motivé le départ de notre curé, si vous le désirez.
- J'aimerai en effet en savoir plus, surtout si cela peut m'aider -à moi-même, à la police et à sa famille- à comprendre ce qui est arrivé en Bolivie.
- Je pense qu'il pourrait bien en être ainsi en unissant les deux histoires. J'ai une voiture: vous pourriez me raconter la vôtre pendant que je vous conduit quelque part. Peut-être à votre hôtel?
- D'accord. Au San Cristobal.
Une fois dans l'auto, le belge raconta les détails de son aventure bolivienne. Il termina en expliquant ce qu'il avait appris la veille de l'inspecteur Gutiérrez. Ils arrivèrent à l'hôtel et le journaliste l'invita à prendre une boisson au bar, passant alors à raconter ce que lui savait des événements à Santiago.
- Comme vous le savez, l'abbé fut accusé par la secrétaire paroissiale de persécution sexuelle, accusation qui fut réduite à néant au cours du procès. La secrétaire fut alors accusée de faux témoignage et condamnée à six mois de prison qui furent remis car l'on put établir qu'elle avait agit sous les menaces de son mari, lequel -à son tour- fut condamné pour violence intra-familiale. Ce qui ne transcendat pas, c'est que cet homme faisait office de courrier pour les petits narco-trafiquants du quartier et que, d'une certaine façon, il sut que l'abbé avait entendu en confession un traficant connu. Celui-çi, repenti et probablement à instance de notre curé, avait collaboré plus tard avec l'OS7, la brigade spéciale anti-drogue des carabiniers, notre police uniformée.
Bien que ce n'était pas le cas, les autres trafiquants pensèrent que Lefranc avait trahi le secret de confession, et c'est pour cela que le mari de la secrétaire l'obligea à accuser le prêtre, pour qu'il perde son prestige et soit obligé à se taire. Tout cela, j'ai pu le déduire parce qu'avant le procès, le Padre Guido m'avait dit qu'il avait reçu une forte somme d'argent d'un délinquant repenti et considérait qu'il devait rendre compte à la police de ce cadeau, pour éviter des ennuis futurs, mais sans révéler le nom de son bienfaiteur ni d'autres détails. Avec ce qui fut dit au cours du procès et l'information publique sur les arrestations des carabiniers, il m'a été facile d'établir la relation et reconstruire la suite faits. Et avec ce que vous venes de me dire, la chose est encore plus claire. Le procès de l'abbé ne donna pas l'effet espéré mais obtint son départ. Il commit l'erreur de s'arrêter en Bolivie et de parler de son trajet avec plusieurs personnes avant de partir. Les trafiquants d'ici furent mis au courant de ses projets touristiques et transmirent cette information à leurs contacts boliviens, qui décidèrent de l'eliminer définitivement, de peur, sans doute, qu'il n'y parle aussi avec la police, comme ils croyaient qu'il avait fait ici. Cela aurait pu être très dangereux pour eux.
- Je suis d'accord. Tout semble se combiner au mieux de cette façon. Je vous remercie pour cette information, au nom des parents du défunt, qui avaient déjà été fort surpris par l'accusation contre lui, étaient fort peinés par sa décision de rentrer en Belgique et ne comprenaient rien à la demande de rançon. Bien sûr, ils ont encore plus peine mainnetant, suite à sa mort. Mais ce que vous m'avez dit les aidera à comprendre, sans nul doute. Nous sommes une fois de plus, d'une certaine façon, face à un nouveau cas de victime du secret de la confession.
A la fin du service, un des assistants s'approcha de Trompel.
- Je m'appelle Gaspar Bagá et je suis journaliste de La Tercera. J'ai été un grand ami du Padre Guido. Vous devez être le détective qui a trouvé son corps, n'est-ce pas?
- En effet.
- J'en étais sûr, car vous avez une tête de "gringo", comme on dit ici. cela vous ennuierait-il de me raconter un peu ce qui s'est passé à La Paz? Moi-même, je pourrais vous donner quelques détails méconnus sur ce qui s'est passé ici et a motivé le départ de notre curé, si vous le désirez.
- J'aimerai en effet en savoir plus, surtout si cela peut m'aider -à moi-même, à la police et à sa famille- à comprendre ce qui est arrivé en Bolivie.
- Je pense qu'il pourrait bien en être ainsi en unissant les deux histoires. J'ai une voiture: vous pourriez me raconter la vôtre pendant que je vous conduit quelque part. Peut-être à votre hôtel?
- D'accord. Au San Cristobal.
Une fois dans l'auto, le belge raconta les détails de son aventure bolivienne. Il termina en expliquant ce qu'il avait appris la veille de l'inspecteur Gutiérrez. Ils arrivèrent à l'hôtel et le journaliste l'invita à prendre une boisson au bar, passant alors à raconter ce que lui savait des événements à Santiago.
- Comme vous le savez, l'abbé fut accusé par la secrétaire paroissiale de persécution sexuelle, accusation qui fut réduite à néant au cours du procès. La secrétaire fut alors accusée de faux témoignage et condamnée à six mois de prison qui furent remis car l'on put établir qu'elle avait agit sous les menaces de son mari, lequel -à son tour- fut condamné pour violence intra-familiale. Ce qui ne transcendat pas, c'est que cet homme faisait office de courrier pour les petits narco-trafiquants du quartier et que, d'une certaine façon, il sut que l'abbé avait entendu en confession un traficant connu. Celui-çi, repenti et probablement à instance de notre curé, avait collaboré plus tard avec l'OS7, la brigade spéciale anti-drogue des carabiniers, notre police uniformée.
Bien que ce n'était pas le cas, les autres trafiquants pensèrent que Lefranc avait trahi le secret de confession, et c'est pour cela que le mari de la secrétaire l'obligea à accuser le prêtre, pour qu'il perde son prestige et soit obligé à se taire. Tout cela, j'ai pu le déduire parce qu'avant le procès, le Padre Guido m'avait dit qu'il avait reçu une forte somme d'argent d'un délinquant repenti et considérait qu'il devait rendre compte à la police de ce cadeau, pour éviter des ennuis futurs, mais sans révéler le nom de son bienfaiteur ni d'autres détails. Avec ce qui fut dit au cours du procès et l'information publique sur les arrestations des carabiniers, il m'a été facile d'établir la relation et reconstruire la suite faits. Et avec ce que vous venes de me dire, la chose est encore plus claire. Le procès de l'abbé ne donna pas l'effet espéré mais obtint son départ. Il commit l'erreur de s'arrêter en Bolivie et de parler de son trajet avec plusieurs personnes avant de partir. Les trafiquants d'ici furent mis au courant de ses projets touristiques et transmirent cette information à leurs contacts boliviens, qui décidèrent de l'eliminer définitivement, de peur, sans doute, qu'il n'y parle aussi avec la police, comme ils croyaient qu'il avait fait ici. Cela aurait pu être très dangereux pour eux.
- Je suis d'accord. Tout semble se combiner au mieux de cette façon. Je vous remercie pour cette information, au nom des parents du défunt, qui avaient déjà été fort surpris par l'accusation contre lui, étaient fort peinés par sa décision de rentrer en Belgique et ne comprenaient rien à la demande de rançon. Bien sûr, ils ont encore plus peine mainnetant, suite à sa mort. Mais ce que vous m'avez dit les aidera à comprendre, sans nul doute. Nous sommes une fois de plus, d'une certaine façon, face à un nouveau cas de victime du secret de la confession.
¡ Bonne Année !