Marchant, Benson et Mousin se réunirent le samedi matin dans la salle où était Franquin. Une infirmière l'avait lavé et Marchant avait vérifié ses signes vitaux. Pendant que le médecin observait l'écran qui montrait l'état des connexions et les transmissions entre le cerveau de Franquin et l'ordinateur, Benson s'installa à un autre terminal, d'où il pouvait accéder à son virus et le lancer vers le programme maître. Mousin observait aussi, installé à un autre terminal qui lui permettait d'accéder à toutes les machines du centre d'informatique, et disposé à aider là où ce serait nécessaire.
- Je vais lancer le virus -annonça Benson.
- Je suis prêt. Allez-y -dit Marchant.
Quelques minutes passèrent.
- Terminé -dit Benson-. Je vais appeler le menu général. Le voici. Je vois les options "Suspendre transferts" et aussi "Arrêter connexions" et "Suspendre communications". Laquelle est préférable?
- Choisissez "Suspendre communications" -répondit Marchant-. C'est à cela qu'ils étaient lors de l'attentat, selon le registre d'opérations. Franquin et Brasseur étaient en communication lorsque le jeune homme fut attaqué.
- C'est fait.
- Bien. Le circuit ouvert pour la communication entr'eux est maintenant fermé. Maintenant, choisissez "Arrêter connexions".
- C'est fait.
- Parfait. Les signes vitaux de Franquin n'ont pas changé. Il est maintenant libéré.
- Alors, je peux marquer "Terminer et sortir".
- Oui. Nous avons terminé. Je vais l'ausculter. Il devrait pouvoir reprendre esprit.
Quelques minutes plus tard, Marchant confirmait que Franquin était en parfaite condition, mais il ne s'était pas réveillé.
- Je vais lui injecter une petite dose d'adrénaline. Avec cela, il devrait se réveiller.
Franquin, effectivement, commença à s'agiter et ouvrit les yeux. Découvrir qu'il était couché et que trois personnes le regardaient lui sembla fort étrange.
- Que s'est-il passé? Pourquoi suis-je couché? Et que faites vous ici?
Il voulut se lever, mais Marchant l'en empêcha.
- Du calme! Vous avez été une semaine dans le coma.
- C'est pourquoi j'ai si faim! J'ai eu un accident? J'ai été blessé? Mais je suis toujours au laboratoire!
- En effet, vous y êtes resté. D'une certaine façon, vous avez été agressé par connexion nerveuse.
Marchant lui expliqua ce qui s'était passé. Ensuite, il l'aida à se lever et le conduisit chez lui, pour qu'il se récupère pendant le week-end. Ils s'étaient tous mis d'accord pour se retrouver le lundi afin d'étudier tout ce qui s'était passé et de décider le nouveau cours du travail.