- Je suis fort surpris que vous pensez établir des relations entre les mayas et les sumériens -dit Trompel, qui avait quelques connaissance d'histoire de l'art-. Il y a vraiment des indices ou c'est une idée folle de cet américain?
- Le docteur Harris n'a rien de fantaisiste. Il y a efectivement des indices sûrs que tant les africains comme des gens de l'est de la Méditerrannée ou de la zone mésopotamique sont arrivés en Amérique il y a des milliers d'années. Je vous recommande de jeter un coup d'oeil, si vous en avez le temps, sur les têtes olmèques, qui ont sans aucun doute des traits clairement africains, et les têtes de Tres-Zapotes, qui ont des traits sémitiques. Le livre "Gateway to Atlantis" [ "Les routes de l'Atlantide" ], de Andrew Collins, peut vous illustrer en détail sur ce sujet. Et, malgré son titre, il ne traite d'aucune fantaisie sur l'Atlantide. Laquelle, d'ailleurs, est de moins en moins considérée comme un mythe bien que sa localisation reste objet de controverse.
- Le docteur Harris n'a rien de fantaisiste. Il y a efectivement des indices sûrs que tant les africains comme des gens de l'est de la Méditerrannée ou de la zone mésopotamique sont arrivés en Amérique il y a des milliers d'années. Je vous recommande de jeter un coup d'oeil, si vous en avez le temps, sur les têtes olmèques, qui ont sans aucun doute des traits clairement africains, et les têtes de Tres-Zapotes, qui ont des traits sémitiques. Le livre "Gateway to Atlantis" [ "Les routes de l'Atlantide" ], de Andrew Collins, peut vous illustrer en détail sur ce sujet. Et, malgré son titre, il ne traite d'aucune fantaisie sur l'Atlantide. Laquelle, d'ailleurs, est de moins en moins considérée comme un mythe bien que sa localisation reste objet de controverse.
[ Note: On ne sait rien de l'arrivée d'africains en Amérique avant Colomb,
ce qui fait des têtes olmèques un grand mystère. ]
ce qui fait des têtes olmèques un grand mystère. ]
- L'Atlantide n'est pas un mythe?
- Tout semble indiquer que non. Vu que l'histoire du déluge universel apparait dans de nombreuses cultures, tant en Inde qu'en Amérique et en Asie Mineure, les probabilités de ce que non seulement de petits villages mais aussi des vraies villes aient été submergées par les flots ne sont pas simplement hautes sinon très sérieusement établies, comme dans le cas de la première colonisation mésopotamique qu'étudie mon professeur. J'ai ici une reproduction qui vous montrera que le déluge doit avoir été connu, par exemple, par les mayas: on l'appelle "le Noé maya".
Luyckx continue à expliquer:
- Le récit du déluge le plus connu est celui de la Bible, mais nous sommes assez convaincus que ce dernier est une version tardive d'un récit sumérien bien plus ancien. Les excavations géologiques démontrent que la Méditerrannée et la Mésopotamie souffrirent une grande inondation entre les années 4.000 et 3.500 a.C., appellée la Transgression Flandrienne, qui fit monter de trois mètres le niveau des mers. Cette inondation ne put détruire les villes et ne correspondrait donc pas au vrai déluge, qui daterait plutôt d'il y a 10.000 ans, époque de la fin de la dernière grande glaciation, quand le détroit d'Ormuz s'ouvrit et laissa entrer la mer. S'il y avait là des villes ou groupements humains, elles furent rasées. Les côtes actuelles du Golfe Persique datent de 8.000 a.C.
L'une des plus anciennes tablettes sumériennes qu'on ait trouvées, où l'on parle du "navire royal qui descendit du ciel" et de la fondation des cinq premières cités, dit que les dieux se fâchèrent pour les fautes des hommes et décidèrent leur châtiment par le déluge. Mais l'un des dieux eut pitié et dit à Zisudra -le Noé sumérien-:
"Prend ma parole, écoute mes instructions: une inondation couvrira les centres de culte pour détruire la semence de l'humanité. C'est la décision, la parole de l'assemblée des dieux." Il manque ensuite un morceau de tablette, probablement avec des instructions pour que Zisudra construise un bateau, puis le texte continue: "Toutes les tempêtes, exceptionnellement puissantes, attaquèrent ensemble et le déluge couvrit les centres de culte. Pendant sept jours et sept nuits, le déluge couvrit le pays et le grand bateau fut secoué par la temête sur les grandes eaux." Cela concorde de façon extraordinaire avec le récit biblique sur Noé (Genèse 6,13-17), bien que le déluge y dure quarante jours au lieu de sept. (S.N.Kramer: "History begins at Sumer", Univ.of Pennsylvania Press, 1991)
Ces anciens textes sumériens nomment cinq villes construites "avant le déluge": Eridu, Badtibira, Larak, Sippar et Shurrupak. On a trouvé des ruines de plusieurs de ces villes en Irak, mais la plus ancienne, Eridu, date de 5.000 a.C., ce qui signifie que tant elle comme les autres ont été construites après le déluge et bien plus au nord de leur position originale. Ce sont les ruines prédiluviennes que le professeur Pollion espère trouver sous les eaux du golfe.
- Vous avez accès au bureau du professeur et à ses documents? A son ordinateur?
- Bien sûr, vu que je dois parfois le remplacer. Vous voulez les voir?
- Cela me semble indispensable. C'est le premier endroit où je dois chercher des pistes maintenant, car je n'ai rien trouvé à son domicile. Après, je tenterai de toucher ses conpagnons de voyage. J'espère que vous pourrez m'indiquer comment les contacter.
- Nous trouverons ces informations dans son bureau. C'est au deuxième étage. Je vous y mène. Je ne m'étonne pas de ce que vous n'ayez rien trouvé chez lui: à peine s'il y dort. Il est toujours ici, dans son bureau, à la bibliothèque ou en classe. Ou en expédition.
Ils montèrent par l'escalier, lequel -à son arrivée au palier du deuxième étage- ouvrait sur deux longs couloirs remplis de portes de chaque côté.
- Celui-çi est l'étage des professeurs d'histoire -dit la jeune fille, en avançant vers la gauche-. Le bureau de mon tuteur est presqu'au bout.
Arrivés face à la porte 223, elle sortit une clé et ouvrit. La pièce était petite, de pas plus de deux mètres sur trois, avec une table, deux chaises et des étagères sur deux des murs, alors qu'une fenêtre envoyait le plus de lumière vers le mur qui était face à la porte. Comme dans tous les bureaux d'académiciens, les planches étaient pleines de livres et de documents, sauf de rares espaces réservés à une grande carte du Moyen Orient et à quelques photos de cités en ruines et une reproduction qui semblait être un agrandissement d'une tablette couverte de caractères cunéiformes. Le professeur ne pouvait mieux proclamer sa spécialité.
- Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de papiers qui puissent vous être utiles -lui dit-elle alors-. Tout le travail du professeur est dans son ordinateur avec une copie dans le serveur de sécurité de l'université. Il doit aussi, bien sûr, avoir emporté le plus important dans son portable, pour l'expédition.
- Puis-je consulter sa machine?
- Il ne devrait pas y avoir d'inconvénient. Il n'encryptait pas ses archives. Son password d'entrée est "nefilim", un mot sumérien très suggestif pour lui. Je suis sûrement la seule à le connaître, pour pouvoir accéder à ses notes de cours en cas de son absence.
Trompel s'assit face à l'ordinateur, l'alluma, se susprit en voyant qu'il n'ouvrait pas un écran Windows sinon Linux -système d'exploitation généralement réservé à de plus experts mais excellent pour manipuler des bases de données interactives-, séleccionnat l'accès "General" et écrivit la clé "nefilim". Plusieurs dossiers apparurent, l'un desquels avait comme nom "Bib-Atlantide" et un autre "golfepersique". Il montra celui-çi du doigt:
- C'est le directoire de son expédition?
- Oui. Et dans cet autre, marqué "En cours", vous trouverez les dernières choses qu'il a fait et son calendrier.
- D'accord. Je ne voudrais pas vous quitter plus de temps et il n'y aurait pas de sens à ce que je reste ici à étudier tout cela. Je vais copier ces deux dossiers sur mon pendrive et je les explorerai à mon bureau. Si vous découvrez autre chose qui puisse m'aider, téléphonez-moi -et il lui passa une carte de visite-. Si j'ai besoin d'autre chose, je vous avertirai. Comment pourrais-je vous toucher?
- Vous pouvez me laisser un message auprès de la secrétaire de la faculté ou m'envoyer un courriel à joluyckx@ucl.be. Je vous suggère de copier aussi le "Bib-Atlantide": il y a là des éléments clés au sujet des dernières découvertes historiques faites à Ténérife et qui ont été un des principaux motifs qui ont poussé le docteur Pollion à mettre en route son expédition.
- D'accord. Merci. Bonne chance pour vos cours!
- Merci aussi. Pourvu que vous nous rameniez le professeur! C'est un brave homme et un grand expert!
[Reproduction adjointe, de D.Childress: "Les technologies des dieux", p.62]
Luyckx continue à expliquer:
- Le récit du déluge le plus connu est celui de la Bible, mais nous sommes assez convaincus que ce dernier est une version tardive d'un récit sumérien bien plus ancien. Les excavations géologiques démontrent que la Méditerrannée et la Mésopotamie souffrirent une grande inondation entre les années 4.000 et 3.500 a.C., appellée la Transgression Flandrienne, qui fit monter de trois mètres le niveau des mers. Cette inondation ne put détruire les villes et ne correspondrait donc pas au vrai déluge, qui daterait plutôt d'il y a 10.000 ans, époque de la fin de la dernière grande glaciation, quand le détroit d'Ormuz s'ouvrit et laissa entrer la mer. S'il y avait là des villes ou groupements humains, elles furent rasées. Les côtes actuelles du Golfe Persique datent de 8.000 a.C.
L'une des plus anciennes tablettes sumériennes qu'on ait trouvées, où l'on parle du "navire royal qui descendit du ciel" et de la fondation des cinq premières cités, dit que les dieux se fâchèrent pour les fautes des hommes et décidèrent leur châtiment par le déluge. Mais l'un des dieux eut pitié et dit à Zisudra -le Noé sumérien-:
"Prend ma parole, écoute mes instructions: une inondation couvrira les centres de culte pour détruire la semence de l'humanité. C'est la décision, la parole de l'assemblée des dieux." Il manque ensuite un morceau de tablette, probablement avec des instructions pour que Zisudra construise un bateau, puis le texte continue: "Toutes les tempêtes, exceptionnellement puissantes, attaquèrent ensemble et le déluge couvrit les centres de culte. Pendant sept jours et sept nuits, le déluge couvrit le pays et le grand bateau fut secoué par la temête sur les grandes eaux." Cela concorde de façon extraordinaire avec le récit biblique sur Noé (Genèse 6,13-17), bien que le déluge y dure quarante jours au lieu de sept. (S.N.Kramer: "History begins at Sumer", Univ.of Pennsylvania Press, 1991)
Ces anciens textes sumériens nomment cinq villes construites "avant le déluge": Eridu, Badtibira, Larak, Sippar et Shurrupak. On a trouvé des ruines de plusieurs de ces villes en Irak, mais la plus ancienne, Eridu, date de 5.000 a.C., ce qui signifie que tant elle comme les autres ont été construites après le déluge et bien plus au nord de leur position originale. Ce sont les ruines prédiluviennes que le professeur Pollion espère trouver sous les eaux du golfe.
- Vous avez accès au bureau du professeur et à ses documents? A son ordinateur?
- Bien sûr, vu que je dois parfois le remplacer. Vous voulez les voir?
- Cela me semble indispensable. C'est le premier endroit où je dois chercher des pistes maintenant, car je n'ai rien trouvé à son domicile. Après, je tenterai de toucher ses conpagnons de voyage. J'espère que vous pourrez m'indiquer comment les contacter.
- Nous trouverons ces informations dans son bureau. C'est au deuxième étage. Je vous y mène. Je ne m'étonne pas de ce que vous n'ayez rien trouvé chez lui: à peine s'il y dort. Il est toujours ici, dans son bureau, à la bibliothèque ou en classe. Ou en expédition.
Ils montèrent par l'escalier, lequel -à son arrivée au palier du deuxième étage- ouvrait sur deux longs couloirs remplis de portes de chaque côté.
- Celui-çi est l'étage des professeurs d'histoire -dit la jeune fille, en avançant vers la gauche-. Le bureau de mon tuteur est presqu'au bout.
Arrivés face à la porte 223, elle sortit une clé et ouvrit. La pièce était petite, de pas plus de deux mètres sur trois, avec une table, deux chaises et des étagères sur deux des murs, alors qu'une fenêtre envoyait le plus de lumière vers le mur qui était face à la porte. Comme dans tous les bureaux d'académiciens, les planches étaient pleines de livres et de documents, sauf de rares espaces réservés à une grande carte du Moyen Orient et à quelques photos de cités en ruines et une reproduction qui semblait être un agrandissement d'une tablette couverte de caractères cunéiformes. Le professeur ne pouvait mieux proclamer sa spécialité.
- Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de papiers qui puissent vous être utiles -lui dit-elle alors-. Tout le travail du professeur est dans son ordinateur avec une copie dans le serveur de sécurité de l'université. Il doit aussi, bien sûr, avoir emporté le plus important dans son portable, pour l'expédition.
- Puis-je consulter sa machine?
- Il ne devrait pas y avoir d'inconvénient. Il n'encryptait pas ses archives. Son password d'entrée est "nefilim", un mot sumérien très suggestif pour lui. Je suis sûrement la seule à le connaître, pour pouvoir accéder à ses notes de cours en cas de son absence.
Trompel s'assit face à l'ordinateur, l'alluma, se susprit en voyant qu'il n'ouvrait pas un écran Windows sinon Linux -système d'exploitation généralement réservé à de plus experts mais excellent pour manipuler des bases de données interactives-, séleccionnat l'accès "General" et écrivit la clé "nefilim". Plusieurs dossiers apparurent, l'un desquels avait comme nom "Bib-Atlantide" et un autre "golfepersique". Il montra celui-çi du doigt:
- C'est le directoire de son expédition?
- Oui. Et dans cet autre, marqué "En cours", vous trouverez les dernières choses qu'il a fait et son calendrier.
- D'accord. Je ne voudrais pas vous quitter plus de temps et il n'y aurait pas de sens à ce que je reste ici à étudier tout cela. Je vais copier ces deux dossiers sur mon pendrive et je les explorerai à mon bureau. Si vous découvrez autre chose qui puisse m'aider, téléphonez-moi -et il lui passa une carte de visite-. Si j'ai besoin d'autre chose, je vous avertirai. Comment pourrais-je vous toucher?
- Vous pouvez me laisser un message auprès de la secrétaire de la faculté ou m'envoyer un courriel à joluyckx@ucl.be. Je vous suggère de copier aussi le "Bib-Atlantide": il y a là des éléments clés au sujet des dernières découvertes historiques faites à Ténérife et qui ont été un des principaux motifs qui ont poussé le docteur Pollion à mettre en route son expédition.
- D'accord. Merci. Bonne chance pour vos cours!
- Merci aussi. Pourvu que vous nous rameniez le professeur! C'est un brave homme et un grand expert!