28/07/2009

Les yeux d'Horus 7.5.

23 décembre

Peu avant onze heures du matin, Doorman, Al Kabir, Kaminsky et le duc se réunirent et partirent vers l'hôtel de ville. Sur la Grand Place, de nombreux jeunes gens et d'autres habitants attendaient. Trompel était parmi eux et put voir Kaminsky au milieu du petit groupe d'inconnus qui se dirigeait vers l'entrée. Il soupira, soulagé.

Les invités se levèrent lorsque le duc entra dans la salle et se dirigea vers la place d'honneur. Il demanda au bourgmestre de faire mettre trois chaises pour ses compagnons et fit signe pour que tous s'asseyent. Ensuite, il demanda que les micros et haut-parleurs soient activés pour que les gens sur la place puissent entendre sa déclaration. Normalement, on n'utilisait ce système qu'à la fin des réunions, pour communiquer les accords. Finalement, il se dirigea à tous:

- Conseillers et citoyens. Aujourd'hui commence une nouvelle ère pour Osernj et pour l'humanité. Une ère qui a été annoncée par nos ancêtres mais dont la date d'avènement n'était connue que par un très petit nombre d'initiés. Il y avait ici un signe, mais on ne vous a jamais donné la clef d'interprétation: il s'agit du Parc du Futur. C'est un espace qui a été réservé depuis des temps inmémoriaux pour une révolution qui commencera dans les prochains jours. Un changement dont nos meilleurs étudiants voyaient la nécessité. Osernj a eu jusqu'à présent une économie agricole. Sans perdre cette valeur, elle passera sous peu à se convertir en puissance scientifique et technologique. Au Parc du Futur, nous construirons un Centre de Recherche et un Institut d'Etudes Supérieures Intégrées, où viendront travailler et enseigner les meilleurs hommes de science du monde. Et une centrale d'énergie d'un type révolutionnaire, qui rendra obsolètes les combustibles fossiles et nucléaires. Nous commencerons à construire en mars prochain, avec du personnel d'ici même. Peu après viendra une entreprise de construction spécialisée qui se chargera du Centre et de l'Institut.
Tous les universitaires de la principauté qui ont un post-grade pourront postuler à des postes d'assistants au Centre de Recherche ou bien être étudiants -et plus tard peut-être professeurs- de l'Institut. Je recevrai personellement leur curriculum à partir de mars. Et tant la poterne de la forteresse comme la porte du palais leur seront ouvertes, sans l'obligation de passer par les bureaux de la commune.
Trois personnes m'accompagnent en ce moment comme garantes du sérieux, de la factibilité et de l'importance de ce projet que nous avons préparé avec dix autres scientifiques depuis plusieurs années. La plupart d'entre vous connaissent monsieur Jack Doorman, le propriétaire de plus grande fabrique de logiciel du monde, et le sheik Ali Al Kabir, des Emirats Arabes. Peut-être moins connu par vous est le professeur Moran Kaminsky, de l'Université Carolinum de Prague. Le sheik Al Kabir nous assure d'abondantes ressources matérielles, monsieur Doorman la meilleures technologie d'ordinateurs et le docteur Kaminsky les meilleurs fondements spirituels, basés sur une connaissance approfondie de l'histoire des religions.
Grâce aussi à Doorman, nous installons maintenant au palais un serveur d'Internet avec liaison satellitale et un réseau sans fil qui illuminera toute la ville. Dans un mois, tout le monde pourra se connecter au reste du monde au moyen d'un ordinateur. Mais, mieux encore, d'ici un an ou deux, nous pourrons vous offrir d'échanger cet ordinateur pour un autre, dix mille fois plus puissant. Le Centre de Recherche devrait commencer à fonctionner au début de 2014 et nous espérons démontrer, de façon sensationnelle, au milieu de cette année-là, sa capacité technologique. Tout ceci vous démontre que nous avons des projets clairs et concrets et qu'il ne s'agit pas seulement d'idées générales. Osernj se transformera en phare pour l'humanité!
- Y a-t'il des questions? -dit finalement le duc, pour terminer.
- ¿Quel sera le rôle du Conseil dans tout cela? -demanda un des conseillers les plus âgés.
- Auncun! Tous les projets du Parc du Futur dépendent exclusivement d'un conseil scientifique qui se réunira au palais, comme il vient de le faire ces derniers jours et comme il l'a fait depuis des dizaines d'années et même plus. Mais bien sûr, les conséquences qui affectent la ville et le pays seront discutées ici et toutes les voix seront entendues, principalement celles des jeunes!

A la sourde rumeur qui s'étendit dans l'assemblée s'unit le bruit étouffé des vivas et applaudissements des jeunes qui écoutaient les haut-parleurs à l'extérieur.
- Quelque chose de plus? -demanda le duc.
- Quelles disciplines couvrira le Centre de Recherche? Quels universitaires pourront travailler ici? -demande l'un des jeunes présents.
- Les sciences de base et tous les ingénieurs auront la première priorité. Mais vous ne devez pas penser à une copie d'autres centres universitaires classiques. Ce que l'on appelle l'interdiscipline sera ici fondamental; c'est pourquoi nous préférons parler de "sciences intégrées". Les projections de ce concept se perfectioneront avec le temps. En principe aucune branche du savoir n'est exclue.

Il n'y eu pas d'autre question. Le bourgmestre remercia le duc selon les normes du protocole et ce dernier se retira avec ses compagnons. Dehors, Trompel s'était approché de la porte. Lorsque le duc sortit, Kaminsky le vit et arriva à lui souffler quelques mots à l'oreille: "Nous nous verrons cet après-midi à l'auberge". Ensuite, il rentra au palais avec les autres.

Les jeunes qui avaient assisté à la réunion intérieure étaient aussi sortis et parlaient avec ceux qui étaient restés dehors. Trompel chercha Zidovske et le trouva dans un groupe qui discutait avec animation. Quand l'étudiant le vit, il dit quelques mots à ses amis et s'approcha ensuite du détective.
- C'est surprenant, vous ne trouvez pas?
- Je regrette, mais je n'ai rien compris. Je déduis des applaudissements que vous devez avoir reçu de bonnes nouvelles.
- Oh, pardon. J'avais oublié que vous ne comprenez pas le tchèque.

Et le jeune homme résuma les informations du duc.
- Cela me semble très intéressant. Cela doit être émouvant pour vous de participer à cette aventure. Que pouviez-vous désirer de plus?
- Mais il semble que certains de mes camarades ont encore des doutes. Ils croient que le duc se fait des illusions: quel scientifique important viendrait s'enterrer ici, dans ce coin perdu? Et ils ne trouvent pas claire du tout cette idée de "science intégrée". Et qu'ont à voir dans tout cela la philosophie et la religion? Le professeur Kaminsky me plait mais, réellement, je ne comprend pas son rôle dans un projet de développement scientifique. C'est un spécialiste du passé et non de l'avenir.
- Et tu ne peux pas penser qu'il peut exister dans le passé des idées qui seraient un vrai défi pour l'avenir? Qui peuvent ouvrir de nouveaux chemins de développement?
- Je ne sais pas. Mais si le duc l'a inclu, il faut croire qu'il en est ainsi. Peut-être que le professeur pourra nous l'expliquer, quand il reviendra du palais.
- Tu peux y compter. J'espère aussi qu'il me l'expliquera avant que je ne m'en aille. S'il ne le fait pas, le temps le démontrera sans doute.

Trompel ne voulut pas dire qu'il rencontrerait Kaminsky quelques heures plus tard. Celui-çi lui raconterait sûrement des choses qui ne devraient pas être ventilées en public. Il remercia Zidovske et se dirigea vers l'auberge pour déjeûner. Après, il attendrait le visite de son ami.

21/07/2009

Les yeux d'Horus 7.4.

22 décembre  

Après le petit-déjeûner du lendemain, ils se réunirent de nouveau dans la bibliothèque.

- Les principales responsabilités ont été assignées hier -dit le duc-. Maintenant, il reste à établir un premier chronogramme tentatif et décider comment nous allons diffuser notre projet. Je propose que chacun fasse un chronogramme de son propre travail et une estimation approximative des premières étapes de réalisation qu'il est possible de projeter. Nous pouvons consacrer la matinée à ce travail individuel et mettre nos propositions en commun cet après-midi. Mais avant de nous séparer, j'aimerais que nous discutions de la façon dont nous informerons le grand public. Je compte exposer demain devant le Conseil de la Principauté le projet de construction du Centre de Recherche et de l'Institut. Les jeunes qui ont étudié dans diverses universités étaient devenus très inquiets et je crois que je dois les informer au plus tôt des opportunités qu'ils auront dans leur propre patrie. Ce seront les premiers assistants des hommes de science que nous amènerons ici. Mais cela, ce sera de l'information locale. Notre projet intégral implique arriver au monde entier et, d'une certaine façon, de le "remuer". Comment ferons-nous cela?
- J'ai un peu d'expérience avec de grandes agences publicitaires -dit Jane Wilson-. Je peux vous dire que si nous comptons réellement donner un coup qui impacte à tous niveaux et sous toutes les latitudes, une campagne publicitaire ne sert à rien. Il faut générer une nouvelle basée sur un fait réellement impactant en lui-même, qui fasse parler les agences de presse. Je crois que nous avons entre les mains deux projets capables d'engendrer un tel fait: la mise en marche du projet énergétique de la pyramide et le lancement du prmier vimana avec la capacité de mettre un satellite sur orbite. Quand l'un des deux sera prête, nous pouvons inviter des journalistes du monde entier à assister à l'inauguration et leur donner des facilités pour transmettre la nouvelle.
- Cela peut nous prendre quelques années -dit Yerkov.
- Sans doute. Mais est-il nécessaire de publier toutes nos idées avant que personne ne soit en condition de les comprendre? Il vaut beaucoup mieux démontrer qu'elles sont correctes et puissantes -répondit Wilson.
- Je crois que tu as donné dans le mille -dit le duc-. Mais nous ne pourrons pas montrer l'intérieur de la pyramide. Elle doit être scellée pour fonctionner. Et expliquer son fonctionnement serait extrêmement compliqué, surtout pour le grand public. L'énergie ne se voit pas. Si nous disons que la pyramide transfert son énergie à nos bâtiments et même à la ville, n'importe qui pensera à un système classique et à des cables électriques souterrains. Au contraire, voir décoller un vimana sans bruit ni flammes et le suivre par radar par la stratosphère jusqu'à une orbite terrestre sera bien visible et surprenant. Si nous planifions bien le tout et comptons avec assez d'ingénieurs et techniciens, peut-être pourrons nous mettre du même coup sur orbite un ou deux de nos stalleites de communication ou de transfert d'énergie. Il suffirait que nous ayons aussi une station de réception à grande distance pour démontrer ce que nous pouvons faire. Qu'en pensez-vous?
- J'appuye pleinement cette option -dit Al Kabir-. Et j'offre de construire cette station sur mes terres. Si nous rendons inutile le pétrole, je veux être le premier des états arabes à offrie la nouvelle énergie.
- Tu pourras faire mieux que construire une station réceptrice d'énergie! -dit le duc-. Pourquoi pas une pyramide génératrice? Il ne te manque que du cuivre et de l'osirine. Et toute l'osirine sera à nous.
- ¡J'ai assez de terres pour construir une station en Afrique du Sud -dit Piet Vermeer-, mais je ne dispose pas de financement pour la construction. J'investirai tout dans les mines d'osirine.
- Une fois faite la première démonstration, le financement pleuvra tout seul -dit Jane Wilson-. Tu peux y compter. 
- Si le gouvernement égyptien pouvait se convaincre de restaurer la pyramide de Chéops, elle pourrait être mise en fonction pour un coût minimum. Elle nous donnerait au moins autant d'énergie que le barrage d'Assouan -dit Al Zahari, le sous-directeur du musée du Caire-. Bien que j'aimerais encore plus restaurer la pyramide de Saqqarah et son sousterrain. L'énergie qui se générait là n'était pas destinée à un usage physique sinon au perfectionnement mental. Ce serait fantastique pour nos scientifiques!
- Nous pouvons penser à construire quelque chose de semblable plus tard, quand les autres projets seront en marche -dit le duc.
- J'appuye aussi le projet de vimana comme base de notre exposition au monde -dit van der Berg-. Mais il me semble que nous qui ne sommes "que" égyptologues nous avons peu à faire dans ces plans. Quelle tâche y aurait-il pour nous?
- Je crois que nous pourrons faire un bon travail de diffusion culturelle, peut-être dès maintenant -dit John Connor-. Ceux qui connaissent les vraies sources sur la civilisation pré-diluvienne sont peu nombreux et ont souvent péché d'excès de fantaisie dans leurs publications. Nous pouvons faire une sélection de sources originales et les faire connaître, avec tout l'appareil technique et scientifique qui les certifie. Evitant évidemment les connaissances techniques trop avancées. Les thèmes philosophiques et théologiques, ainsi que les astronomiques me semblent idéaux pour cela.
- Tu as pleinement raison et j'appuye ce point de vue -dit le duc-. Vous pourrez vous mettre d'accord avec Kaminsky et établir les premiers accords avec sa division du Centre de Recherche et ensuite de l'Institut.
- Je suis d'accord -dit Paolo Confalonieri, directeur du Musée Egyptien de Milan-. Je commençais aussi à me préoccuper pour ma participation, mais ce que suggère Connor me semble ce qu'il y a de plus adéquat pour nous.
- Bon. Nous tenterons donc d'avancer avec le vimana en même temps qu'avec la pyramide -dit le duc-. Vous me direz cet après-midi combien de temps vous estimez qu'il nous faudra pour compléter nos premiers projets. Wilson aura le temps ensuite pour penser au programme pour les journalistes. Chacun s'occupe maintenant de son propre plan de travail? Alors nous nous réunissons à midi trente pour déjeûner.

Et la session fut suspendue. Quelques uns, comme les archéologues, s'en furent à la bibliothèque, y retirant quelques documents pour les consulter. D'autres s'en furent à leur chambre.

Après le déjeûner, ils se réunirent de nouveau dans la bibliothèque. Ils coïncidèrent presque tous pour considérer qu'il leur faudrait de deux à trois mois pour établir les contacts avec les spécialistes et tenter de les convaincre de l'opportunité qui leur était offerte. Ils croyaient aussi qu'il serait difficile que ces gens se libèrent dans le cours de l'année mais, comme le Centre de Recherche et l'Institut ne seraient sans doute en condition d'opérer que l'année suivante, cela ne semblait pas un problème grave. Certains, cependant, pourraient être en train de travailler à des projets qui durent deux ou trois ans, ce qui pourrait les freiner. Jane Wilson dit que les contrats seraient prêts dès qu'ils en auraient besoin: elle les aurait en deux ou trois semaines. Al Kabir confirma qu'il calculait que le Centre de Recherche aurait son premier bâtiment construit pour le début de 2014, soit dans un an. Alors pourrait commencer la construction de l'Institut et des agrandissements qui pourraient être nécessaires selon les projets. Il demanda s'il devait aussi considérer la construction de la pyramide et du port espacial.

- Je me chargerai personellement de la pyramide, avec des ouvriers de la principauté- dit le duc-. Je préfère qu'aucun étranger n'y travaille. J'obtiendrai en République Tchèque les machines nécessaires. Vous nous enverrez d'Arabie, dès que vous y rentrerez, les tonnes de silicats dont nous avons besoin. Et j'achèterai directement au Chili le cuivre cathodique qu'il nous faut. Il en va de même pour la plateforme de l'astroport. Nous pouvons commencer à creuser et à construire en mars, quand se terminera le froid excessif qui empêche de travailler ici à l'air libre en hiver. Yerkov m'aidera entre temps à construire les outils spéciaux nécessaires. Mais il serait bon que tu prévoies la construction du premier hangar et des bureaux de l'astroport, pour que nous puissions commencer au plus tôt à travailler au vimana. J'imagine qu'en trois mois cela doit être possible. Si nous y ajoutons trois mois pour trouver et engager la firme de construction, nous pourrions commencer à travailler au vimana au milieu de l'année. D'accord?
- Je crois que tout cela est parfaitement possible -répondit Al Kabir-. Mais aurons-nous déjà les ingénieurs et techniciens pour ce projet astronautique?
- Que dis-tu, Yerkov?
- Les gens qui ont travaillé aux projets Ajax et Aurora sont fort frustrés et sous-employés. Je crois qu'ils viendront en courrant pour travailler avec nous une fois que je leur aurai expliqué de quoi il revient.
- Alors, il n'y a pas de problème. Une première estimation serait donc que nous pourrions inaugurer nos installations et lancer le premier viamana, avec ou sans satellite -cela est un autre problème-, vers le milieu de 2014. Une date idéale et fort symbolique serait pour nous l'équinocce du 21 juin. Des objections?

Il n'y en eu aucune. L'après-midi était passé et il était l'heure de dîner.
- Nous n'avons plus rien à discuter en ce moment -dit alors le duc-. Maintenons nous en contact de façon permamente pour être au courant des avancements de chacun. Il y aura ici un serveur d'Internet apporté par Doorman, avec liaison satéllitale et un système de courrier électronique encrypté. Notre frère vous donnera à chacun son adresse et les clefs d'identification. Allons dîner maintenant. Demain matin, j'annoncerai officiellement au Conseil de la ville la création du Centre et de l'Institut ainsi que l'engagement des meilleurs universitaires locaux qui puissent nous être utiles. Je crois qu'il serait bon que Doorman et Al Kabir m'accompagnent puisqu'ils sont connus mondialement et pourrons ainsi donner confiance aux gens. Si quelqu'un d'autre veut venir, il sera le bienvenu, mais je ne crois pas adéquat que tous y aillent.
- J'aimerais y aller -dit Kaminsky, pensant urgent de tranquiliser Trompel au plus tôt.
- D'accord. Je dirai alors quelques mots sur ton rôle et la section "théologique" du centre. Les autres seront donc libres. Vous pourrez profiter de la matinée pour discuter librement sur ce que vous allez faire et voir les points communs. Tous savent déjà qu'après le déjeûner vous êtes aussi libres pour rentrer chez vous. Si vous voulez rester ici pour la Noël et même le Nouvel An, vous êtes comme toujours les bienvenus. Vous savez que vous avez ici un lieu de repos qui vous est toujours ouvert.
 
Presonne d'autre ne s'offrit pour assister au Conseil. Beaucoup préféraient, au contraire, éviter le contact avec la population locale. Ils mangèrent et parlèrent. Quelques uns jouèrent ensuite à l'ostratégie. Ils allumèrent aussi le téléviseur: les communications satellitales fonctionnaient de nouveau en partie. Tard, ils purent capter la CNN, qui rendait compte de nombreuses destructions en Californie, en Turquie et au Japon, causées par les sysmes. Et il y avait de sérieux problèmes, surtout atmosphériques, causés par les éruptions volcaniques qui, heureusement, n'avaient causé -encore- que peu de dommages personnels mais exigeaient un contrôle permanent. Les communications avec la Station Spaciale Internationale avaient aussi été affectées par l'explosion solaire et l'on travaillait dur pour rétablir toutes les fonctions des laboratoires orbitaux. Quelques systèmes devraient être remplacés et envoyés depuis la Terre, ce qui était compliqué suite à l'absence de navettes, mises au rebut en 2010.

14/07/2009

Les yeux d'Horus 7.3.

C'était le milieu de l'après-midi. Beaucoup d'habitants de la ville se dirigeaient au stade pour assister au match de football habituel à cette date. Le bourgmestre saluait la majorité de ses concitoyens à l'entrée et remettait discrètement l'invitation à la réunion extraordinaire du Conseil aux invités. Le mouvement ordinaire s'interrompit lorsque tous ressentirent une forte secousse sysmique. Ils regardèrent les gradins du stade ou les maisons voisines, selon leur position, mais ne virent aucun signe de destruction. Après quelques minutes d'incertitude, le flux de spectateurs continua. A ce moment aussi, Trompel, qui n'avait rien à faire, se levait après une longue sieste. Il sentit la secousse et pensa d'abord qu'il n'était pas bien réveillé. Mais quelques objets tombèrent de la petite console de la salle de bain et il comprit alors de quoi il retournait. Il y avait probablement un tremblement de terre dans un endroit éloigné. Il attendit un moment, puis s'habilla pour sortir et se rendit aussi au stade pour passer le temps en observant le match de football. En passant par la Grand Place, il se rendit compte que les étudiants avaient retiré les banderoles noires et remis les drapeaux. L'annonce du bourgmestre les avait rappelé à la raison. Ils attendraient avec impatience les annonces de l'autorité.


*

Au palais, le duc interrompit la conversation et activa un contrôle à distance. Un panneau d'un des meubles se déplaça, découvrant un grand écran de télévision. Il s'alluma et le canal de la CNN apparut. Le speaker, qui parlait d'une réunion de ministres de l'Union des Nations Sudaméricaines, fut interrompu par un 'flash' de dernière minute. Une journaliste apparut avec, derrière elle, une vue d'activité fébrile dans une grande salle de presse.

- "Nous interrompons nos informations sur la réunion de l'UNASUR parce que viennent de nous parvenir de nombreux rapports sur d'importants phénomènes naturels qui ont lieu simultanément un peu partout dans le monde. Un sysme sévère a secoué toute la zone de la faille de Saint-André en Californie. On rapporte de nombreux édifices détruits. Nous tentons de contacter notre correspondant dans cette région. La même chose est arrivée dans d'autres zones instables comme la faille de la Méditerrannée et les bords de la plaque de Nazca, en Amérique du Sud. De plus, divers volcans sont entrés en éruption tout au long du cinturon de feu du Pacifique et dans quelques autres régions. Toute la planète est secouée par des forces ..."

A ce moment, la transmission fut interrompue et l'écran se remplit de brouillage statique.
- La Nouvelle Ere commence avec le feu, comme l'antérieure avec l'eau, comme l'ont prédit nos ancêtres -rappela le duc-. Quelqu'un en doutait-il?
- Cela ne devait pas nécessairement arriver aujourd'hui -signala Kaminsky-. Les mayas avaient fixé la date du 23.
- Alors quelqu'un a pu se tromper dans la traduction, ou bien le calcul égyptien était plus exact -répondit Al Zahari.
- Et que se passe-t'il maintenant? Pourquoi sommes-nous sans communication? -dit un autre.
- C'était à attendre- dit le duc-. Les physiciens solaires ont découvert que le soleil a un cycle de onze à douze ans d'activité. Le dernier pic d'activité maximum, quand explosent las taches solaires qui envoient de la radiation électromagnétique dans toutes les directions, a eu lieu l'an 2000. Cette année devait se produire un autre pic. L'explosion a dû arriver à notre magnétosphère il y a quelques minutes et bloque tous les satellites.
- Et personne n'a pu le prévoir?
- La tourmente est si rapide qu'elle peut arriver à la Terre en quinze minutes, comme il fut démontré le 20 janvier 19951, bien que le plus souvent elle met deux heures. Et cela eut lieu malgré que le soleil était dans une période d'activité minimale.
- Ainsi le pic actuel pourrait aussi être lié à la fin du Cinquième Soleil maya?
- Pourquoi pas? Il semble qu'ils savaient beaucoup plus que nos actuels astrophysiciens.
- Alors il semble que le changement d'Ere est confirmé par de multiples signes naturels -dit alors John Connor-. Mais il nous faudra attendre que les satellites recommencent à fonctionner pour confirmer l'amplitude de ces signes.
- Quelque chose qui ne se serait pas passé avec des systèmes basés sur l'osirine -dit Doorman-. Ces cristaux ne sont pas affectés par le magnétisme solaire. Ni par les faisceaux quantiques qu'ils peuvent lancer. Mieux que des lasers. Dans quelques années, les satellites de communication actuels seront obsolètes et devront être remplacés par d'autres, avec notre technologie.
- Et avec nos lanceurs -ajouta Yerkov-. Basés sur les vimanas. Sans combustible fossile ni contamination.
- Et d'où partiront-ils? -demande Jane Wilson-. Nous les vendrons à la NASA?
- Cela n'est pas décidé -dit le duc-. Cela dépend de nous. Si nous voulons, nous pouvons conserver le monopole. Et la principauté a assez d'espace pour installer un port aérospacial. Rappelez-vous les dimensions de la base du temple de Baalbeck: les anciens n'avaient pas besoin de plus pour leurs aéronefs. Mais je ne crois pas que le monopole soit ce qu'il y a de mieux. Notre philosophie s'oriente à partir de maintenant vers la diffusion des connaissances et le service à l'humanité. La seule chose que nous devons assurer est que rien ne soit utilisé à des fins destructives.
- Cela est facile -réplica Doorman-. Tous les systèmes peuvent inclure une fonction d'autodestruction en cas de mauvais usage. Nous offrirons des unités intégrées de contrôle avec les détecteurs appropriés. Simplement, elles se fondront si on essaye d'en faire un usage inadéquat. La technique est connue et utilisée en informatique: cela s'appelle une "bombe logique".
- Nous savons que nous pouvons compter sur toi dans ce domaine -dit le duc-. Ce sera l'une des premières choses que tu devras fabriquer. Je suppose qu'en question de programmation quantique intégrer notre noyau d'osirine n'est pas de la petite bière.
- D'accord. Cela prendra quelques mois à mes ingénieurs.
- Qui devront être de confiance absolue et immunisés face aux tentations.
- Je m'en chargerai. Ils devront travailler ici et j'ai une très bonne idée de la façon dont je pourrai les contrôler. Financièrement... et avec d'autres méthodes, discrètes bien entendu.
- Bien. Faisons un premier résumé. Kaminsky prépare un plan pour les Etudes Religieuses. Doorman se charge de la nouvelle informatique. Wilson se chargera de préparer les contrats de travail avec clause de confidentialité et exclusivité. Vermeer cherchera et achètera les droits sur les mines d'osirine que nous n'avons pas encore. Yerkov peut se charger des astronautiques: c'est son domaine. Il a travaillé au projet secret Ajax, un véhicule expérimental qui devait voler à dix mille kilomètres-heure, avec propulsion magnétique. Il était très près d'émuler certains types de vimanas. Mais l'URSS n'avait ni les ressources ni les connaissances nécessaires pour terminer le projet. Et nous connaissons aussi ceux qui ont travaillé sur l'Aurora, son équivalent américain2. Bien que personne ne sait si l'Aurora a été terminé et s'il a volé. Ce n'est pas nécessaire: nous pouvons créer de meilleurs appareils, mais il nous faut les ingénieurs de ces projets pour ne pas partir de zéro. Yerkov s'est libéré spécialement pour ce projet. Il nous faut maintenant une bonne firme de construction, pour construire le Centre et l'Institut. Il serait bon d'avoir un architecte de renom, qui puisse travailler exclusivement pour nous pour un temps, qui comprenne notre projet et projette ces bâtiments dans l'esprit adéquat. Qui a des contacts?
- Je vous rappelle qu'en Arabie nous avons de l'expérience en engagement d'experts externes et en constructions de villes entières même sur des îles artificielles, comme à Dubaï -dit Ali Al Kabir-. Je n'aurai aucune difficulté à trouver un architecte et un constructeur.
- D'accord. Tu t'en occupes. Il nous faut maintenant une équipe de biologues et neurologues des plus avancés. Qui peut s'en charger?
- ¡J'ai de bons contacts à mon université -répondit Van der Berg-. Ce ne sont pas les gens dont nous avons besoin, mais ils ont des projets associés avec l'Institut Pasteur de Paris, qui a les meilleurs biologues, et à l'université d'Oxford, où a enseigné Roger Penrose, un précurseur de la recherche en physique quantique du cerveau. Il a laissé là des disciples qui sont ce qu'il y de meilleur. Et je connais quelqu'un qui peut me faciliter le contact. Si je peux utiliser l'un de nos documents secrets, je suis sûr que celui qui le lira ne pourra résister à la tentation de venir ici.
- Tu devras utiliser une traduction et la nettoyer un peu pour ne pas trop révéler -dit le duc.
- C'est évident. Nous avons déjà des versions modernisées. Je ferai une dernière révision avant de l'envoyer.
- D'accord. Quel domaine nous manque encore?
- Les télécommunications. Mais elles sont déjà tellement informatisées que je n'aurai aucun problème à trouver les gens adéquats -dit Doorman.
- Alors, que ce soient de bons physiciens et pas de simples ingénieurs en électronique -dit le duc-, sinon ils nous feront perdre du temps.
- Ne t'en fais pas, j'en tiens parfaitement compte.
- Très bien. Je crois que ce sera tout pour aujourd'hui. Passons plutôt dîner. Demain nous parlerons du plan de diffusion et nous tenterons d'établir un chronogramme, si vous êtes d'accord.

Il n'y eut aucune objection et tous passèrent à la salle-à-manger. Après le repas, le duc invita de nouveau Kaminsky à le suivre à la bibliothèque, avec ceux qui étaient intéressés par la partie d'ostratégie qu'il avait annoncée. D'autres sortirent se promener ou s'en furent à leur chambre.
- Yerkov est très habile dans ce jeu, comme un bon russe -dit le duc-. Je jouerai avec lui. Observez, docteur Kaminsky!

Il sortit alors d'un meuble deux boîtes et un damier. Il mit ce dernier sur la table, près d'une de ses extrémités, et les deux joueurs s'assirent l'un face à l'autre. Au centre de la table, il y avait une lampe qui les illuminait ainsi latéralement. Ils éteignirent les lustres pendant du plafond. Le duc passa l'une des boîtes à Yerkov et conserva l'autre. Chacun mit ses mains sur sa boîte et se concentra, paraissant méditer. Ensuite, ils les ouvrirent, en sortirent les pièces et les mirent sur le damier. Celui-çi avait seize cases par côté. Toutes étaient blanches, sauf un groupe central de quatre sur quatre qui étaient noires. Chaque joueur posa veingt-huit pièces: quatorce sur un bord et quatorce sur le bord opposé. Quatorce, comme les morceaux du corps d'Osiris! Il y avait ainsi des pièces sur les quatre bords, sauf dans les cases des coins, qui restaient vides. Les pièces étaient toutes identiques, ressemblant au cheval des échecs, mais avec une tête de faucon. Celles que mit le duc, sur les bords paralèles à son corps paraissaient légèrement bleutées, alors que celles de Yerkov, sur les bords perpendiculaires, avaient une teinte vert-pâle. La salle était en complet silence et les joueurs semblaient extrêmement concentrés. Deux pièces du côté du duc avancèrent au casier suivant, sans que personne ne les toucha. Il en fut de même ensuite de deux pièces de Yerkov. Comment se produisait ce mouvement? Télékinèse? -pensa Kaminsky.

Les mouvements se multiplièrent et les pièces commencèrent à se rencontrer. Suivant des règles que l'égyptologue ne connaissait pas et ne put déduire, dans ce cas elles n'étaient pas retirées du damier: l'une des deux pièces en dispute changeait d'orientation et, en même temps, de couleur, passant à appartenir à l'opposant. Il fut vite clair que le but final était l'occupation de casier central. C'était donc un jeu de stratégie. Les pièces seraient-elles en osirine? Cela expliquerait le nom du jeu: "ostratégie", stratégie avec de l'osirine. Yerkov fut finalement celui qui se rendit maître de la zone centrale, non sans une vigoureuse défense du duc.

- Qu'est-ce que vous en pensez, professeur -dit alors le duc, sortant de sa concentration.
- C'était de la télékinèse? Avec des pièces d'osirine?
- En effet, docteur. L'osirine capte les ondes cérébrales et répond de diverses manières selon les déterminations d'une personne entraînée. Yerkov et moi, nous sommes ceux qui ont le plus d'expérience. Vous avez pu voir comment changeait la couleur selon l'exposition à la lumière: c'est une autre propriété de l'osirine.
- Merveilleux!
- Imaginez maintenant une lumière puissante et une amplification des ondes cérébrales. Jusqu'où pourrons-nous aller?
- Je ne peux me l'imaginer!
- Nous qui avons lu les anciens documents, nous l'imaginons fort bien. Et nous le ferons, grâce à notre Centre de Recherche. Voulez-vous essayer? Je vous donnerai une seule pièce. Gardez-la dans la main fermée un moment et concentrez votre attention sur elle. Mettez-la ensuite sur le damier, près de vous, et pensez à la faire avancer.

Il céda son siège à Kaminsky et, après avoir vidé le damier, lui donna l'une des pièces. L'archéologue la prit et ferma les yeux, pensant uniquement à ce qu'il touchait. Puis, ouvrant les yeux, il mit la pièce sur une des cases du bord du damier et essaya de la pousser mentalement. Il ne se passait rien. Il insista, augmentant sa force mentale. La pièce avança de quelques millimètres. Mais il ne put en faire plus. Il se sentit épuisé et, abandonnant tout effort, se tourna vers le duc. 
- Vous m'avez aidé?
- Pas du tout. Pour un premier essai, ce n'est pas mal. Avec de l'entraînement, vous pourriez utiliser l'osirine. Apprendre le jeu est plus complexe et j'ai bien peur que nous n'en aurons pas le temps, au moins avant que vous ne veniez vivre ici. Quelqu'un d'autre veut jouer? -demanda-t'il alors, en se dirigeant aux autres convives.
 
Deux nouveaux joueurs s'installèrent en face du damier et une autre partie commença, que Kaminsky observa fasciné. Elle fut nettement plus lente. Les joueurs ne semblaient pas avoir la même facilité ou pouvoir que Yerkov et le duc. Quand ils terminèrent, tous jugèrent qu'il était tard et temps de se coucher. Ils se saluèrent et montèrent à leurs chambres.

07/07/2009

Les yeux d'Horus 7.2.

Au palais, le déjeuner eut lieu dans un climat de joie et amitié renouvellé. La salle-à-manger avait le même aspect qu'à l'heure du petit-déjeûner, mais tous avaient maintenant mis leurs vêtements habituels et le menu était aussi de cuisine internationale actuelle. Seule la grande peinture d'Osiris, Isis et Horus rappelait la veillée et le caractère particulier du groupe. Après le repas, sur l'invitation du duc, tous passèrent à la bibliothèque.

Cette salle avait la même grandeur que la salle-à-manger, mais ses murs étaient couverts de rayons pleins de livres. Kaminsky put deviner, en passant devant les étagères, que les livres étaient d'époques très différentes, depuis de très anciens incunables jusqu'à des éditions récentes de livres scientifiques. Et il put observer, de loin, qu'il y avait des secteurs de vitrines fermées où, au lieu de livres, il y avait des cylindres qui contenaient, sans aucun doute, des papyrus et des parchemins encore plus anciens. Mais les plus précieux devaient être gardés dans une crypte spéciale avec température et humidité contrôlées. Quand tous se furent assis, le duc ouvrit la session.

- Mes frères, l'heure est venue de préciser nos plans pour l'Ere Nouvelle et de mettre en route la première étape. Vous savez tous qu'avec la renaissance du soleil aujourd'hui, nous avons le privilège d'être ceux qui rendront à l'humanité le savoir et la sagesse de l'ère qui se termina avec le Déluge. Osernj sera le nouveau centre depuis lequel ils pourront irradier. C'est pour cette raison qu'ont été accumulés ici tous les documents qui pourront être utiles. Et c'est pour cela qu'un secteur de la ville a été réservé depuis toujours pour installer les constructions nécessaires à montrer nos connaissances et à héberger nos hommes de science. Dans le Parc du Futur, nous construirons notre centre de recherche et notre institut supérieur. Et aussi une pyramide identique à celle de Koufou (Cheops), avec tous les éléments intérieurs nécessaires qui ont disparu de cette dernière et qui sont nécessaires pour disposer d'une source inagotable d'énergie. Nous alimenterons ainsi tous les autres édifices que nous construirons, tout comme le reste de la ville. Et il nous restera même assez d'énergie pour l'exporter vers d'autres pays une fois qu'ils disposeront des moyens de réception adéquats. Comme quelques uns d'entre vous le savent, nous n'avons pas du tout besoin pour cela de lignes à haute tension. Il suffit de quelques pilliers spéciaux, sans aucun cable, ou bien d'un faisceau satellitère, une fois que nous aurons les satellites adéquats.
- Mais d'où obtiendrons-nous les énormes cristaux nécessaires pour la grande gallerie de la pyramide? -demanda l'un des présents, qui semblait dominer quelques uns des détails originaux de cette construction.
- Pourquoi croyez-vous que les prêtres choisirent cet endroit pour s'installer et construire le premier temple, que nous utilisons encore? Parce qu'ils découvrirent ici une mine qui contenait un matériel capable de remplir les mêmes fonctions! C'est ce que nous appelons osirine et que nous avons exploité avec beaucoup de parsimonie. Et avec des instruments qu'ils détruisirent par après, ils ont extrait et caché les blocs nécessaires. Au moment opportun, nous les récupèrerons et nous les mettrons à leur place dans la pyramide, et ils joueront leur rôle d'amplificateurs. Le cuivre qu'il nous faut aussi est facile à obtenir. Et nous fabriquerons les pierres de la construction avec la même recette d'aggloméré qu'ils utilisèrent pour les premières pyramides égyptiennes. Les sillicats qu'on ne trouve pas à Osernj nous serons fournis par Al Kabir: ses terres en regorgent.
- Si tout cela est déjà planifié, quel est notre rôle? -demanda un autre.
- La pyramide ne sera qu'un exemple de notre connaissance supérieure, qui servira d'aval pour le reste. L'organisation du centre et de l'institut, que je propose d'appeler Centre de Recherche Osirien et Institut Osirien d'Etudes Supérieures Intégrées, ses futures activités et le plan de diffusion correspondant est ce que je vous propose de discuter maintenant et jusqu'à votre départ. Pour que tous s'en aillent avec des tâches précises et concrètes pour l'année prochaine.
- Nous dévoilerons notre culte d'Osiris?
- Je n'en vois pas le besoin. L'adjectif "osirien" s'associe parfaitement au nom de la principauté et il n'y a donc aucune raison d'invoquer une explication religieuse. Bien que je propose aussi que le Centre ait une section dédiée à toutes les religions, pour chercher leur sens profond et commun, pour dévoiler le véritable héritage des atlantes et démontrer l'universalité des concepts fondamentaux. Et je propose que cette ligne soit sous la direction du docteur Kaminsky, qui est notre meilleur expert en religions antiques. D'accord?
- D'accord -répondirent tous, mais Kaminsky resta muet.
- Professeur? -demanda le duc.
- J'ai mes obligations à l'université. Quand et comment devrais-je prendre en charge cette mission?
- Nous avons tous d'autres obligations, sauf moi sans doute. Il y aura une période de mise en marche, dans nous devons définir la durée. Vous aurez le temps, à votre université, de préparer un plan de recherche et chercher des collaborateurs, jusqu'à ce que le centre soit construit ici. Et ensuite j'espère que vous pourrez venir vous installer. La même chose est valable pour les autres, bien que tous ne devront pas venir ici. Il nous faut des professionnels spécialisés dans les domaines qui nous intéressent. Mais ce sera à vous de les contacter, de les convaincre et de les engager.
- Quels seront ces domaines spécialisés? -demanda un autre.
- Vous connaissez en grande partie les anciens écrits. Vous savez qu'ils ne distinguaient pas les disciplines scientifiques que nous connaissons aujourd`hui parce qu'ils avaient une connaissance plus approfondie des éléments communs. Ils privilégiaient la physique liée aux ondes, qu'on pourrait appeler l'"ondulatoire" et qui a tant à voir avec l'énergie comme avec la structure de la matière, les télécommunications et même la neurologie et la biologie.
- La physique unie à la neurologie? -s'étonna Kaminsky.
- En effet, professeur. Les neurones utilisent des transmissions quantiques et le cerveau émet des ondes électromagnétiques, bien que de très faible intensité. Cela est déjà bien connu aujourd'hui. Mais on le savait aussi il y a des milliers d'années. Et nos documents, tout comme notre expérience, vont bien plus loin que la neurologie actuelle.
- Votre expérience?
- Mais oui. Je crois que nous pourrons vous le démontrer ce soir. Nous pourrions jouer une partie d'ostratégie après le dîner. Vous verrez de quoi il s'agit. Mais revenons à notre thème. Il nous faudra des physiciens, des ingénieurs en télécommunications et en aéronautique, des neurologues et des bioingénieurs. Y pour appuyer ceux-çi, des ingénieurs en électronique orientée à l'informatique. Jack Doorman nous aidera pour cela. Il sait déjà qu'avec une paire de millimètres cubiques d'osirine on peut former le noyau d'un microordinateur quantique mille fois plus puissant que le plus puissant des superordinateurs de 256 noyaux d'aujourd'hui. Imaginez-vous ce que l'on pourra faire avec un noyau d'un centimètre cubique. L'osirine a beaucoup d'applications. Et notre mine n'est pas la seule. Les prêtres atlantes savaient où sont les autres et nous en avons des cartes. Piet Vermeer a déjà acheté les concessions de plusieurs et nous obtiendrons les autres. Comme elles sont inconnues, le coût est infime.
- Et qu'en est-il de l'astronomie? -demanda quelqu'un.
- C'est une science importante, mais les avancements dans ce domaine ont été extraordinaires au cours du dernier siècle et ne rendent pas nécessaire notre intervention.