Chapitre 6
Pendant qu'il déjeûnaient au palais, Trompel faisait de même à l'auberge. Il allait terminer quand il vit entrer et s'approcher l'élève de Kaminsky dont il avait fait la connaissance le jour précédent.
- Mon oncle, l'aubergiste, par amitié avec le professeur, a insisté pour que je vienne vous servir de guide pour que vous puissiez connaître la ville. J'ai la matinée libre et je peux donc vous la consacrer. Êtes-vous prêt à marcher?
- Bien sûr. Je ne voudrais pas perdre l'occasion de compter sur un guide aussi illustré.
- Allons-y. Habillez-vous bien car il commence à neiger.
Trompel lui demanda alors d'attendre une minute pour aller chercher son chapeau et son imperméable dans sa chambre, puis ils sortirent. Le jeune Zidovske lui passa un petit plan de la ville.
- C'est une photocopie -lui dit-il-, parce qu'on ne les imprime pas. Personne n'en a besoin ici et les touristes sont très rares. Je vous conduirai d'abord à la Grand Place et, de là, à la forteresse. Vous verrez ainsi les bâtiments les plus importants.
Trompel se montra d'accord et dit à l'étudiant que le professeur lui avait déjà raconté brièvement l'histoire de la principauté, ce qui faisait qu'il n'était pas totalement ignorant. Il demanda alors:
- Est-ce vrai que le pays fut fondé par des prêtres égytiens qui fuyaient de la destruction?
- C'est ce qu'on raconte ici, mais cela semble être une légende. Aucun livre d'histoire ne l'accepte. Mais si le professeur vous a dit cela, il a peut-être découvert récemment un document ancien qui le confirme. Bon, y a-t'il quelque chose que vous désirez savoir en particulier? Un peu plus d'histoire?
- Oh, j'ai déjà cherché des notes sur l'histoire de la région sur Internet. Je crois que j'en ai assez. L'origine de la principauté m'intéressait parce que je ne l'avais trouvée nulle part et me semblait un peu fantastique. J'ai aussi vu les photos aériennes qu'a Google Earth, mais je n'ai trouvé aucune photo des édifices: ce sera donc du neuf pour moi. Mais la raison de ma présence est de préparer un reportage sur la façon dont vous célébrez les fêtes de fin d'année. Porquoi ne m'en parlez-vous pas pendant que nous nous promenons, à moins qu'il y ait à comenter l'architecture ou l'histoire de l'une ou l'autre construction?
- D'accord. En réalité la seule différence avec les pays voisins en ce qui concerne nos célébrations est que l'on considère le 21 décembre comme plus important que le 1er janvier. Les ducs nous ont enseigné depuis toujours que l'année astronomique commence avec le solstice d'hiver, le 21. Et que la Noël se réfère aussi au solstice, sacralisé par l'Eglise Catholique lorsqu'elle convertit les barbares. C'est pour cela que demain sera un jour férié et qu'il y aura un feu d'artifice. Et que presque tous ceux qui travaillent pour le duc sont en congé jusqu'au 25. Les maisons s'ornent comme ailleurs, principalement avec le sapin décoré et la crèche ou bien le Père Noël et son traineau, selon les préférences.
Ils étaient arrivés à la Grand Place. Elle rappela à Trompel la Grand Place d'Anvers, avec ses façades médiévales, renaissances et barroques. Zidovske indica l'hôtel de ville, qui était facile à identifier parce que c'était l'édifice le plus grand et le plus décoré. Il explica aussi la fonction des autres bâtiments. Ils ne servaient pas tous à des fonctions publiques: il y avait aussi des bars et d'autres commerces, et des maisons particulières. Ils continuèrent ensuite leur route par une rue plus large qui montait peu à peu.
Après une dizaine de minutes, ils arrivèrent à un terre-plein gazonné qui entourait la forteresse. Elle avait de gros murs de pierres obscures et un style propre du Bas Moyen-Age. Elle semblait rectangulaire avec, aux coins, des tours avec d'étroites ouvertures disposées pour des archers. Au centre, face à la rue principale, il y avait une grande porte de bois renforcée par des nervures de métal. Elle était fermée et on ne voyait aucun garde.
- Il n'y a pas de gardes à l'entrée? -demanda Trompel.- Elle est toujours fermée? Comment s'annoncent les visiteurs?
- La porte est toujours fermée et ne s'ouvre que pour les personnes autorisées. Normalement il y a deux gardes dehors, qui vérifient l'identité des visiteurs et avertissent pour qu'on ouvre de l'intérieur. Mais du 20 au 23 décembre, personne n'est autorisé à entrer et, de ce fait, il n'y a pas de gardes. La plupart des miliciens et des employés sont en congé jusqu'au 25. Il ne reste à l'intérieur qu'un minimum de personnel pour servir le duc et les invités qui viennent pour la fête du 21 et partent généralement avant la Noël.
- Combien y a-t'il de miliciens normalement?
- Cent cinquante, en groupes de quarante qui travaillent huit heures par jour à tour de rôle, les autres ayant leur journée libre.
- Et c'est la seule entrée?
- Oui, il n'y en a pas d'autre. Comme nous sommes sur une petite colline, on peut observer d'ici toute la ville, en faisant le tour de la forteresse. La plus grande partie de la ville s'étend du côté sud, dont nous venons. Du côté opposé, au nord, il y a très peu de population et la plupart sont des ouvriers agricoles. C'est la zone la plus pauvre. Nous pouvons faire le tour: cela ne nous prendra qu'une demi-heure environ. Mais vous ne verrez pas de différences dans les murs.
- D'accord, allons-y. Ainsi je verrai toute la ville. Et on n'orne pas la forteresse pour les fêtes?
- Demain il y aura des drapeaux et oriflammes sur les tours. Vous ne verrez rien d'autre. Et je ne sais pas s'il y a plus de décoration à l'intérieur.
- Et où se font les feux d'artifice?
- Sur les tours.
- Et les artificers n'entrent pas pour cela?
- Des miliciens entraînés en sont chargés. Les fusées sont arrivées il y a quelques jours. Le camion s'est arrêté devant la porte et les gardes l'ont déchargé.
- Il me semble que le duc est un fanatique de sa privacité!
- C'est bien ainsi. Mais nous y sommes habitués. Il y a des siècles que les choses se font ainsi.
Pendant qu'ils contournaient la forteresse et que Trompel observait la ville, il demanda à Zidovske de lui parler des activités culturelles. Il voulait s'approcher de cette façon du thème de l'éducation supérieure et du malaise des étudiants. Le jeune homme lui dit qu'il n'y avait pas beaucoup d'activités. Il y avait un théâtre où jouait une petite compagnie locale et qui recevait parfois une compagnie tchèque. Il y avait aussi un cinéma, où ils pouvaient voir des films tchèques et allemands, et parfois un film traduit d'une autre langue. La plupart des gens avaient la télévision et ils captaient les chaînes tchèques.
- Le principal problème, c'est le manque d'opportunités pour ceux qui suivent des études supérieures -dit Zidovske, abordant le thème attendu comme s'il ne supportait plus de le taire.- D'abord, il nous faut quitter la principauté, ce qui est très coûteux. Ensuite nous devons aussi chercher du travail à l'étranger car, ici, il n'y a ni université, ni centre de recherche, ni grandes industries. Comme j'ai étudié l'histoire, j'ai la possibilité de trouver une place de professeur au lycée local. Tout le monde vit de l'agriculture, de la mine ou du commerce. Mais cela ne nous satisfait plus. Il nous faut un saut en avant! Pourquoi pas une petite université? Elle pourrait attirer des étudiants tchèques ou même d'autres pays si elle offrait un secteur de pointe, comme les nouvelles technologies ou la bioingénierie. J'ai plusieurs compagnons qui ont opté pour elles et les perspectives les enthousiasment vraiment. Nous avons tenté de convaincre le bourgmestre et le Conseil des citoyens, mais la réponse a été négative. Nous ne comprenons pas le duc. Il veut tuer la principauté? Que toute le monde s'en aille?
- Il doit avoir une autre idée en tête. Vous n'avez pas pu parler directement avec lui?
- Il n'a pas voulu nous recevoir. Il fait toujours répondre que l'on fasse des propositions concrètes au Conseil, mais rien ne se passe.
- Mon ami, je vous comprend très bien. Et j'aimerais vous aider. Peut-être pourrais-je le faire au moyen de mon reportage. Je ne m'attendais pas à rencontrer ce genre de problème, mais il doit être assez typique de petits pays comme le vôtre..
- Vous pourriez faire cela? Si nous pouvions intéresser d'autres pays, peut-être obtiendrions nous un peu plus de considération. Je vais vous faire une suggestion: tâchez d'être demain midi à la Grand Place. Vous comprendrez pourquoi. Cela pourrait vous aider pour votre article.
- Vous préparez une surprise?
Mais l'étudiant ne voulut pas en dire plus. Ils avaient fait la plupart du trajet autour de la forteresse. Trompel observa de loin, entre les maisons, une grande extension verte que la neige commençait à couvrir. Trop grande pour n'être qu'un simple parc urbain.
- Cela, c'est un parc? -demanda-t'il.
- Oui, mais il contient aussi un stade et des installations sportives, un jardin botanique et un petit jardin zoologique. Cela s'appelle le "Parc du Futur", bien que nous ne savons pas trop pourquoi. Mais les installations sportives sont la seule chose que le duc a fait pour les jeunes. Au moins, nous avons d'excellents sportifs dans plusieurs disciplines.
Et le jeune homme cita quelques unes des prouesses et des prix obtenus dans des jouxtes internationales. Ils revinrent ainsi à l'entrée de la forteresse et descendirent par la rue principale.
- Monsieur Trompel: vous verrez sur le plan qu'il y a deux autres parcs. Je vous ai aussi marqué où se trouvent les deux églises les plus anciennes. Et la bibliothèque est à la Grand Place. Vous avez maintenant une bonne idée de la grandeur et de la géographie de la ville. Je crois que j'ai rempli la mission qu'on m'avait donnée et vous pouvez continuer à vous promener pour votre compte. Il n'y a pas de risque de ce que vous vous perdiez. Permettez-moi donc de vous laisser. Nous nous reverrons peut-être.
- Je te suis très reconnaissant. Tu as été très aimable. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider, toi et tes compagnons. Bonne chance!
Et le jeune homme s'éloigna. Le détective était désespéré. Il n'avait trouvé aucun moyen d'entrer dans la forteresse et il ne semblait pas pouvoir compter sur le mouvement étudiantin pour progresser dans ce sens. Il continua son chemin vers l'auberge. L'heure du déjeuner était proche. Après, il tenterait encore de trouver une solution et ferait un autre tour dans la ville. Que pensaient faire les étudiants le jour suivant? Sans doute un genre de manifestation. Mais ce n'était pas la meilleure date pour tenter d'atteindre le duc: le jour de la fête du solstice! Et qu'est-ce qui arriverait à Kaminsky?
- Mon oncle, l'aubergiste, par amitié avec le professeur, a insisté pour que je vienne vous servir de guide pour que vous puissiez connaître la ville. J'ai la matinée libre et je peux donc vous la consacrer. Êtes-vous prêt à marcher?
- Bien sûr. Je ne voudrais pas perdre l'occasion de compter sur un guide aussi illustré.
- Allons-y. Habillez-vous bien car il commence à neiger.
Trompel lui demanda alors d'attendre une minute pour aller chercher son chapeau et son imperméable dans sa chambre, puis ils sortirent. Le jeune Zidovske lui passa un petit plan de la ville.
- C'est une photocopie -lui dit-il-, parce qu'on ne les imprime pas. Personne n'en a besoin ici et les touristes sont très rares. Je vous conduirai d'abord à la Grand Place et, de là, à la forteresse. Vous verrez ainsi les bâtiments les plus importants.
Trompel se montra d'accord et dit à l'étudiant que le professeur lui avait déjà raconté brièvement l'histoire de la principauté, ce qui faisait qu'il n'était pas totalement ignorant. Il demanda alors:
- Est-ce vrai que le pays fut fondé par des prêtres égytiens qui fuyaient de la destruction?
- C'est ce qu'on raconte ici, mais cela semble être une légende. Aucun livre d'histoire ne l'accepte. Mais si le professeur vous a dit cela, il a peut-être découvert récemment un document ancien qui le confirme. Bon, y a-t'il quelque chose que vous désirez savoir en particulier? Un peu plus d'histoire?
- Oh, j'ai déjà cherché des notes sur l'histoire de la région sur Internet. Je crois que j'en ai assez. L'origine de la principauté m'intéressait parce que je ne l'avais trouvée nulle part et me semblait un peu fantastique. J'ai aussi vu les photos aériennes qu'a Google Earth, mais je n'ai trouvé aucune photo des édifices: ce sera donc du neuf pour moi. Mais la raison de ma présence est de préparer un reportage sur la façon dont vous célébrez les fêtes de fin d'année. Porquoi ne m'en parlez-vous pas pendant que nous nous promenons, à moins qu'il y ait à comenter l'architecture ou l'histoire de l'une ou l'autre construction?
- D'accord. En réalité la seule différence avec les pays voisins en ce qui concerne nos célébrations est que l'on considère le 21 décembre comme plus important que le 1er janvier. Les ducs nous ont enseigné depuis toujours que l'année astronomique commence avec le solstice d'hiver, le 21. Et que la Noël se réfère aussi au solstice, sacralisé par l'Eglise Catholique lorsqu'elle convertit les barbares. C'est pour cela que demain sera un jour férié et qu'il y aura un feu d'artifice. Et que presque tous ceux qui travaillent pour le duc sont en congé jusqu'au 25. Les maisons s'ornent comme ailleurs, principalement avec le sapin décoré et la crèche ou bien le Père Noël et son traineau, selon les préférences.
Ils étaient arrivés à la Grand Place. Elle rappela à Trompel la Grand Place d'Anvers, avec ses façades médiévales, renaissances et barroques. Zidovske indica l'hôtel de ville, qui était facile à identifier parce que c'était l'édifice le plus grand et le plus décoré. Il explica aussi la fonction des autres bâtiments. Ils ne servaient pas tous à des fonctions publiques: il y avait aussi des bars et d'autres commerces, et des maisons particulières. Ils continuèrent ensuite leur route par une rue plus large qui montait peu à peu.
Après une dizaine de minutes, ils arrivèrent à un terre-plein gazonné qui entourait la forteresse. Elle avait de gros murs de pierres obscures et un style propre du Bas Moyen-Age. Elle semblait rectangulaire avec, aux coins, des tours avec d'étroites ouvertures disposées pour des archers. Au centre, face à la rue principale, il y avait une grande porte de bois renforcée par des nervures de métal. Elle était fermée et on ne voyait aucun garde.
- Il n'y a pas de gardes à l'entrée? -demanda Trompel.- Elle est toujours fermée? Comment s'annoncent les visiteurs?
- La porte est toujours fermée et ne s'ouvre que pour les personnes autorisées. Normalement il y a deux gardes dehors, qui vérifient l'identité des visiteurs et avertissent pour qu'on ouvre de l'intérieur. Mais du 20 au 23 décembre, personne n'est autorisé à entrer et, de ce fait, il n'y a pas de gardes. La plupart des miliciens et des employés sont en congé jusqu'au 25. Il ne reste à l'intérieur qu'un minimum de personnel pour servir le duc et les invités qui viennent pour la fête du 21 et partent généralement avant la Noël.
- Combien y a-t'il de miliciens normalement?
- Cent cinquante, en groupes de quarante qui travaillent huit heures par jour à tour de rôle, les autres ayant leur journée libre.
- Et c'est la seule entrée?
- Oui, il n'y en a pas d'autre. Comme nous sommes sur une petite colline, on peut observer d'ici toute la ville, en faisant le tour de la forteresse. La plus grande partie de la ville s'étend du côté sud, dont nous venons. Du côté opposé, au nord, il y a très peu de population et la plupart sont des ouvriers agricoles. C'est la zone la plus pauvre. Nous pouvons faire le tour: cela ne nous prendra qu'une demi-heure environ. Mais vous ne verrez pas de différences dans les murs.
- D'accord, allons-y. Ainsi je verrai toute la ville. Et on n'orne pas la forteresse pour les fêtes?
- Demain il y aura des drapeaux et oriflammes sur les tours. Vous ne verrez rien d'autre. Et je ne sais pas s'il y a plus de décoration à l'intérieur.
- Et où se font les feux d'artifice?
- Sur les tours.
- Et les artificers n'entrent pas pour cela?
- Des miliciens entraînés en sont chargés. Les fusées sont arrivées il y a quelques jours. Le camion s'est arrêté devant la porte et les gardes l'ont déchargé.
- Il me semble que le duc est un fanatique de sa privacité!
- C'est bien ainsi. Mais nous y sommes habitués. Il y a des siècles que les choses se font ainsi.
Pendant qu'ils contournaient la forteresse et que Trompel observait la ville, il demanda à Zidovske de lui parler des activités culturelles. Il voulait s'approcher de cette façon du thème de l'éducation supérieure et du malaise des étudiants. Le jeune homme lui dit qu'il n'y avait pas beaucoup d'activités. Il y avait un théâtre où jouait une petite compagnie locale et qui recevait parfois une compagnie tchèque. Il y avait aussi un cinéma, où ils pouvaient voir des films tchèques et allemands, et parfois un film traduit d'une autre langue. La plupart des gens avaient la télévision et ils captaient les chaînes tchèques.
- Le principal problème, c'est le manque d'opportunités pour ceux qui suivent des études supérieures -dit Zidovske, abordant le thème attendu comme s'il ne supportait plus de le taire.- D'abord, il nous faut quitter la principauté, ce qui est très coûteux. Ensuite nous devons aussi chercher du travail à l'étranger car, ici, il n'y a ni université, ni centre de recherche, ni grandes industries. Comme j'ai étudié l'histoire, j'ai la possibilité de trouver une place de professeur au lycée local. Tout le monde vit de l'agriculture, de la mine ou du commerce. Mais cela ne nous satisfait plus. Il nous faut un saut en avant! Pourquoi pas une petite université? Elle pourrait attirer des étudiants tchèques ou même d'autres pays si elle offrait un secteur de pointe, comme les nouvelles technologies ou la bioingénierie. J'ai plusieurs compagnons qui ont opté pour elles et les perspectives les enthousiasment vraiment. Nous avons tenté de convaincre le bourgmestre et le Conseil des citoyens, mais la réponse a été négative. Nous ne comprenons pas le duc. Il veut tuer la principauté? Que toute le monde s'en aille?
- Il doit avoir une autre idée en tête. Vous n'avez pas pu parler directement avec lui?
- Il n'a pas voulu nous recevoir. Il fait toujours répondre que l'on fasse des propositions concrètes au Conseil, mais rien ne se passe.
- Mon ami, je vous comprend très bien. Et j'aimerais vous aider. Peut-être pourrais-je le faire au moyen de mon reportage. Je ne m'attendais pas à rencontrer ce genre de problème, mais il doit être assez typique de petits pays comme le vôtre..
- Vous pourriez faire cela? Si nous pouvions intéresser d'autres pays, peut-être obtiendrions nous un peu plus de considération. Je vais vous faire une suggestion: tâchez d'être demain midi à la Grand Place. Vous comprendrez pourquoi. Cela pourrait vous aider pour votre article.
- Vous préparez une surprise?
Mais l'étudiant ne voulut pas en dire plus. Ils avaient fait la plupart du trajet autour de la forteresse. Trompel observa de loin, entre les maisons, une grande extension verte que la neige commençait à couvrir. Trop grande pour n'être qu'un simple parc urbain.
- Cela, c'est un parc? -demanda-t'il.
- Oui, mais il contient aussi un stade et des installations sportives, un jardin botanique et un petit jardin zoologique. Cela s'appelle le "Parc du Futur", bien que nous ne savons pas trop pourquoi. Mais les installations sportives sont la seule chose que le duc a fait pour les jeunes. Au moins, nous avons d'excellents sportifs dans plusieurs disciplines.
Et le jeune homme cita quelques unes des prouesses et des prix obtenus dans des jouxtes internationales. Ils revinrent ainsi à l'entrée de la forteresse et descendirent par la rue principale.
- Monsieur Trompel: vous verrez sur le plan qu'il y a deux autres parcs. Je vous ai aussi marqué où se trouvent les deux églises les plus anciennes. Et la bibliothèque est à la Grand Place. Vous avez maintenant une bonne idée de la grandeur et de la géographie de la ville. Je crois que j'ai rempli la mission qu'on m'avait donnée et vous pouvez continuer à vous promener pour votre compte. Il n'y a pas de risque de ce que vous vous perdiez. Permettez-moi donc de vous laisser. Nous nous reverrons peut-être.
- Je te suis très reconnaissant. Tu as été très aimable. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider, toi et tes compagnons. Bonne chance!
Et le jeune homme s'éloigna. Le détective était désespéré. Il n'avait trouvé aucun moyen d'entrer dans la forteresse et il ne semblait pas pouvoir compter sur le mouvement étudiantin pour progresser dans ce sens. Il continua son chemin vers l'auberge. L'heure du déjeuner était proche. Après, il tenterait encore de trouver une solution et ferait un autre tour dans la ville. Que pensaient faire les étudiants le jour suivant? Sans doute un genre de manifestation. Mais ce n'était pas la meilleure date pour tenter d'atteindre le duc: le jour de la fête du solstice! Et qu'est-ce qui arriverait à Kaminsky?