30/11/2010

Colonisation 1.1.

Chapitre 1. Disparu

Le commissaire Servais avait reçu ce jour-là un avis peu commun: un professeur de l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve n'était pas apparu pour dicter ses cours, au début de l'année académique, et les autorités de sa faculté n'avaient pas réussi à le contacter. Comme il n'y avait pas de bureau de la PJF dans cette petite ville universitaire, la communication avait été reçue à la centrale de Bruxelles et le rapport avait été remis au bureau de Servais. Il indiquait que l'auteur de l'appel était André Machtens, le doyen de la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres de l'UCL, de qui dépendait le Département d'Histoire et Archéologie auquel appartenait le professeur perdu, de nom Jean Pollion.

Servais téléphona alors au numéro signalé et se fut mis en rapport avec le doyen Machtens.
- Le professeur Pollion aurait dû commencer ses cours la semaine dernière -expliqua se dernier-, mais il ne s'est présenté ni pour la cérémonie d'inauguration de l'année académique ni pour les deux premières classes. Il n'a pas plus averti son assistante, comme il aurait dû le faire au cas où il serait malade, pour que ce dernier le remplace. L'assistante a téléphoné chez lui, mais personne ne répond, sauf le répondeur automatique qui continue à avertir que le professeur est en cours d'expédition archéologique et rentrera fin août. La jeune fille m'a donc averti, pensant que je pourrais contacter un membre de la famille qui aie quelque nouvelle du professeur. Mais nous n'avons aucune donnée au sujet de sa famille, ce qui ne nous a pas permis d'en savoir plus, et ceci m'a poussé à recourrir à vous pour dénoncer ce qui semble être une disparition.
- Vous avez bien fait malgré que vous n'auriez peut-être pas dû attendre aussi longtemps. Les pistes, malheureusement, tendent à s'effacer avec le temps ou de "se refroidir", comme nous disons, nous.
- Il est fréquent qu'un professeur manque à une classe et ce n'est pas une raison pour dénoncer sa disparition. A peine ais-je su qu'il avait manqué une seconde fois et que son téléphone n'était pas à jour, j'ai fait la démarche.
- D'accord. Je vais vous envoyer un inspecteur pour que vous lui donniez tous les détails possibles et pour qu'il parle avec l'assistante. Cet après-midi même, cela vous convient?
- D'accord. Je l'attendrai et lui donnerai priorité. J'espère que rien de grave ne sera arrivé au docteur Pollion et qu'on le retrouvera sain et sauf. C'est notre meilleur expert en cultures antiques.
- Bien. Racontez tout cet après-midi à mon inspecteur. Entre-temps, j'enverrai aussi un de mes hommes à investiguer la résidence du professeur. Vous pourriez me donner son adresse?
- Je vous passe ma secrétaire: elle pourra vous la donner.
- Merci. Au revoir!
- Au revoir!

Après avoir reçu l'adresse, Servais appela un de ses subordonnés, l'inspecteur Jef Trompel, et lui raconta la conversation, le chargeant de l'enquête. Il devait aller tout de suite à la maison du professeur puis, après, à l'université.

L'archéologue vivait à l'avenue des Dryades, à la commune de Boitsfort. Trompel prit le bus 33 qui le menait jusqu'aux "Trois Tilleuls", à deux pâtés de maisons. Jean Pollion vivait seul, ayant hérité la maison de ses parents. Mais il avait une servante du magreb qui allait faire le nettoyage deux fois par semaine et s'occupait aussi de porter le linge sale au lavasec et de l'en retirer. Elle était heureusement là à ce moment, et Trompel n'eut pas à forcer la porte, bien qu'il eut du mal à obtenir que la femme le laisse entrer. Sa carte de police finit par la convaincre, mais elle ne répondit à ses questions qu'à demi-mots, clairement effrayée par le policier.

Il n'y avait pas trace de l'occupant et la femme de ménage confirma qu'elle ne l'avait pas vu depuis deux mois. Le détective chercha inutilement un ordinateur. Sans doute avait-il un portable et l'aurait emporté. Ou bien il travaillait uniquement sur l'ordinateur de l'université. Tout était en ordre dans la maison et rien ne permettait de penser à un séquestre. L'employée confirma que le propriétaire aurait déjà dû être de retour et était fâchée parce qu'il ne lui avait pas payé le dernier mois. Mais Trompel ne put rien en tirer de plus. Il rentra ainsi bredouille à son bureau, prit quleques notes pour son rapport, et se prépara à partir pour Louvain.

23/11/2010

Colonisation

Nueva novela

Colonisation
(Il y a 10.000 ans)
Avertissement

Bien que ce roman puisse paraître à certains moments une nouvelle de science fiction, il n'en est pas ainsi. Comme le lecteur pourra l'apprécier au cours de sa lecture, il s'agit plutôt d'un roman de semi-fiction archéologique, avec quelques allusions technologiques, mais basé sur des découvertes réelles. Une très bonne synthèse en français de ces découvertes et bases scientifiques peut être trouvée dans le livre "La race de la Genèse", de Will Hart. Nous l'avons lu après avoir terminé la rédaction du présent roman, mais nous avons eu accès à de nombreuses autres sources, connues aussi par cet auteur, source que nous citerons de temps à autre. Quelques sources citées sont de versions espagnoles, qui furent les plus accessibles pour nous.

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Pour différencier les sources des textes reproduits ici, nous utiliserons la couleur habituelle pour notre propre rédaction, le vert pour les citations d'auteurs modernes, et le rouge pour la traduction de légitimes textes antiques.
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¡Bonne lecture!
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Prologue


"Pendant de nombreux millions d'années de son interminable commencement, l'Homme a été un fils sauvage de la nature; il survivait en cueillant des aliments qui croissaient librement, chassait des animaux sauvages, capturait des oiseaux et des poissons. Mais, juste quand les rassemblements humains étaient sur le point de disparaître, juste quand ils abandonnaient leurs foyers, quand leurs premiers développememnts "techniques" et artistiques s'estompaient, juste alors (entre 27.000 et 11.000 a.C.), tout à coup, sans motif apparent et, sans qu'on ne connaisse de période intermédiaire de lente préparation, l'Homme est devenu agriculteur. [..]

Les études génétiques confirment les découvertes archéologiques et ne laissent aucune place au doute de ce que l'agriculture a commençé exactement là où l'Homo Sapiens avait surgi auparavent avec sa première et tosque civilisation: au Proche Orient. Jusqu'à présent, il n'existe aucun doute que l'agriculture s'étendit dans le monde depuis l'arc formé par les montagnes et les hautes terres du Proche Orient. [...] En pas plus de 3.000 ans -une nuit, pour l'extension temporelle de cet interminable commencement- l'Homme est devenu agriculteur et domestica les plantes et les animaux sauvages. [...]



Vers le septième millénaire a.C., l'arc de civilisation du Proche Orient était innondé de cultures de la glaise et de la céramique, qui élaboraient un grand nombre d'ustensiles, ornements et statuettes. Vers 5.000 a.C, au Proche Orient on créait des objets de glaise et céramique d'excellente qualité et aspect. Mais, une fois de plus, le progrès se ralentit et, vers 4500 a.C, selon les évidences archéologiques, il y eut une nouvelle régression. [...]

Après, subitement, de façon inespérée et inexplicable, el Proche Orient fut témoin du fleurissement de la plus grande civilisation imaginable, une civilisation dans laquelle plongent fortement nos racines. Une main mystérieuse sortit l'Homme, une fois de plus, de son déclin et l'éleva à un niveau de culture, de connaissances et de civilisation bien supérieur. En Mésopotamie."

(Extrait traduit de Z. Sitchin: "El 12º Planeta", pp.7-10)

*

"La différence cruciale entre les dieux et les extraterrestres à l'allure de dieux ne réside pas dans leurs propriétés mais dans leur provenance. Les entités suffisamment complexes pour être intelligentes résultent d'un processus évolutif. Si semblables à des dieux qu'elles puissent paraître quand nous les rencontrons, elles n'ont pas débuté comme des dieux."
(R.Dawkins)

*

Du Livre de la Genèse, Chapitre 6:

"Les fils des dieux virent que les filles des hommes étaient bien, et prirent pour épouses à celles qu'ils préféraient centre celles-là. [...] Les nefilim étaient sur la Terre, en ces jours là et aussi après, quand les fils des dieux cohabitaient avec les filles d'Adam et elles leur donnaient des fils. Ils furent les puissants de l'Étermité, le Peuple du Shem."


Du II Livre des Rois, Chapitre 21:

"Manases ... se prosterna devant toute l'armée du ciel et lui rendit culte."


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Bref dictionnaire sumérien important ici

L'ancien langage sumérien date d'il y a plus de 6.000 ans. On trouvera communément dans notre texte les mots suivants, dont nous précisons ici le sens originel:

- "Adama" (Adam) vient de adamatu (terre rouge obscure) et adatnu (sang), ce qui signifie "fait de boue et sang"
- "Abzu" (d'où provient 'abysme'): Monde Inférieur, Pays des Mines (sud de l'Afrique)
- "Dyaus", vient de 'din.gir', «les purs des fusées ardentes»; d'où l'on dériva Zeus, Deus, Dios et Dieu, comme aussi Jupiter (à partir de Dyaus-Piter, un des dyaus)
- "Nefilim" (terme qui apparait aussi dans la Bible): derivé de la racine sémitique NFL («être lancé vers le bas»), signifie «ceux qui furent lancés à la Terre», «fils des divinités qui, aux temps primitifs, tombèrent des Cieux à la Terre»
- "Shem" = nef spatiale (habituellement mal traduit, par refus de son sens originel)
- "Igigi": «ceux qui tournent et voient», «trop hauts pour l'Hummanité»: ceux qui ne descendaient pas des véhicules spatiaux
- "Anunnaki": «ceux qui descendirent du Ciel à la Terre», dieux (dyaus) "de base", chargés du travail sur la Terre.
[Selon Sitchin, "El 12º Planeta", p.91]

La semaine prochaine commence le récit

16/11/2010

La conspiration - Fin

Epilogue

Le Tribunal Électoral décida de charger des ingénieurs de l'Université Catholique de Louvain pour revoir le processus d'élections électroniques et vérifier s'il était possible d'obtenir les résultats réels sans répéter la votation. Comme la PJF disposait du logiciel originel et de la version adultérée, ils purent calculer avec exactitude ces résultats, qui étaient évidemment inférieurs. Mais comme les machines avaient été installées dans un nombre de bureaux inférieur au tiers du total -vu qu'il s'agissait justement de réaliser une expérience pilote- le résultat fut que le PNI ne perdit pas plus de cinq sièges. Si la votation avait été influencée par la propagande, il n'était pas possible d'y porter remède.

Mais le procès contre le parti conduisit à l'annulation de sa personnalité juridique, ce qui créait un sérieux problème pour les députés élus: ils n'appartenaient plus à aucun parti, chose assez rare en Belgique. La majorité opta alors pour s'affilier au Parti des Verts et quelques uns à d'autres partis. La domination du PNI sur la Chambre fut ainsi réduite à néant.


Un an après...

Le journal La Dernière Heure titulait à la une: "Députée Darbée se marie avec le policier qui dénonça le PNI".


Cinq ans après...

Accomplie la sentence de prison pour sa participation à la conspiration, Oblensky devait être déporté en Russie, qui avait demandé son extradition pour le juger pour d'autres crimes. Trompel devait l'accompagner en avion pour le remettre à Moscou aux autorités russes. Le vol Bruxelles-Berlin-Moscou devait passer par l'espace aérien de la Bordurie, un petit pays qui avait appartenu à l'orbite soviétique et se maintenait encore sous un régime communiste sévère. Peu après être entré dans cet espace aérien, le pilote reçut un appel de la tour de contrôle de Stalinava, la capitale du pays.
- Vous venez de pénétrer dans l'espace aérien bordurien. Vous avez à bord un dangereux enemi du peuple et nous exigeons que vous aterrissiez pour nous le remettre.

Le pilote au copilote:
- Nous avons assez de combustible pour éviter l'espace bordurien?
- Pas pour en sortir et continuer vers Moscou par une autre route: le détour est long. Nous devrions retourner à Berlin.
- Cela n'est pas une solution valable: nous devons continuer vers Moscou.
- Alors il faut aterrir.
- Pilote à tour de contrôle: Comment s'appelle cette personne?
- Estepan Andronikov.
- Nous allons vérifier la liste de passagers.

...
- Il n'y a personne à bord avec ce nom. Nous ne pouvons donc vous satisfaire.
- Nous avons vérifié à Bruxelles qu'il est monté à bord. Il doit être sur la liste avec une autre identité. Vérifiez les documents des passagers. Si vous ne le trouves pas, tous devront débarquer ici et nous accuserons votre équipage d'encouvrement et d'attentat contre la sécurité nationale. Et nous saurons bien l'identifier. N'essayez pas de sortir de notre espace aérien: nous avons deux Mig qui vont à votre rencontre.
- Vous ne pouvez pas faire cela: c'est contre les normes internationales du transport aérien!
- Les vôtres peut-être. Ici, nous avons nos propres lois et nous les appliquerons comme il nous semble.
- Nous ferons ce que nous pourrons. Vol SB1542 roger.

- Ces borduriens sont fous! Nous menacer de nous abattre pour une seule personne!
- Eux, non: leur président. C'est le dernier dictateur communiste et il n'a jamais accepté la glasnost. Son service de sécurité est pire que la STASI et la KGB ensemble. Tout le pays est un grand camp de concentration. Je n'ai jamais aimé de devoir passer par ici et encore moins de faire escale a Stalinava. Quelque chose comme ceci devait arriver un jour ou l'autre.
- Que faisons-nous?
- Que les hôtesses révisent les passeports. Ceux de l'Union Européenne ne peuvent pas être falsifiés. Qu'elles nous apportent les autres. Nous passerons la liste à Interpol.

Quand Trompel vit qu'on demandait les passeport et qu'une des hôtesses arriva à sa hauteur, il demanda ce qui se passait.
- Ordre du capitaine. Il semble que les autorités borduriennes ont demandé à vérifier la liste des passagers, en particulier les non-unioneuropéens.
- Puis-je parler avec le capitaine?
- Non, monsieur. Vous devez savoir qu'aucun passager ne peut entrer dans la cabine, par mesure de sécurité. Et le capitaine est trop occupé pour répondre aux passagers.
- Je ne suis pas un passager quelconque: je suis en mission spéciale d'Europol -et il montra sa carte de police-. Je peux peut-être vous aider.
- Je vais avertir le capitaine. Attendez-moi.

Un moment plus tard, elle revenait et lui dit de l'accompagner à la cabine. Lorsqu'elle frappa à la porte de celle-çi, le capitaine en sortit et referma la porte.
- Vous êtes de la police? Que voulez-vous?
- Dites-moi ce qui se passe. Il n'est pas normal de vérifier les passeports à bord durant le vol.
- Bien sûr que non. Mais il n'est pas plus habituel que les borduriens nous somment d'aterrir pour leur remettre un passager dont le nom n'est pas sur la liste et qu'ils traitent de criminel. Ils affirment qu'ils sont sûrs qu'il a abordé ce vol à Bruxelles et qu'il apparait sans doute sur la liste avec un autre nom.
- Cela pourrait être l'homme que je conduis à Moscou. C'est un traficant d'armes qui a été extradé après avoir purgé une peine en Belgique et qui va être jugé en Russie. Quel nom vous a-t'on donné?
- Estepan Andronikov.
- Permettez-moi de consulter l'expédient que j'ai avec moi. Nous le connaissons comme Oblensky, mais il pourrait être connu sous d'autres noms ailleurs, et cela pourrait y être mentionné. Je vous avertirai par l'hôtesse.

Un moment plus tard, Trompel trouvait une liste de noms et autres passeports utilisés ocasionnellement par Oblensky: Andronikov était l'un d'eux.

L'aterrissage devait se faire "à l'ancienne": basé uniquement sur la vue, car l'aéroport de Stalinava n'avait pas le plus simple ILS pour guider les avions. La camionette-guide mena l'appareil vers un simple hangar, près duquel attendait un important contingent militaire. Bien que le capitaine avait annoncé par radio qu'il avait identifié Andronikov, la tour de contrôle lui ordonna de faire descendre tous les passagers. Quatre homme poussèrent une vieille échelle vers la porte arrière et un officier monta à bord. Il ordonna -en mauvais allemand- aux hôtesses de faire descendre tout le monde en file indienne et de leur dire de se diriger ver le hangar.

La troupe avait formé une double file et les passagers avancèrent par ce couloir, peu rassurés par les mitraillettes pointées vers eux. A la porte du hangar, un autre officier qui regardait avec attention les visages leur faisait signe d'entrer. Quand Trompel arriva avec Oblensky, l'officier joignit les talons et salua le détenu, lui parlant en langue locale. Ensuite, ils se donnèrent une poignée de main, l'officer le baisa à la russe. Trompel protesta:
- ¡Hey: je dois mener cet homme à Moscou!
- Il n'ira pas à Moscou. Il est arrivé où il appartient et il est bienvenu ici.

Il lança un ordre en bordurien et deux soldats pointèrent leur mitraillete dans l'estomac de Trompel. La file de passagers s'était arrêtée. L'officier qui était monté à bord arriva en ce moment. Il échangea quelques mots avec son supérieur et cria ensuite que tous pouvaient retourner à bord.
- Et que se passe-t'il avec le criminel que vous cherchiez -lança Trompel, déjà libéré, vers l'officier supérieur.
- Ce n'est pas votre affaire. Allez-vous en, si vous ne voulez pas des ennuis!

Tous retournèrent à bord, sans recevoir aucune excuse, et l'avion reçut l'autorisation de décoller. L'inspecteur arriverait à Moscou sans son prisonnier.

FIN


La semaine prochaine, nouveau roman: "Colonisation"

09/11/2010

La conspiration 7.7.

A la maison de la rue de la Prospérité étaient restés deux agents pour arrêter quiconque s'y présenterait. Le même jour que Servais interrogeait Moens, entra un homme qui en avait la clé. Les agents, préparés, lui passèrent les menottes avant qu'il se rende compte de quoi que ce soit. Connaissant la photo, ils se rendirent compte de ce que c'était Oblensky lui-même. Il n'avait pas su que son refuge avait été perquisitionné et était tombé dans la trappe. Et n'avait pas eu l'idée d'établir un code avec ses compères de l'intérieur pour s'assurer avant d'entrer de que la voie était libre. Il tombait enfin aux mains de la police. Il resta inmutable, confiant -comme toujours- qu'il n'y aurait aucune preuve contre lui. Il prétendit être un honnête homme d'affaires, mais sans préciser le genre d'affaire. Il fut donc conduit à la centrale de la PJF, où on le laisser méditer quelques heures dans une cellule.

Ensuite, le commissaire Servais préféra limiter son accusation à l'essentiel et son interrogatoire à ce qui était le plus évident: l'arme donnée à l'homme qui avait tiré sur le cardinal. La vente de cet type d'arme était interdite en Belgique, duquel fait on le considérerait complice d'une tentative d'assassinat. Oblensky protesta, reconnaissant cependant qu'"ocasionnellememnt" il vendait l'une ou l'autre arme à des "collectionneurs". L'ami qui le recevait dans sa maison de la rue de la Prospérité avait reçu la demande de cette arme et lui l'avait obtenue et remise personnellement à l'acheteur pour s'assurrer de ce que celui-çi la connaissait et "ne commettrait pas l'imprudence de l'utiliser pour un acte illégal". Servais préféra ne pas approfondir et attendre les autres arrestations pour le confronter et obtenir des informations plus substantielles.

Le lendemain se produisait l'arrestation de tous les membre du "Noyau" du PNI. Bertrand fut le premier à être introduit au bureau de Servais pour un interrogatoire. Mais il se limita à parler des objectifs officiels du PNI alors que le commissaire insistait sur les objectifs réels, préférant ne pas aborder, pour le moment, le thème de Moens. Quand il termina ce premier -et inutile interrogatoire-, il fit conduire Bertrand dans une petite salle d'interrogatoire où avait déjà été conduit Oblensky. Il resta à les observer par le mirroir polarisé et nota clairement le sursaut de Bertrand quand il aperçut son complice. Cependant, aucun des deux ne fit mine de reconnaître l'autre. Ils se savaient évidemment observés et tout échange leur serait préjuiciable. Ils ne prononcèrent donc pas un mot et ne se regardèrent même plus après le premier contact visuel. Oblensky était assis sur la seule chaise présente et Bertrand dut rester debout. Servais ordonna de les laisser ainsi pendant des heures et passait de temps en temps pour voir comment ils se comportaient. Alors qu'Oblensky semblait dormir, Bertrand tournait comme un lion en cage ou bien s'appuyait quelques minutes de dos au mirroir, tentant peut-être d'attirer l'attention de son complice. Mais celui-çi ne lui prètait pas la moindre attention.

Habitué à commander et se croyant privilégié par son grade, l'ex-général commença à réclamer à renfort de cris d'abord qu'on lui donne de l'eau, puis à manger et, finalement, qu'on le sorte de là. C'est alors que commença une conversation entre les deux détenus.
- Calmez-vous! Ces cris ne servent à rien. C'est ce que veulent ces policiers: que vos nerfs vous trahissent.
- Qu'est-ce que vous en savez?
- J'ai un peu d'expérience.
- De problèmes avec la justice?
- Oh, non. De policiers idiots qui vous arrètent sans aucune preuve et essayent d'obtenir des confessions.
- En cela, je suis d'accord. Je suis général en retraite. J'ai toujours servi mon pays comme le meilleur des patriotes. Et maintenant, ils m'accusent de conspiration et de trahison. Va-t'on voir!
- Et, comme militaire, vous ne savez rien de tactiques d'interrogatoire?
- Je n'ai travaillé ni en intelligence ni à la police militaire. Je m'occupais d'armement. Et d'administration et logistique.
- Alors on vous a arrêté pour vendre des armes? Ou toucher des pots de vin?
- Mais pas du tout! Ils disent que j'ai conspiré pour tuer des aristocrates, pour altérer le processus électoral et prendre le pouvoir. Dans un pays si petit et qui, même ainsi, s'est transformé en fédération! Quel absurde! Et vous, pourquoi êtes-vous ici?
- Ils disent que j'ai vendu une arme et qu'elle a été utilisée pour tirer sur quelqu'un d'important. Même si je l'ai vendue, qu'ais-je à voir avec ce qu'on a fait avec elle?

Bertrand apprenait ainsi pourquoi Oblensky avait été arrêté. Et de ce que le lien avec lui, au travers du tireur Moens, avait été établi. Une chose que Servais ne lui avait pas révélé. Il se rendit compte alors de ce que sa situation était bien plus grave qu'il ne l'avait d'abord pensé. Et préféra guarder silence.

02/11/2010

La conspiration 7.6.

A son bureau, Trompel, pour sa part, analysait de nouveau toutes les données qu'il avait réuni sur les attentats, le blog républicain et les groupes de Facebook, y ajoutant les mouvements de fonds de Durand, Bertrand, Verstappen et Ibn Sahlad à la Bancque Lambermont. Il disposait maintenant du logiciel Parsifal, qui permettait de "croiser" des données d'origine et de formats différents, et que la police avait acquis récemment pour découvrir des menaces terroristes et les agissements des narcotrafiquants. Après quelques minutes d'attente, pendant lesquelles défilaient sur l'écran les entêtes des documents et des tables consultées, commencèrent à apparaître des messages d'alerte. Ils montraient qu'après chaque attentat s'étaient produits des virements qui partaient de plusieurs comptes de la banque Lambermont et qu'ils suivaient le même chemin, pour terminer dans une banque des îles Caïman. Les comptes de départ appartenaient à Ibn Sahlad et Verstappen. Il y avait aussi eu un gros payement de la part de Durand pour Walckiers et des payements de Bertrand qui, après un tour dans des banques étrangères, étaient revenus à un officier du Registre de la Population, au sous-chef de sécurité de l'hôtel Lambermont, Philippe Moens, et aussi à un technicien en communications de la PJF elle-même. Les dates coïncidaient chaque fois, avec quelques jours de retard, à des faits suspects connus maintennant de la PJ.

Quand il passa son rapport au commissaire Servais, ce dernier ne put cacher sa satisfaction.
- Nous avons identifié ainsi les espions et ils nous mènent à Bertrand. Et le compte des Îles Caïman sera sans doute celui d'Oblensky. Le gouvernement de là-bas ne tardera pas à autoriser l'investigation des comptes bancaires: il lui est de plus en plus difficile de résister à la pression internationale. Nous ajouterons notre demande à la longue liste qu'a déjà Interpol. Tôt ou tard, nous saurons quelque chose.
- Si nous n'obtenons pas d'Oblensky qu'il se confesse avant.
- Nous allons arrêter Moens, le guarde de l'hôtel. Je crois qu'il sera moins dur qu'Oblensky. Après, nous arrêterons les têtes pensantes et les financiers. Nous en finirons avec le PNI!
- Et les types de la Population et de nos communications?
- Bien sûr! Ceux-là se mettront vite à table: ils ont trop à perdre.

Dans la soirée, deux agents se présentèrent à l'hôtel Lambermont. C'était l'heure où, comme ils avaient découvert, Philippe Moens terminait sa journée de travail. Ils l'arrêtèrent quand il sortait et le menèrent au commissariat civil le plus proche. Il l'informèrent qu'il était accusé de l'attentat contre le cardinal de Villers et le laissèrent penser à sa situation toute la nuit dans une cellule froide et solitaire. Le matin suivant, après un petit-déjeûner très frugal, on le mena à la centrale de la PJF où le commissaire Servais l'attendait avec à sa disposition une preuve irréfutable: on avait vérifié qu'à l'heure de l'attaque l'homme se trouvait dans la chambre où l'on avait trouvé l'arme. Et il avait été le seul à en sortir dans les minutes suivantes. Servais le confronta avec ces faits et avec l'important payement qu'il avait reçu, provenant de Bertrand malgré avoir passé par diverses banques étrangères.

Moens finit par accepter que Bertrand l'avait payé pour tirer mais prétendit que son but était seulement de blesser le prélat, comme il était arrivé. Interrogé sur l'origine du fusil Kalashnikov qu'il avait utilisé, il finit aussi par reconnaître qu'il avait dû aller le chercher à une maison de la rue de la Prospérité et l'avait reçu des mains d'un russe dont il ne connaissait pas le nom. Mais il reconnut Oblensky sur une photo que lui montra Servais. Finalement, la police avait une preuve qui liait formellement le russe à la conspiration.