Ce matin-là, alors que Trompel se lavait les dents après son petit-déjeûner, il y avait eu une forte secousse de terrain, chose assez rare en Belgique. Paula, sa femme [voir "La Conspiration], avait crié et il avait accouru au petit vestibule de l'appartement, où elle était. Le mobile avec petites cloches de cristal qu'elle y avait pendu était tombé à terre et s'était brisé en de nombreux morceaux.
- Le "chi" ne vas plus fluire librement vers celui qui entrera -dit-elle, les larmes aux yeux.
- Nous pouvons prendre les clochettes qui ne sont pas cassées: j'en vois plusieurs.
- Ce serait pire: elles n'auraient plus d'harmonie et laisseraient entrer les mauvaises vibrations.
- Dans ce cas, nous achèterons un nouveau mobile.
Il y avait peu de mois que Paula s'était enthousiasmée avec le Feng Sui, l'art chinois de la décoration qui cherchait l'harmonie tant physique que mentale dans la disposition des objets. Elle avait lu plusieurs livres sur le sujet et avait même consulté un expert chinois pour confirmer ses conclusions et adapter leur petit appartement. Ainsi, elle avait changé l'orientation du lit pour que les pieds pointent vers l'ouest; avait disposé un mirroir de corps entier dans la salle de bain pour éviter que le bon "chi" parte par la décharge; avait mis le mobile à l'entrée et un petit acuarium dans la salle, malgré qu'il quittait une partie de l'espace déjà exigu. Cela paraissait plutôt ridicule à son mari, mais il n'en montra rien car cela la rendait heureuse. Mais, ce jour-là, selon Paula, la chance était détruite. Elle ne savait pas combien elle avait raison.
Le lendemain, en se réveillant, Jef Trompel se rendit compte qu'il était seul dans son lit et s'en étonna. La veille, sa femme, avant de partir au Parlement, lui avait dit qu'elle rentrerait très tard et qu'il vaudrait mieux qu'il se couche sans l'attendre. Ainsi, il s'était mis au lit à onze heures et demie et s'était rapidement endormi. Mais elle aurait dû arriver au cours de la nuit, sans quoi elle l'aurait averti. Il pensa ainsi que, pour ne pas le réveiller, elle lui avait peut-être envoyé un message de texte à son GSM. Il l'ouvrit et révisa les messages, mais il n'y en avait pas.
Pendant qu'il faisait sa toilette matinale, son cerveau de détective commença à planifier une enquête sur ce fait bizarre. Il pensait déjà à partir au Parlement pour tâcher de savoir ce qui s'était passé la nuit précédente lorsque son téléphone sonna. Il sortit de la salle de bain et l'ouvrit. C'était Jean Servais, son ancien chef de la Police Judiciaire.
- Jef, j'ai une très mauvaise nouvelle pour toi. Je regrette beaucoup de devoir te dire que ta femme est morte. Viens donc ici pour que je te donne les détails. Je ne veux pas le faire par téléphone!
- D'accord, chef. J'y vais tout de suite.
Il comprit qu'il ne s'agissait pas d'une mort naturelle ni d'un accident et que Servais avait commencé une enquête. Il lui ferait certainement de nombreuses questions, dans l'espoir de trouver les premières pistes ou explications.
Comme toujours quand les choses allaient mal, il pleuvait abondamment quand il sortit. Le ciel pleurait avec lui.
- Le "chi" ne vas plus fluire librement vers celui qui entrera -dit-elle, les larmes aux yeux.
- Nous pouvons prendre les clochettes qui ne sont pas cassées: j'en vois plusieurs.
- Ce serait pire: elles n'auraient plus d'harmonie et laisseraient entrer les mauvaises vibrations.
- Dans ce cas, nous achèterons un nouveau mobile.
Il y avait peu de mois que Paula s'était enthousiasmée avec le Feng Sui, l'art chinois de la décoration qui cherchait l'harmonie tant physique que mentale dans la disposition des objets. Elle avait lu plusieurs livres sur le sujet et avait même consulté un expert chinois pour confirmer ses conclusions et adapter leur petit appartement. Ainsi, elle avait changé l'orientation du lit pour que les pieds pointent vers l'ouest; avait disposé un mirroir de corps entier dans la salle de bain pour éviter que le bon "chi" parte par la décharge; avait mis le mobile à l'entrée et un petit acuarium dans la salle, malgré qu'il quittait une partie de l'espace déjà exigu. Cela paraissait plutôt ridicule à son mari, mais il n'en montra rien car cela la rendait heureuse. Mais, ce jour-là, selon Paula, la chance était détruite. Elle ne savait pas combien elle avait raison.
Le lendemain, en se réveillant, Jef Trompel se rendit compte qu'il était seul dans son lit et s'en étonna. La veille, sa femme, avant de partir au Parlement, lui avait dit qu'elle rentrerait très tard et qu'il vaudrait mieux qu'il se couche sans l'attendre. Ainsi, il s'était mis au lit à onze heures et demie et s'était rapidement endormi. Mais elle aurait dû arriver au cours de la nuit, sans quoi elle l'aurait averti. Il pensa ainsi que, pour ne pas le réveiller, elle lui avait peut-être envoyé un message de texte à son GSM. Il l'ouvrit et révisa les messages, mais il n'y en avait pas.
Pendant qu'il faisait sa toilette matinale, son cerveau de détective commença à planifier une enquête sur ce fait bizarre. Il pensait déjà à partir au Parlement pour tâcher de savoir ce qui s'était passé la nuit précédente lorsque son téléphone sonna. Il sortit de la salle de bain et l'ouvrit. C'était Jean Servais, son ancien chef de la Police Judiciaire.
- Jef, j'ai une très mauvaise nouvelle pour toi. Je regrette beaucoup de devoir te dire que ta femme est morte. Viens donc ici pour que je te donne les détails. Je ne veux pas le faire par téléphone!
- D'accord, chef. J'y vais tout de suite.
Il comprit qu'il ne s'agissait pas d'une mort naturelle ni d'un accident et que Servais avait commencé une enquête. Il lui ferait certainement de nombreuses questions, dans l'espoir de trouver les premières pistes ou explications.
Comme toujours quand les choses allaient mal, il pleuvait abondamment quand il sortit. Le ciel pleurait avec lui.
Ce que lui raconta Servais était terrible. Darbée avait été trouvée dans le petit étang du Parc Royal, face au Parlement. Elle avait la lettre theta tatouée sur un sein et, si l'on regardait l'étang de dos au Palais Royal et vers le Parlement, son corps semblait marquer six heures. Ainsi s'allongeait donc la chaîne d'assassinats encore sans solution. Et il y avait d'autres coincidences: c'était le 6 septembre et elle avait été étranglée, avec une corde aussi fine que celle d'une guitarre. Heureusement, elle n'avait pas été violée mais, semblait-il, elle avait tenté de se défendre et avait des restes de peau sous les ongles. Ces détails ne furent pas révélés et -heureusement pour la famille- la presse n'en sut rien et ne liat pas le meurtee aux deux autres. Aucun journaliste n'avait été averti avant l'arrivé de la police.