Sur le bureau de De la Rue il y avait de nombreux papiers et cahiers de notes qui contenaient principalement des graphiques et quelques plans tracés à main levée. Trompel se mit à réviser les tiroirs. En ouvrant le premier à droite, il découvrit un livre à couverture de cuir sans inscription ainsi qu'un sablier dont les ampoules de verre étaient insertés dans des supports qui semblaient de bronce, avec d'étranges gravures. Pour pouvoir retirer le livre, il prit le sablier et le mit sur la table, le retournant pour que coule le sable. A cet instant, il crut sentir une vibration et eut l'impression de descendre dans un ascenseur à grande vitesse. En même temps, il se produisit un changement sur la couverture du livre, où apparut une figure qui représentait aussi un sablier, bien que stylisé. Et, en-dessous de celui-çi, un mot qu'il ne comprit pas, en aractères latins comme ceux utilisés sur les anciens monuments de l'époque romaine. Il ouvrit le livre. La première page était identique à la couverture, comme il s'y attendait. Les suivantes étaient couvertes de texte, avec la même typographie, mais dans une langue qu'il ne comprenait pas, bien qu'elle lui sembla assez semblable au latin. Il ferma le livre. Le sable finissait de couler et les figures disparurent de la couverture.
Il se mit ensuite a examiner les plans et graphiques, découvrant qu'ils représentaient tous les catacombes de Paris, à diverses époques de l'histoire. [Les plans inclus proviennent de http://www.catacombes.explographies.com/]
Passant à regarder quel était le contenu des cahiers, il vit que l'un d'eux était dédié exclusivement au thème des catacombres, expliquant les divers plans et contenant aussi un feuillet sur le sujet publié par l'Office du Tourisme, qui expliquait ce qui suit:
-
"Chacun peut visiter les Catacombes Officielles de Paris à Denfert-Rochereau. Mais elles ne sont qu'une petite partie des quelques 300 km de galeries qui courent sous la capitale française. Elles font partie de l'imaginaire Parisien, depuis 'La double vie de Théophraste Longuet' de Gaston Leroux, où le célèbre bandit Cartouche y trouvait refuge, jusqu'au plus récent film de Pierre Tchernia avec Philippe Noiret, 'Les Gaspards'.
Les galeries d'inspection représentent environ 135 kilomètres, dont 91 sont situées sous les rues et 44 sous les jardins, bâtiments et généralement lieux publics. Ajoutons à cela les quelques 150 kilomètres de galeries situées sous les terrains privés, et on atteint alors un réseau total de près de 300 kilomètres. Ces galeries se divisent inégalement en quatre blocs principaux, à savoir celui du XIIème arrondissement (350 mètres), celui de Passy-Chaillot (7 kilomètres de galeries réparties entre un grand nombre d'exploitations non reliées entre elles), celui du XIIIème arrondissement (à l'est de la Bièvre, 25 kilomètres sous les rues et lieux publics), enfin le grand réseau sud des Vème, VIème, XIVème et XVème arrondissements (100 kilomètres de galeries, parfois sur plusieurs étages superposés)." (De http://cata.riffzone.net/)
"L'origine des Catacombes de Paris (qu'il vaudrait mieux appeler «Ossuaire municipal») remonte à la fin du XVIIIe siècle. Ce sont d'anciennes carrières qui furent choisies pour déposer les ossements ; la Ville de Paris venait en effet de se doter d'une inspection générale des Carrières dont le rôle était la consolidation des voies publiques minées par les carrières. Les carrières « de la Tombe-Issoire » furent l'objet de travaux comprenant une grande part de maçonnerie et de soutènement de galeries, complétés par le creusement d'un escalier flanqué d'un puit pour déverser les ossements. Le cimetière des Innocents (près de Saint-Eustache, dans le quartier des Halles) y a été transféré entre 1786 et 1788." (De http://www.catacombes-de-paris.fr/)
Le cahier contenait aussi, à la fin, un dessein à la main d'une petite section de tunnels, dont le point initial était référencé sur l'un des plans officiels, y ajoutant des élémments absents sur ce dernier, qui était justement celui qui montrait le réseau ouvert au public. Trompel se promit de la visiter le jour suivant, pour découvrir la raison pour laquelle l'avait ajouté l'archéologue.
Suivant le plan qu'il avait trouvé dans le cahier de De La Rue, il arriva à un petit couloir à l'entrée duquel un cordon indiquait qu'il ne fallait pas entrer. Il passa el cordon et, au fond, trouva -grâce à la lampe-torche qu'il avait apportée- une porte simulée dans la paroi de pierre. Au centre de celle-çi, il y avait le même dessein qu'il avait vu sur la couverture du livre. Il sortit de sa poche le sablier et le retourna. La figure sur le mur commença à briller et la porte se fit translucide. Il étendit la bras et sa main la traversa sans rencontrer de résistence. Il avança alors et, presque sans s'en rendre compte, il traversa le portique, sentant comme si une légère décharge électrique lui parcourrait el corps. Il se trouva alors dans une grande salle avec des colonnes luminescentes parfaitement cylindriques.. Il se retourna pour regarder par où il était venu: la "porte" redevenait solide et portait la même figure, aussi de ce côté. Mais, ici, elle était aussi ornée d'autres reliefs, complexes, et était située sur une plateforme ressemblant à une scène de théâtre, à laquelle on accédait par des escaliers. Le sable avait fini de couler dans son sablier, et il se le remit en poche. Il descendit les escaliers et avança. Les colonnes illuminaient la salle, mais sans éblouir. Il continua a avancer en ligne droite et vit à la distance un couloir qui, sans doute, donnait accès à la salle. Mais il se vit brusquement entouré d'hommes vêtus de tuniques blanches cerrées à la ceinture, avec d'étranges casques munis de visières transparentes, qui dirigaient vers lui un genre d'arquebuse.
- Qui sunt vostro? Quo fassad aquo?
Il ne connaissait pas cette langue, mais elle semblait facile à comprendre. Il essayat de s'expliquer, mais il fut clair qu'ils ne le comprenaient pas.