Chapitre 4
Deux heures après, Trompel débarquait à l'aéroport de Prague. Comme suggéré par Kaminsky, il se fit conduire à l'hôtel Evropa, qui était dans la Stare Mesto, la "vieille ville" et le coeur de la cité. Comme il était déjà tard dans l'après-midi, après s'être débarassé de ses bagages, il sortit se promener tranquillement dans les environs. Ses pas le conduisirent à la place communale, la Staromestke namesti, toute proche. Malgré la date et le froid, elle était pleine de touristes, surtout devant le monument au réformateur Jean Hus. Et aussi au coin où est la tour de la montre astronomique où, lorsque sonne l'heure, des automates sortent de la façade puis y rentrent. Trompel continua quelques pas et entra dans un petit restaurant qui était dans l'une des vieilles maisons du quartier. Il y demanda une pecena husa, de la dinde rôtie, avec du bramborak, des pommes de terre à l'ail. Et pour boire, une excelente Pilsner Urquell, vu que la bière est une spécialité du pays (Pilsner est une ville tchèque). Ensuite il fit une autre brève promenade et rentra à son hôtel. Il chercha en vain sur le téléviseur un canal en français y finit par regarder un documentaire en allemand, se limitant à jouir des images. Son allemand n'était pas assez bon pour bien comprendre les commentaires: il ne captait qu'une partie limitée, sans pouvoir suivre la logique. Finalement, il éteignit l'appareil et dormit.
18 décembre
Le jour suivant, il se leva tard. Il descendit déjeuner et pensa à la meilleure façon d'occuper cette journée, avant d'entreprendre la dernière étape de son voyage et de retrouver Kaminsky. Comme il avait déjà visité Prague, il se souvint de son voyage antérieur, au cours duquel il avait pu visiter tous les endroits atractifs de cette vieille ville et il décida de retourner en voir quelques uns. C'était toujours avec plaisir que l'on descendait par la rue Karlova et que l'on traversait le pont Carlos, avec ses statues des deux côtés et les artisans qui offraient leurs travaux. On arrivait ainsi à la Mala strana, le "petit côté" ou rive gauche de la Vlatava, la rivière qui coupe la ville en deux. Ensuite, il fallait monter la colline par des rues à forte pente pour arriver au fameux palais Hradcany, dont la dernière remodelation date de 1775, et à la cathédrale de Saint Vith, dont la construction avait commencé en 1344 mais ne s'était terminée qu'en 1929. Trompel passa ensuite à l'église de Notre Dame de Lorette, de laquelle on disait qu'elle était une copie exacte de la Maison de Loreto, en Italie, construite entre 1626 et 1631.
La nuit arrivée, il s'en fut au fameux théâtre de la Lanterne Magique, où le spectacle combine harmonieusement les techniques du théâtre, du mime, du cinéma et de la danse. De retour à son hôtel, il demanda à la réception qu'on le réveille à 6h30 et qu'on lui réserve un taxi pour aller ensuite au terminus des bus internationaux avant huit heures.
19 décembre
A l'heure convenue, le taxi passa le prendre et le déposa près de l'autocar. Il demanda en allemand un billet pour Osernj et monta dans le car, qui recevait déjà les passagers. Quelques minutes après arriva Kaminsky. Il vit que Trompel était déjà assis, près d'une fenêtre, et que le siège voisin était libre. Il lui demanda alors en tchèque s'il pouvait l'occuper. Trompel ne comprit pas mais vit son geste et en déduisit la question. Il lui fit signe de s'asseoir et lui dit en allemand:
- Ich sprech nicht tcheck.
- ¿Duitch, english, français? -demanda Kaminsky.
- Français -répondit-il.
- Ah, alors nous pourrons nous comprendre. Et parler pendant le voyage, si cela ne vous ennuye pas. J'aime beaucoup pratiquer votre langue. Il n'y a pas grand'chose à faire pendant ce trajet. Je suis Moran Kaminsky, professeur d'archéologie à l'université Carolinum.
- Joseph Trompel, de Bruxelles. Journaliste.
- Oh, belge! Et vous allez à Osernj?
- Oui, c'est cela.
- Tourisme, travail? Il n'y a pas beaucoup à voir à Osernj! Surtout si l'on compare avec Prague.
- Oh, je connais déjà Prague. Ce n'est pas la première fois que j'y viens. Et, oui, c'est plus pour le travail que pour du tourisme dans ce cas, bien qu'en réalité c'est un mélange de ces deux choses.
- Comment cela?
- Le journal pour lequel je travaille a décidé de publier une série d'articles sur la façon dont on célèbre les fêtes de fin d'année dans les plus petits pays d'Europe. -Il fit un clin d'oeil à son voisin.- J'ai des collègues qui ont été envoyés à Andorre et Saint Marin. Moi, on m'a assigné Osernj, un pays dont je n'avais jamais entendu parler auparavent.
- C'est évident. Il est si petit qu'il est difficile de l'appeler un pays. Ce n'est qu'une petite vallée, à la frontière de notre république, avec à peine 29.000 habitants et une ville plus petite que notre Stare Mesto. Mais elle maintient son style médiéval. Et son seul édifice important est la forteresse, que personne ne peut visiter.
- On ne peut pas la visiter? Et il n'y a rien d'autre à voir?
- La forteresse est la résidence du duc, maître et seigneur de la principauté, et personne n'y entre sans invitation. Et les invitations ne sont pas fréquentes, bien que je dois confesser que j'ai eu l'honneur d'en recevoir une.
- Alors, vous y avez déjà été?
- A Krönfeldt, la ville, oui. J'y ai de la famille et je l'ai visitée il y a quelques années. Mais je ne suis jamais entré dans la forteresse. Je viens d'être invité et je pourrai la voir cet après-midi. Le duc est fort amateur d'archéologie et c'est pour cela qu'il a eu la courtoisie de m'inviter.
Il continuèrent à parler de choses sans trascendance, comme de ce que Trompel connaissait de Prague et de quelques voyages de Kaminsky, sans toucher le thème de la religion égyptienne ni de la date spéciale qui approchait.
- Ich sprech nicht tcheck.
- ¿Duitch, english, français? -demanda Kaminsky.
- Français -répondit-il.
- Ah, alors nous pourrons nous comprendre. Et parler pendant le voyage, si cela ne vous ennuye pas. J'aime beaucoup pratiquer votre langue. Il n'y a pas grand'chose à faire pendant ce trajet. Je suis Moran Kaminsky, professeur d'archéologie à l'université Carolinum.
- Joseph Trompel, de Bruxelles. Journaliste.
- Oh, belge! Et vous allez à Osernj?
- Oui, c'est cela.
- Tourisme, travail? Il n'y a pas beaucoup à voir à Osernj! Surtout si l'on compare avec Prague.
- Oh, je connais déjà Prague. Ce n'est pas la première fois que j'y viens. Et, oui, c'est plus pour le travail que pour du tourisme dans ce cas, bien qu'en réalité c'est un mélange de ces deux choses.
- Comment cela?
- Le journal pour lequel je travaille a décidé de publier une série d'articles sur la façon dont on célèbre les fêtes de fin d'année dans les plus petits pays d'Europe. -Il fit un clin d'oeil à son voisin.- J'ai des collègues qui ont été envoyés à Andorre et Saint Marin. Moi, on m'a assigné Osernj, un pays dont je n'avais jamais entendu parler auparavent.
- C'est évident. Il est si petit qu'il est difficile de l'appeler un pays. Ce n'est qu'une petite vallée, à la frontière de notre république, avec à peine 29.000 habitants et une ville plus petite que notre Stare Mesto. Mais elle maintient son style médiéval. Et son seul édifice important est la forteresse, que personne ne peut visiter.
- On ne peut pas la visiter? Et il n'y a rien d'autre à voir?
- La forteresse est la résidence du duc, maître et seigneur de la principauté, et personne n'y entre sans invitation. Et les invitations ne sont pas fréquentes, bien que je dois confesser que j'ai eu l'honneur d'en recevoir une.
- Alors, vous y avez déjà été?
- A Krönfeldt, la ville, oui. J'y ai de la famille et je l'ai visitée il y a quelques années. Mais je ne suis jamais entré dans la forteresse. Je viens d'être invité et je pourrai la voir cet après-midi. Le duc est fort amateur d'archéologie et c'est pour cela qu'il a eu la courtoisie de m'inviter.
Il continuèrent à parler de choses sans trascendance, comme de ce que Trompel connaissait de Prague et de quelques voyages de Kaminsky, sans toucher le thème de la religion égyptienne ni de la date spéciale qui approchait.