24/03/2009

Les yeux d'Horus 3.5.

15 décembre  
Trompel se réveillait à peine le jour suivant quand son téléphone mobile sonna. C'était le commissaire Servais qui l'appelait de Bruxelles.

- J'ai des nouvelles. Un des gardes de nuit du musée a confessé finalement qu'on lui avait offert dix mille euros pour retirer l'Oeil d'Horus de la vitrine, avec l'instruction de réacomoder les autres objets pour qu'on ne voie pas le vide. Son contact avait un accent italien et lui dit qu'il était un collectionneur qui voulait compléter sa collection d'amulettes égyptiennes. Il lui dit que cette pièce n'avait pas une très grande valeur parce qu'il en existait de nombreux exemplaires et que, pour cela, il n'avait rien à craindre. De plus, on tarderait longtemps à découvrir son absence et il serait difficile de démontrer sa responsabilité s'il agissait avec précaution. Il pouvait laisser passer un peu de temps et puis chercher un autre emploi, même à l'étranger, ou bien prendre sa pension et jouir de sa nouvelle fortune.
- Mais il n'a pas eu de chance: nous avons découvert le vol la semaine où il a eu lieu!
- C'est ainsi. Et il ne résista plus à notre pression car, après tout, il eut mauvaise conscience.
- Et il n'a pas donné plus de détails sur l'acheteur?
- En cela, nous n'avons pas de chance. Tout s'est passé dans la pénombre, sous les arbres du parc, au moment même où Robertson était séquestré. L'homme portait une gabardine grise et un chapeau qui dissimulait ses traits. Il se maintint toujours en peu en retrait, avertissant le garde qu'il devait marcher sans se retourner. Il lui passa l'argent en liquide, dans une petite serviette où nous n'avons trouvé que les empreintes du garde lui-même. Et tous les billets avaient été utilisés. Il est impossible de dépister leur origine. Tu sais que pour retirer plus de deux mille euros en liquide dans une banque belge il faut avertir à l'avance. Et personne n'a demandé la somme donnée cette semaine là dans aucune banque de Bruxelles. Nous ne pouvons évidemment pas contrôler les banques de toutes les autres villes et encore moins de l'étranger. Ils ont pu retirer l'argent n'importe où dans l'Union Européenne. Nous devons donc fermer l'enquête, ne restant qu'avec le procès contre le garde.
- Quelle malchance! Mais au moins l'assurance interviendra.
- C'est tout ce que nous pouvons faire. Mais la coïncidence avec le meurtre de Robertson m'inquiète quand même. Les deux cas pourraient être liés. Y a-t'il eu du neuf à Turin?

Trompel raconta alors ce qu'il avait découvert, y compris les informations apportées par Kaminsky.
- Mauvaise chose -dit Servais-. Selon ce que je sais, Osernj n'appartient pas à Interpol. Peut-être ont-il un accord avec la police tchèque. C'est ce qui arrive habituellement avec ces états minuscules. S'il se passe quelque chose là-bas, je ne pourrai pas t'aider: les tchèques le considèreront una affaire interne. mais si tu arrives à savoir quelque chose qui nous permette d'identifier notre voleur ou le meurtrier de Robertson, avertis-moi tout de suite.
- D'accord. Je n'y manquerai pas. Et merci pour tout.