Chapitre 4. Objectifs
Information de presse
- "La Dernière Heure", 4 septembre.- "En réaction aux articles du journal "Le Soir" qui l'accusaient de réaliser des activités privées rémunérées, le ministre de l'Energie, M.D., a renoncé à sa charge, préférant ne pas se prêter à la polémique. Le ministre des Affaires Etrangères opine que, vu ce renon, il n'y a pas lieu de commencer une instruction disciplinaire. La députée du PNI, Paula Darbée, pour sa part, dit que son retrait ne l'exculpait pas des activités illégitimes réalisées par lui. "Les ministres ne peuvent pas cumuler des fonctions publiques et privées", rappela-t'elle."
- "Le Soir", 5 septembre.- "Nous sommes choqués par l'accumulation d'irrégularités qui affectent les personnalités du PS et, plus encore, par l'attitude outrageuse du ministre des Affaires Etrangères, qui prétend oublier ces cas qui contribuent à salir l'activité politique et provoquent le rejet de la population face à cette indispensable activité" a commenté le président du MR. Le PNI fit aussi remarquer son désaccord avec les déclarations de ce même ministre et ses reproches pour les irrégularités, invitant le PS à réaliser une enquête interne et un mea culpa public, selon déclarations de son président, Martin Daems."
Lors de la dernière réunion de la cellule du PNI dont il faisait partie, Jef Trompel fut abordé par le délégué quand tout le monde partait.
- J'ai commenté au comité central les observations que vous avez faites en matière de propagande politique. Ils avaient déjà remarqué vos articles de La Dernière Heure et sont fort désireux de vous rencontrer. Monsieur Daems, notre président, m'a demandé de vous inviter a déjeûner demain au restaurant de l'Hôtel Lambermont, à côté de la cathédrale de Saint Michel. Seriez-vous disponible?
- Ce sera un plaisir -répondit le détective, qui avait évidemment beaucoup d'intérêt à connaître les membres du "comité central" y à sonder leurs objectifs.
- Je lui confirmerai donc votre assistance. A midi et demie?
- A midi et demie.
- Bien. Au revoir!
Après son départ, il vint à l'idée de Trompel qu'il serait intéressant de voir si le parti était présent sur la Toile mondiale. Il savait déjà qu'il n'avait pas de page web et pensait recommander sa création. Mais, tant pour son enquête comme pour une éventuelle discussion sur ce thème, il serait utile d'explorer plus à fond la "réalité numérique". Il fit une première exploration ce même soir, cherchant sur Google les noms qu'il connaissait: Martin Daems et Paula Darbée. Il ne trouva aucune référence à Martin Daems hors des nouvelles publiées par les journaux belges. Mais il y avait un profil de Paula Darbée dans le réseau social Facebook, avec environ deux cent amis. Il copia la liste de leurs noms, pour enquêter plus tard sur eux. Comme il arrivait généralement aux politiciens, il n'était pas nécessaire de demander l'admission comme "ami" pour avoir accès au "mur" de Darbée où se publiaient les nouvelles du groupe social. Ainsi, il put observer qu'apparaissaient là de nombreuses déclarations congruentes avec les principes du PNI, ce qui -évidemment- ne le surprit pas. Cependant, il y avait aussi des allusions aux attentats contre les "bourgeois et aristos", faites par des sympathisants qui semblaient approuver ces faits et signaient sans nul doute par des pseudonymes. La députée répondait dans chaque cas que son parti était pacifiste et qu'il fallait réaliser une "révolution en liberté" pour obtenir un "système igualitaire". A elle, rien ne pouvait lui être reproché, pensa Trompel. Mais il semblait bien que le PNI avait attiré aussi quelques partisans de la violence. Il décida de tenter de suivre la piste de ceux-çi le jour suivant.
En reprenant cette recherche le matin suivant, il trouva de nouvelles références au PNI dans un blog de politique, mais elles ne lui apportèrent rien de neuf, pas plus que des hyperliens à d'autres sites. Il décida alors d'aborder la recherche sous un autre angle et il chercha les mots "république belge". Il trouva un groupe du résau social Facebook avec ce nom. Il entra sur Facebook afin d'y accéder et trouva qu'il y avait une centaine de membres. Comme il l'avait fait avec Paula Darbée, il copia les noms et s'inscrivit dans le groupe. Cette fois il devrait attendre qu'on l'admette: la page de messages n'était pas visible pour tout public. Mais il se mit à comparer le noms des membres avec ceux des "amis" de Darbée et deux douzaines au moins coïncidaient. Il serait intéressant de comparer ce qu'ils écrivaient! Mais ce serait une tâche pour un autre jour, quand il aurait été admis.