Trompel venait de mettre fin à sa conversation avec Servais quand sonna l'alarme de son Messenger. C'était Kaminsky qui tentait de le contacter.
- Vous n'allez pas le croire! Je viens de recevoir un luxueuse carte d'invitation envoyée par le duc d'Osernj. Il me dit que, connaissant mes recherches et publications relatives à l'ancienne religion égyptienne, il serait très heureux si je pouvais me rendre à Krönstedt pour célébrer avec lui les prochaines festivités de la renaissance d'Osiris. Il attendra mon arrivée le 19, pour pouvoir consacrer toute la journée du 20 à la préparation de la cérémonie qui aura lieu durant la nuit, afin de célébrer l'aube de la nouvelle année égyptienne.
Cela a une double implication. Cela confirme d'abord mes hypothèses au sujet de l'existence et de la fonction du temple qui jouxte le palais du duc. Et cela devrait me permettre de percer ses secrets. Cela me rapprochera sans aucun doute de la Société de l'Oeil d'Horus. Si ses objectifs sont innocents, je pourrai peut-être arriver à en faire partie. Mais, au vu des meurtres de Robertson et Armentini, cela pourrait aussi être un terrible piège. Si le festival va être sanglant, il leur faut une victime. Quoi de mieux que d'inviter un innocent, connaisseur des rites classiques et étranger à la Société? Malgré tout, refuser ne me semble pas plus sûr. Les collègues qui appartiennent à la Société n'hésiteraient pas à me dénigrer auprès des autres confrères et, à la longue, je pourrais perdre ma chaire à l'université. Mais s'ils me suspectent d'avoir découvert quelque chose, ils pourraient encore trouver le moyen de me quitter la vie. Je n'ai donc pas le choix: je dois y aller.
- C'est réellemet risqué! -répondit Trompel-. A votre place, je l'éviterais. Votre vie est plus importante.
- Le savoir est plus important, monsieur Trompel, surtout si nous pouvons dénoncer des assassins qui trahissent le sens profond de la religion égyptienne. Ils transgressent la loi de Maât, la déesse de la vérité et de la justice, qui pèse dans sa balance l'âme des défunts et qui régissait la vie des pharaons, des juges et des prêtres. S'ils ont tué, ils ont trahi Maât et seront dévorés par Seth au lieu de ressusciter avec Osiris. Mais vous avez raison sur une chose: c'est risqué. Et pour cela, j'ai encore besoin de votre aide. J'espère que vous pouvez venir et que nous pourrons nous rencontrer à Krönfeldt avant de me jetter dans le gueule du loup qui m'attend peut-être.
- D'accord. Je ne peux contredire votre désir de justice. Comment puis-je arriver à Osernj?
- Venez à Prague et, à l'aéroport, prenez un taxi et faites vous conduire à l'hôtel Evropa, dans la rue Vaclavske namesti. Il y a toujours là quelqu'un qui parle français. Demandez-y un taxi pour 7h30 le 19 et faites-vous alors conduire au terminus des bus internationaux. Chaque matin à huit heures il y a un bus pour Osernj. Il ne faut pas réserver: il n'est jamais rempli. Je prendrai le même bus mais, au cas où l'on nous observerait, faisons comme si nous ne nous connaissions pas et lions conversation à bord comme deux inconnus qui vont au même endroit. Nous arriverons à Krönstedt pour déjeuner. Il semblera naturel que nous allions ensemble à l'hostal Skorpka, vous pour y loger -il n'y a pas beaucoup de choix- et moi pour déjeuner avant d'aller au palais. Ainsi nous pourrons manger ensemble sans lever de soupçons et faire des plans sans qu'on nous écoute. De plus une de mes cousines y travaille comme cuisinière et, en cas de besoin, pourra nous être utile pour échanger des messages: votre laptop et votre mobile y seront totalement inutiles car il n'y a pas de connection.
- D'accord. Nous nous verrons au départ de Prague.
Tous deux se déconnectèrent alors. Trompel était très préoccupé. Une fois que Kaminsky entrera au palais, comment pourront-ils se communiquer? Plus encore: comment pourrat-il le protéger?
- Vous n'allez pas le croire! Je viens de recevoir un luxueuse carte d'invitation envoyée par le duc d'Osernj. Il me dit que, connaissant mes recherches et publications relatives à l'ancienne religion égyptienne, il serait très heureux si je pouvais me rendre à Krönstedt pour célébrer avec lui les prochaines festivités de la renaissance d'Osiris. Il attendra mon arrivée le 19, pour pouvoir consacrer toute la journée du 20 à la préparation de la cérémonie qui aura lieu durant la nuit, afin de célébrer l'aube de la nouvelle année égyptienne.
Cela a une double implication. Cela confirme d'abord mes hypothèses au sujet de l'existence et de la fonction du temple qui jouxte le palais du duc. Et cela devrait me permettre de percer ses secrets. Cela me rapprochera sans aucun doute de la Société de l'Oeil d'Horus. Si ses objectifs sont innocents, je pourrai peut-être arriver à en faire partie. Mais, au vu des meurtres de Robertson et Armentini, cela pourrait aussi être un terrible piège. Si le festival va être sanglant, il leur faut une victime. Quoi de mieux que d'inviter un innocent, connaisseur des rites classiques et étranger à la Société? Malgré tout, refuser ne me semble pas plus sûr. Les collègues qui appartiennent à la Société n'hésiteraient pas à me dénigrer auprès des autres confrères et, à la longue, je pourrais perdre ma chaire à l'université. Mais s'ils me suspectent d'avoir découvert quelque chose, ils pourraient encore trouver le moyen de me quitter la vie. Je n'ai donc pas le choix: je dois y aller.
- C'est réellemet risqué! -répondit Trompel-. A votre place, je l'éviterais. Votre vie est plus importante.
- Le savoir est plus important, monsieur Trompel, surtout si nous pouvons dénoncer des assassins qui trahissent le sens profond de la religion égyptienne. Ils transgressent la loi de Maât, la déesse de la vérité et de la justice, qui pèse dans sa balance l'âme des défunts et qui régissait la vie des pharaons, des juges et des prêtres. S'ils ont tué, ils ont trahi Maât et seront dévorés par Seth au lieu de ressusciter avec Osiris. Mais vous avez raison sur une chose: c'est risqué. Et pour cela, j'ai encore besoin de votre aide. J'espère que vous pouvez venir et que nous pourrons nous rencontrer à Krönfeldt avant de me jetter dans le gueule du loup qui m'attend peut-être.
- D'accord. Je ne peux contredire votre désir de justice. Comment puis-je arriver à Osernj?
- Venez à Prague et, à l'aéroport, prenez un taxi et faites vous conduire à l'hôtel Evropa, dans la rue Vaclavske namesti. Il y a toujours là quelqu'un qui parle français. Demandez-y un taxi pour 7h30 le 19 et faites-vous alors conduire au terminus des bus internationaux. Chaque matin à huit heures il y a un bus pour Osernj. Il ne faut pas réserver: il n'est jamais rempli. Je prendrai le même bus mais, au cas où l'on nous observerait, faisons comme si nous ne nous connaissions pas et lions conversation à bord comme deux inconnus qui vont au même endroit. Nous arriverons à Krönstedt pour déjeuner. Il semblera naturel que nous allions ensemble à l'hostal Skorpka, vous pour y loger -il n'y a pas beaucoup de choix- et moi pour déjeuner avant d'aller au palais. Ainsi nous pourrons manger ensemble sans lever de soupçons et faire des plans sans qu'on nous écoute. De plus une de mes cousines y travaille comme cuisinière et, en cas de besoin, pourra nous être utile pour échanger des messages: votre laptop et votre mobile y seront totalement inutiles car il n'y a pas de connection.
- D'accord. Nous nous verrons au départ de Prague.
Tous deux se déconnectèrent alors. Trompel était très préoccupé. Une fois que Kaminsky entrera au palais, comment pourront-ils se communiquer? Plus encore: comment pourrat-il le protéger?
Comme il put vérifier sur Internet, il était impossible de voyager de Turin directement à Prague de façon rapide. Il fallait prendre l'avion à Rome et y changer pour prendre un autre à Prague. Ou bien il fallait prendre le train et traverser le nord de l'Italie, la Suisse et l'Allemagne, avec seulement quelques fragments du trajet en TGV, ce qui prendrait plus d'une journée et serait épuisant. Il chercha alors les sorties aériennes de Milan et découvrit que, certains jours, il y avait un vol direct de Milan à Prague. Il y en avait un le surlendemain dans l'après-midi. Il préférait passer un jour à Milan que passer un jour et une nuit en train. Aller à Milan serait plus commode et, de plus -malgré que cela n'était plus indispensable- il pourrait jeter un coup d'oeil au musée égyptien. En partant tôt de Turin le lendemain matin, il aurait même le temps de visiter le musée le même jour. Il réserva donc une place d'avion par la web d'Alitalia et prit la précaution de chercher aussi sur la Toile l'adresse du musée sur une carte où apparaissait aussi la gare centrale et les lignes de métro.