- Bruxelles, 7 novembre (Agence Belga) - L'aide de camp royal Henri de Burlet a été victime d'une tentative d'assassinat quand il sortait en voiture de son domicile à Braine-le-Château. Un motard arriva à hauteur du véhicule et tira des coups de feu, mais le chauffeur l'avait vu sortir son arme lorsqu'il s'approchait et il freina brutalement pour, ensuite, se mettre à poursuivre la moto. L'aide de camp, qui est colonel de l'armée, sortit aussi son arme et réussit à blesser son agresseur, qui collisionna avec un poteau. Ce dernier a été dérivé à un hôpital local, où il est soumis à une opération et restera sous surveillance policière.
Le jeudi, après six heures du soir, Trompel était au café où il avait rendez-vous avec Darbée. Installé près de la vitrine, il la vit arriver de loin et se réjouit de voir qu'elle venait vêtue d'un court pardessus et d'une jupe de couleur claire, ce qui lui donnait un air très juvénile. Il l'avait toujours vue avec veste et pantalon. Il admira aussi ses jambes, qui lui parurent exquises et activèrent un flux inattendu de testostérone. Quand elle entra, il lui fit signe et, quand elle arriva à sa table, il se donnèrent un baiser et il la félicita pour son aspect.
- Tu as changé de style! Je ne t'avais jamais vu en jupe. C'est enchantant!
- Merci! C'est que je ne viens pas du Parlement. Là, je vais toujours en pantalon, tout comme aux assemblées de campagne. Une simple précaution. Il y a tellement de voyeurs!
- Aussi à la Chambre?
- Tu ne les connais pas? Il y a pas mal d'intéressés!
- C'est que je n'ai pas ton expérience. De la gallerie, il est difficile d'observer la qualité des regards...
- Bon, changeons de sujet, je te prie. Je suis heureuse de te voir. Mais je suppose que tu auras une raison professionnelle pour ton invitation. Je me trompe peut-être, mais ce ne serait pas suite à l'affaire des bracelets électroniques?
- J'aurais aimé de t'inviter sans aucune raison particulière. Mais tu as raison: tu dois avoir lu ce que j'ai écrit dans le journal. Et je voulais te demander si tu sais d'où vous avez obtenu votre information et pourquoi vous l'avez lancée juste avant les élections. Il est évident que c'était un truc de propagande.
- Tu as raison en ce que c'était pour faire de la propagande. Et ce qui s'est passé ne m'a pas plu. Si l'information était fausse, nous perdrons du prestige. Daems vient de nous raconter ce qui s'est passé. Je viens de la réunion des dirigeants avec les candidats élus. Il avait reçu l'information de général Bertrand, qui l'avait obtenue d'un expert qui avait travaillé à la compagnie qui fabrique l'équipement. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que les ordinateurs centraux ne sont unis à aucun réseau, ce qui rend impossible d'y faire pénétrer un virus. La seule façon de suprimer le contrôle, c'est d'éteindre en même temps tous les ordinateurs qui, pour des raisons de sécurité, ne sont pas tous au même endroit. Il a été trompé par cet expert, qui l'avait convaincu qu'il était facile de corrompre le système en y pénétrant par Internet et lui avait promis de le démontrer de ces jours-çi, pour convaincre les autorités de changer de fournisseur.
- Faire confiance à un travailleur mécontent qui a changé d'entreprise me semble une mauvaise politique, et lancer l'accusation sans vérifier est encore pire. Cela me semble étrange de la part de Bertrand.
- Je crois que la pire erreur a été de Daems. Ce que lui a dit Bertrand l'a enthousiasmé. Il y a vu l'occasion de faire un coup d'éclat dans la presse qui nous serait favorable et il s'est trompé. Grandement. Cela te donne une idée de l'audace qu'il a. Je crois que de cette façon il peut faire beaucoup de tort au parti. Il nous faudrait quelqu'un de plus pondéré.
- Il y a un candidat?
- Je ne le vois pas. Derrière le trône se trouvent Durand et Bertrand. Ce sont eux qui tirent les ficelles, sans se montrer. La plupart des gens ne le savent pas, mais rien ne se fait -je crois- sans leur accord.
- Ils ont tant de pouvoir?
- Ils contrôlent les finances du parti. Tout l'argent passe par la banque Lambermont. Et Bertrand est celui qui dispose de la meilleure information sur le thème de la délinquance et de la sécurité publique qui est, comme tu sais, au centre de notre politique.
- Et ils sont sans doute de fervents partisans de la "républicanisation" du pays?
- Evidemment.
- Cela ne t'inquiète pas?
- Cela me semble naturel. Quel parti peut survivre sans des financistes? Et si nous en avons qui partagent notre idéal républicain et égalitaire, quoi de mieux?
- Tu as raison. Je crois que je me suis laissé emporter par ma fureur pour cet erreur sur les bracelets. Mais je trouve grave que le président du parti se laisse pousser à commettre une erreur d'un tel calibre. Je suis d'accord avec toi qu'un changement viendrait à point.
- Il y aura un congrès général du parti un peu avant les élections fédérales. Peut-être y obtiendrons-nous un changement. Je pense sonder à ce sujet les nouveaux députés. Ensemble, nous pourrons peut-être avoir le poids nécessaire. Et peut-être qu'un nouveau leader surgira grâce à notre présence renforcée à la Chambre.
- Dieu t'écoute!
- Tu as changé de style! Je ne t'avais jamais vu en jupe. C'est enchantant!
- Merci! C'est que je ne viens pas du Parlement. Là, je vais toujours en pantalon, tout comme aux assemblées de campagne. Une simple précaution. Il y a tellement de voyeurs!
- Aussi à la Chambre?
- Tu ne les connais pas? Il y a pas mal d'intéressés!
- C'est que je n'ai pas ton expérience. De la gallerie, il est difficile d'observer la qualité des regards...
- Bon, changeons de sujet, je te prie. Je suis heureuse de te voir. Mais je suppose que tu auras une raison professionnelle pour ton invitation. Je me trompe peut-être, mais ce ne serait pas suite à l'affaire des bracelets électroniques?
- J'aurais aimé de t'inviter sans aucune raison particulière. Mais tu as raison: tu dois avoir lu ce que j'ai écrit dans le journal. Et je voulais te demander si tu sais d'où vous avez obtenu votre information et pourquoi vous l'avez lancée juste avant les élections. Il est évident que c'était un truc de propagande.
- Tu as raison en ce que c'était pour faire de la propagande. Et ce qui s'est passé ne m'a pas plu. Si l'information était fausse, nous perdrons du prestige. Daems vient de nous raconter ce qui s'est passé. Je viens de la réunion des dirigeants avec les candidats élus. Il avait reçu l'information de général Bertrand, qui l'avait obtenue d'un expert qui avait travaillé à la compagnie qui fabrique l'équipement. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que les ordinateurs centraux ne sont unis à aucun réseau, ce qui rend impossible d'y faire pénétrer un virus. La seule façon de suprimer le contrôle, c'est d'éteindre en même temps tous les ordinateurs qui, pour des raisons de sécurité, ne sont pas tous au même endroit. Il a été trompé par cet expert, qui l'avait convaincu qu'il était facile de corrompre le système en y pénétrant par Internet et lui avait promis de le démontrer de ces jours-çi, pour convaincre les autorités de changer de fournisseur.
- Faire confiance à un travailleur mécontent qui a changé d'entreprise me semble une mauvaise politique, et lancer l'accusation sans vérifier est encore pire. Cela me semble étrange de la part de Bertrand.
- Je crois que la pire erreur a été de Daems. Ce que lui a dit Bertrand l'a enthousiasmé. Il y a vu l'occasion de faire un coup d'éclat dans la presse qui nous serait favorable et il s'est trompé. Grandement. Cela te donne une idée de l'audace qu'il a. Je crois que de cette façon il peut faire beaucoup de tort au parti. Il nous faudrait quelqu'un de plus pondéré.
- Il y a un candidat?
- Je ne le vois pas. Derrière le trône se trouvent Durand et Bertrand. Ce sont eux qui tirent les ficelles, sans se montrer. La plupart des gens ne le savent pas, mais rien ne se fait -je crois- sans leur accord.
- Ils ont tant de pouvoir?
- Ils contrôlent les finances du parti. Tout l'argent passe par la banque Lambermont. Et Bertrand est celui qui dispose de la meilleure information sur le thème de la délinquance et de la sécurité publique qui est, comme tu sais, au centre de notre politique.
- Et ils sont sans doute de fervents partisans de la "républicanisation" du pays?
- Evidemment.
- Cela ne t'inquiète pas?
- Cela me semble naturel. Quel parti peut survivre sans des financistes? Et si nous en avons qui partagent notre idéal républicain et égalitaire, quoi de mieux?
- Tu as raison. Je crois que je me suis laissé emporter par ma fureur pour cet erreur sur les bracelets. Mais je trouve grave que le président du parti se laisse pousser à commettre une erreur d'un tel calibre. Je suis d'accord avec toi qu'un changement viendrait à point.
- Il y aura un congrès général du parti un peu avant les élections fédérales. Peut-être y obtiendrons-nous un changement. Je pense sonder à ce sujet les nouveaux députés. Ensemble, nous pourrons peut-être avoir le poids nécessaire. Et peut-être qu'un nouveau leader surgira grâce à notre présence renforcée à la Chambre.
- Dieu t'écoute!
Trompel avait obtenu l'information qu'il désirait. Le "travail" terminé, il pouvait passer à des choses plus agréables. Il invita de nouveau son amie à souper au City2 et, après s'être promenés par la rue Neuve et avoir regardé des vitrines du centre commercial, ils montèrent au restaurant, dédiant la conversation à quelques programmes de télévision, à des souvenirs d'enfance et d'autres thèmes intimes. Il était clair qu'ils approfondissaient leur amitié et se sentaient mutuellement attirés. Ce fut très clair quand ils se séparèrent: ils se mirent d'accord de se rencontrer à nouveau, mais cette fois seulement pour sortir se promener. Ce serait le dimanche après-midi. Le PNI laissait ce dimanche libre pour Darbée, pour qu'elle se repose de la campagne électorale. Mais après, elle devait de nouveau penser à des réunions du parti et à la future campagne pour les élections fédérales. "A moins que tu ne te décide à m'accompagner aux activités de campagne", dit-elle à Trompel, un peu comme blague. "Et pourquoi pas?", lui répondit celui-çi sur le même ton, bien qu'il ne savait pas trop si son chef l'approuverait ni s'il voulait réellement s'impliquer à ce point dans un projet "républicain" qu'il ne partageait pas du tout.