Chapitre 8
Trompel sortit à huit heures du matin de la Gare du Midi. Après quatre heures dans le Thalys, le TGV Paris-Amsterdam, el débarquait à la Centraal Station de cette ville hollandaise. Il décida de déjeûner à la gare, se méfiant des prix du restaurant de l'hôtel. Il aborda ensuite un taxi pour se faire conduire au Amstel. En chemin, il observa les bateaux panoramiques de tourisme qui abondaient, entre les péniches, sur les principaux canaux, ainsi que les nombreux cyclistes dans les rues, chose fameuse de la Hollande. Il arriva rapidement à la place Professor Tulp, où était l'hôtel Amstel InterContinental, théoriquement un des meilleurs de la ville, qui occupait une construction datant du XIXº Siècle, sur la rive de la rivière du même nom.
Il monta les escaliers de pierre et rentra par la porte tournante, s'enregistra à la réception et s'en fut laisser sa petite valise à sa chambre. Son attention fut attirée par le tapis usé et quleques crevasses dans le revêtement des murs. Une chose incroyable dans un hôtel de cinq étoiles! Il prit ensuite à nouveau un taxi pour aller à l'hôtel de ville, où Servais lui avait dit que se trouvait le bureau de l'inspecteur Wienants. Ce ^bâtiment, à ce qu'il savait, se trouvait à la Place du Dam, qui était assez loin. Mais il y arriva rapidement, en suivant d'abord l'Amstel puis l'avenue Rokin. Mais il ne trouva pas là le bureau cherché. Il s'agissait d'un édifice classé, datant du Moyen Age, à pure fonction cérémonielle et touristique, où l'on ne pouvait enrer que par visite guidée. Un gardien l'informa que tous les bureaux étaient dans une nouvelle construction, l'Opera Stadhuis, qui était à la Waterlooplein, Amstel 1.
Il reprit donc un taxi, qui refit en sens contraire la moitié du trajet qu'il venait de faire. Là où se termine l'avenue Rokin et commence l'Amstelgracht, il traversèrent un pont et, juste de l'autre côté, était la place de Waterloo et l'énorme building avec les nouveaux bureaux municipaux.
On l'envoya au quatrième étage de l'aile principale. Là, il trouva une bureau avec une plaque qui disait simplement "Wienants". Il frappa à la porte et, en entendan "Binnen", il entra. Le bureau, avec un mobilier métallique peu coûteux et sans aucune décoration, avec la propreté typique des hollandais. Mais ce qui le surpris ce fut la figure assise derrière le bureau: l'inspecteur principal Wienants était une femme de forte carrure, avec des cheveux blonds coupés courts et des yeux verts.
Trompel se présenta. L'inspecteur l'attendait et était au courant de la demande de recherches liée au piratage informatique tenté à Lamercan. Elle expliqua que la police hollandaise se composait de vingt-cinq corps régionaux différents, coordonnés par le Korps Landelijke Politiediensten (KLPD) siégeant à La Haye. Elle était chargée de l'unité de délits informatiques de la branche judiciaire de la zone d'Amsterdam et avait été avertie para le KLPD de la demande passée par Europol, du fait qu'il s'agissait d'une affaire internationale.
- On m'a dit que vous pourriez me donner des renseignements utiles sur ce cas et que l'intrusion pourrait être liée à un cas de séquestre et d'assassinat. Voudriez-vous me donner les détails? -demanda-t'elle, après lui avoir confirmé qu'elle espérait avoir ce jour même l'information sur l'ordinateur cherché, pouvant alors perquisitionner le lendemain.
Trompel lui résuma alors tout ce qui s'était passé au Chili et en Bolivie et lui raconta la visite de Teplisty aux bureaux de Lamercam pour y réclamer le même montant exigé pour la rançon de Guy Lefranc et qu'on avait tenté de retirer par transfert pirate des comptes de l'entreprise. Il ajouta les antécédents des "visites" aux deux domiciles d'Antoine Lefranc et aussi la découverte du mort, de son identité et de ses relations avec InterSystem et Teplisty.
- Je ne comprends pas la relation de tout cela avec le cas que j'ai en main -lui répondit-elle-.Pour moi, il s'agit d'une tentative de cracking qui n'est pas arrivée à terme et, de ce fait, c'est un cas mineur. Seulement lorsque nous en connaîtrons le propriétaire et l'utilisteur nous pourrons peut-être prendre des mesures et, éventuellement, découvrir quelque chos de plus important, s'il ne s'agits pas seulement d'une jeune génie qui a fait une petit esssai de ses capacités au hasard.
- Mais vous devez admettre que tout tourne autour de monsieur Lefranc et de la rançon et que de multiples délits sont liés entr'eux.
- Ce que vous me signalez sont des délits graves, en effet, mais vous n'avez peu me donner aucune preuve certaine que le hacking y est lié. Il n'y a qu'une coïncidence dans le temps, qui ne constituie aucunement une preuve. Je vous remercie de votre information mais, pour l'instant, elle n'est pas importante pour moi. Je pensais que vous m'apporteriez des prueves solides. Je regrette que vous ayez perdu votre temps en venant ici. Si nous découvrons quelque chose d'important, nous avertiron la police belge. Merci monsieur Trompel et au revoir.
Trompel se retira offusqué et sortit de l'hôtel de ville. Mais il dut bien reconnaître que, dans le fond, l'inspectrice avait raison: lelien entre l'intrusion informatique et les assassinats n'était qu'une hypothèse de travail.