Cette semaine commence un nouveau roman!
- Le groupe terroriste péruvien Sendero Luminoso réalise des attaques armées en Bolivie pour financer la réarticulation dans son pays, a dénoncé hier le journal La Razon de La Paz, qui recueille les déclarations d'un policier, lequel a signalé que "les groupes irréguliers estiment que réaliser un braquage en Bolivie est un jeu d'enfant." (El Mercurio, Santiago, 7-3-2009)
Aucun pays n'héberge le trafic de drogues sans compromettre, plus tôt que tard, son propre Etat dans ces intérêts. Et aucun Etat se nettoye facilement du trafic quand celui-çi l'a perforé, parce qu'il n'y a pas d'argent licite capable d'atteindre la grandiose générosité de l'argent facile et illégal. (El Mercurio, Santiago, 21-8-2008)
Chapitre 1
Jef Trompel avait été convoqué par le notaire Jean Dufresne, ce qui avait été pour lui une énorme surprise. Le notaire, dont l'élégant bureau se trouvait dans l'ample et riche avenue Louise, lui avait seulement dit qu'il s'agissait d'un testament. Devrait-il peut-être chercher les héritiers perdus d'un riche défunt? Cela n'était pas très courant mais cela lui était arrivé au moins une fois dans sa carrière de détective privé. Mais pas avec maître Dufresne, qu'il ne connaissait pas. Ainsi, il ne s'expliquait pas la convocation et ce fut avec une grande curiosité qu'il entra dans l'étude. Maître Dufresne, après l'avoir salué et invité à s'assoir, commença à expliquer ce qui était arrivé:
- J'ai appris que monsieur Antoine Lefranc a été votre client. Comme vous le savez sans doute, du fait de la mort de son fils il est resté sans héritier. Ainsi, à la suite de sa propre mort, ses biens devaient passer à ceux qu'il désignerait par testament ou bien, au cas où il n'y aurait personne, ils passeraient à l'Etat. Eh bien, monsieur Lefranc a fait un testament et m'a chargé d'appliquer les dispositions qu'il contient. Je vous ai convoqué parce que vous avez été désigné héritier, tout comme aussi la Fondation Saint-Vincent-de-Paul. La fondation recevra les biens meubles, que je ne suis pas autorisé à faire connaître, alors que vous avez droit à l'immeuble où vivait mon client. Comme vous devez le savoir, la fondation est exempte des droits de succession, étant une institution philanthropique. Mais il n'en est pas de même pour vous. Et n'étant pas membre de la famille, dans votre cas le taux est le plus haut. Comme la valeur foncière de la maison est de troiscent mille euros, vous auriez à payer cent trente mille. Si vous ne disposez pas de cette quantité pour payer la taxe avant d'entrer en possession de l'immeuble, je peux mettre celui-çi en vente de telle façon que vous en touchiez le prix et puissiez ainsi remplir votre obligation. Evidemment, je peux aussi le faire si vous payez les droits vous-même mais ne désirez pas conserver la maison. Cependant, avant de prendre une décision, le testament précise qu'il est indispensable que vous preniez connaissance d'une lettre qui vous est dirigée et qui était anexée au testament. Elle est scellée et je ne connais pas -ni dois connaître- son contenu. Vous pouvez la lire maintenant ou bien l'emporter et me communiquer plus tard vos dispositions. Je dois aussi vous remettre les clés de la maison et vous permettre de la visiter à votre gré avant de prendre une décision. Je dois finalement vous signaler que vous disposez d'un mois pour cela et que les impôts doivent être payés au cours du présent exercice fiscal, ce qui vous laisse sept mois. En cas contraire, je devrais procéder à une vente judiciaire.
Trompel se rappelait parfaitement monsieur Lefranc. Son fils unique avait été séquestré sept ans plus tôt et le détective avait été appelé par le triste père pour aider à le retrouver. Disparu à l'étranger, la police belge ne pouvait rien faire et, sans aucune piste, il était impossible de recourrir à Interpol. Mais Lefranc avait confié à Trompel des informations privées qu'il n'avait pas voulu confier à la police et qui avaient été le début du fil d'Ariane et avaient permis de reconstruir le puzzle que l'ancien policier avait réussi à reconstruire, amenant finalement les responsables devant la justice mais sans avoir pu sauver le jeune homme de la mort. Ses services avaient été payés comme il se doit mais le client l'avait assuré que sa reconnaissance perdurerait "jusqu'à sa mort". A l'époque, Trompel n'avait à ces paroles qu'un sens symbolique. Aujourd'hui elles acquéraient un sens bien matériel.
Il reçut donc la lettre scellée et décida de la lire là-même, afin de savoir s'il devrait donner l'une ou l'autre information au notaire. Elle disait:
- Cher monsieur Trompel,
Vous vous souviendrez peut-être que je vous ai promis que ma reconnaissance pour avoir trouvé les assassins de mon fils s'étendrait au-delà de ma mort. Quand vous recevrez cette lettre, il sera manifeste que je n'ai pas prononcé ces mots en vain. Je vous ai légué ma maison. Non par caprice ni, simplement, pour augmenter ma rétribution pour vos services. Cette maison est plus qu'un simple bien foncier. C'est un défi de plus pour vous. Il vous faudra un peu de temps pour découvrir le ou les secrets qu'elle contient et que, j'en suis sûr, vous seul serez capable de dévoiler et de mettre à profit. Visitez-la et cherchez les pistes que j'y ai laissées, des pistes qui vous indiquerons quoi faire avec la maison. Mais ne parlez de cela à personne, sauf avec le notaire quand vous saurez que cela est indispensable. Il pourrait y avoir d'autres personnes intéressées à vous compliquer la vie.
Ne rejetez pas ce défi et que la chance vous accompagne!
Votre très reconnaissant,
Guy Lefranc.
- C'est bizarre -s'exclama Trompel-. Il me donne des raisons pour conserver la maison et me donne une nouvelle mission. Mais je ne comprends pas le motif. Peut-être le découvrirais-je lorsque je la visiterai.
- ¿Puis-je encore vous être utile d'une autre façon? -demanda le notaire.
- Je ne le sais pas. J'ai assez d'information dans mes archives de l'investigation de l'assassinat de son fils et je devrai la repasser. En tous cas, je dois faire tout mon possible pour conserver la maison le plus longtemps possible pour faire les dernière volontés du défunt et remplir cette mission. C'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant. Je n'ai pas la quantité d'argent requise pour payer les droits de succession mais, si nous arrivons au terme du délai, je tâcherai d'obtenir un prêt. A moins que je n'aie résolu la situation, d'accord avec ces nouvelles instructions, et que je puisse ainsi vous ordonner la vente. Une seule chose: avez-vous plus d'information au sujet de la famille Lefranc?
- Vous voulez dire de ses parents ou ses ancêtres?
- Bien sûr.
- Je le regrette. Mais je n'ai connu que lui. Il s'est adressé à moi la première fois il y a une quinzaine d'année pour un achat d'immeuble. Je n'ai eu de contact avec lui que pour l'une ou l'autre opération de ce type ou un contrat et pour la rédaction de ce testament il y a peu. Il ne m'a jamais rien révélé au sujet de sa famille ni de ses origines.
- Cela aurait pu m'être utile et m'avoir peut-être économosé un peu de travail, mais qu'il en soit ainsi. Ce n'est peut-être pas important. J'espère que lui, au-delà de la mort, pourra me guider. Je vous mercie de m'avoir appelé et je me maintiendrai en contact avec vous au sujet de la maison. Au revoir!
- Je prends note de votre décision actuelle et je vous rappelerai si le délai de payement des taxes approche de sa fin et si je n'ai pas de nouvelles de vous. Bonne chance!
- J'ai appris que monsieur Antoine Lefranc a été votre client. Comme vous le savez sans doute, du fait de la mort de son fils il est resté sans héritier. Ainsi, à la suite de sa propre mort, ses biens devaient passer à ceux qu'il désignerait par testament ou bien, au cas où il n'y aurait personne, ils passeraient à l'Etat. Eh bien, monsieur Lefranc a fait un testament et m'a chargé d'appliquer les dispositions qu'il contient. Je vous ai convoqué parce que vous avez été désigné héritier, tout comme aussi la Fondation Saint-Vincent-de-Paul. La fondation recevra les biens meubles, que je ne suis pas autorisé à faire connaître, alors que vous avez droit à l'immeuble où vivait mon client. Comme vous devez le savoir, la fondation est exempte des droits de succession, étant une institution philanthropique. Mais il n'en est pas de même pour vous. Et n'étant pas membre de la famille, dans votre cas le taux est le plus haut. Comme la valeur foncière de la maison est de troiscent mille euros, vous auriez à payer cent trente mille. Si vous ne disposez pas de cette quantité pour payer la taxe avant d'entrer en possession de l'immeuble, je peux mettre celui-çi en vente de telle façon que vous en touchiez le prix et puissiez ainsi remplir votre obligation. Evidemment, je peux aussi le faire si vous payez les droits vous-même mais ne désirez pas conserver la maison. Cependant, avant de prendre une décision, le testament précise qu'il est indispensable que vous preniez connaissance d'une lettre qui vous est dirigée et qui était anexée au testament. Elle est scellée et je ne connais pas -ni dois connaître- son contenu. Vous pouvez la lire maintenant ou bien l'emporter et me communiquer plus tard vos dispositions. Je dois aussi vous remettre les clés de la maison et vous permettre de la visiter à votre gré avant de prendre une décision. Je dois finalement vous signaler que vous disposez d'un mois pour cela et que les impôts doivent être payés au cours du présent exercice fiscal, ce qui vous laisse sept mois. En cas contraire, je devrais procéder à une vente judiciaire.
Trompel se rappelait parfaitement monsieur Lefranc. Son fils unique avait été séquestré sept ans plus tôt et le détective avait été appelé par le triste père pour aider à le retrouver. Disparu à l'étranger, la police belge ne pouvait rien faire et, sans aucune piste, il était impossible de recourrir à Interpol. Mais Lefranc avait confié à Trompel des informations privées qu'il n'avait pas voulu confier à la police et qui avaient été le début du fil d'Ariane et avaient permis de reconstruir le puzzle que l'ancien policier avait réussi à reconstruire, amenant finalement les responsables devant la justice mais sans avoir pu sauver le jeune homme de la mort. Ses services avaient été payés comme il se doit mais le client l'avait assuré que sa reconnaissance perdurerait "jusqu'à sa mort". A l'époque, Trompel n'avait à ces paroles qu'un sens symbolique. Aujourd'hui elles acquéraient un sens bien matériel.
Il reçut donc la lettre scellée et décida de la lire là-même, afin de savoir s'il devrait donner l'une ou l'autre information au notaire. Elle disait:
- Cher monsieur Trompel,
Vous vous souviendrez peut-être que je vous ai promis que ma reconnaissance pour avoir trouvé les assassins de mon fils s'étendrait au-delà de ma mort. Quand vous recevrez cette lettre, il sera manifeste que je n'ai pas prononcé ces mots en vain. Je vous ai légué ma maison. Non par caprice ni, simplement, pour augmenter ma rétribution pour vos services. Cette maison est plus qu'un simple bien foncier. C'est un défi de plus pour vous. Il vous faudra un peu de temps pour découvrir le ou les secrets qu'elle contient et que, j'en suis sûr, vous seul serez capable de dévoiler et de mettre à profit. Visitez-la et cherchez les pistes que j'y ai laissées, des pistes qui vous indiquerons quoi faire avec la maison. Mais ne parlez de cela à personne, sauf avec le notaire quand vous saurez que cela est indispensable. Il pourrait y avoir d'autres personnes intéressées à vous compliquer la vie.
Ne rejetez pas ce défi et que la chance vous accompagne!
Votre très reconnaissant,
Guy Lefranc.
- C'est bizarre -s'exclama Trompel-. Il me donne des raisons pour conserver la maison et me donne une nouvelle mission. Mais je ne comprends pas le motif. Peut-être le découvrirais-je lorsque je la visiterai.
- ¿Puis-je encore vous être utile d'une autre façon? -demanda le notaire.
- Je ne le sais pas. J'ai assez d'information dans mes archives de l'investigation de l'assassinat de son fils et je devrai la repasser. En tous cas, je dois faire tout mon possible pour conserver la maison le plus longtemps possible pour faire les dernière volontés du défunt et remplir cette mission. C'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant. Je n'ai pas la quantité d'argent requise pour payer les droits de succession mais, si nous arrivons au terme du délai, je tâcherai d'obtenir un prêt. A moins que je n'aie résolu la situation, d'accord avec ces nouvelles instructions, et que je puisse ainsi vous ordonner la vente. Une seule chose: avez-vous plus d'information au sujet de la famille Lefranc?
- Vous voulez dire de ses parents ou ses ancêtres?
- Bien sûr.
- Je le regrette. Mais je n'ai connu que lui. Il s'est adressé à moi la première fois il y a une quinzaine d'année pour un achat d'immeuble. Je n'ai eu de contact avec lui que pour l'une ou l'autre opération de ce type ou un contrat et pour la rédaction de ce testament il y a peu. Il ne m'a jamais rien révélé au sujet de sa famille ni de ses origines.
- Cela aurait pu m'être utile et m'avoir peut-être économosé un peu de travail, mais qu'il en soit ainsi. Ce n'est peut-être pas important. J'espère que lui, au-delà de la mort, pourra me guider. Je vous mercie de m'avoir appelé et je me maintiendrai en contact avec vous au sujet de la maison. Au revoir!
- Je prends note de votre décision actuelle et je vous rappelerai si le délai de payement des taxes approche de sa fin et si je n'ai pas de nouvelles de vous. Bonne chance!