A son bureau, Trompel, pour sa part, analysait de nouveau toutes les données qu'il avait réuni sur les attentats, le blog républicain et les groupes de Facebook, y ajoutant les mouvements de fonds de Durand, Bertrand, Verstappen et Ibn Sahlad à la Bancque Lambermont. Il disposait maintenant du logiciel Parsifal, qui permettait de "croiser" des données d'origine et de formats différents, et que la police avait acquis récemment pour découvrir des menaces terroristes et les agissements des narcotrafiquants. Après quelques minutes d'attente, pendant lesquelles défilaient sur l'écran les entêtes des documents et des tables consultées, commencèrent à apparaître des messages d'alerte. Ils montraient qu'après chaque attentat s'étaient produits des virements qui partaient de plusieurs comptes de la banque Lambermont et qu'ils suivaient le même chemin, pour terminer dans une banque des îles Caïman. Les comptes de départ appartenaient à Ibn Sahlad et Verstappen. Il y avait aussi eu un gros payement de la part de Durand pour Walckiers et des payements de Bertrand qui, après un tour dans des banques étrangères, étaient revenus à un officier du Registre de la Population, au sous-chef de sécurité de l'hôtel Lambermont, Philippe Moens, et aussi à un technicien en communications de la PJF elle-même. Les dates coïncidaient chaque fois, avec quelques jours de retard, à des faits suspects connus maintennant de la PJ.
Quand il passa son rapport au commissaire Servais, ce dernier ne put cacher sa satisfaction.
- Nous avons identifié ainsi les espions et ils nous mènent à Bertrand. Et le compte des Îles Caïman sera sans doute celui d'Oblensky. Le gouvernement de là-bas ne tardera pas à autoriser l'investigation des comptes bancaires: il lui est de plus en plus difficile de résister à la pression internationale. Nous ajouterons notre demande à la longue liste qu'a déjà Interpol. Tôt ou tard, nous saurons quelque chose.
- Si nous n'obtenons pas d'Oblensky qu'il se confesse avant.
- Nous allons arrêter Moens, le guarde de l'hôtel. Je crois qu'il sera moins dur qu'Oblensky. Après, nous arrêterons les têtes pensantes et les financiers. Nous en finirons avec le PNI!
- Et les types de la Population et de nos communications?
- Bien sûr! Ceux-là se mettront vite à table: ils ont trop à perdre.
Dans la soirée, deux agents se présentèrent à l'hôtel Lambermont. C'était l'heure où, comme ils avaient découvert, Philippe Moens terminait sa journée de travail. Ils l'arrêtèrent quand il sortait et le menèrent au commissariat civil le plus proche. Il l'informèrent qu'il était accusé de l'attentat contre le cardinal de Villers et le laissèrent penser à sa situation toute la nuit dans une cellule froide et solitaire. Le matin suivant, après un petit-déjeûner très frugal, on le mena à la centrale de la PJF où le commissaire Servais l'attendait avec à sa disposition une preuve irréfutable: on avait vérifié qu'à l'heure de l'attaque l'homme se trouvait dans la chambre où l'on avait trouvé l'arme. Et il avait été le seul à en sortir dans les minutes suivantes. Servais le confronta avec ces faits et avec l'important payement qu'il avait reçu, provenant de Bertrand malgré avoir passé par diverses banques étrangères.
Moens finit par accepter que Bertrand l'avait payé pour tirer mais prétendit que son but était seulement de blesser le prélat, comme il était arrivé. Interrogé sur l'origine du fusil Kalashnikov qu'il avait utilisé, il finit aussi par reconnaître qu'il avait dû aller le chercher à une maison de la rue de la Prospérité et l'avait reçu des mains d'un russe dont il ne connaissait pas le nom. Mais il reconnut Oblensky sur une photo que lui montra Servais. Finalement, la police avait une preuve qui liait formellement le russe à la conspiration.
Quand il passa son rapport au commissaire Servais, ce dernier ne put cacher sa satisfaction.
- Nous avons identifié ainsi les espions et ils nous mènent à Bertrand. Et le compte des Îles Caïman sera sans doute celui d'Oblensky. Le gouvernement de là-bas ne tardera pas à autoriser l'investigation des comptes bancaires: il lui est de plus en plus difficile de résister à la pression internationale. Nous ajouterons notre demande à la longue liste qu'a déjà Interpol. Tôt ou tard, nous saurons quelque chose.
- Si nous n'obtenons pas d'Oblensky qu'il se confesse avant.
- Nous allons arrêter Moens, le guarde de l'hôtel. Je crois qu'il sera moins dur qu'Oblensky. Après, nous arrêterons les têtes pensantes et les financiers. Nous en finirons avec le PNI!
- Et les types de la Population et de nos communications?
- Bien sûr! Ceux-là se mettront vite à table: ils ont trop à perdre.
Dans la soirée, deux agents se présentèrent à l'hôtel Lambermont. C'était l'heure où, comme ils avaient découvert, Philippe Moens terminait sa journée de travail. Ils l'arrêtèrent quand il sortait et le menèrent au commissariat civil le plus proche. Il l'informèrent qu'il était accusé de l'attentat contre le cardinal de Villers et le laissèrent penser à sa situation toute la nuit dans une cellule froide et solitaire. Le matin suivant, après un petit-déjeûner très frugal, on le mena à la centrale de la PJF où le commissaire Servais l'attendait avec à sa disposition une preuve irréfutable: on avait vérifié qu'à l'heure de l'attaque l'homme se trouvait dans la chambre où l'on avait trouvé l'arme. Et il avait été le seul à en sortir dans les minutes suivantes. Servais le confronta avec ces faits et avec l'important payement qu'il avait reçu, provenant de Bertrand malgré avoir passé par diverses banques étrangères.
Moens finit par accepter que Bertrand l'avait payé pour tirer mais prétendit que son but était seulement de blesser le prélat, comme il était arrivé. Interrogé sur l'origine du fusil Kalashnikov qu'il avait utilisé, il finit aussi par reconnaître qu'il avait dû aller le chercher à une maison de la rue de la Prospérité et l'avait reçu des mains d'un russe dont il ne connaissait pas le nom. Mais il reconnut Oblensky sur une photo que lui montra Servais. Finalement, la police avait une preuve qui liait formellement le russe à la conspiration.