La police de Louvain avait enfin pu parler avec le médecin de van der Helst. Celui-çi voulut d'abord utiliser le secret professionnel pour refuser de répondre aux questions. Mais quand il fut accusé de complicité dans le trafic d'organes et d'un cas d'assassinat, il finit par confesser qu'il avait accepté l'arrangement que lui avait proposé son patient: ce dernier se procurerait un organe hors du circuit officiel et le médecin ne poserait pas de questions. Pour cela, il avait reçu des honoraires extraordinaires. Mais il lui était impossible d'informer sur l'origine de l'organe. Le seul qui savait la vérité était son patient.
Au reçu de cette information, Servais envoya Trompel à la clinique. Il devait interroger van der Helst et aussi les infirmières. Au moins une de celles-çi devait pouvoir reconnaître la personne qui avait apporté le foie. A la garde, grâce à l'autorisation du chirurgien, le détective put s'informer de quelles infirmières étaient présentes lors de l'arrivée du transplant et laquelle avait été chargée des formalités. Il eut la chance de ce qu'elle était présente et lui demanda qui l'avait apporté.
- Je ne sais pas qui c'était. Le docteur m'avait averti de l'arrivée et que le lui envoyait un collègue d'un autre hôpital. Monsieur van der Helst n'était pas sur la liste prioritaire, mais les patients reçoivent parfois des donations privées, généralement d'un membre de la famille, bien que d'habitude l'extraction se fait ici.
- Cela ne vous a pas paru anormal?
- Non, parce que -comme je vous l'ai dit- c'est une règle générale mais pas absolue. Le donateur, parfois, ne peut être transporté, pour une raison ou une autre, et cela ne peut empêcher le processus. Il s'agit de sauver une vie.
- Et il n'y eut rien d'anormal lors de la remise?
- Rien. L'infirmier qui est venu le remit dans les conditions adéquates, selon le protocole.
- Ce fut une de ces personnes? -demanda Trompel en montrant les photos de Bonnier, Chardonnais et d'autres membres et clients du "6 à 6".
- C'est celui-là -dit-elle, en montrant Bonnier-. Qui est-ce?
- Je ne peux pas vous donner cette information, je regrette. Mais c'est très important pour nous. Merci! Je peux voir maintenant monsieur van der Helst?
- Il n'y a pas d'inconvénient. Il est dans la suite 206.
- "Un autre 6", pensa Trompel, en se dirigeant vers la chambre.
Quand il s'y présenta comme policier, il se rendit compte que le patient s'inquiétait. Apres lui avoir demandé comment il se sentait, il aborda la thème plus épineux de sa visite.
- Je sais que monsieur Bonnier est venu vous voir. Vous le connaissez depuis longtemps?
- Depuis environ dix ans, il me semble.
- Alors vous l'avez connu en France.
- Oui.
- Il était votre médecin là-bas?
- Seulement un ami.
- Alors vous devez savoir qu'il ne s'appele pas Jean Bonnier mais Jean Bonneau. Et qu'il était médecin-chirurgien. C'est pour cela que vous vous êtes mis d'accord avec lui et vous l'avez payé pour vous procurer un nouveau foie, n'est-ce pas?
L'homme resta muet.
- Vous savez que nous pouvons vous juger pour trafic d'organe? Et, de plus, comme complice d'assassinat?
- Comment serait-ce possible? Je n'ai rien à voir avec aucun homicide! J'étais ici, et en état grave!
- La personne qui vous a donné son foie a été tuée pour vous le donner.
- Ce n'est pas possible! Je n'ai jamais demandé cela!
- Mais c'est Jean Bonneau qui vous l'a procuré, n'est-ce pas?
- Oui. Il m'a dit qu'il pouvait m'en procurer un et qu'il me l'apporterait.
- C'est tout ce que nous voulons savoir pour le moment. Merci, monsieur van der Helst. Quand vous irez mieux, vous devrez prêter un témoignage officiel. Entretemps, vous ne pouvez pas abandonner le pays et, si vous quittez cette clinique, vous devrez notifier la PJ de votre nouvelle résidence.
Il restait une question: comment Bonnier savait-il que Florence Cloquet était compatible? Elle travaillait à Air France et passait de ce fait beaucoup de temps à Paris. Elle pouvait y avoir connu Bonneau. Il comenta cela à son chef et celui-çi demanda à la police française de visiter la clinique où avait travaillé le dcoteur Bonneau et de vérifier s'il y avait eu contact avec une patiente nommée Florence Cloquet. Et, dans ce cas, d'obtenir et d'envoyer l'histoire médicale de la défunte.
Au reçu de cette information, Servais envoya Trompel à la clinique. Il devait interroger van der Helst et aussi les infirmières. Au moins une de celles-çi devait pouvoir reconnaître la personne qui avait apporté le foie. A la garde, grâce à l'autorisation du chirurgien, le détective put s'informer de quelles infirmières étaient présentes lors de l'arrivée du transplant et laquelle avait été chargée des formalités. Il eut la chance de ce qu'elle était présente et lui demanda qui l'avait apporté.
- Je ne sais pas qui c'était. Le docteur m'avait averti de l'arrivée et que le lui envoyait un collègue d'un autre hôpital. Monsieur van der Helst n'était pas sur la liste prioritaire, mais les patients reçoivent parfois des donations privées, généralement d'un membre de la famille, bien que d'habitude l'extraction se fait ici.
- Cela ne vous a pas paru anormal?
- Non, parce que -comme je vous l'ai dit- c'est une règle générale mais pas absolue. Le donateur, parfois, ne peut être transporté, pour une raison ou une autre, et cela ne peut empêcher le processus. Il s'agit de sauver une vie.
- Et il n'y eut rien d'anormal lors de la remise?
- Rien. L'infirmier qui est venu le remit dans les conditions adéquates, selon le protocole.
- Ce fut une de ces personnes? -demanda Trompel en montrant les photos de Bonnier, Chardonnais et d'autres membres et clients du "6 à 6".
- C'est celui-là -dit-elle, en montrant Bonnier-. Qui est-ce?
- Je ne peux pas vous donner cette information, je regrette. Mais c'est très important pour nous. Merci! Je peux voir maintenant monsieur van der Helst?
- Il n'y a pas d'inconvénient. Il est dans la suite 206.
- "Un autre 6", pensa Trompel, en se dirigeant vers la chambre.
Quand il s'y présenta comme policier, il se rendit compte que le patient s'inquiétait. Apres lui avoir demandé comment il se sentait, il aborda la thème plus épineux de sa visite.
- Je sais que monsieur Bonnier est venu vous voir. Vous le connaissez depuis longtemps?
- Depuis environ dix ans, il me semble.
- Alors vous l'avez connu en France.
- Oui.
- Il était votre médecin là-bas?
- Seulement un ami.
- Alors vous devez savoir qu'il ne s'appele pas Jean Bonnier mais Jean Bonneau. Et qu'il était médecin-chirurgien. C'est pour cela que vous vous êtes mis d'accord avec lui et vous l'avez payé pour vous procurer un nouveau foie, n'est-ce pas?
L'homme resta muet.
- Vous savez que nous pouvons vous juger pour trafic d'organe? Et, de plus, comme complice d'assassinat?
- Comment serait-ce possible? Je n'ai rien à voir avec aucun homicide! J'étais ici, et en état grave!
- La personne qui vous a donné son foie a été tuée pour vous le donner.
- Ce n'est pas possible! Je n'ai jamais demandé cela!
- Mais c'est Jean Bonneau qui vous l'a procuré, n'est-ce pas?
- Oui. Il m'a dit qu'il pouvait m'en procurer un et qu'il me l'apporterait.
- C'est tout ce que nous voulons savoir pour le moment. Merci, monsieur van der Helst. Quand vous irez mieux, vous devrez prêter un témoignage officiel. Entretemps, vous ne pouvez pas abandonner le pays et, si vous quittez cette clinique, vous devrez notifier la PJ de votre nouvelle résidence.
Il restait une question: comment Bonnier savait-il que Florence Cloquet était compatible? Elle travaillait à Air France et passait de ce fait beaucoup de temps à Paris. Elle pouvait y avoir connu Bonneau. Il comenta cela à son chef et celui-çi demanda à la police française de visiter la clinique où avait travaillé le dcoteur Bonneau et de vérifier s'il y avait eu contact avec une patiente nommée Florence Cloquet. Et, dans ce cas, d'obtenir et d'envoyer l'histoire médicale de la défunte.