04/08/2009

Les yeux d'Horus 8.1.

Chapitre 8

Quand les quatre membres de la Société de l'Oeil d'Horus gravissaient la côte qui conduisait à la forteresse, pour ne pas être écrasés ils durent rapidement esquiver une jeep qui descendait la route à toute allure. 
- Il s'est passé quelque chose au palais -dit le duc-. Ce véhicule n'est pas d'ici. Allons vite!

Et il se mit à courrir, suivi par les autres. Arrivés aux murs, ils virent que la porte avait été détruite. Et, en entrant, il virent que la caserne était incendiée et la porte du palais aussi forcée. Quatre gardes étaient étendus inertes à terre, deux près des murs et deux à l'entrée du palais. Les amis entrèrent en courrant dans le grand vestibule. Sur l'escalier monumental, il y avait un autre corps.

- C'est Jouanne! -dit Doorman, qui courrut le voir.

Le duc continua vers la bibliothèque, suivi par Al Kabir et Kaminsky. En entrant, ils virent deux corps couchés sur le sol. C'étaient Kurt Kaufman, l'homme d'affaires allemand, et Oscar Véliz, le millionaire mexicain. Le duc alla directement à la tête de la grande table et toucha un bouton caché en-dessous. Un clavier virtuel lumineux, comme d'ordinateur, apparut tout de suite sur la table et s'ouvrit un boîtier où il y avait un téléphone. Il marqua un code sur le clavier. Immédiatement, à la maison de tous les miliciens qui étaient en congé retentit une alarme, de même qu'au poste des pompiers et à l'hôpital. Ainsi, tous les services d'urgence étaient alertés et se mettaient en route vers la forteresse.

Le duc prit alors le téléphone et marca un numéro. Il parla avec le propriétaire du journal local, lui disant que le palais avait été attaqué pendant qu'il était au Conseil et lui demandant d'envoyer un journaliste et un photographe, car l'équipement de la garde avait été détruit. Il marqua ensuite un autre numéro et se mit à parler longuement en tchèque.

- Je viens de parler avec le premier ministre tchèque -dit-il à Al Kabir et Kaminsky, après avoir coupé-. Dans quelques minutes, toutes le routes des environs seront fermées. Les assassins ne pourront pas échapper.
- Ils ont volé une série de rouleaux et de manuscrits -dit Al Kabir, montrant des vides dans les étagères. 
- Je l'ai déjà vu -dit le duc.
- Jouanne est mort -dit Doorman, en entrant à son tour-. Je n'ai pas vu les autres.. 
- Tout comme Kaufman et Véliz, à coup de balles -dit Kaminsky, qui leur avait pris le poul-. Où seront donc les autres?
- Nous allons voir -dit le duc, qui pianota un autre code sur le clavier.

Un autre panneau glissa de l'étagère et apparut un petit écran de vidéo. Il s'alluma et ils purent voir une pièce où étaient les autres membres de la société.
- Ils ont eu le temps de descendre au souterrain et à la chambre sûre -dit le duc et, poussant un bouton, exclama:- Vous pouvez sortir de là, mes amis. Le danger est passé!
- Ils sont entrés dans le temple? -demanda Kaminsky.
- ¡Impossible! -dit le duc, et il marqua un autre code-. S'ils sont allés là, ils auront eu un jolie surprise.

L'écran montra l'entrée du temple. Sur le pas du vestibule, deux hommes étaient tombés.
- Deux des assaillants. Fulminés. -dit le duc-. Le temple a son propre système de défense. Personne ne peut entrer sans être syntonisé.
- Mais à moi, rien ne m'est arrivé -dit Kaminsky, surpris.
- Tu as été syntonisé au moment de ton initiation. Tu n'as rien à craindre -lui répondit le duc.
- Et le personnel? -demanda Al Kabir.
- Allons voir -dit le duc, et ils se dirigèrent vers la cuisine.

Mais d'elle sortait déjà le majordome.
- Il ne vous est rien arrivé? -demanda le duc-. Et Helga, Karol et Letna?
- Nous allons tous bien. J'étais dehors; j'ai entendu les explosions et j'ai pu me cacher. Les femmes les entendirent aussi et se cachèrent dans l'arrière-cuisine. Ils ne vinrent pas ici.

Ensuite arrivèrent les autres invités, qui s'étaient réfugiés au souterrain.
- Nous étions en-haut. Lorsque nous avons entendu le début de l'attaque, nous sommes descendus par l'escalier de secours jusqu'à la chambre forte du sous-sol -expliqua John Connor-. Mais au lieu de nous suivre, Jouanne est allé vers l'escalier principal. Nous venons de voir son corps. Il est mort?
- Malheureusement oui. Tout comme Kaufman et Véliz, dans la bibliothèque -répondit le duc-. Mais Yerkov était avec vous ?
- Non. Où pourrait-il être?
- Peut-être le saurons-nous grâce aux vidéos de sécurité. Voyons donc tout ce qui s'est passé. D'abord l'entrée.

Ils étaient arrivés à la bibliothèque et le duc tapa un autre code. L'écran montra alors, de l'intérieur, comment la poterne volait en morceaux sous l'effet d'une explosion, pour laisser le passage à la jeep qu'ils avaient vue échapper. D'elle descendirent quatre hommes vêtus de noir et l'un d'eux lança un missile loew vers la caserne puis un autre vers la porte du palais. Armés de mitraillettes et avec la face cachée par des bas nylons, ils courrirent alors vers le vestibule, cependant que la jeep continuait vers le temple, contournant le château. Le duc fit un autre mouvement, changeant de caméra, et l'on vit comment les hommes entraient dans le palais. Deux d'entr'eux allèrent vers la bibliothèque et un autre vers l'escalier, où Jouanne descendait. L'homme l'abattit et monta l'escalier.

Le duc changea de nouveau de caméra et ils virent l'attaque dans la bibliothèque. Les assaillants tirèrent en entrant et se mirent à consulter les rayons, tentant de les bouger (ils cherchaient sans doute un passage secret) et lisant les dos des livres. L'un d'eux retira des rouleaux et des manuscrits, qu'il mit dans un grand sac de toile qu'il portait en bandoulière, pendant qu'un autre examinait la table, cherchant le bouton caché. Mais il ne le trouva pas. Le système était imperceptible et ne fonctionnait qu'avec un empreinte digitale préenregistrée. Ils sortirent ensuite, se réunirent avec celui qui descendait de l'étage et parlèrent brièvement avec lui.

- Que dirent-ils? -demanda le duc-. Quelqu'un les a compris?
- C'est un dialecte napolitain -dit Confalonieri-. L'un d'eux demanda s'ils avaient trouvé d'autres personnes et il répondit que personne. S'ils parlaient cette langue, c'est qu'ils doivent appartenir à la maffia napolitaine. "Il Secolo Nosso", sans doute.
- Ils ont tenté quelques chose le 21, et cela n'a pas marché -dit Al Zahari-. Et alors, ils sont venus ici. Mais comment ont-ils pu savoir de nous?
- HIls ont des yeux et des oreilles partout. Ils peuvent vous avoir suivis depuis le congrès de Bruxelles -répondit Confalonieri. 
- Celui qui est descendu porte quelque chose -dit Wilson, montrant l'écran.
- Le livre de l'Oeil d'Horus de ma chambre -dit Kaminsky.

Le système de vidéo leur montra comment un homme parcourait les couloirs supérieurs et regardait dans chaque chambre. Il sortit de celle de Kaminsky avec le livre.
- Voyons maintenant ce qui c'est passé derrière -dit le duc, pianotant de nouveau.

L'écran montra comment les deux derniers assaillants arrivaient en courant ver l'entrée du temple et comment, alors qu'ils tentaient d'entrer, ils lâchaient leurs armes, portaient les mains à leur tête et tombaient foudroyés. Le duc remit l'enregistrement de ce qui s'était passé dans la cour d'entrée. Ils virent alors comment les quatre assassins sortaient et se dirigeaient vers le coin du palais, cherchant la jeep. Quelques minutes après, le véhicule apparaissait et sortait à vive allure vers la rue qui traversait la ville. Ainss, toute l'attaque avait été enregistrée par le système de sécurité dont Kaminsky ne soupçonnait même pas l'existence. Et il semblait que les attaquants n'avaient pas obtenu grand chose.

- Bien de vies perdues pour rien! -dit le duc-. Ce qu'ils ont emporté ne leur servira à rien. Cela n'a aucune valeur, car il s'agit de copies et, sans clef d'interprétation, on ne peut pas comprendre grand chose, même si l'on sait lire les hiéroglyphes o l'écriture hiératique. Et je doute qu'ils aillent fort loin: la police thèque les attrapera. Mais nous n'avons vu Yerkov nulle part. Où se sera-t'il caché?

Le téléphone sonna alors et le duc décrocha. Il y eu un dialogue en tchèque.
- C'était le premier ministre tchèque -dit le duc-. Les routes sont coupée et un hélicoptère avec le chef de la police et une équipe technique est en route. Ils seront ici dans une heure.
Sonó entonces el teléfono y lo tomó el duque. Hubo un intercambio en checo.
- Il y a un journaliste belge à l'auberge -dit Kaminsky-. Je l'ai rencontré dans l'autocar en venant ici de Prague. Quand je lui ai dit que j'étais égyptologue et que je venais d'assister au congrès de Bruxelles, il m'a parlé de la mort de Robertson et il connaissait aussi l'assassinat du conservateur du musée de Turin. Je crois qu'il a des contacts avec la police belge et je pourrais lui parler de la piste de maffia. Je pourrais peut-être lui raconter ce qui s'est passé ici pour qu'il le fasse connaître?
- Je ne crois pas que notre cas intéresse beaucoup la presse internationale de ces jours-çi. Ils ont bien plus à faire avec les séismes et les éruptions -dit Wilson.
- Mais s'il a des contacts avec la police, il pourrait être utile qu'il la mette au courant -dit le duc-. Tout ce qui peut aider à résoudre l'assassinat de Robertson doit être utilisé. De toutes façons je m'occuperai de ce qu'Interpol soit alertée par la police tchèque. D'accord, Kaminsky, mets le au courant pour qu'il informe ses amis de la police. Et qu'il essaye de savoir s'il y a du neuf sur Robertson.

Pendant qu'ils parlaient, le personnel médical était arrivé et examinait les cadavres, ce qui était évidemment inutile. Le capitaine de la garde demanda autorisation pour entrer dans la bibliothèque et le duc lui donna quelques instructions. Personne ne toucherait à rien tant que les photographes locaux n'auraient pas tout enregistré.