21/07/2009

Les yeux d'Horus 7.4.

22 décembre  

Après le petit-déjeûner du lendemain, ils se réunirent de nouveau dans la bibliothèque.

- Les principales responsabilités ont été assignées hier -dit le duc-. Maintenant, il reste à établir un premier chronogramme tentatif et décider comment nous allons diffuser notre projet. Je propose que chacun fasse un chronogramme de son propre travail et une estimation approximative des premières étapes de réalisation qu'il est possible de projeter. Nous pouvons consacrer la matinée à ce travail individuel et mettre nos propositions en commun cet après-midi. Mais avant de nous séparer, j'aimerais que nous discutions de la façon dont nous informerons le grand public. Je compte exposer demain devant le Conseil de la Principauté le projet de construction du Centre de Recherche et de l'Institut. Les jeunes qui ont étudié dans diverses universités étaient devenus très inquiets et je crois que je dois les informer au plus tôt des opportunités qu'ils auront dans leur propre patrie. Ce seront les premiers assistants des hommes de science que nous amènerons ici. Mais cela, ce sera de l'information locale. Notre projet intégral implique arriver au monde entier et, d'une certaine façon, de le "remuer". Comment ferons-nous cela?
- J'ai un peu d'expérience avec de grandes agences publicitaires -dit Jane Wilson-. Je peux vous dire que si nous comptons réellement donner un coup qui impacte à tous niveaux et sous toutes les latitudes, une campagne publicitaire ne sert à rien. Il faut générer une nouvelle basée sur un fait réellement impactant en lui-même, qui fasse parler les agences de presse. Je crois que nous avons entre les mains deux projets capables d'engendrer un tel fait: la mise en marche du projet énergétique de la pyramide et le lancement du prmier vimana avec la capacité de mettre un satellite sur orbite. Quand l'un des deux sera prête, nous pouvons inviter des journalistes du monde entier à assister à l'inauguration et leur donner des facilités pour transmettre la nouvelle.
- Cela peut nous prendre quelques années -dit Yerkov.
- Sans doute. Mais est-il nécessaire de publier toutes nos idées avant que personne ne soit en condition de les comprendre? Il vaut beaucoup mieux démontrer qu'elles sont correctes et puissantes -répondit Wilson.
- Je crois que tu as donné dans le mille -dit le duc-. Mais nous ne pourrons pas montrer l'intérieur de la pyramide. Elle doit être scellée pour fonctionner. Et expliquer son fonctionnement serait extrêmement compliqué, surtout pour le grand public. L'énergie ne se voit pas. Si nous disons que la pyramide transfert son énergie à nos bâtiments et même à la ville, n'importe qui pensera à un système classique et à des cables électriques souterrains. Au contraire, voir décoller un vimana sans bruit ni flammes et le suivre par radar par la stratosphère jusqu'à une orbite terrestre sera bien visible et surprenant. Si nous planifions bien le tout et comptons avec assez d'ingénieurs et techniciens, peut-être pourrons nous mettre du même coup sur orbite un ou deux de nos stalleites de communication ou de transfert d'énergie. Il suffirait que nous ayons aussi une station de réception à grande distance pour démontrer ce que nous pouvons faire. Qu'en pensez-vous?
- J'appuye pleinement cette option -dit Al Kabir-. Et j'offre de construire cette station sur mes terres. Si nous rendons inutile le pétrole, je veux être le premier des états arabes à offrie la nouvelle énergie.
- Tu pourras faire mieux que construire une station réceptrice d'énergie! -dit le duc-. Pourquoi pas une pyramide génératrice? Il ne te manque que du cuivre et de l'osirine. Et toute l'osirine sera à nous.
- ¡J'ai assez de terres pour construir une station en Afrique du Sud -dit Piet Vermeer-, mais je ne dispose pas de financement pour la construction. J'investirai tout dans les mines d'osirine.
- Une fois faite la première démonstration, le financement pleuvra tout seul -dit Jane Wilson-. Tu peux y compter. 
- Si le gouvernement égyptien pouvait se convaincre de restaurer la pyramide de Chéops, elle pourrait être mise en fonction pour un coût minimum. Elle nous donnerait au moins autant d'énergie que le barrage d'Assouan -dit Al Zahari, le sous-directeur du musée du Caire-. Bien que j'aimerais encore plus restaurer la pyramide de Saqqarah et son sousterrain. L'énergie qui se générait là n'était pas destinée à un usage physique sinon au perfectionnement mental. Ce serait fantastique pour nos scientifiques!
- Nous pouvons penser à construire quelque chose de semblable plus tard, quand les autres projets seront en marche -dit le duc.
- J'appuye aussi le projet de vimana comme base de notre exposition au monde -dit van der Berg-. Mais il me semble que nous qui ne sommes "que" égyptologues nous avons peu à faire dans ces plans. Quelle tâche y aurait-il pour nous?
- Je crois que nous pourrons faire un bon travail de diffusion culturelle, peut-être dès maintenant -dit John Connor-. Ceux qui connaissent les vraies sources sur la civilisation pré-diluvienne sont peu nombreux et ont souvent péché d'excès de fantaisie dans leurs publications. Nous pouvons faire une sélection de sources originales et les faire connaître, avec tout l'appareil technique et scientifique qui les certifie. Evitant évidemment les connaissances techniques trop avancées. Les thèmes philosophiques et théologiques, ainsi que les astronomiques me semblent idéaux pour cela.
- Tu as pleinement raison et j'appuye ce point de vue -dit le duc-. Vous pourrez vous mettre d'accord avec Kaminsky et établir les premiers accords avec sa division du Centre de Recherche et ensuite de l'Institut.
- Je suis d'accord -dit Paolo Confalonieri, directeur du Musée Egyptien de Milan-. Je commençais aussi à me préoccuper pour ma participation, mais ce que suggère Connor me semble ce qu'il y a de plus adéquat pour nous.
- Bon. Nous tenterons donc d'avancer avec le vimana en même temps qu'avec la pyramide -dit le duc-. Vous me direz cet après-midi combien de temps vous estimez qu'il nous faudra pour compléter nos premiers projets. Wilson aura le temps ensuite pour penser au programme pour les journalistes. Chacun s'occupe maintenant de son propre plan de travail? Alors nous nous réunissons à midi trente pour déjeûner.

Et la session fut suspendue. Quelques uns, comme les archéologues, s'en furent à la bibliothèque, y retirant quelques documents pour les consulter. D'autres s'en furent à leur chambre.

Après le déjeûner, ils se réunirent de nouveau dans la bibliothèque. Ils coïncidèrent presque tous pour considérer qu'il leur faudrait de deux à trois mois pour établir les contacts avec les spécialistes et tenter de les convaincre de l'opportunité qui leur était offerte. Ils croyaient aussi qu'il serait difficile que ces gens se libèrent dans le cours de l'année mais, comme le Centre de Recherche et l'Institut ne seraient sans doute en condition d'opérer que l'année suivante, cela ne semblait pas un problème grave. Certains, cependant, pourraient être en train de travailler à des projets qui durent deux ou trois ans, ce qui pourrait les freiner. Jane Wilson dit que les contrats seraient prêts dès qu'ils en auraient besoin: elle les aurait en deux ou trois semaines. Al Kabir confirma qu'il calculait que le Centre de Recherche aurait son premier bâtiment construit pour le début de 2014, soit dans un an. Alors pourrait commencer la construction de l'Institut et des agrandissements qui pourraient être nécessaires selon les projets. Il demanda s'il devait aussi considérer la construction de la pyramide et du port espacial.

- Je me chargerai personellement de la pyramide, avec des ouvriers de la principauté- dit le duc-. Je préfère qu'aucun étranger n'y travaille. J'obtiendrai en République Tchèque les machines nécessaires. Vous nous enverrez d'Arabie, dès que vous y rentrerez, les tonnes de silicats dont nous avons besoin. Et j'achèterai directement au Chili le cuivre cathodique qu'il nous faut. Il en va de même pour la plateforme de l'astroport. Nous pouvons commencer à creuser et à construire en mars, quand se terminera le froid excessif qui empêche de travailler ici à l'air libre en hiver. Yerkov m'aidera entre temps à construire les outils spéciaux nécessaires. Mais il serait bon que tu prévoies la construction du premier hangar et des bureaux de l'astroport, pour que nous puissions commencer au plus tôt à travailler au vimana. J'imagine qu'en trois mois cela doit être possible. Si nous y ajoutons trois mois pour trouver et engager la firme de construction, nous pourrions commencer à travailler au vimana au milieu de l'année. D'accord?
- Je crois que tout cela est parfaitement possible -répondit Al Kabir-. Mais aurons-nous déjà les ingénieurs et techniciens pour ce projet astronautique?
- Que dis-tu, Yerkov?
- Les gens qui ont travaillé aux projets Ajax et Aurora sont fort frustrés et sous-employés. Je crois qu'ils viendront en courrant pour travailler avec nous une fois que je leur aurai expliqué de quoi il revient.
- Alors, il n'y a pas de problème. Une première estimation serait donc que nous pourrions inaugurer nos installations et lancer le premier viamana, avec ou sans satellite -cela est un autre problème-, vers le milieu de 2014. Une date idéale et fort symbolique serait pour nous l'équinocce du 21 juin. Des objections?

Il n'y en eu aucune. L'après-midi était passé et il était l'heure de dîner.
- Nous n'avons plus rien à discuter en ce moment -dit alors le duc-. Maintenons nous en contact de façon permamente pour être au courant des avancements de chacun. Il y aura ici un serveur d'Internet apporté par Doorman, avec liaison satéllitale et un système de courrier électronique encrypté. Notre frère vous donnera à chacun son adresse et les clefs d'identification. Allons dîner maintenant. Demain matin, j'annoncerai officiellement au Conseil de la ville la création du Centre et de l'Institut ainsi que l'engagement des meilleurs universitaires locaux qui puissent nous être utiles. Je crois qu'il serait bon que Doorman et Al Kabir m'accompagnent puisqu'ils sont connus mondialement et pourrons ainsi donner confiance aux gens. Si quelqu'un d'autre veut venir, il sera le bienvenu, mais je ne crois pas adéquat que tous y aillent.
- J'aimerais y aller -dit Kaminsky, pensant urgent de tranquiliser Trompel au plus tôt.
- D'accord. Je dirai alors quelques mots sur ton rôle et la section "théologique" du centre. Les autres seront donc libres. Vous pourrez profiter de la matinée pour discuter librement sur ce que vous allez faire et voir les points communs. Tous savent déjà qu'après le déjeûner vous êtes aussi libres pour rentrer chez vous. Si vous voulez rester ici pour la Noël et même le Nouvel An, vous êtes comme toujours les bienvenus. Vous savez que vous avez ici un lieu de repos qui vous est toujours ouvert.
 
Presonne d'autre ne s'offrit pour assister au Conseil. Beaucoup préféraient, au contraire, éviter le contact avec la population locale. Ils mangèrent et parlèrent. Quelques uns jouèrent ensuite à l'ostratégie. Ils allumèrent aussi le téléviseur: les communications satellitales fonctionnaient de nouveau en partie. Tard, ils purent capter la CNN, qui rendait compte de nombreuses destructions en Californie, en Turquie et au Japon, causées par les sysmes. Et il y avait de sérieux problèmes, surtout atmosphériques, causés par les éruptions volcaniques qui, heureusement, n'avaient causé -encore- que peu de dommages personnels mais exigeaient un contrôle permanent. Les communications avec la Station Spaciale Internationale avaient aussi été affectées par l'explosion solaire et l'on travaillait dur pour rétablir toutes les fonctions des laboratoires orbitaux. Quelques systèmes devraient être remplacés et envoyés depuis la Terre, ce qui était compliqué suite à l'absence de navettes, mises au rebut en 2010.