Le matin suivant, Trompel alla à l'adresse que lui avait donné l'abbé Bochout: une petite coopérative dirigée par des volontaires belges à La Paz. Elle était dans la mème rue Ballivian, à une quinzaines de pâtés de maisons. Comme la rue descendait en pente douce, il y fut à pied. Il trouva là un petit magasin d'artisanat dirigé par une femme. Il se présenta de la par de l'abbé Bochout et la vendeuse -qui administrait en réalité le local- lui répondit en français. Trompel lui expliqua qu'il cherchait Guy Lefranc, que celui-çi avait quit´´e Santiago pour La Paz mais avait disparu et qu'on demandait pour lui une rançon, ce qui faisait penser à un séquestre. Elle se montra très surprise. Guy les avait effectivement visités et avait logé avec l'abbé Verhelst, aumônier de la coopérative, mais était partit pour Cuzco, d'où il devait poursuivre son voyage.
Le détective insista, demandant si elle n'avait rien observé d'étrange durant le séjour de l'abbé Lefranc. Elle se rappela alors que, un jour que l'abbé était dans ce même local, duex inconnus l'avaient abordés et ils avaient longuement parlé. Ils n'avient pas regardé les produits mais avaient abodré tout de suite le prêtre. Comme elle allait et venait, servant les clients qui entraient et sortaient, elle n'avait pas entendu grand'chose. Mais elle était tout près quend ils entrèrent et avait pensé à les servir. Ils s'étaient alosr adressés à Lefranc et elle avait entendu que l'un deux lui avait dit qu'il était chilien et qu'il l'avait connu à Santiago. Par après, il lui avait semblé qu'il y avait une petite discussion et que l'abbé niait plusieurs fois de la tête. Quand les hommes sortirent, l'un d'eux avait lancé que "Nous nous reverrons bientôt". Elle demand à son compatriote s'il avait des difficultés, mais il répondit que c'étaient des sans-vergogne qui voulaient "l'arranger". C'était tout et cela ne lui avait pas semblé important. Elle pourrait donner une description très aproximative des deux hommes, mais pas assez précise pour un portrait-robot, ne les ayant pas pu bien les examiner du fait qu'elle avait eu d'autres clients.
Trompel retourna lentement, à pied, à son hôtel, pensant à cette rencontre. Lefranc avait donc été abordé par des hommes qui étaient au courant de son voyage et qui avaient pu le trouver. Et ils l'avaient sans aucun doute menacé. Mais il semblerait qu'il n'y avait pas attribué d'importance et il avait, sans doute, été intercepté durant son trajet vers la frontière péruvienne ou durant sa visite à Tiahuanaco. Il serait nécessaire de vérifier s'il était ou non sorti de Bolivie. Le moment était venu de contacter le policier local qui lui avait été recommendé.
A l'hôtel, il s'informa de l'adresse du quartier général de la police puis trouva un taxi qui allait dans cette direction y l'y déposa. Il demanda à parler à l'inspecteur-chef Julio Cardoso, du Cinquième Département, comme le lui avait recommendé à Santiago le comissaire Figueroa. On lui demanda son passeport et on demanda qui l'envoyait. Lorsqu'il eut donné le nom du policier chilien, le réceptionniste téléphona puis lui indiqua de monter au troisième étage, où on l'attendrait. Il n'y avait pas d'ascenseur. Après une montée laborieuse, il arriva en soufflant à l'étage indiqué. Impossible d'oublier l'altitude de La Paz! Il y avait un bureau sur le palier et on lui demanda de nouveau son passeport. Ensuite on lui dit de frapper à la troisième porte à gauche après la division qui coupait le couloir. Il avança lentement, tentant de reprendre haleine. En arrivant à la porte indiquée, celle-çi s'ouvrit et un homme âgé, maigre et sec, se présenta et le fit entrer.
- Je suis l'inspecteur Cardoso. Ainsi que vous êtes envoyé par mon bom ami Figueroa, de Santiago. Comment va l'homme? Toujours dédié à l'art?
- Il va bien et continue à poursuivre el voleurs et falsificateurs.
- Et que puis-je faire pour vous? Pouquoi vous envoie-t'il ici? Vous êtes belge. En quoi pouvez-vous avoir besoin des services de la police d'un pays si lointain du vôtre?
Trompel lui parla alors de l'enquête qui lui avait été confiée par le père du disparu et de ce qu'il avait appris à Bruxelles, à Santiago et, maintenant, à La Paz. Et aussi du conseil de Figueroa de ne pas s'adresser à la police bolivienne sinon au travers de Cardoso.
- Figueroa a pleinement raison. Nos hommes de service dans les rues ne sont pas très confiables, mais ils se limitent normalement à de petits pourboires. Avec les inspecteurs et détectives, la chose est plus complexe. Plusieurs sont impliqués dans le trafic de drogue et mon travail ici est justement de les découvrir. Mais il y a plus grave, ces jours-çi. Vous aurez su que la guérilla du Sentier du Soleil a occupé le village de El Alto. C'est un mouvement indigéniste qui cherche le rétablissement du Tiwantinsuyo, l'ancien empire inca, qui devrait passer aux moins des indiens quechuas. La prise de El Alto n'aurait pas été possible sans l'appui d'une majorité des policiers de cette localité, ce qui est très compliqué pour nous. Nous ne savons pas combien de nos hommes, ici à La Paz et dans le reste du pays, sympatisent our sont même membres du Sentier du Soleil. Si celui qui réclame la rançon pour l'abbé Lefranc signe Tupac Inti, il est clair qu'il est ou a été prisonnier du Sentier.
- A été? Il pourrait ne plus être en leur pouvoir malgré que la rançon n'a pas encore été payée?
- Malheureusement, c'est possible. Il y a eu plus d'un séquestre ou, malgré le paiement, la victime est apparue morte ou n'est jamais reparue. Je m'imagine que vous désirez savoir si je peux vous aider?
- En effet, c'est bien le but de ma visite.
- Vous ne m'avez pas donné beaucoup de pistes, mais tout fait penser que cette personne a été poursuivie par des narcotrafiquants. Le lien avec la guérilla n'a rien de surprenant. Le Sentier se finance avec la vente des feuilles de coca, qui est une culture traditionnelle des quechuas. Je pourrais vous mettre en contact avec un détective confiable de la brigade anti-narcotiques. Mais ils sont surchargés de travail. Avant, cependant, il convient de faire autre chose: nous assurer de ce qu'on ne l'a pas encore retrouvé. Comme je vous l'ai dit, les criminels n'attendent pas toujours que la rançon soit payée. Et si elle doit venir de l'étranger, ils attendent encore moins qu'on vienne enquêter ici. Je vais donc envoyer un ordre aux morgues des différentes provinces pour qu'ils nous avertissent s'ils ont quelqu'un qui répond à sa description. Vous avez peut-être une photo et ses empreintes digitales?
- je peux vous donner sa photo: j'en ai reçu plusieurs dans ce but. Mais le Registre Civil belge ne prend pas les empreintes et on ne les mets pas sur les documents d'identité, ce qui fait qu'il m'est impossible de vous les donner.
- Espérons donc que la photo soit suffisante. Y que nous ne trouvions personne, bien entendu!
- Quand aurez-vous des nouvelles?
- Je demanderai l'urgence maximale. Ainsi, je pourrais vous donner une réponse demain dans la journnée. Pour ne pas perdre de temps, j'avertirai aussi les collègues confiables de la brigade de narcotiques et ceux qui sont chargés du Sentier. Nous avons là quelques infiltrés qui pourraient nous être utiles. A quel hôtel êtes-vous descendu?
- Au Ballivian.
- Pas très fameux, n'est-ce pas?
- Non, mais à l'Intercontinental, ils ont dit ne rien savoir de ma réservation et il était complet.
- Une chose fréquente ici! Ils voulaient sûrement un pourboire.
- Même cela ne servit à rien.
- Pas de chance, alors. Je le regrette. Restez près de votre hôtel demain. Je vous y téléphonerai lorsque j'aurai les réponses.
- D'accord et grand merci. Réellement, je n'espèrais pas une réponse aussi favorable et rapide.
- Pour que vous voyez que tout ne fonctionne pas mal ici! A demain!
Le jour suivant, Trompel se sentit obligé de rester à l'hôtel et il se mit à lire, en attendant l'appel téléphonique de Cardoso. La Paz n'était pas un ville où l'on pouvait sortir se promener avec facilité, et il ne lui convenait pas de s'éloigner s'il voulait re´ponde au plus tôt au policier. Dans le lobby, il acheta deux journaux: un bolivien -pour connaître les nouvelles locales- et le New York Times, qui arrivait avec deux jours de retard, pour avoir plus de nouvelles de l'extérieur que le peu de choses que disait la télévision locales dans ses informatifs.
Le journal local lui apprit que, au cours de l'année, il y avait eu une vingtaine d'assassinats dans la capitale et ses environs, tous liés au trafic de drogue selon la police. Un journalistes dénonçait que l'Etat lui-même était infiltré, du fait même que l'exploitation et la vente de la plante de coca est légale, bien que la production de cocaïne ne l'est pas. Mais il n'existait qu'un scanner pour contrôler les charges importées et exportées, et les précurseurs de la drogue s'importaient depuis le Chili de façon habituelle. Les frontières, avec de multiples cols non contrôlés dans la cordillère des Andes, étaient extrêmement perméables, et la drogue les traversait avec facilité. Et elle était une importante source de financement pour la guérilla du Sentier du Soleil, comme elle l'avait été au Pérou et en Colombie.
Mais Trompel ne trouva aucune information su sujet de séquestres. Celui de Lefranc avait été un fait extraordinaire? Dans le revue achetée à Santiago, on parlait cependant de deux colombiens et rois argentins séquestrés en Bolivie. Mais le journal local ne parlait pas d'eux.
Peu après midi, le téléphone sonna. C'était Cardoso.
- Mon ami, j'ai de très mauvaises nouvelles pour vous. A la morgue de Desagüadero, le port sur le lac Titicaca d'où l'on traverse vers le Pérou, il y a un inconnu qui correspond à la photo que vous m'avez donnée. Selon le rapport qu'ils m'ont envoyé, il avait été trouvé par des touristes près des ruines de Tiahuanaco. Il tenait dans la main un poignard avec lequel il se serait suicidé. Il n'avait aucun document d'identité y, s'il n'y avait ma demande, il aurait été crémé dans quelques jours. Dans la situation actuelle, on ne garde pas les cadavres non-réclamés plus d'une semaine. Je dois vous dire que je n'aurais jamais cru la thèse du suicide: personne ne se tue avec sept coups de poignard! Mais les règlements de comptes sont fréquents et on n'enquête peu souvent à fond sur de tels faits. J'ai demandé que le cadavre nous soit envoyé, pour que vous puissiez le rapatrier si vous le désirez. Il devrait m'arriver demain si nous n'avons pas trop de problèmes à El Alto. ¡Cette affaire là est vraiment complexe!
Trompel remercia l'information et dit qu'il la communiquerait au père du défunt pour lui demander ses instructions. Il sortit ensuite pour déjeûner et s'en fut au bureau des Postes et Télégraphes pour téléphoner à Bruxelles. Si c'était possible, il vaudrait beaucoup mieux parler directement avec Antoine Lefranc et prendre ensemble les décisions que de lui envoyer un e-mail d'un cyber-caffé et attendre la réponse, surtout avec une nouvelle aussi grave.
La conversation avec Antoine Lefranc fut très pénible, comme prévu. L'homme s'effondra. Il demanda un peu de temps pour assimiler la nouvelle et ils se mirent d'accord pour se recontacter le jour suivant. Il donnerait alors au détective ses instructions relatives au cadavre.
Le détective insista, demandant si elle n'avait rien observé d'étrange durant le séjour de l'abbé Lefranc. Elle se rappela alors que, un jour que l'abbé était dans ce même local, duex inconnus l'avaient abordés et ils avaient longuement parlé. Ils n'avient pas regardé les produits mais avaient abodré tout de suite le prêtre. Comme elle allait et venait, servant les clients qui entraient et sortaient, elle n'avait pas entendu grand'chose. Mais elle était tout près quend ils entrèrent et avait pensé à les servir. Ils s'étaient alosr adressés à Lefranc et elle avait entendu que l'un deux lui avait dit qu'il était chilien et qu'il l'avait connu à Santiago. Par après, il lui avait semblé qu'il y avait une petite discussion et que l'abbé niait plusieurs fois de la tête. Quand les hommes sortirent, l'un d'eux avait lancé que "Nous nous reverrons bientôt". Elle demand à son compatriote s'il avait des difficultés, mais il répondit que c'étaient des sans-vergogne qui voulaient "l'arranger". C'était tout et cela ne lui avait pas semblé important. Elle pourrait donner une description très aproximative des deux hommes, mais pas assez précise pour un portrait-robot, ne les ayant pas pu bien les examiner du fait qu'elle avait eu d'autres clients.
Trompel retourna lentement, à pied, à son hôtel, pensant à cette rencontre. Lefranc avait donc été abordé par des hommes qui étaient au courant de son voyage et qui avaient pu le trouver. Et ils l'avaient sans aucun doute menacé. Mais il semblerait qu'il n'y avait pas attribué d'importance et il avait, sans doute, été intercepté durant son trajet vers la frontière péruvienne ou durant sa visite à Tiahuanaco. Il serait nécessaire de vérifier s'il était ou non sorti de Bolivie. Le moment était venu de contacter le policier local qui lui avait été recommendé.
A l'hôtel, il s'informa de l'adresse du quartier général de la police puis trouva un taxi qui allait dans cette direction y l'y déposa. Il demanda à parler à l'inspecteur-chef Julio Cardoso, du Cinquième Département, comme le lui avait recommendé à Santiago le comissaire Figueroa. On lui demanda son passeport et on demanda qui l'envoyait. Lorsqu'il eut donné le nom du policier chilien, le réceptionniste téléphona puis lui indiqua de monter au troisième étage, où on l'attendrait. Il n'y avait pas d'ascenseur. Après une montée laborieuse, il arriva en soufflant à l'étage indiqué. Impossible d'oublier l'altitude de La Paz! Il y avait un bureau sur le palier et on lui demanda de nouveau son passeport. Ensuite on lui dit de frapper à la troisième porte à gauche après la division qui coupait le couloir. Il avança lentement, tentant de reprendre haleine. En arrivant à la porte indiquée, celle-çi s'ouvrit et un homme âgé, maigre et sec, se présenta et le fit entrer.
- Je suis l'inspecteur Cardoso. Ainsi que vous êtes envoyé par mon bom ami Figueroa, de Santiago. Comment va l'homme? Toujours dédié à l'art?
- Il va bien et continue à poursuivre el voleurs et falsificateurs.
- Et que puis-je faire pour vous? Pouquoi vous envoie-t'il ici? Vous êtes belge. En quoi pouvez-vous avoir besoin des services de la police d'un pays si lointain du vôtre?
Trompel lui parla alors de l'enquête qui lui avait été confiée par le père du disparu et de ce qu'il avait appris à Bruxelles, à Santiago et, maintenant, à La Paz. Et aussi du conseil de Figueroa de ne pas s'adresser à la police bolivienne sinon au travers de Cardoso.
- Figueroa a pleinement raison. Nos hommes de service dans les rues ne sont pas très confiables, mais ils se limitent normalement à de petits pourboires. Avec les inspecteurs et détectives, la chose est plus complexe. Plusieurs sont impliqués dans le trafic de drogue et mon travail ici est justement de les découvrir. Mais il y a plus grave, ces jours-çi. Vous aurez su que la guérilla du Sentier du Soleil a occupé le village de El Alto. C'est un mouvement indigéniste qui cherche le rétablissement du Tiwantinsuyo, l'ancien empire inca, qui devrait passer aux moins des indiens quechuas. La prise de El Alto n'aurait pas été possible sans l'appui d'une majorité des policiers de cette localité, ce qui est très compliqué pour nous. Nous ne savons pas combien de nos hommes, ici à La Paz et dans le reste du pays, sympatisent our sont même membres du Sentier du Soleil. Si celui qui réclame la rançon pour l'abbé Lefranc signe Tupac Inti, il est clair qu'il est ou a été prisonnier du Sentier.
- A été? Il pourrait ne plus être en leur pouvoir malgré que la rançon n'a pas encore été payée?
- Malheureusement, c'est possible. Il y a eu plus d'un séquestre ou, malgré le paiement, la victime est apparue morte ou n'est jamais reparue. Je m'imagine que vous désirez savoir si je peux vous aider?
- En effet, c'est bien le but de ma visite.
- Vous ne m'avez pas donné beaucoup de pistes, mais tout fait penser que cette personne a été poursuivie par des narcotrafiquants. Le lien avec la guérilla n'a rien de surprenant. Le Sentier se finance avec la vente des feuilles de coca, qui est une culture traditionnelle des quechuas. Je pourrais vous mettre en contact avec un détective confiable de la brigade anti-narcotiques. Mais ils sont surchargés de travail. Avant, cependant, il convient de faire autre chose: nous assurer de ce qu'on ne l'a pas encore retrouvé. Comme je vous l'ai dit, les criminels n'attendent pas toujours que la rançon soit payée. Et si elle doit venir de l'étranger, ils attendent encore moins qu'on vienne enquêter ici. Je vais donc envoyer un ordre aux morgues des différentes provinces pour qu'ils nous avertissent s'ils ont quelqu'un qui répond à sa description. Vous avez peut-être une photo et ses empreintes digitales?
- je peux vous donner sa photo: j'en ai reçu plusieurs dans ce but. Mais le Registre Civil belge ne prend pas les empreintes et on ne les mets pas sur les documents d'identité, ce qui fait qu'il m'est impossible de vous les donner.
- Espérons donc que la photo soit suffisante. Y que nous ne trouvions personne, bien entendu!
- Quand aurez-vous des nouvelles?
- Je demanderai l'urgence maximale. Ainsi, je pourrais vous donner une réponse demain dans la journnée. Pour ne pas perdre de temps, j'avertirai aussi les collègues confiables de la brigade de narcotiques et ceux qui sont chargés du Sentier. Nous avons là quelques infiltrés qui pourraient nous être utiles. A quel hôtel êtes-vous descendu?
- Au Ballivian.
- Pas très fameux, n'est-ce pas?
- Non, mais à l'Intercontinental, ils ont dit ne rien savoir de ma réservation et il était complet.
- Une chose fréquente ici! Ils voulaient sûrement un pourboire.
- Même cela ne servit à rien.
- Pas de chance, alors. Je le regrette. Restez près de votre hôtel demain. Je vous y téléphonerai lorsque j'aurai les réponses.
- D'accord et grand merci. Réellement, je n'espèrais pas une réponse aussi favorable et rapide.
- Pour que vous voyez que tout ne fonctionne pas mal ici! A demain!
Le jour suivant, Trompel se sentit obligé de rester à l'hôtel et il se mit à lire, en attendant l'appel téléphonique de Cardoso. La Paz n'était pas un ville où l'on pouvait sortir se promener avec facilité, et il ne lui convenait pas de s'éloigner s'il voulait re´ponde au plus tôt au policier. Dans le lobby, il acheta deux journaux: un bolivien -pour connaître les nouvelles locales- et le New York Times, qui arrivait avec deux jours de retard, pour avoir plus de nouvelles de l'extérieur que le peu de choses que disait la télévision locales dans ses informatifs.
Le journal local lui apprit que, au cours de l'année, il y avait eu une vingtaine d'assassinats dans la capitale et ses environs, tous liés au trafic de drogue selon la police. Un journalistes dénonçait que l'Etat lui-même était infiltré, du fait même que l'exploitation et la vente de la plante de coca est légale, bien que la production de cocaïne ne l'est pas. Mais il n'existait qu'un scanner pour contrôler les charges importées et exportées, et les précurseurs de la drogue s'importaient depuis le Chili de façon habituelle. Les frontières, avec de multiples cols non contrôlés dans la cordillère des Andes, étaient extrêmement perméables, et la drogue les traversait avec facilité. Et elle était une importante source de financement pour la guérilla du Sentier du Soleil, comme elle l'avait été au Pérou et en Colombie.
Mais Trompel ne trouva aucune information su sujet de séquestres. Celui de Lefranc avait été un fait extraordinaire? Dans le revue achetée à Santiago, on parlait cependant de deux colombiens et rois argentins séquestrés en Bolivie. Mais le journal local ne parlait pas d'eux.
Peu après midi, le téléphone sonna. C'était Cardoso.
- Mon ami, j'ai de très mauvaises nouvelles pour vous. A la morgue de Desagüadero, le port sur le lac Titicaca d'où l'on traverse vers le Pérou, il y a un inconnu qui correspond à la photo que vous m'avez donnée. Selon le rapport qu'ils m'ont envoyé, il avait été trouvé par des touristes près des ruines de Tiahuanaco. Il tenait dans la main un poignard avec lequel il se serait suicidé. Il n'avait aucun document d'identité y, s'il n'y avait ma demande, il aurait été crémé dans quelques jours. Dans la situation actuelle, on ne garde pas les cadavres non-réclamés plus d'une semaine. Je dois vous dire que je n'aurais jamais cru la thèse du suicide: personne ne se tue avec sept coups de poignard! Mais les règlements de comptes sont fréquents et on n'enquête peu souvent à fond sur de tels faits. J'ai demandé que le cadavre nous soit envoyé, pour que vous puissiez le rapatrier si vous le désirez. Il devrait m'arriver demain si nous n'avons pas trop de problèmes à El Alto. ¡Cette affaire là est vraiment complexe!
Trompel remercia l'information et dit qu'il la communiquerait au père du défunt pour lui demander ses instructions. Il sortit ensuite pour déjeûner et s'en fut au bureau des Postes et Télégraphes pour téléphoner à Bruxelles. Si c'était possible, il vaudrait beaucoup mieux parler directement avec Antoine Lefranc et prendre ensemble les décisions que de lui envoyer un e-mail d'un cyber-caffé et attendre la réponse, surtout avec une nouvelle aussi grave.
La conversation avec Antoine Lefranc fut très pénible, comme prévu. L'homme s'effondra. Il demanda un peu de temps pour assimiler la nouvelle et ils se mirent d'accord pour se recontacter le jour suivant. Il donnerait alors au détective ses instructions relatives au cadavre.