10/01/2012

CURES 4.3


L'ordre d'arrestation de Jacques Vandeput fut envoyé a toutes les unités de police du pays et une patrouille partit à son domicile actuel.

Quand Jacques Vandeput arriva au parking où devait l'attendre sa soeur, il se surprit de ne pas la trouver. Il n'y avait que deux possibilités: ou bien la police l'avait arrêtée ou bien elle s'était trop ennuyée de l'attendre parce qu'il lui avait fallu plus de temps que prévu et elle était partie à la destination suivante. Il se dit que le mieux serait de rentrer au plus tôt à Bruxelles, pour qu'on ne s'étonne pas de son absence s'il arrivait à la police de vouloir vérifier s'il avait quitté la ville. Il y était arrivé deux heures avant l'arrivée de la patrouille de police, s'assurant de ce que la propriétaire puisse témoigner de sa présence, puis était ressorti pour prendre un verre. L'excitation et la satisfaction d'un devoir accompli augmentaient toujours sa soif. De plus, il devait mettre le nouveau vidéoclip sur son blog d'internet, mais il devait pour cela le passer de sa caméra à son ordinateur portable. Et il ne pourrait pas le faire parce que ce dernier était dans l'ambulance et il devait donc rencontrer sa soeur pour l'obtenir. Et aussi pour terminer de planifier la mission suivante.

L'apart-hotel était à la rue Ravenstein. Il pensa aller de nouveau au café "La Bécasse" mais se souvint qu'il n'y était plus le bienvenu des suites de la bagarre où on l'avait arrêté et, tout en prenant automatiquement la direction du centre, il se demanda où aller. Il y avait plusieurs alternatives proches et, voyant qu'il était aussi l'heure de manger quelque chose, il pensa aux restaurants de la rue qui longe la Bourse. Sans y penser, suivant son parcours habituel, il se dirigea vers la Gare Centrale, pensant la traverser pour ensuite descendre la rue Marché-aux-Herbes. Mais la police venait de s'installer à la gare et un des agents le reconnut. Celui-çi avertit son compagnon en même temps que le central de la police et les deux s'approchèrent rapidement. Ils lui prirent les bras par surprise et lui passèrent les menottes, l'empêchant de se défendre, ce qu'il savait d'autre par devoir éviter pour pouvoir maintenir son affirmation d'innocence.

Entretemps, une autre équipe explorait en détail sa chambre. On y trouva tout de suite la caméra qu'il n'avait pas pris la précaution de cacher, puis, après une révision de toutes les possibles cachettes, le pistolet Smith & Weston .40.

Sa défense, au commissariat, résulta totalement inutile. Il était en possession de l'arme et de la séquence vidéo d'un crime qui venait de se produire. Le laboratoire avait aussi pu ouvrir les archives de l'ordinateur et trouvé les vidéoclips des autres crimes. Martine Lemie avait finalement confessé qu'elle avait obtenu à l'évêché de Liège la liste des prêtres dénoncés et avoir rencontré ceux qui avaient été assassinés, informant des détails à son frère, qui ne la rejoignait que pour obtenir ceux-çi et "faire justice". Elle nia avoir été présente, mais cette affirmation fut reçue avec beaucoup de méfiance.

L'arrestation des coupables donna lieu à une vraie bataille de commentaires dans la presse. Le scandale des prêtres pédophiles refit surface et de nombreux lecteurs prenaient parti à faveur des criminels qui avaient "nettoyé ces ordures". D'autres leur répondaient que c'était le rôle de la justice de déterminer qui était coupable, l'un au moins des morts ne l'étant pas. Mais certains ne croyaient pas à cet acquittement et insistaient sur des mesures plus drastiques, les coupables de pédophilie n'étant châtiés que de quelques années de prison. D'autres encore en profitaient pour attaquer l'Eglise ou bien pour la remercier d'avoir "donné la liste des criminels à qui pouvait les éliminer".

Les mêmes échanges de lettres, opinions et articles se répétèrent quelques mois plus tard, lorsque le tribunal fit le procès et condamna les deux criminels à prison perpétuelle.

Fin

"La Toute-Puissance confond les insensés" (Livre de la Sagesse, 1,3)

Prochainement: "Monde parallèle"