06/10/2010

La conspiration 7.2.

**Le fragment suivant manquait lors de l'insertion du 7.2.**

Bertrand, à peine au courant, téléphona au mobile d'Oblensky. Il eut la chance de ce que celui-çi était en Belgique et ils fixèrent le rendez-vous pour trois heures plus tard. Ils se réunirent comme d'habitude à "La Mort Subite". Et, comme les autres fois, ils furent observés par un des détectives de la DST qui surveillait Bertrand. Cet homme savait qu'Oblensky n'était pas une blanche colombe et que, sans aucun doute, ils devaient préparer un mauvais coup. Averti de l'importance de trouver le domicile bruxellois d'Oblensky et de connaître ses activités, il avertit par GSM à la centrale de la DST et une petite équipe fut envoyée pour assurer la filature du russe. Ce dernier, qui n'avait jamais pu être surpris dans un acte illicite, savait sûrement découvrir une filature courante, ce qui obligeait à un travail très précis, coordonné par radio.

- Je te remercie pour ce que tu as fait avec le journaliste. Tu dois avoir reçu la paye convenue -dit Bertrand au russe, après s'être assis avec lui et avoir commandé une bière-. Mais nous avons un nouveau problème. Walckiers, l'ingénieur qui s'occupait des machines à voter, nous a trahi. Il a tout raconté à la Police Judiciaire: la fraude électorale et la conversation que nous avons eue sur un possible attentat contre notre députée. Et il a donné les noms de ceux qui, avec moi, contrôlent le parti Nouvelle Indépendance. Heureusement, il ne sait rien des contacts que nous avons avec toi ni de nos actions contre les aristocrates. Mais il est évident que la police va nous interroger. Je m'étonne même qu'elle ne l'aie pas encore fait. Il est indispensable que nous défassions de Walckiers pour qu'il ne continue pas à parler. mais cela ne peut pas paraître un assassinat. Cela doit être une mort naturelle ou un accident qui ne paraisse aucunement suspect.
- Aucun problème. Tu sais que nous avons beaucoup de ressources. Et les spécialistes pour cela ne manquent pas. Pour quand veux-tu la solution?
- Le plus tôt sera le mieux, vu que la police pourrait le convoquer n'importe quand pour l'interroger plus à fond.
- D'accord. Nous le ferons au plus tôt.
- Bien. mais que ce ne soit pas comme le premier attentat contre le journaliste. Pas d'erreur!
- Tu peux ètre tranquille. mais cela te coûtera plus cher.
- Si les résultats sont satisfaisant, cela vaudra la peine.

Oblensky fixa un prix que Bertrand accepta. Ils finirent leur bière puis se séparèrent.

L'équipe de détectives suivit le russe par plusieurs ruelles du centre. Il entra dans plusieurs bàtiments à sorties multiples, s'arrêtant brusquement, retournant sur ses pas, traversant des rues en courrant: des techniques classiques pour se défaire d'un suiveur, mais bien connues par ses poursuivants qui anticipaient ses mouvements. Finalement, après un bref trajet en métro, il sortit à la station Compte de Flandres, suivit par la rue Sainte-Marie et tourna dans la rue de la Prospérité, où il entra au numéro 17. Peu après, un de ses suiveurs passait discrètement par là regardant les façades d'en face, cherchant où installer un poste d'observation. Une heure plus tard arrivait en moto un détective camouflé en messager de TNT avec une lettre destinée au numéro 17. Une microcaméra grava les noms des boîtes aux lettres pendant qu'il pressionnait une des trois sonnettes etdemandait après la personne dont le nom était sur l'enveloppe. Evidemment, personne ne le connaissait. Il s'excusa et partit. mais tout avait été enregistré.

Pendant qu'ils cherchaient le meilleur moyen de contrôler de façon permanente le domicile, les agents secrets installèrent des camionettes avec des observateurs cachés aux deux extrêmes de la rue. Si Oblensky sortait, il serait suivi à nouveau. Entrer avec des appareils, même cachés dans l'une ou l'autre valise, à la maison d'en face pourrait facilement lever des soupçons, raison pour laquelles ils cherchèrent une maison avec vue sur la façade arrière, à la rue Darimont, une impasse dont la dernière maison donnait justement sur le jardin correct. Ils vérifièrent les antécédents du propriétaire et obtinrent la permission d'entrer et d'occuper une pièce où ils installèrent des lasers qui détecteraient les vibrations des vitres des fenêtres d'en face et, de cette façon, pourraient entendre toutes les conversations qui auraient lieu dans les les pièces visibles. Ils n'auraient pas accès à celles qui donnent sur la rue de la Prospérité mais, avec un peu de chance, ils pourraient sûrement capter des choses intéressantes. Ils se connectèrent aussi au cable téléphonique de la maison et mirent un ausculteur des transmissions mobiles.

Mais les jours passèrent et ils ne purent détecter de nouveau Oblensky. Il devait disposer sans aucun doute d'une autre voie d'échappement, peut-être par l'une des maisons de l'impasse Darimont. Ils décidèrent alors de contrôler aussi discrètement toutes les personnes qui sortaient de cette rue.

**Insertion originale (où manquait le fragment antérieur) **

Le 4 novembre, Servais lut finalement le rapport de Charleroi sur les accusations formulées par Walckiers et s'alarma parce que le détective qui le reçut n'informait d'aucune mesure de protection ni pour la députée ni pour l'ingénieur lui-même. Il était évident qu'il ne savait rien des activités problématiques du PNI et n'avait pas été capable de soupeser les risques. Le commaissaire téléphona tout de suite à Charleroi, obtenant confirmation de ce qu'aucune protection n'avait été disposée en faveur de Walckiers. Il ordonna alors qu'on alla le chercher et qu'on l'accompagna à Bruxelles pour un interrogatoire à fond. Il disposa aussi qu'un de ses hommes accompagne à partir de ce moment la députée Darbée pour la protéger. Il appella celle-çi par téléphone et la mit au courant de la mesure en réponse à des "menaces de mort" desquelles la police avait eu vent, sans lui révéler l'origine exacte de celles-çi.

Quand l'appel de Servais fut reçu à la PJ de Charleroi, on téléphona aux bureaux des ACEC, confirmant que Walckiers y était arrivé, mais on ne demanda pas à parler avec lui. Il valait mieux lui expliquer la situation face à face. L'inspecteur qui l'accompagnerait à Bruxelles alla donc le visiter. Quand il présenta sa carte de police et demanda qu'on le conduise au bureau de l'ingénieur, la réceptionniste tenta d'avertir celui-çi par téléphone intérieur, mais il ne répondit pas.
- Il visite peut-être l'un ou l'autre des ateliers ou est en réunion avec un technicien. Pourriez-vous attendre pendant que j'essaye de le trouver?
- Je préfèrerais que vous m'indiquiez où est son bureau et je l'attendrai là-bas -répondit le policier, qui préférait ne pas rester en vue à la réception.
- D'accord. Montez au troisième. C'est la deuxième porte à droite. Si le téléphone sonne à la ligne 1, prenez-le: je vous y avertirai si j'ai trouvé monsieur Walckiers.
- D'accord. Merci.

Le détective prit l'ascenseur et s'en fut au bureau indiqué. Il frappa à la porte et entra sans attendre de réponse puisqu'il n'espérait trouver personne. Et, au premier moment, il ne vit effectivement personne. Mais, en s'approchant du bureau, il vit que les pieds de quelqu'un dépassaient d'un côté du meuble. Il en fit le tour et trouva, couché par terre, celui qui devait être l'occupant de la pièce. Il lui prit le poul: il n'y avait plus de signe de vie. Mais le corps était encore chaud: il était donc mort quelques minutes auparavent. Il essaya de le réanimer avec un masssage cardiaque, mais en vain. Il se mit alors des gants de latex et appela par téléphone le bureau de la PJ, demandant l'envoi des techniciens forins. Puis il avertit la récepcioniste de ce qu'il avait trouvé l'ingénieur mais qu'il avait souffert d'un infarctus et qu'une ambulance était en route pour le prendre. Il demanda aussi si Walckiers avait reçu une visite après être arrivé, mais la secrétaire lui répondit que personne n'avait demandé à le rencontrer. Un autre appel fut pour le commissaire Servais, qui fut mis au courant des événements.
- Nous sommes arrivés trop tard -se lamenta ce dernier-. Je ne crois pas du tout que ce soit un cas fortuit. Gardez tout ce qui est en vue sur le bureau et tout ce que Walckiers a pu toucher. Nous avons déjà eu un cas d'empoisonnement par contact avec la peau. Et que l'on fasse au plus tôt une analyse biochimique de tous les liquides corporels. Cela peut être un poison de disparition rapide.

Après avoir coupé la communication, il ajouta pour lui-même:
- Il y a une fuite et quelqu'un a averti les maudits consporateurs.

Il appella alors les équipes qui surveillaient la maison de la rue de la Prospérité (où avait disparu Oblensky) et les alentours, et ordonna d'arrêter et interroger quiconque sortirait de la maison, sauf ses habitants habituels, ainsi que tout inconnu qui sortirait du cul-de-sac de derrière.

Au bureau de Walckiers, pendant que travaillaient les techniciens, le détective inspectionna le bureau. Sur la table, il y avait plusieurs documents et un agenda. L'agenda ne mentionnait aucun rendez-vous pour ce matin et il semblait donc que Walckiers n'avait assisté à aucune réunion. Sur le sol, près du corps, était tombée une tasse à café et la moquette avait absorbé le liquide: ils devraient découper la tache pour l'analyser. Il ferait analyser aussi l'agenda et les papiers, sans oublier le téléphone et la cafetière, comme lui avait recommendé son supérieur de Bruxelles. Mais il était très surpris de ces instructions: il s'agissait sûrement d'un "gros" cas, des tenants duquel il ne savait rien.

Les techniciens prirent les empreintes digitales mais, comme il fallait s'y attendre, n'en trouva aucune différente de celles de la victime. Les vidéos de sécurité et les contrôles d'accès ne montraient aucune intrusion anormale. Si quelqu'un avait, d'une façon ou d'une autre, empoisonné Walckiers, cela devait avoir été quelqu'un de la firme, qui pouvait entrer dans le bureau sans causer aucun soupçon. Et il avait dû le faire entre le moment de la sortie du personnel la veille et l'arrivée de Walckiers ce matin. Cela portait les soupçons directement vers les employés chargés du nettoyage. Il fut donc décidé de les interroger et de regarder les vidéos du contrOle nocturne des couloirs.

Dans le bureau, il y avait un coffre-fort. La police obtint la clé et, en présence du spérieur de Walckiers, retira et classa le contenu. C'étaient presque tous des documents confidenciels relatifs à des recherches et projets en cours. Ils furent remis à leur place quand apparut une enveloppe scellée avec la mention "Rapport personnel - Uniquement pour la police, en cas d'urgence". Elle ne fut pas ouverte sur place et, une fois Servais consulté, elle fut portée personnellement à Bruxelles par l'agent qui avait reçu la déposition de Walckiers. Servais voulait l'interroger à fond sur son entrevue et lui reprocher son manque de diligence.